mercredi 3 novembre 2010

Traduction : L'Introduction de Gomchung


L'introduction telle qu'enseignée par Gomchung

Hommage aux guides

Les instructions orales de Gomchung (slob dpon sgom chung shes rab byang chub 1127-1171).

"Voici comment on cultive l'introduction à la Mahāmudrā.

La pensée-en-soi (S. cittatva) est le corps réel (sct. dharmakāya) naturel (sct. sahaja). Les apparences (sct. abhāsa) sont la lumière du corps réel naturel. L'accès à cette essence des actes de conscience et des expériences est l'éveil (S. buddha). Ne pas y accéder, c'est l'Errance (S. saṃsāra).

En parlant globalement, [la Mahāmudrā] est le fond de tous les phénomènes (sct. dharmā). Comment fait-on pour la cultiver ? Ne pas évaluer (tib. bcad) les traces du passé. Ne pas anticiper le futur. Laisser la perception du présent évoluer entièrement (tib. tsen gyis) à son gré (tib. rang ga) de façon authentique (tib. rnal mar).

Que faut-il comprendre par "ne pas évaluer les traces du passé" ? Ne pas entretenir les constructions intellectuelles et mentales relatives au passé.
Que faut-il comprendre par "ne pas anticiper le futur" ? Ne pas anticiper les constructions intellectuelles et mentales relatives au futur.
Que faut-il comprendre par "laisser la perception du présent évoluer entièrement et authentiquement à son gré" ? Cela veut dire qu'il ne faut s'appuyer sur rien dans le moment présent.

Si la conscience n'intervient pas, [les constructions intellectuelles et mentales] sont sa [simple] luminosité (sct. prakāśa). Si l'eau n'est pas remuée, on la dit "limpide" [La conscience] est laissée entièrement à son gré, sans intervenir. Si elle est laissée ainsi, sa luminosité est sans construction mentale et très limpide l'instant d'un claquement de doigts. [Cette conscience pure] arrive comme quand on trait une vache etc. Quand elle dure, on ne voit pas cela comme une qualité et quand elle ne se manifeste que brièvement, on ne voit pas cela comme un défaut. C'est ainsi qu'on la cultive.

Ensuite, lorsqu'une construction mentale se produit,on la laisse se défaire. La pensée-en-soi qui est pris dans ce nœud [est alors libérée].

"Si les liens se relâchent , vous serez libre à coup sûr"[1].

C'est à cause de cela qu'on parle de "laisser se défaire"

Si on médite ainsi en laissant [les noeuds] se défaire, les moments de luminosité sans construction mentale seront de plus en plus longs. Pourquoi ? Parce-qu'on s'approche complètement (tib. phril gyis=hril gyis) de sa propre essence. C'est aussi ce que l'on appelle "l'absorption (sct. samādhi) semblable au cours d'un fleuve".

Quand on accède à la Mahāmudrā, les définitions peuvent être différentes, mais le sens se rejoint. [La Mahāmudrā] n'est pas autre : cultivez-la par le dénouement/relâchement."

Extrait des Introductions au Coeur, la collection des trésors de la réalité ultime (T. snying po'i ngo sprod don dam gter mdzod)

***

La version bilingue de l'Introduction de Gomchung peut être téléchargée ici.

Illustration : nid de serpents
"Dès qu'on met le pied dans un noeud de serpents au repos, il se dénoue de lui-meme".
- Advayavajra, Commentaire sur les distiques de Saraha



[1] "Les instructions de) la Mahāmudrā données au bord du Gange. Transmission de Tillipa à Nāropa." (phyag chen gang ga ma)

2. Dans le ciel qu’est ce qui soutient quoi ?
De même, la Mahāmudrā n'a pas de support
Détendez-vous dans l'être pur (nija) sans intervenir
Si les liens se dénouent , vous serez libre à coup sûr

/dper na nam mkha' gang gis gang la brten/
/de bzhin phyag rgya che la brten yul med/
/ma bcos gnyug ma'i ngang du glod la zhog
/bcings pa glod na grol bar the tshom med/

Tibétain wylie

//dwags po sgom chung gis gsungs pa'i ngo sprod lags so//bla ma rnams la phyag 'tshal lo//rin po che sgom chung gi zhal nas/'o na phyag rgya chen po ngo sprod sgom pa 'di tsug yin pas/sems nyid lhan cig skyes pa chos kyi sku dang*/snang ba lhan cig skyes pa chos sku'i 'od/sems rig pa'i ngo bo 'di rtogs na sangs rgyas/ma rtogs na 'khor ba yin/spyir chos thams cad kyi zab par gyur ba bya ba yin/de sgom na ci tsug sgom byas pas/'das pa'i rjes mi bcad/ma 'ongs pa'i sngun mi bsu/da ltar gyi shes pa rang ga rnal mar tsen gyis bzhag/de la 'das pa'i rjes mi bcad zer tsa na/'o skol gyi blo rnam rtog snga ma'i phyir mi 'brang ba yin/ma 'ongs pa'i sngun mi bsu zer tsa na/'o skol gyi blos rnam rtog phyi ma'i mdun mi bsu ba yin/da ltar gyi shes pa rang gar rnal mar tsen gyis bzhag zer tsa na/da ltar gang du yang mi dmigs pa la zer ba yin/sems ma bcos na gsal/chu ma rnyogs na dwangs bya ba yin pas/ma bcos pa'i ngang la rang gar tsen gyis zhog/de ltar bzhag pas/gsal la rtog pa med pa/sing (8na)nge ye re ba se gol gtogs pa tsam mam/ba 'jo ba tsam la sogs pa 'ong*/de yun ring ba la yon tan du mi lta/thung ba la skyon du mi lta ba sgom/de'i rjes la rnam rtog gcig 'ong*/de la glod nas 'jog/'jur bus bcings pa'i sems nyid de//glod na grol bar the tshom med//bya ba yin pas glod pa yin/de ltar glod cing bsgoms pas/gsal la rtog pa med pa de yun je ring je ring la/ci zhig tsa na/rang gi ngo bo'i nang du phril gyis 'gro ba 'ong*/de ltar/chu bo rgyun gyi ting nge 'dzin bya ba de la zer ba yin no//phyag rgya chen po rtogs nas/tshig gnas dpyad yang don 'di la 'bab pa yin pas/de las med/glod la sgoms shig/

snying po'i ngo sprod don dam gter mdzod

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