lundi 7 mars 2011

Sunyatasamadhi alias Devakaracandra



Les lignées de transmission ont davantage d'importance et de "réalité" pour ceux qui se situent en aval et qui disent y appartenir. Le bouddha, qui n'était pas bouddhiste, n'était pas conscient d'être à l'origine d'une religion appelé le bouddhisme et la même chose vaut pour de nombreux grands maîtres bouddhistes. Ceux qui avaient eu directement accès au Réel ont pu développer des nouvelles méthodes, appelées lignées proches (T. nye brgyud) qui furent par la suite intégrées dans le tronc commun de la lignée institutionnalisée. Au début de ce qui est appelée la deuxième période de diffusion du bouddhisme au Tibet, l'importance des lignées était moindre. On allait voir différents maîtres pour apprendre leurs approches respectives.

Advayavajra est dit avoir eu quatre disciples majeurs : 1. Sahajavajra/Nategana/ Natekara, 2. Śūnyatāsamādhi/ Devākaracandra, 3. Rāmapāla et 4. "Vajrapāṇi l'indien". Cela ne veut pas dire qu'Advayavajra était leur maître exclusif et qu'ils reproduisaient très fidèlement sa pensée. Ils avaient aussi d'autres maîtres desquels ils ont obtenus différents types d'instructions. Ainsi, Śūnyatāsamādhi/ Devākaracandra reçut des méthodes ésotériques d'autres maîtres qu'Advayavajra.

De son maître Samādhivajra, Śūnyatāsamādhi/ Devākaracandra reçut La Parfaite réalisation de la connaissance du réel (S. Tattvajñānasaṃsiddhi T. dpal de kho na nyid ye shes grub pa) et son commentaire (T. de kho na nyid yang dag par grub pa'i rgya cher 'grel pa de kho na nyid bshad pa zhes bya ba).

De Paiṇḍapātika/Piṇḍapāta le jeune alias Jinadatta, il reçut la transmission de Vajravarāhī qui remonte à Lakṣmīṅkara (T. lha mo dpal mo), la sœur d'un des rois Indrabhūti, et qui passa ensuite par Virūpa, Avadhūtipa l'ancien alias Paiṇḍapātika l'ancien, "le mendiant" ancien (T. bsod nyoms pa che ba) et un certain ldong ngar ba ou encore ldong ston. La pratique de Vajravarāhī enseignée dans ce système est celle de la caṇḍalī (T. gtum mo), aussi appelée dans ce texte Kubjika, "la courbée" (T. 'khyog por 'gro ba)[1]. Si Śūnyatāsamādhi/ Devākaracandra, disciple majeur d'Advayavajra, a pu transmettre cette méthode, il ne l'avait pas reçu d'Advayavajra.

Avadhūtipa l'ancien alias Paiṇḍapātika l'ancien, "le mendiant" ancien (T. bsod nyoms pa che ba) n'est probablement pas le même qu'Advaya Avadhūti, Maitrīpa. Il est intéressant de noter que dans La Lampe pour la Voie vers l'Eveil (S. Bodhipathapradīpa T. Byang chub lam gyi sgron ma) Atiśa cite Avadhūtipa l'ancien pour appuyer son affirmation que les moines n'ont pas besoin de prendre les consécrations secrète et de gnose. Il ajoute que ces consécrations ne sont pas nécessaires non plus pour les laïques.[2]
La méthode qu'expose Advaya Avadhūti dans son commentaire sur les distiques est également possible en dehors du cadre des consécrations. Ce sera la méthode de Gampopa.

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Illustration : Kubjika

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