sGom pa tshul khrim snying po, alias Gomtshul (1116-1169) était le fils ainé du frère de Gampopa. A onze ans il rencontra Gampopa et avait aussitôt l’expérience de l'absorption "semblable à une illusion" (S. māyā-upama-samādhi). A 18 ans (1134), il eut l’expérience de la Mahāmudrā "qui ne peut être cultivée" (T. phyag rgya chen po sgom du med pa’i rtogs pa ‘khrungs). Il devint moine, reçut le nom tshul khrim snying po. A lâge de 35 ans, donc en 1151 (mais les annales bleues disent 1126, me pho rta), on lui confie (T. gdan sar dbang bskur) la charge de Gampo (T. dwags lha sgam po) , le siège de Gampopa que ce dernier fonda en 1121.
Deux ans plus tard, Gampopa meurt (1153). Après la crémation de Gampopa, le coeur de Gampopa se retrouve dans les mains de Gomtshul[1]. Il fit construire un caitya (T. bkra shis sgo mangs) en or pour y loger le relique. Il entreprit des travaux de restoration, notamment ceux du Jokhang à Lhasa, fonda le monastère de Tshur Lha lung, résolva des conflits (T. ‘khrug pa) entre les quatre clans du "Vinaya oriental" et intervint comme médiateur et pacificateur (T. gnya’ dang gdums legs par gnang). Grâce à sa réalisation de la Mahāmudrā, il devenait un "grand prêcheur" (le terme est de Roerich T. smra ba po chen po). Le grand érudit gtsang nag pa brtson 'grus seng ge composa une éloge en son honneur : « Bien que vilipendé par des gens infortunés à distance, vous avez éliminé des centaines de dispositions d'orgueil et l’arrogance des personnes qui se sont liées d’amitié avec vous, et vous avez fait naître la foi en eux. Je prends refuge en ce Corps à la splendeur de mérite. » Avant de se retirer en retraite et avant sa mort à 54 ans en 1169, il recommanda aux moines de suivre des instructeurs (T. dge bshes) du Khams ou de mNga ris, ou tous ceux en qu’ils avaient confiance.
Après sa mort, le siège était tenu par son frère cadet Gomchung (slob dpon sgom chung shes rab byang chub 1127-1171). Gomtshul était l’ainé, leur deuxième frère, grags mdzes très doué pour la méditation, était mort jeune. Gomchung est le cadet. Il garda le siège pendant 2 ans et meurt à l'âge de 44 ans.[2] .
Entre alors en scène le "maître du Vinaya" Duldzinpa (T. 'dul ba 'dzin pa S. Vinayadhara) du monastère, que l'on désigne par ce nom ou par le nom Khenpo (T. mkhan po, abbé) ou Khenpowa (mhan po ba). Il était originaire d'une famille Bonpo et avait deux frères. Pour le distinguer des maîtres de discipline d'autre monastères, 'Gos l'appelle "Dwags po 'dul 'dzin", le maître de discipline de Dakpo. Il était très contesté. Le monastère se vide, il part en retraite pendant huit ans, puis les moines reviennent petit à petit. On tente de l'empoisonner, il va se faire soigner à Tshurpu (le monastère fondé par dus gsum mkhyen pa) et se réinstalle à Gampo avec le soutien du fondateur de la lignée Drikhung (1179), Kyobpa Jigten Sumgön (T. skyob pa 'jig rten gsum mgon 1143-1217). Avec son aide Duldzinpa fit construire un grand vihāra avec seize piliers et décéda à l'âge de 75 ans. Il était suivi à son tour par son neveu qui s'appela Drikhung lingpa (T. 'bri khung gling pa).
C'est dorénavant ailleurs qu'à Gampo que se diffuseront les instructions de ce qui allait devenir la lignée Kagyupa.
Initialement, dans les lignées monastiques descendant de Gampopa, la transmission du trône (T. khri) se faisait souvent entre oncle et neveu (T. khu dbon).
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[1] Annales blues Roerich p. 464 Tib. p. 552
[2] Annales blues Roerich p. 463) Tib. p. 554)
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