mercredi 4 janvier 2017

Zen Tibétain (nouveau blog)


Nouveau blog "Zen Tibétain"

Il faut toujours se méfier des attributions de textes et des lignées de transmission, mais le manuscrit IOL Tib J 710 qui contient le Registre des maîtres du Laṅka, qui aurait été rédigé vers la fin du VIIIème siècle doit bien refléter des tendances de la théorie et de la pratique du bouddhisme dans la région de Dunhuang. Cette période correspondrait selon John McRae à celle du Ch’an primitif (600-900). La collection de manuscrits tibétains, chinois etc. retrouvé à Dunhuang, permet de reconstituer une forme de Zen/Ch’an ancien spécifique à cette région, sous l’influence du bouddhisme chinois, avant que le Ch’an ne prenne sa forme définitive.

J’ai créé un nouveau blog intitulé « Zen Tibétain » dans lequel je publierai des articles et des traductions de documents de cette période, pour donner une idée de la forme et des tendances du bouddhisme de cette époque. Je pense qu’en étudiant les textes du Zen tibétain, de Gampopa et des textes de « réintégration du Naturel » rédigés dans la sphère d’influence d’Advayavajra, on devrait pouvoir déceler une certaine proximité d’approches, de terminologie et de méthodes. Les trois passent outre la pratique de « la voie des dieux et démons » (tib. lha ma srin gyi lam) et des « mantras magiques » (tib. sgyu ma'i sngags gyi chos) et les « pratiques religieuses routinières » (tib. chos spyod) pour atteindre « la pensée de l’Éveillé ».

Cette approche est aussi très présente dans la mahāmudrā et la Section de la pensée (tib. sems sde) du dzogchen. Elle sera éclipsée par des méthodes ésotériques plus spectaculaires.
« Gyadangpa (rgya ldang pa bde chen rdo rje) est l'auteur de l'hagiographie la plus ancienne (env. 1258-66) de Réchungpa (ras chung rdo rje grags pa 1083/4-1161), un disciple de Milarepa. Celle-ci raconte comment Réchungpa voyage avec un groupe de gens parmi lesquels figure le maître Dzogchen Kyis ston qui avait un grand nombre de disciples laïques. Quand le groupe loge dans la vallée de Katmandu, peut-être à Thamel Vihara, le maître donne une série d'enseignements sur le Dzogchen, que Réchungpa suit. Réchungpa aperçoit à cette occasion une jeune femme Newar, qui est initialement intéressée par les propos du lama, puis qui commence à s'ennuyer et ne l'écoute plus. Elle dit alors à Réchungpa que le Dzogchen est une pratique que l'on trouve uniquement parmi les yogis tibétains et que c'est une pratique erronée, car elle nie l'existence des dieux et des démons qui sont la source de tous les siddhi… » Extrait du billet Chasser l’ennui en accommodant sa vie et l’au-delà
Cette anecdote, historique ou non, marque comme le retour en force des pratiques de « la voie des dieux et démons » (tib. lha ma srin gyi lam), des « mantras magiques » (tib. sgyu ma'i sngags gyi chos), des pratiques visionnaires et des « pratiques religieuses routinières » (tib. chos spyod).

Le blog « Zen Tibétain » se trouve ici et sera alimenté de façon très irrégulière en fonction de la progression des traductions.

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