jeudi 26 août 2021

La Trungpamanie fait de la résistance

Dilgo Khyentse Yangsi Rinpoché parlant de Chögyam Trungpa

02:59 "Je sais que beaucoup de gens ne seront pas d'accord avec moi, il y aura beaucoup de désaccords. Il buvait du saké, c'était en soi un acte artistique. Il a fumé des cigarettes, c'était un acte artistique en soi. Il utilisait l'éventail de l'empereur du Japon. C'était un immense enseignement d'élégance, de calme, de sagesse, d’attention à la conscience et de connaissance de la conscience. Tout était une œuvre d'art."

04:31 "Je pense que les gens se souviendront de lui tel qu'il était : il était un pionnier et il était un héros. Et cela même résume tout. Aucune explication supplémentaire n'est nécessaire. Si les gens ne comprennent pas cet aspect, alors je pense qu’ils auront une perception erronée de Chögyam Trungpa Rinpoché (CTR). C'est ce que je ressens."

11:10 "Mais ce qui est amusant, c'est que tous les maîtres qui disent du mal de CTR, ou qui commentent les activités de CTR, veulent tous le copier, afin d'avoir des étudiants occidentaux adéquats. Pour enseigner correctement le Dharma aux Occidentaux. Il n'y a pas d'autre méthode ! Le seul Maître qui était capable de rentrer vraiment dans la tête des Occidentaux était CTR. Ce qui est amusant - vous avez remarqué ? - c'est qu'après le décès de tous ces grands Maîtres, tous les maîtres actuels sont désorientés. Ils ne savent pas comment gérer les étudiants occidentaux, alors ils essaient de copier tout le monde. Ils créent beaucoup de désordre. Je ne veux pas faire de commentaires négatifs, mais cela devient un énorme désordre, difficile à résoudre.

Personne ne peut donc copier CTR. Il est unique en son genre, et je ne pense pas que quiconque puisse se tromper sur lui ou sur ses activités, même si Rinpoché a vécu très peu de temps. Cela est déjà en soi un enseignement."

13:21 "Dilgo Khyentsé Rinpoché et Chögyam Rinpoché étaient si proches ! Peut-être comme des frères. Il n'y aura jamais d'autre Maître comme CTR.

14:19 "Un chat peut ramper comme un tigre, mais un chat ne peut pas soumettre les animaux". Seul un tigre ou un lion peut le faire.”[1] (traduit avec www.DeepL.com/Translator (et quelques amendements)

L’extrait “ Yangsi Rinpoche on Chögyam Trungpa Rinpoche ” (tourné en 2017 au monastère de Shechen au Népal) fait partie du film “ YANGSI: REINCARNATION IS JUST THE BEGINNING “ de Mark Elliott (disciple de CTR), produit par Crestone Films. “Yangsi Rinpoche” est ”H.H Dilgo Khyentse Yangsi Rinpoche” l’actuel “tulku” successeur de Dilgo Khyentse Rinpoche, le fondateur du monastère de Shechen. Shechen Rabjam Rinpoche, le petit-fils du précédent Dilgo Khyentse R, est actuellement l’abbé de Shechen. Shechen Rabjam Rinpoche sest également exprimé sur CTR de façon très élogieuse. Yangsi Rinpoche déclare dans l'extrait précité que Dilgo Khyentsé Rinpoché et Chögyam Rinpoché étaient très proches. C’est DKR qui fut lofficiant du couronnement de CTR en tant que Sakyong de Shambala. 

CTR, le Sakyong, à cheval, "le général", portant le casque colonial britannique

C’est encore DKR qui demanda aux disciples de CTR de soutenir son régent Thomas Rich, quand celui était en difficultés suite aux révélations du New York Times

Salutations from private DJKN to the general to mark his day

Dzongsar
Khyentsé R. (DJKN) se souvient que Dilgo Khyentsé Rinpoché I avait une photo de Trungpa sur son autel celui-ci portait luniforme coloniale britannique. Chögyam Trungpa R, ou plutôt ses réussites restent une cause d’admiration et un exemple à suivre pour de nombreux maîtres tibétains de la jeune génération.

L’extrait de Yangsi Rinpoche date certes d’avant tous les événements et révélations de2017, mais bien après d’autres événements et révélations concernant CTR, le régent vajra et le Sakyong Mipham. Les propos du successeur de Dilgo Khyentse R sont si élogieux, qu’on conçoit difficilement un changement de perspective sur la question. De toute façon, aucune déclaration de la part des hiérarques de Shechen n’a été faite suite aux événements et révélations de 2017. Pour eux, CTR reste "un pionnier", "un héro" et "un lion" parmi les maîtres tibétains.

CTR tenant l'éventail impérial japonais avec élégance

Ses nombreuses addictions (à l’alcool, au tabac, au sexe, à la cocaïne, …) étaient autant d’ “actes artistiques” (dans un cadre spirituel bouddhiste, ne l’oublions pas), et sa vie courte, ainsi que sa déchéance et sa mort d’insuffisance hépatique (qui en furent le résultat direct) étaient des enseignements précieux. Ses abus de pouvoir, humiliations, tortures d’animaux, étaient sa manière de “rentrer dans la tête des occidentaux” et de les domestiquer (“meekness”) avec élégance, calme, sagesse... En cela, il était semblable au lion qui subjugue les animaux dans la forêt, apparemment le modèle ultime du maitre-roi pour un Maître Trungpamaniaque.

On voit bien comment les Maîtres Trungpamaniaques pensent comment il faudrait “enseigner correctement le Dharma aux Occidentaux”. “Il n'y a pas d'autre méthode !” Mais, des Maîtres ”Lions” comme CTR, il n’y en a malheureusement plus. Les nombreux Maîtres “chats”, tentent bien d’imiter le Lion, mais ils n’y arrivent pas, et ne font qu’empirer le grand désordre… Il ne leur reste finalement que leur nostalgie de la Trungpamania. Les abus dans le bouddhisme tibétain (des “actes artistiques” ?) ne les choquent pas, tant qu’il s’agit de moyens habiles sur le long terme, et qu’ils s’inscrivent dans la grande domestication des volontés (universal meekness). Ils ne méritent pas de commentaire ou de déclaration, qui ne servirait qu’à affaiblir leur Projet et leur autorité.

MàJ 31082021 Article de Mathew Remski "Survivors of an International Buddhist Cult Share Their Stories", datant de nov/dec 2020

***

[1] 02:59 “I know many people [will] not agree with me, there would be lot of disagreement. He drank sake, that itself was an act of art. He smoked cigarettes, that itself was an act of art. He used the Japanese Emperor’s fan. That was an immense teaching of elegance, calmness, wisdom, awareness mindfulness and awareness wisdom That itself is a piece of art. Everything is a piece of art.”

04:31 “I think people shall remember him as who he was: he was a pioneer and he was a hero. And that itself sums everything up. No more no less explanation is needed. If people don't understand that factor, then I think it becomes a misconceptual perception of Trungpa Rinpoche. That's what I feel.”

11:10 “But the funny thing is, all the teachers who say bad things about TR, or comment on TR’s activities, all want to copy him, in order to have proper Western students. In order to teach Westerners properly Dharma. There is no other method! The only teacher who was able to get really into Westerner’s heads was only TR. But the funny thing, do you notice that after all these great teachers passed away, nowadays all the teachers are confused. They don't know how to handle Western students, so they try to copy everybody. They create a lot of mess. I don't want to comment so much badly, but that becomes a huge mess huge mess, difficult to be solved. So nobody can copy TR. He is a one of a kind and I don't I don't think anyone should ever misjudge him and have misunderstanding of his activities, even though Rinpoche lived very shortly. That in itself is a teaching.”

13:21 “Dilgo Khyentse Rinpoche and Chögyam Rinpoche, so close! Maybe like brothers. There will never be another teacher like TR.

14:19 “A cat can crawl like a tiger, but a cat can not subdue the animal kingdom”. Only a tiger or a lion can do that.

vendredi 6 août 2021

La voie de la perception selon Gampopa


Free as a Bird, collage by Deborah Stevenson

Suite au blog Quintessential Practice of Sūtra and Mantra: Essential Instruction of the Fivefold Path of Mahāmudrā du 4 août 2021 sur le site —dGongs1 ("the teachings of Drikungpa Jigten Gonpo (1143–1217)") de Jan-Ulrich Sobisch

Il est vrai que Gampopa (1079-1153) n’a jamais qualifié son système de mahāmudrā de “sūtrayānique” (tib. mdo lugs), et que la tripartition de la mahāmudrā date du XIX-XXème siècle. En revanche, Gampopa avait sa propre tripartition de voies : : la voie du renoncement (véhicule des auditeurs et bouddhas-pour-soi, ainsi que le grand véhicule), la voie de la transformation (système de mantras, mahāyoga…), la voie de la perception (Dzogchen, Mahāmudrā, tels qu’ils étaient au XIIème siècle)[1].

Dans un autre passage[2], Gampopa distingue entre instructions à interpréter (skt. neyārtha), conduisant à une meilleure existence (skt. abhyudaya tib. mngon mtho), et instructions de sens précis (skt. nītārtha), conduisant au bien ultime (skt. naiḥśreyasa tib. legs pa). Les textes de sens précis sont ensuite classés ainsi :
1. Véhicules 1.1 des auditeurs (skt. śrāvaka) et 1.2 des bouddhas-pour-soi (skt. pratyeka-buddha).

2. Le véhicule universaliste (skt. mahāyāna) divisé en 2.1 Le système de la perfection de la sapience (skt. prajñāpāramitā), 2.2. Le système des mantra, classés en 2.2.1. la phase d’émergence ou génération 2.2.2. la phase de résorption ou perfection. La phase de résorption est encore divisée en 2.2.2.1. la perfection universelle (« Dzogchen ») et 2.2.2.2. le grand sceau universel (« Mahāmudrā »).
Contrairement à ce que semble dire Jan-Ulrich Sobisch[3], qui s’appuie sur les écrits de Drikungpa Jigten Gonpo (1143–1217), disciple de Phamodrupa (1110-1170), qui s’inscrivent dans la tradition Réchungpiste, chez Gampopa la voie de la perception/sapience (tib. shes rab kyi lam) ne fait pas partie du chemin des mantras (tib. thabs kyi lam)[4], et constitue une voie à part. Plusieurs anecdotes[5] attestent de cela.

Il est incontestable qu’après la mort de Gampopa et de ses neveux, la mahāmudrā a changé de nature par des apports nouveaux, suite à des polémiques, notamment avec l’école sakyapa. Depuis, la voie de la perception y fait partie intégrante du chemin des mantras. Une évolution comparable a eu lieu dans l’école nyingmapa, où le Dzogchen (sems sde) a été intégré dans un Dzogchen visionnaire et tantrique.

Quand Jan-Ulrich Sobisch écrit :
The point is that mahāmudrā does neither need inferences nor transformations. The mind itself already is mahāmudrā; directly perceiving that is liberation. But such direct perception needs masses of merit, and these are accumulated through the practices of the sūtra path and—much faster—through the mantra path of blessing, empowerment, practicing deities, and so forth. Thus, unless you are an instantaneous realizer with masses of merit from practice in previous lives, your mahāmudrā approach will be one through practices of sūtra and mantra.”
Il fait dépendre la perception directe, qui relève du sens précis (et du bien ultime), de l’accumulation de mérite, qui relève de la cause d’une meilleure existence (skt. abhyudaya tib. mngon mtho), ou d’un autre facteur encore plus mystérieux. Un facteur qui fait que même un Milarepa et un Gampopa[6] n’auraient pas eu les dispositions nécessaires à la perception directe de la voie de la (re)connaissance. Que faisait alors Gampopa en acceptant si facilement à toute personne qui le lui demandait[7] de l’introduire dans la nature de l’esprit, c’est-à-dire dans la voie de la perception ?

Il semblerait qu’ici Jan-Ulrich Sobisch suive justement le raisonnement des maîtres kagyupa du XIX-XXème siècle, avec leur tripartition à eux, en réservant la troisième voie à des individus plus extraordinaires (légendaires, mythiques ?) encore que Milarepa et Gampopa, ce qui revient à dire que cette voie directe de la connaissance est une voie uniquement théorique, impossible dans la pratique, et qu’il vaut dans ce cas mieux suivre la voie des mantras en suivant les instructions d’un guru.

C’est l’idée de Jamgoeun Kongtrul 1er, qui appelait cette troisième voie de “système du Coeur” (tib. snying po’i lugs).
Le système du "Cœur
"Par la descente de la Gnose indestructible, qui est le Cœur,
Les individus au potentiel supérieur arrivent immédiatement à maturation et sont aussitôt libérés
."

C’est le chemin direct et puissant de la réalisation du Coeur profond, encore plus profond et plus merveilleux que les deux précédents. C’est la grâce (adhiśṭhāna ; byin rlabs) de la consécration (abhiśeka ; dbang) de gnose indestructible, conférée par un lama réalisé, qui descend sur un disciple très prédisposé et qui éveille la connaissance ordinaire au centre du cœur, produisant simultanément réalisation et libération sans technique artificielle ni processus d'apprentissage. Cela s’est produit fréquemment dans les hagiographies des siddha des 4 grandes et 8 petites écoles de la lignée Kagyupa.”[8]
Mais donc pas chez Milarepa et Gampopa... C’est cette tripartition de Jamgoeun Kongtrul 1er (1813-1900), que suit Jan-Ulrich Sobisch, et non pas celle de Gampopa, pour qui la voie de la perception (tib. gzhir shes pa) est bien une voie autre que la voie des sūtra et la voie des mantra (transformation de la Base). Cette troisième voie n’a pas besoin d’un guru qui initie un disciple dans le cadre d’une consécration yogatantra supérieure, mais d’un ami de bien (skt. kalyāṇamitra), qui introduit l’étudiant en la nature de l’esprit (tib. ngo sprod), y compris en dehors d’un cadre tantrique. Comme il s’avère du Guide du Naturel (Sahajasiddhipaddhati de Lakṣmīṅkārā), après l’introduction à la nature de l’esprit, l’individu "introduit" peut même poursuivre sa propre voie (brahmanisme, etc.), quelle qu’elle soit. Il peut aussi, comme une cerise sur le gâteau, “accumuler du mérite”, pratiquer les mantras dans le cadre d’une consécration avec un guru, vivre comme un Heruka, etc., s’il veut des siddhi, un corps d’arc-en-ciel, etc. Il est “libre”.

***

[1] Tshogs chos yon tan phun tshogs : rje dwags po rin po che'i zhal nas/ lam rnam pa gsum yin gsung*/ de la lam rnam pa gsum ni/ rjes dpag lam du byed pa dang*/ byin rlabs lam du byed pa dang*/ mngon sum lam du byed pa dang gsum yin gsung*/ de la rjes dpag lam du byed pa ni/ chos thams cad gcig dang du bral gyi gtan tshigs kyis gzhigs nas/ 'gro sa 'di las med zer nas thams cad stong par byas nas 'jog pa ni rjes dpag go /lha'i sku bskyed pa'i rim pa la brten nas rtsa rlung dang thig le dang*/ sngags kyi bzlas brjod la sogs pa byin rlabs kyis lam mo/ /mngon sum lam du byed pa ni bla ma dam pa cig gis sems nyid lhan cig skyes pa chos kyi sku 'od gsal bya ba yin gsung ba de lta bu nges pa'i don gyi gdams ngag phyin ci ma log pa cig bstan pas/ rang la nges pa'i shes pa lhan cig skyes pa de la lta spyod sgom gsum ya ma bral bar gnyug ma'i shes pa lam du khyer ba ni mngon sum lam du byed pa'o/ /lam gsum la 'jug pa'i gang zag ni gnyis te/ rim gyis pa dang*/ cig char ba'o/ /cig char ba ni/ nyon mongs pa la sogs pa mi mthun pa'i bag chags srab pa/ chos kyi bag chags mthug pa sbyangs pa can gyi gang zag la zer ba yin te/ de shin tu dka' ba yin/ nga ni rim gyis par 'dod pa yin gsung*/

[2] Tshogs chos yon tan phun tshogs : rje dwags po rin po che'i zhal nas/ lam rnam pa gsum yin gsung*/ de la lam rnam pa gsum ni/ rjes dpag lam du byed pa dang*/ byin rlabs lam du byed pa dang*/ mngon sum lam du byed pa dang gsum yin gsung*/ de la rjes dpag lam du byed pa ni/ chos thams cad gcig dang du bral gyi gtan tshigs kyis gzhigs nas/ 'gro sa 'di las med zer nas thams cad stong par byas nas 'jog pa ni rjes dpag go /lha'i sku bskyed pa'i rim pa la brten nas rtsa rlung dang thig le dang*/ sngags kyi bzlas brjod la sogs pa byin rlabs kyis lam mo/ /mngon sum lam du byed pa ni bla ma dam pa cig gis sems nyid lhan cig skyes pa chos kyi sku 'od gsal bya ba yin gsung ba de lta bu nges pa'i don gyi gdams ngag phyin ci ma log pa cig bstan pas/ rang la nges pa'i shes pa lhan cig skyes pa de la lta spyod sgom gsum ya ma bral bar gnyug ma'i shes pa lam du khyer ba ni mngon sum lam du byed pa'o/ /lam gsum la 'jug pa'i gang zag ni gnyis te/ rim gyis pa dang*/ cig char ba'o/ /cig char ba ni/ nyon mongs pa la sogs pa mi mthun pa'i bag chags srab pa/ chos kyi bag chags mthug pa sbyangs pa can gyi gang zag la zer ba yin te/ de shin tu dka' ba yin/ nga ni rim gyis par 'dod pa yin gsung*/

[3] “Moreover, the third path of direct perception, too, is not outside of mantra. Only the sūtra approach is outside of mantra, since Gampopa explained that sūtra is an indirect approach (through inferences) while “mantra takes the actual, direct object as the path.” Hence, the third path above—the path of direct perception—is also a mantra path.” Blog

[4] Voir entre autres Enlightenment by a Single Means de David Jackson (p.20, p.24 “A Great Seal Beyond Sūtra and Tantra”).

[5] "Vers la fin de sa vie (1153), deux moines venaient le voir en le suppléant une offrande de gtor-ma à la main de leur enseigner le chemin des Techniques (upāya-mārga). « Ayez de la compassion pour nous » ajoutèrent-ils. Gampopa disait à sont intendant qu’il ne voulait pas être dérangé. L’intendant dit alors aux deux moines de demander la Mahāmudrā. Ils s’exécutèrent aussitôt et Gampopa les fit entrer immédiatement et leur donna les instructions sur la Mahāmudrā". Blue Annals, p. 461-462

« Mogchok présente une offrande (T. phyag rten) dans la chambre de Gampopa et lui dit : "Quand mon maître, le grand Shangpa, est mort, j'ai pratiqué (T. dge sbyor) et j'ai eu telles expériences du chemin des techniques, corps illusoire, rêve et claire lumière. Je suis venu demander si j'étais arrivé au bout ou pas. Mais comme le maître de Shang est décédé et que vous n'êtes pas mon maître, je ne peux pas vous demander (T. bla ma khyed min pa zhu sa mi bdog). Il me faut maintenant demander la transmission complète (T. khrid tshar gcig) des six yogas." Gampopa repondit : "Vous avez eu de bonnes expériences. Mais vous devez ajuster (T. thag chod) votre vue." Et il lui donna les huit vers de la Mahāmudrā (T. phyag rgya chen po'i tshig rkang brgyad[4]) et les Cinq introductions (T. ngo sprod lnga pa)[5], suite à quoi Mogchokpa eut confiance en sa perspective de la vue (T. lta ba'i phyogs). Ensuite Gampopa dit : "Etudiez plutôt le cycle des six yogas (T. chos drug tshar gcig) avec Gomtshul (T. sgom pa tshul khrim snying po 1116-1169). J'ai personnellement fait le vœu de ne pas enseigner les sādhana et les six yogas[6] » biographie de Mogchokpa


[6]For those few individuals who are instantaneous realizers (and not even Milarepa and Gampopa counted themselves among such lucky individuals), it is a mantra path of direct perception, and for everyone else, including Mila and Gampopa, mahāmudrā is achieved through sūtra and mantra practices.” blog

[7] "J’ai violé l’ordre de mon maître Mila.-Comment cela seigneur ? En donnant les instructions à tous. Et à une autre occasion : -J’ai suivi l’ordre de mon maître. – Comment cela seigneur ? En dédiant toute ma vie à la pratique. " “Les questions de Dus gsum mkhyen pa » dans l’œuvre complet de Gampopa

[8] gsum pa snying po'i lugs ni/ snying po rdo rje'i ye shes 'bebs pa yis// dbang rab smin grol dus gcig 'byung ba'o// snga ma gnyis ka las zab cing ngo mtshar la khyad par rmad du byung ba zab mo'i snying po btsan thabs su rtogs pa'i lam ni, rtogs ldan gyi bla mas skal ldan gyi slob ma ches dbang rnon du gyur pa la rdo rje ye shes kyi dbang gi byin rlabs 'bebs pa tsam gyis, tha mal shes pa snying dbus su sad nas rtogs grol dus mnyam du 'gyur bas spros bcas kyi thabs dang sbyangs pa'i rtsol ba la ma ltos pa'i phyir, bka' brgyud che bzhi chung brgyad kyi grub thob sa chen po'i rdul tsam byon pa'i rnam thar dang lag rjes mngon sum snang ba 'di nyid yin cing

Trésor de la connaissance (shes bya kun khyab), Maison d'édition du peuple (mi rigs dpe skrun khang) en trois volumes, 1982 (ISDN M17049(3)28). La partie traduite se trouve dans le volume III (smad cha), pages 375 à 390.