Une des étoiles montantes actuelles du bouddhisme tibétain est le docteur en médecine tibétaine Nida Chenagstang (lce nag tshang nyi zla he ru ka), né en 1971 au Tibet en Amdo. « Il obtint une bourse et pu rejoindre le Mentsee Khang de Lhassa, l’Université médicale tibétaine de Lhassa, dont il est diplômé en 1996. Il y a soutenu une thèse sur le massage traditionnel tibétain (Ku Nye). »
Il se positionne comme un détenteur de la lignée religio-médicale Yuthok nyinthik[1], qui remonterait à l’auteur des quatre tantras médicinaux (rgyud bzhi), Yuthok Yontan Gonpo et à Yuthog Yontan Gonpo le mineur (g.yu thog gsar ma yon tan mgon po, 1126–1202). Identités problématiques, à voir. Les révélations des systèmes nyinthik (essence séminale du cœur) apparaissent notamment à partir du XVème siècle et ont des origines souvent opaques. Le Yuthok Nyinthik se serait transmis ‘clandestinement’ dans le clan Yuthok avant d’être intégré et systématisé par Zur khar mnyam nyi rdo rje (1439-1475) dans l’école Zur (zur lugs), une des deux grandes écoles de médecine tibétaine (« sowa rigpa »). La particularité du Yuthok Nyinthik serait d’être une médecine traditionnelle qui intègre des pratiques du vajrayāna, l’astrologie, la géomancie, etc. Il serait aussi considéré comme un moyen « très spécial » qui conduirait rapidement à la libération et à l’éveil.
En tant que méthode de libération, le Yuthok Nyinthik intègre les ingrédients habituels du vajrayāna, à savoir Pratiques préliminaires, la phase de génération de sādhanas, qui comprennent quatre types de Guru Yoga façon Yuthok et des pratiques de Deva (Yidam) et de Ḍākinī, ainsi que la phase d’achèvement comprenant les Six yogas et le Dzogchen. Accessoirement, on y trouve les pratiques de consécration médécinale Mendrub (sman sgrub), des rituels de bénédictions, de guérison, la thérapie des mantras, les pratiques de longévité, les rituels dédiés aux protecteurs de la médecine, et pour finir les instructions sur la diagnose par la prise du pouls.
Le Yuthok Nyinthik étant une Révélation (gter ma) nyingmapa, il a été intégré par Jamgon Kongtrul Lodrö Thayé (1813-1899) dans son Trésor des Révélations (rin chen gter mdzod). Cette branche de médecine religieuse semble ne pas avoir été très répandue. Selon Nida Chenagtsang, elle aurait été la pratique spirituelle des médecins dans la Men-Tsee-Khang de Lhasa jusqu’à la l’invasion du Tibet et la révolution culturelle, pendant laquelle elle fut pratiquée en secret. Ce sont les médecins traditionnels Khenpo Troru Tsenam, Khenpo Tsultrim Gyaltsen et Micho Khedrub Gyatso Rinpoche qui auraient ravivée la tradition.
Actuellement, Nida Chenagtsang est le grand apologiste du Yuthok nyinthik. Il voyage dans le monde pour donner des séminaires sur les différentes branches du Yuthok nyinthik, il publie des livres, il fonde des instituts de médecine tibétaine et de bien-être à l’échelle du monde : L’International Academy for Traditional Tibetan Medecine (IATTM), The Sorig Institute, The Ngakmang Foundation, Sorig Khang International avec des Sorig Khang partout dans le monde (p.e. en France). Les Sorig Khang sont comme des antennes de L’International Academy for Traditional Tibetan Medecine.
Logo de Sorig Khang International (SKI) Notons que le nom Nida (nyi zla) signifie "soleil-lune", et peut faire allusion au hāthayoga |
Faculté de médecine tibétaine traditionnelle
Faculté de massage (Ku nyé) et de thérapies externes
Faculté de guérison par les mantras, La mantra thérapie selon le Dr Nida Chenagtsang
Faculté de psychologie et des rêves
Voilà pour le côté "universitaire" et les facultés de de l'IATTM. Pour ce qui est des antennes Sorig Khang, on y trouve des cours et des séminaires sur les sujets religio-médicaux suivants :
Médecine traditionnelle Tibétaine, Ku Nye et Thérapies externes, Mantrathérapie, L’Astrologie Tibétaine, Géomancie et Feng Shui tibétaine (Sa che), Yoga Ne Jang (hathayoga), Analyse des rêves, La tradition de Yuthok Nyingthig, La pratique du Yuthok Nyingthig.
Ceux qui veulent poursuivre leurs parcours en le professionnalisant pourront faire une formation de ngakpa/ngakma/mantrika au Népal
Les livres de Nida Chenagtsang reprennent les divers thèmes des antennes Sorig Khang (voir la liste ci-dessus), plus un livre sur L'Art du bon karma et sur Le Chemin vers le Corps d'arc-en-ciel (c'est en fait le parcours spirituel du Yuthok Nyinthik.
Dr. Chenagtsang pendant un séminaire sur "l'art de l'orgasme" (2016) |
Le docteur Chenagtsang propose une portefeuille de services très complète pour le confort de cette vie-ci et de la suivante : médecine traditionnelle, géomancie et Feng Shui tibétain, astrologie, yoga, massage, formules magiques à toutes fins utiles, et religion, Dzogchen, Ati-yoga et corps d'arc-en-ciel pour l'au-delà. Un nouveau service vient enrichir sa portefeuille avec "l'art de l'orgasme" (karmamudrā) qu'il avait déjà enseigné au centre Rigdzin des Pays-Bas en 2016. Un livre sur le même sujet sera bientôt publié et présenté lors du Sixième Congrès de la Médecine Tibétaine Traditionnelle en Italie. Le livre est d'ailleurs dédié à toutes les femmes victimes d'abus sexuels, notamment dans le cadre d'une religion ou spiritualité.
[La pratique du karmamudrā] peut être effectuée en solitaire ou avec un partenaire. Elle implique l’entraînement dans des exercices de yoga et l’utilisation de l’énergie et des canaux pour atteindre différents niveaux d’expérience du bonheur afin de les intégrer dans la méditation. Cela concerne tant les hommes que les femmes. Selon le Yuthog Nyingthig le résultat du Karmamudra peut conduire à la réalisation du corps arc-en-ciel. (Sorig Khang France)
Selon Ben Joffe, l'auteur de la préface du nouveau livre, Nida Chenagtsang aimerait rendre accessible cette pratique très avancée à tous à cause de ses grands bienfaits. " It seeks to bring Karmamudra down to earth without reducing its profundity". Sans doute un service bientôt disponible dans votre Sorig Khang ou Tibetan Herbal Spa local.
MàJ 06012022 Sikyong urges more effort in the promotion of Sowa Rigpa, the ancient Tibetan system of medicine
"“Sowa Rigpa tradition in exile is blooming, the credit of which goes to the Ministry of Ayush for recognising, approving and including this ancient Tibetan system of medicine in 2010 along with other traditional systems of medicine in India,” remarked Sikyong Penpa Tsering.Despite having been recognised by the government of India, Sikyong noted that the promotion of Sowa Rigpa in comparison to other ancient systems of medicine remain feeble and urged the Central Council of Tibetan Medicine to be aware of and fulfil their objectives as well as responsibilities of standardising and supervising the growing business of the ancient Tibetan system of medicine despite the changes in circumstances."
MàJ 11062023 Voir aussi ‘A cure for cancer and homosexuality’ (1978)
"In a biographical tract, she has been quoted as saying that homosexuality is “both a problem and a disease.” She believes that the different sexes have different energy fields and “when men and women unite, those energy fields harmonise perfectly. On the other hand, when a man has intercourse with a man, or woman with a woman, the sexual energies of the points of contact do not enter into the same frequency. There is only disharmony within the energy fields.”Disturbance of these strong sexual energies, she has said, results “in many disharmonies throughout the body and mind. This is detectable by pulse analysis and can often be observed in behavior.” According to Dolma the causes of homosexuality are emotional imbalance, hormonal disturbance, and a supportive environment. With a cooperative patient, she said the problem can be alleviated by taking herbal pills for one week each month. The medicine is said to provide physical and emotional satisfaction. “When this satisfaction is sustained and cultivated by behavior therapy, the problem is quickly eliminated.”
MàJ 15062023 En octobre cette année, Nida Chenagtsang einseignera La guérison par les mantras dans le centre Rigdzin de Namkha Rinpoché aux Pays-Bas.
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[1] Yuthok Nyingthik Guru Sādhanā, ‘Compassionate Sunlight for Dispersing Suffering’s Darkness’ (g.yu thog snying thig bla sgrub sdug bsngal mun sel nyi ma’i ’od zer).