Photo : Paramahamsa Sri Swami Vishwananda |
Nous connaissons le "Lama Care" surtout à cause de ses abus, mais même si une institution comme le "Lama Care" ou autre "service au lama" (guru-sevā) se passait bien, on peut se demander à quoi il pourrait bien servir dans le bouddhisme. Le Bouddha avait-il un "Buddha Care" ? Milarepa et Gampopa avaient-ils un "Lama Care" ? N'est-ce pas plutôt un relief de ce monde féodal, auquel le Dalaï-Lama a dit vouloir mettre fin ? Est-ce que la dévotion envers le lama, et le service qui en serait le reflet pratique conduisent réellement à la liberté, à la fin de l'asservissement ? Est-ce que la "société éveillée" passe par la forme féodale d'un "maître-roi", d'un "Sakyong" ou autre illuminocrate ?
Dans le passé, plusieurs maîtres bouddhistes tibétains en Occident avaient affirmé à leur disciples qu’ils étaient au fond des “rois”[1], des “maîtres-roi”, des “sakyong”, etc., et avaient constitué une cour autour d’eux. Dans sa thèse “Ceci n’est pas une religion” : l’apprentissage du dharma selon Rigpa (France), Marion Dapsance explique dans le chapitre sept, La société de cour, le fonctionnement d’une microsociété appelée “Lama Care”, qui fait partie de la cour du “roi”. Je ne vais pas ici rentrer dans trop de détails, cliquez sur les liens pour avoir plus d’infos sur des cas particuliers.
Dans la dévotion au lama (guru-bhakti), qui constitue le coeur de la pratique du bouddhisme tibétain, le service au lama est un aspect essentiel. Un des textes fondamentaux expliquant le service au lama est “Les Cinquante stances du service au Maître (skt. Gurupañcaśika tib. bla ma lnga bcu pa), un texte médiéval bouddhiste ésotérique. Voici quelques extraits de la version en ligne sur le site de l’Institut Vajrayogini (FMPT de lama Zöpa).
Chogyam Trungpa (1939-1987), se considérait comme un avatar des futurs rois (rigden)[3] du royaume légendaire de Shambala. Il s’était donné comme mission de préparer ses disciples à développer une société éveillée, dont il était lui-même le “maître-roi”, le Sakyong. Il avait rédigé un texte expliquant l’origine et le rôle du Sakyong, ainsi que l’étiquette à suivre à la “Cour de Kalapa” (The Court Vision and Practice). Trungpa était marié avec Diana J. Mukpo, mais avait également sept maîtresses officielles (sangyum), par le biais d’une cérémonie de mariage maison[4]. Après la mort de Trungpa en 1987, son “régent vajra”, Thomas Rich, alias Osel Tendzin, prit la relève[5], en attendant le règne du fils de Trungpa, Sakyong Mipham. Dans “Encountering the Shadow in Buddhist America” (1990) de Katy Butler, on lit que le même traitement “Lama Care” fut également réservé au régent vajra[6], y compris l’ordre de lui tendre la serviette, son slip et sa robe de chambre quand il sortait de la douche. Il fallait ne pas perdre les habitudes et la transmission.
Sogyal Lakar, grand admirateur de Chogyam Trungpa, avait son “maṇḍala secret”, son “Lama Care” à lui, dont le mode d’emploi très confidentiel fut distribué aux membres du “Lama Care”. Marion Dapsance avait eu accès à ces instructions par le biais de l’ex-membre “Mimi”.
Initialement ou théoriquement, le “service au maître” régit l’attitude qu’un disciple vivant près de son maître doit avoir envers lui et ses proches. Quand le maître est l’abbé d’un grand monastère, ou un yogi important, les “serviteurs” du maître deviennent plus nombreux, et constituent sa “suite”, sa “cour”. Le style de vie du maître est alors celui d’un V.I.P. ordinaire, d’une “Sainteté”, d’une “Éminence”, d’un “Maître-roi”, d’un “Sakyong”. A partir du XIIIème siècle, quand les détenteurs tibétains deviennent les “prêtres” des cours mongoles ou chinoises, ils sont reçus avec les meilleurs égards, et traités en V.I.P. par leurs hôtes. En plus de leur fonction sacerdotale, ils étaient souvent les administrateurs de leurs districts, et recevaient des fiefs, et des titres, comme p.e. « da si-tu » (taï sitou), qui signifie « ministre impérial ». Un ministre impérial, représentant la cour, se devait de vivre comme un V.I.P. Le “service au lama” devint alors une véritable étiquette de cour. Le chef spirituel et séculier du fief se devait de maintenir un certain niveau de vie, qui s’inspirait de celui de son suzerain, mais à un degré moindre évidemment. Il en alla de même, en descendant progressivement la pyramide du pouvoir séculier et spirituel au Tibet. Les plus petits voulant avoir l’air d’un grand, le style de vie courtisan devint un modèle de standing à tous les niveaux, selon les moyens de chacun, et en respectant bien les hiérarchies. Le “service au lama” fut dans ce cas synonyme d’ “étiquette de cour”.
Quand le bouddhisme arrive en Occident, il y a d’abord une période “lune de miel” d’ouverture, où l’on apprend à se connaître. Chogyam Trungpa vit en hippy parmi les hippies, et les “grands lamas” sont relativement faciles d’accès. Mais le bouddhisme tibétain a son programme à lui, et la fin de la récrée est sifflée avec un rappel aux liens hiérarchiques, qui met fin à une période de fraternisation relative. Le modèle bouddhiste tibétain ne se limitait cependant pas à son aspect spirituel, l’autorité de ses hiérarques était double : spirituel et séculier.
Quand Chogyam Trungpa arrive à imposer le “service au lama”/”étiquette de cour” aux anciens hippies, les hiérarques tibétains sont impressionnés et s’en félicitent. Chogyam Trungpa se fit couronner “Sakyong” par Dilgo Khyentsé R. (1910-1991), avec le même cérémonial que le roi du Bhoutan.
L’étiquette de la cour du Sakyong est définie dans le livre “The Court Vision and Practice” ("Vision et pratique courtisane"). La même étiquette s'applique par la suite au service au Régent vajra Thomas Rich, et au Sakyong Mipham, le fils de Trungpa.
Le “Lama Care” de Sogyal Lakar a sans doute été inspiré par l’étiquette Shambalienne, et/ou par “l’étiquette de cour”/”service au lama” tibétain traditionnel. On imagine très bien que toutes les “dérives” sont possibles dans un service, où il convient de tendre d’abord une serviette, ensuite un slip, et finalement une robe de chambre au lama/maître-roi/régent qui sort de la douche… Considérons que le “Lama Care” est “l’étiquette de cour” qui prévaut dans l’entourage d’un “grand lama”, que celui-ci soit un “grand lama” officiel, officiellement ou implicitement reconnu par ses pairs ou non. Si celui-ci en a les moyens, il peut “vivre comme un dieu en France”, comme disent les Allemands et les Néerlandais.
Même parmi ceux qui n’ont pas les mêmes moyens, un maître peut faire des jaloux et des émules. D’autres “grands “et moins grands lamas peuvent avoir leur “Lama Care” à eux. Tout lama mérite son “service au lama”, et tout lama ambitieux aimerait que le “service au lama” de ses disciples soit comme une “étiquette de cour” ou comme le “Lama Care” des grands. Il n’a pas forcément sa propre "Vision et pratique courtisane" publiée sous forme de livre, sa pratique courtisane est peut-être davantage improvisée, transmise oralement ou par des non-dits. Les femmes à son service ne sont peut-être pas traitées comme des ḍākinī[7]. D’ailleurs, certains se sentent peut-être obligés de frapper leurs femmes, comme Chogyam Trungpa l’avait tenté au début de son mariage avec Diana Mukpo, puisque ce serait selon lui une coutume tibétaine[8]. Peut-être même sont-ils des piètres amants, des pervers ou des sadiques. Peut-être leur bon plaisir consiste plutôt à humilier les “ḍākinī”, qu’à se soulager, qu’à leur faire l’amour, voire à “pratiquer la karmamudrā” (pour les plus hypocrites parmi nous). Peut-être le “service” à de tels lamas est une telle corvée que les femmes cherchent à l’éviter, à en diminuer la fréquence en multipliant leur nombre, même en recrutant d’autres “ḍākinī”, et en devenant ainsi involontairement complices du système “Lama Care”... Étant “complice”, on peut se sentir encore davantage violé·e et on hésite à en parler à d’autres, voire à porter plainte. C’est précisément cette complicité progressive, qui conduit à accepter l’inacceptable, qui constitue le véritable viol, la violence fondatrice du système, et qui assure sa reproduction dans le silence général. Comme le montre mon blog De la violence fondatrice comme "initiation" (21/10/2019), cela ne se limitait pas au “Lama care”, ou aux cercles intimes de Sogyal Lakar, mais pouvait même avoir lieu sous des formes relativement “plus bénignes” pendant des retraites, des enseignements publics ou des festivités[9].
[1] “Guru in Disgrace” (1h26), de Jaap Verhoeven. [1:00:17 - 1:01:03] :“One day he just started saying "I am really a king". It was during the 3-year retreat. I think that was the seed of me losing faith in him. He just showed up one day and that was his teaching: "You know, really I’m a king". The hypocrisy of his lifestyle was getting caught out constantly from all quarters. So he was educating his cult to treat him like a king, because he is a king. And after I left, he upgraded himself again to mahāsiddha. “I am a living mahāsiddha”. Anyone who says that is going against everything they teach, because you never say that.”
Sangye Nawang, un des huit lanceurs d’alerte.
[2] “Les « dakinis » se voient recommander l’autobiographie de Yéshé Tsogyal, figure de dakini la plus célèbre du Tibet, dont elles doivent s’inspirer pour servir leur maître et comprendre leur propre statut. Ces femmes sont les seules personnes, chez Rigpa, auxquelles soit conseillée cette lecture. Cette princesse du VIIIe siècle aurait été l’épouse du roi Trisong Detsen. Elle tire cependant son prestige personnel d’avoir été la partenaire tantrique, la disciple et l’héritière de Padmasambhava, l’introducteur du bouddhisme au Tibet.” Thèse de Marion Dapsance.
[3] Je viens de découvrir que le terme "rigden" désigne désormais dans la communauté Shambala "Programme pour étudiants engagés dans la Voie Shambhala. Le Rigden est une représentation de notre nature éveillée et incarne le principe de la confiance inconditionnelle". Source : Rigden, la confiance inconditionnelle
Dans le passé, plusieurs maîtres bouddhistes tibétains en Occident avaient affirmé à leur disciples qu’ils étaient au fond des “rois”[1], des “maîtres-roi”, des “sakyong”, etc., et avaient constitué une cour autour d’eux. Dans sa thèse “Ceci n’est pas une religion” : l’apprentissage du dharma selon Rigpa (France), Marion Dapsance explique dans le chapitre sept, La société de cour, le fonctionnement d’une microsociété appelée “Lama Care”, qui fait partie de la cour du “roi”. Je ne vais pas ici rentrer dans trop de détails, cliquez sur les liens pour avoir plus d’infos sur des cas particuliers.
Dans la dévotion au lama (guru-bhakti), qui constitue le coeur de la pratique du bouddhisme tibétain, le service au lama est un aspect essentiel. Un des textes fondamentaux expliquant le service au lama est “Les Cinquante stances du service au Maître (skt. Gurupañcaśika tib. bla ma lnga bcu pa), un texte médiéval bouddhiste ésotérique. Voici quelques extraits de la version en ligne sur le site de l’Institut Vajrayogini (FMPT de lama Zöpa).
“13. Ne perturbez jamais l’esprit de votre Maître. Si vous êtes assez fou pour le faire, il est certain que vous irez bouillir en enfer.”La tradition tibétaine recommande par ailleurs de lire des hagiographies de maîtres qui avaient été des disciples exemplaires lors de leur apprentissage, pour s'en inspirer. Pour les hommes, l’exemple donné est celui du service de Nāropa à son maître Tailopa, et pour les femmes le service de la ḍākinī Yéshé Tsogyal à son maître Padmasambhava[2].
“21. Faire des dons [au Maître] est comme faire des dons ininterrompus à tous les bouddhas. Sur la base de ces dons, de nombreux mérites sont accumulés. De cette accumulation provient l’obtention suprême [de l’état de Bouddha].”
“33. Quand vous lavez les pieds ou le corps [de votre Maître], le séchez, le massez, etc., avant de commencer, puis après avoir terminé, faire trois prosternations. C’est seulement après avoir pris soin de lui que vous pouvez vous occuper de vous-même.”
Chogyam Trungpa (1939-1987), se considérait comme un avatar des futurs rois (rigden)[3] du royaume légendaire de Shambala. Il s’était donné comme mission de préparer ses disciples à développer une société éveillée, dont il était lui-même le “maître-roi”, le Sakyong. Il avait rédigé un texte expliquant l’origine et le rôle du Sakyong, ainsi que l’étiquette à suivre à la “Cour de Kalapa” (The Court Vision and Practice). Trungpa était marié avec Diana J. Mukpo, mais avait également sept maîtresses officielles (sangyum), par le biais d’une cérémonie de mariage maison[4]. Après la mort de Trungpa en 1987, son “régent vajra”, Thomas Rich, alias Osel Tendzin, prit la relève[5], en attendant le règne du fils de Trungpa, Sakyong Mipham. Dans “Encountering the Shadow in Buddhist America” (1990) de Katy Butler, on lit que le même traitement “Lama Care” fut également réservé au régent vajra[6], y compris l’ordre de lui tendre la serviette, son slip et sa robe de chambre quand il sortait de la douche. Il fallait ne pas perdre les habitudes et la transmission.
Sogyal Lakar, grand admirateur de Chogyam Trungpa, avait son “maṇḍala secret”, son “Lama Care” à lui, dont le mode d’emploi très confidentiel fut distribué aux membres du “Lama Care”. Marion Dapsance avait eu accès à ces instructions par le biais de l’ex-membre “Mimi”.
“Un manuel d’instructions à l’usage des « intendants » m’a notamment été transmis, qui s’intitule « Rigpa Tour Manual ». Il s’adresse aux personnes de l’entourage de Sogyal Rinpoché, leur expliquant en détails le « Lama Care ». Ce document est extrêmement confidentiel et aurait dû être détruit par cette jeune femme [“Mimi”] si elle avait été obéissante.” (extrait de la Thèse de Marion Dapsance).Le “service au lama” était différent pour les hommes et les femmes. Les hommes s’occupent généralement du fonctionnement du centre, les femmes plutôt de la sphère intime du lama. Les femmes faisant partie du “maṇḍala secret” du lama sont appelées “ḍākinī”. Les candidates “ḍākinī” sont souvent recrutées par des ḍākinī du maṇḍala secret du maître, et présentées à lui. Si le maître l’approuve, la candidate “ḍākinī” entre progressivement au service du lama et dans la sphère intime du maître. Ce processus est décrit en détail dans la thèse de Marion Dapsance.
Initialement ou théoriquement, le “service au maître” régit l’attitude qu’un disciple vivant près de son maître doit avoir envers lui et ses proches. Quand le maître est l’abbé d’un grand monastère, ou un yogi important, les “serviteurs” du maître deviennent plus nombreux, et constituent sa “suite”, sa “cour”. Le style de vie du maître est alors celui d’un V.I.P. ordinaire, d’une “Sainteté”, d’une “Éminence”, d’un “Maître-roi”, d’un “Sakyong”. A partir du XIIIème siècle, quand les détenteurs tibétains deviennent les “prêtres” des cours mongoles ou chinoises, ils sont reçus avec les meilleurs égards, et traités en V.I.P. par leurs hôtes. En plus de leur fonction sacerdotale, ils étaient souvent les administrateurs de leurs districts, et recevaient des fiefs, et des titres, comme p.e. « da si-tu » (taï sitou), qui signifie « ministre impérial ». Un ministre impérial, représentant la cour, se devait de vivre comme un V.I.P. Le “service au lama” devint alors une véritable étiquette de cour. Le chef spirituel et séculier du fief se devait de maintenir un certain niveau de vie, qui s’inspirait de celui de son suzerain, mais à un degré moindre évidemment. Il en alla de même, en descendant progressivement la pyramide du pouvoir séculier et spirituel au Tibet. Les plus petits voulant avoir l’air d’un grand, le style de vie courtisan devint un modèle de standing à tous les niveaux, selon les moyens de chacun, et en respectant bien les hiérarchies. Le “service au lama” fut dans ce cas synonyme d’ “étiquette de cour”.
Chogyam Trungpa and Karl Usow (1970) |
Quand le bouddhisme arrive en Occident, il y a d’abord une période “lune de miel” d’ouverture, où l’on apprend à se connaître. Chogyam Trungpa vit en hippy parmi les hippies, et les “grands lamas” sont relativement faciles d’accès. Mais le bouddhisme tibétain a son programme à lui, et la fin de la récrée est sifflée avec un rappel aux liens hiérarchiques, qui met fin à une période de fraternisation relative. Le modèle bouddhiste tibétain ne se limitait cependant pas à son aspect spirituel, l’autorité de ses hiérarques était double : spirituel et séculier.
Staff of Kalapa Court, Mapleton Avenue, 1976 |
Quand Chogyam Trungpa arrive à imposer le “service au lama”/”étiquette de cour” aux anciens hippies, les hiérarques tibétains sont impressionnés et s’en félicitent. Chogyam Trungpa se fit couronner “Sakyong” par Dilgo Khyentsé R. (1910-1991), avec le même cérémonial que le roi du Bhoutan.
Campement Kasung avec Sakyong Mipham à Magyal Pomra, 2008 |
L’étiquette de la cour du Sakyong est définie dans le livre “The Court Vision and Practice” ("Vision et pratique courtisane"). La même étiquette s'applique par la suite au service au Régent vajra Thomas Rich, et au Sakyong Mipham, le fils de Trungpa.
Cérémonie de longue vie (photo thèse M Dapsance) |
Le “Lama Care” de Sogyal Lakar a sans doute été inspiré par l’étiquette Shambalienne, et/ou par “l’étiquette de cour”/”service au lama” tibétain traditionnel. On imagine très bien que toutes les “dérives” sont possibles dans un service, où il convient de tendre d’abord une serviette, ensuite un slip, et finalement une robe de chambre au lama/maître-roi/régent qui sort de la douche… Considérons que le “Lama Care” est “l’étiquette de cour” qui prévaut dans l’entourage d’un “grand lama”, que celui-ci soit un “grand lama” officiel, officiellement ou implicitement reconnu par ses pairs ou non. Si celui-ci en a les moyens, il peut “vivre comme un dieu en France”, comme disent les Allemands et les Néerlandais.
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[1] “Guru in Disgrace” (1h26), de Jaap Verhoeven. [1:00:17 - 1:01:03] :“One day he just started saying "I am really a king". It was during the 3-year retreat. I think that was the seed of me losing faith in him. He just showed up one day and that was his teaching: "You know, really I’m a king". The hypocrisy of his lifestyle was getting caught out constantly from all quarters. So he was educating his cult to treat him like a king, because he is a king. And after I left, he upgraded himself again to mahāsiddha. “I am a living mahāsiddha”. Anyone who says that is going against everything they teach, because you never say that.”
Sangye Nawang, un des huit lanceurs d’alerte.
[2] “Les « dakinis » se voient recommander l’autobiographie de Yéshé Tsogyal, figure de dakini la plus célèbre du Tibet, dont elles doivent s’inspirer pour servir leur maître et comprendre leur propre statut. Ces femmes sont les seules personnes, chez Rigpa, auxquelles soit conseillée cette lecture. Cette princesse du VIIIe siècle aurait été l’épouse du roi Trisong Detsen. Elle tire cependant son prestige personnel d’avoir été la partenaire tantrique, la disciple et l’héritière de Padmasambhava, l’introducteur du bouddhisme au Tibet.” Thèse de Marion Dapsance.
[3] Je viens de découvrir que le terme "rigden" désigne désormais dans la communauté Shambala "Programme pour étudiants engagés dans la Voie Shambhala. Le Rigden est une représentation de notre nature éveillée et incarne le principe de la confiance inconditionnelle". Source : Rigden, la confiance inconditionnelle
[4] Ici, je reprends tel quel le terme "Sangyum" utilisé dans l'univers Shamballien de Trungpa, sans tenir compte du sens que ce terme pourrait avoir eu au Tibet.
"During the last few years, after the Mill Village retreat, Rinpoche had officially appointed a group of seven women as his heart companions, or sangyum, which is usually a term reserved for the guru's wife. He had asked the sangyum both to be his personal attendants and companions during the last years of his life and to help provide leadership in the community. He had envisioned them overseeing the board of directors, and he considered them to be part of his family. So they were to be seated with us as well. All of them came to Karme Choling and helped with the practice and other preparations." Dragon Thunder: my Life with Chogyam Trungpa, de Diana J. Mukpo.
Voici un article selon la ligne officielle de l'institution des sangyum : Sangyum Anniversary Recollection
Pour d'autres sons de cloche, notamment de la part de quelques sangyums :
Shambhala, the Boulder-born Buddhist organization, suppressed allegations of abuse, ex-members say
Survivors of an International Buddhist Cult Share Their Stories
[5] Voir le témoignage de Leslie Hays sur sa page Facebook sur la culture du viol au sein de Shambala. Leslie Hays avait été « mariée » en tant que “sangyum” à Trungpa le 12 juin 1985, au Rocky Mountain Dharma Center (RMDC), actuellement le Sham Mountain Center (SMC).
[6] “The same deference was shown to his dharma heir. Osel Tendzin. “His meals were occasions for frenzies of linen-pressing, silver-polishing, hairbreadth calibrations in table settings, and exact choreographies of servers,” said television producer Deborah Mendelsohn, who helped host Tendzin when he gave two meditation retreats in Los Angeles, but has since left the community. “When he traveled, a handbook went with him to guide his hosts through the particulars of caring for him, including instructions on how and in what order to offer his towel, underpants and robe after he stepped from the shower.” “Encountering the Shadow in Buddhist America” (1990) de Katy Butler.
[7] "One day I arrived at the court for a shift and I was told I was to receive another transmission from Marty Janowitz. I assumed this was to be like the others, perhaps he was giving me TGS transmission early. Marty told me this transmission was extremely sacred and was only known to a few close students. He then pulled out a vial filled with a white powdery substance. Marty told me it was ground up vitamin D or something. (I really can’t remember exactly what he said it was). He put a bit of it on the spoon and told me to rub it on my gums, which I did. It was not cocaine. It was part of our job description to always carry a vial of “Tabi” which was the code name for cocaine. Due to his paralysis, CTR only had the use of one hand, so when he called for tabi it was our job to go into the bathroom with him, keep him steady, help him get his penis out before he wet his pants and put the coke on a spoon for him to inhale. It was also our job to keep his nose clean, and as you can tell from the picture, we were not always successful. Later, when I went to the bathroom alone, I put some on my gums. It was definitely cocaine." The first time I met His Majesty Chögyam Trungpa Rinpoche, 2017, Leslie Hays, ex-Sangyum.
[8] "As much as I appreciated my husband, I wasn't always accepting of his behavior. When we were first married, Rinpoche told me that it was normal for Tibetan men to beat their wives. I told him this was barbaric, but he said that it was just common practice. In the first few months of our marriage, he tried -not very convincingly- to slap me a couple of times when we were arguing. I said to him, "What do you think you're doing?" And he said to me, "This is just what Tibetans do." I felt that this was definitely not okay. I waited until he was asleep one day, and I took his walking stick and began hitting him as hard as I could. He woke up, and he was quite shocked, and he said, "What are you doing?" I said, "This is just what Western women do." He got the message, and it was never an issue again." Dragon Thunder: my Life with Chogyam Trungpa, de Diana J. Mukpo.
Voici un article selon la ligne officielle de l'institution des sangyum : Sangyum Anniversary Recollection
Pour d'autres sons de cloche, notamment de la part de quelques sangyums :
Shambhala, the Boulder-born Buddhist organization, suppressed allegations of abuse, ex-members say
Survivors of an International Buddhist Cult Share Their Stories
[5] Voir le témoignage de Leslie Hays sur sa page Facebook sur la culture du viol au sein de Shambala. Leslie Hays avait été « mariée » en tant que “sangyum” à Trungpa le 12 juin 1985, au Rocky Mountain Dharma Center (RMDC), actuellement le Sham Mountain Center (SMC).
[6] “The same deference was shown to his dharma heir. Osel Tendzin. “His meals were occasions for frenzies of linen-pressing, silver-polishing, hairbreadth calibrations in table settings, and exact choreographies of servers,” said television producer Deborah Mendelsohn, who helped host Tendzin when he gave two meditation retreats in Los Angeles, but has since left the community. “When he traveled, a handbook went with him to guide his hosts through the particulars of caring for him, including instructions on how and in what order to offer his towel, underpants and robe after he stepped from the shower.” “Encountering the Shadow in Buddhist America” (1990) de Katy Butler.
[7] "One day I arrived at the court for a shift and I was told I was to receive another transmission from Marty Janowitz. I assumed this was to be like the others, perhaps he was giving me TGS transmission early. Marty told me this transmission was extremely sacred and was only known to a few close students. He then pulled out a vial filled with a white powdery substance. Marty told me it was ground up vitamin D or something. (I really can’t remember exactly what he said it was). He put a bit of it on the spoon and told me to rub it on my gums, which I did. It was not cocaine. It was part of our job description to always carry a vial of “Tabi” which was the code name for cocaine. Due to his paralysis, CTR only had the use of one hand, so when he called for tabi it was our job to go into the bathroom with him, keep him steady, help him get his penis out before he wet his pants and put the coke on a spoon for him to inhale. It was also our job to keep his nose clean, and as you can tell from the picture, we were not always successful. Later, when I went to the bathroom alone, I put some on my gums. It was definitely cocaine." The first time I met His Majesty Chögyam Trungpa Rinpoche, 2017, Leslie Hays, ex-Sangyum.
[8] "As much as I appreciated my husband, I wasn't always accepting of his behavior. When we were first married, Rinpoche told me that it was normal for Tibetan men to beat their wives. I told him this was barbaric, but he said that it was just common practice. In the first few months of our marriage, he tried -not very convincingly- to slap me a couple of times when we were arguing. I said to him, "What do you think you're doing?" And he said to me, "This is just what Tibetans do." I felt that this was definitely not okay. I waited until he was asleep one day, and I took his walking stick and began hitting him as hard as I could. He woke up, and he was quite shocked, and he said, "What are you doing?" I said, "This is just what Western women do." He got the message, and it was never an issue again." Dragon Thunder: my Life with Chogyam Trungpa, de Diana J. Mukpo.
[9] “Dans le bouddhisme tibétain, le respect aveugle des ordres d'un maître est une manière pour tester son progrès sur le chemin spirituel. Souvent l'ordre « déshabille-toi ! » fut utilisé pour cela, et de préférence devant une salle remplie d'une centaine d'autres étudiants. Un étudiant avancé se déshabille alors sans sourciller, et suit l'ordre sans protester ou juger, tandis qu'un débutant peut être reconnu à son embarras, et à son manque de confiance. Le plus souvent, Rinpoché vis au bout des premiers habits enlevés, comment réagissait l'étudiant, et celui-ci pouvait alors rester habillé. Une fois j'ai assisté quand c'était le tour d'anciens étudiants. « Mets-toi à poil » dit le maître. L'étudiant se mit alors debout devant la salle, et commença, le visage totalement détendu et entièrement à l'aise, à défaire le bracelet de sa montre. Il le fit très lentement de façon provocatrice, et en lançant des regards coquins au public, tout en ouvrant sa chemise, bouton après bouton. La salle était pliée de rire, et Rinpoché aussi en voyait l'humour, ce qui mit aussitôt fin à la représentation.” Extrait traduit du livre 'Vrij van gedachten' (Libre de pensées, 2015) de Jan Geurtz.
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