Le mot dogme est la traduction du mot grec dogma, qui signifie doctrine (“thèse admise dans une école philosophique particulière” source : cnrtl), ou dans la religion “article de foi, opinion affirmée catégoriquement, sans réflexion ni critique” (source Dictionnaire de la philosophie, Armand Colin). La différence est donc entre une “thèse admise” et “un article de foi”.
Dans les dialogues philosophiques entre Socrate et ses étudiants (tels que “rapportés” dans les écrits de Platon), Socrate est certes une figure d’autorité, mais il n’impose pas avec autorité ses thèses. Les thèses admises ont été réfléchies, critiquées, débattues, et finalement admises, jusqu’à ce que de nouveaux éléments apparaissent, qui feront de nouveau l’objet de réflexions et débats.
Il en va autrement dans les religions, où une “Vérité” est révélée par une entité surnaturelle, dont les articles de foi sont les dogmes. D’un côté, nous avons des dogmes provisoires[1], “de travail”, de l’autre des dogmes éternellement vrais, révélés par une entité surnaturelle. Le terme “dogme” dans ce sens, est surtout utilisé dans les religions monothéistes, et notamment le christianisme.
“ en la personne de Pierre, des autres apôtres et de leurs successeurs, l'Église a reçu directement de Dieu, par Notre-Seigneur Jésus-Christ, la mission de conduire les âmes, à la lumière du dogme révélé et de la morale chrétienne, vers la vie de l'éternité. "(Maritain, Primauté du spirituel,1927, p. 22.)Jésus-Christ, considéré comme le Messie, l’envoyé et le Fils de Dieu, parle avec autorité et proclame la Vérité, et les dogmes révélés par lui sont des articles de foi pour ses disciples, si on permet ce rendu un peu anachronique, puisqu’on applique des décisions postérieures à la réalité des origines du christianisme. Étant né dans une communauté, où des dogmes révélés prévalent, les prendre en doute serait mal vu, voire répréhensible ou un péché, avec des conséquences spirituelles très lourdes.
Utiliser le terme “dogme révélé” dans le cadre du bouddhisme, serait un contresens. Dans le socle commun du bouddhisme, le Bouddha était un prince humain, envoyé par aucune entité surnaturelle, qui au bout de sa recherche spirituelle découvre le coproduction conditionnée, et l’enseigne.
“Ceci étant, cela devient ;Notons la différence entre “ceci” et “cela”, et qu’il ne dit pas cela cesse de renaître…
Ceci apparaissant, cela naît.
Ceci n'étant pas, cela ne devient pas ;
Ceci cessant, cela cesse [de naître].”[2]
Est-ce un “dogme révélé”, dans le sens religieux du terme ? Quand Pyrrhon déclare “une chose n’est pas plutôt ceci que cela”, est-ce également un “dogme révélé” ?
”Qui voit la Production conditionnée, voit le Dhamma ; qui voit le Dhamma, voit la Production Conditionnée[3].”Selon la tradition, ses disciples principaux[4] avaient bien compris le message, et se sont éveillés en l’entendant. Nulle part, le Bouddha déclare que le Karma et la Réincarnation sont des articles de foi, faisant partie de son message et de sa découverte, et qu’il convient d’y croire… C’était tout simplement une croyance très répandue à l’époque du Bouddha, qui enseigna plutôt comment s’en libérer. Si on veut y voir une incitation (“bâton”) à la pratique, soit, mais cette croyance ne fait pas partie de la doctrine et de la méthode propre du Bouddha, qui raconta la parabole de l’homme touché par une flèche empoisonnée.
“T'ai-je jamais dit : “ Viens, Māluṅkyaputta, vis la vie sainte auprès de moi et je t'expliquerai si le monde est éternel ou temporaire... ?” etc. […] – Et qu'ai-je expliqué ? J'ai expliqué “ceci est le malheur”, “ceci est la source du malheur”, “ceci est la cessation du malheur” et “ceci est le chemin qui mène à la cessation du malheur”. Pourquoi l'ai-je expliqué ? Parce que c'est utile pour atteindre le but, que c'est le départ de la vie sainte, que cela mène au désenchantement, au détachement, à la cessation, à l'apaisement, à la connaissance directe, à la pleine réalisation et au Dénouement. Voilà pourquoi je l'ai expliqué[5]. “Tout cela n’empêche pas qu’après son parinirvāṇa, le Bouddha ait été divinisé, qu’il soit devenu un Envoyé parmi des milliers d’autres, que bien que le corps physique de Gautama ait disparu, le Corps symbolique du Bouddha enseigne en permanence les sūtra du mahāyāna, les tantras etc. Les enseignements des Corps symboliques du Bouddha divinisé peuvent en effet être considérés comme des révélations, et ont en effet pu avoir valeur de dogme révélé pour les adeptes. Rétroactivement, les enseignements du Bouddha des Auditeurs ont pu être également considérés comme tels par les adeptes du mahāyāna et du vajrayāna, même s’ils étaient en même temps vu comme étant d’un niveau inférieur, destinés à des personnes de dispositions inférieures.
Si des adeptes du mahāyāna et du vajrayāna ne connaissent le véhicule des śrāvaka qu’à travers leur propre doctrine, l’idée qu’ils s’en font est déformé par cette vision particulière, et ils peuvent alors en arriver à dire que les enseignements du Bouddha sont des “dogmes révélés”. Surtout si cette idée est entretenue par leur Gurus (pour des raisons qui leur sont propres), et/ou dans leurs sanghas respectifs. Si on passe à côté de l’idée de l’aspect “upāya” et “positionnement provisoire” du bouddhisme, on passe à côté d’un élément crucial et singulier au bouddhisme. Comment s'articule le passage de la croyance en un "dogme révélé" à une connaissance qui libère, et qu'est-ce qui déclenche cette dernière ?
***
[1] Selon Jñānaśrīmitra, les positions bouddhistes sont des "positions adoptées conditionnellement" (skt. vyavasthā P. vavatthāna) pour désigner quelque chose qui est au-delà de la verbalisation, et qui s'opposent au concept d’une position réelle.
[2] N i.263, ii.32, iii.63; SN ii.28, 65, 70, 78, 79, 95, 96, v.388; AN v.184; Ud 1, 2.
imasmim sati, idam hoti ;
imassuppâdâ, idam uppajjati.
Imasmim asati, idam na hoti ;
imassâ nirodha, idam nirujjhati.
[3] Louis Gabaude, p. 221. La première citation vient du Majjhima-Nikāya, I, 191 et la deuxième du Saṃyutta-Nikāya, III, 120.
[4] Sariputta et Kolita (Moggallana)
[5] MN 63 Cūḷa Māluṅkya Sutta
Bouddha resta silencieux lorsque Malunkyaputta demanda si:
l’univers est éternel,
l’univers n’est pas éternel,
l’univers est fini,
l’univers est infini,
après la mort, un Bouddha continue d’exister,
après la mort, un Bouddha ne continue pas d’exister,
après la mort, un Bouddha continue d’exister et de ne pas exister,
après la mort, un Bouddha ne continue pas d’exister ou de ne pas exister,
le corps et le «moi» sont la même entité,
le corps et le «moi» sont des entités totalement séparées et différentes.
"Nulle part, le Bouddha déclare que le Karma et la Réincarnation sont des articles de foi"
RépondreSupprimerIl me semble que le karma et la réincarnation découlent logiquement des 4 nobles vérités. La "noble vérité" qu'il existe un chemin pour sortir du samsara suppose que si on ne prend pas ce chemin le cycle des réincarnations se continuent indéfiniment selon les lois du karma.
Si on ne souscrit pas à ces "articles de foi" je ne vois pas bien l'intérêt d'essayer de suivre l'octuple sentier.
Il s'agit moins d'un article de foi qu'un arrière plan qui va de soi à cette époque faute d'alternative comme peut en être une l'idée d'une résurrection à la fin des temps.
Ce serait tout aussi absurde de demander en pays Musulmans s'ils croient en Dieu... tant leur relation à Dieu est omniprésente chaque jours tout au long de la journée.
Bonjour Sb,
SupprimerJe ne vois pas comment le “Karma et la Réincarnation” découlent logiquement des 4 nobles vérités.
Que comprend on généralement, par exemple que comprenez-vous par “ Karma et Réincarnation” ? Comment comprend on “la sortie du saṃsāra” ? Qu’est-ce que le saṃsāra ? Personnellement, je préfère penser en termes de causalité, de coproduction conditionnée, de naissance/production (au lieu de “re-naissance”), et de sortir de l’Errance.
Cet “article de foi”, ou arrière-plan, est-il à prendre au sens premier avec une lecture fondamentaliste ? Ce saṃsāra est-il constitué de 3, 4, 5 ou 6 mondes (le contenu de “l’article de foi” a pas mal varié au cours de l’histoire du bouddhisme) ? Ce système de mondes - bhāvacakra (dont il faut sortir) découle-t-il logiquement des 4 nobles vérités ? Si on ne trouve pas intérêt à ces “articles de foi”, mais qu’on trouve de l’intérêt à suivre l’octuple sentier, cela peut-il néanmoins être bénéfique ?
"Si on ne trouve pas intérêt à ces “articles de foi”, mais qu’on trouve de l’intérêt à suivre l’octuple sentier, cela peut-il néanmoins être bénéfique ? "
RépondreSupprimerOui mais pour reprendre l'image souvent donné par P. Cornu on peut repeindre sa prison sans forcément chercher à en sortir.
En tous cas, pour moi, il ne s'agit surtout pas d'une lecture fondamentaliste. Même si je pense qu'on peut facilement s'auto-mystifier sur cette histoire de réincarnation, il me semble qu'en méditation peuvent nous remonter des souvenirs de vies antérieures. Même si je n'y mettrais pas ma main au feu, il me semble comme une évidence que j'étais une femme dans ma vie précédente, ce qui aurait du sens au regard de ma vie actuelle (même si je suis un homme en cette vie et que je ne doute ni de mon genre ni de mon orientation sexuelle). Par conséquent je n'ai pas de mal à considérer que j'ai un lien avec une personne m'ayant précédée et en même temps avec laquelle je ne m'identifie pas vraiment (comment en étant un homme pourrais-je m'identifier à une femme?). Je comprends mieux pourquoi le fait d'être un homme et non une femme a toujours suscité chez moi de l'étonnement. De même cela expliquerait la manière dont j'ai structuré la plupart de mes relations avec les femmes.
Par conséquent, les enseignements bouddhistes sur les renaissances coulent de source pour moi. A tel point que j'ai du mal à comprendre les réticences de ceux à qui ça ne parle pas.
Même si à terme il s'agit de se dépouiller de toute son histoire personnelle, de l'oublier, il me semble qu'il faut au préalable s'en souvenir. Pour moi, la méditation est une espèce de psychanalyse sauvage qui consiste à faire remonter à la surface tout son bazar perso pour ensuite s'en débarrasser. Est-ce que ça marche? difficile à dire... Je doute de l'efficacité de la psychanalyse. Le gros inconvénient de se souvenir de ses vies passées ç'est que ça peut rendre nostalgique, ça tire parfois en arrière alors qu'il vaudrait mieux aller de l'avant.
Peut-être que vous avez déjà assez affaire avec cette vie ci pour ne pas avoir à remonter plus loin... sauf que comme il y a plus d'un lien entre les vies passées, loin de compliquer les choses, ça les simplifie puisqu’en général les vies sont des variations sur un ou plusieurs thèmes.
Pour conclure... croire ou ne pas croire aux réincarnations, peu importe c'est plutôt l'usage personnel qu'on peut faire des souvenirs de ses vies antérieures qui importe si on a des casseroles qu'on se traine de vies en vies.
Quelqu'un qui ne croit pas aux réincarnations ne risque pas de se souvenir de ses vies antérieures.
Qu'au regard de l'octuple sentier, se souvenir de ses vies antérieures soit d'un intérêt limité, je le concède néanmoins surtout si vous avez identifié ce qui vous retient dans le samsara.
J'insiste sur le fait qu'il s'agit moins d'y croire que de laisser une hypothèse ouverte, un peu comme en phénoménologie lorsqu'on met entre parenthèse l'existence du monde pour observer sans juger ce qui apparait à la conscience.
Bonjour SB
RépondreSupprimer“Repeindre sa prison sans forcément chercher à en sortir”. Encore faut-il définir ce qui constitue la prison, et voir si ce qui est présenté comme méthode pour en sortir permet effectivement d’en sortir.
Je dirais que la méditation pourrait faire remonter des “souvenirs” antérieurs. Ce avec quoi la pensée a été remplie est susceptible d’en déborder à certains moments si on y est attentif. Notre cerveau est peut-être isolé dans notre corps, mais notre pensée n’est pas isolée de la société, de la culture et du milieu dans lequel nous naissons et vivons. Nous sommes connectées, notre pensée est connectée. Comment pourrait-on dire avec certitude qu’un “souvenir” est celui d’une autre vie ?
J’ai été élevée dans la foi catholique, donc tout jeune on m’avait inculqué la foi en Dieu en Jésus. Déjà à l’école primaire j’avais décidé être un athée. Quand je me suis intéressé au bouddhisme, j’avais “réussi” :-) à croire en la réincarnation, et cela a duré un certain temps. Je pensais à travers la réincarnation, et cela coulait de source pour moi. Progressivement cette croyance s’est estompée, et je me trouve proche de la “croyance” athée, mais sans être catégorique. Si je suis honnête, cette question (réincarnation, résurrection, survie de l’esprit etc.) ne m’intéresse pas. Elle ne joue plus aucun rôle dans ma vie, elle ne me dit rien sur comment bien vivre ma vie.
Je ne pense pas que le but soit “de se dépouiller de toute son histoire personnelle, de l'oublier”. Si cela arrive naturellement, pourquoi pas. Mais l’idée d’un soi, avec une histoire, un vécu, une vie ne pose pas de problème, si l’on est conscient de la nature de tout cela. Peut-être suffit-il de cette conscience pour se sentir plus libre.
S’il y a en a qui disent que cette liberté ne vaut rien, parce qu’elle ne libère pas de la réincarnation et du saṃsāra, je me demande d’abord comment ils peuvent le savoir, et ensuite s’ils ne se sont pas construit une prison imaginaire. Puissent-ils sortir de la prison quelle que soit leur idée de celle-ci.
Philippe Cornu parlait de la Pleine Conscience qui preuves scientifiques à l'appuie (expérience en double aveugle) permet d'aller mieux et donc de moins souffrir. Le bouddhisme à travers la voix de nombreux maitres ont d'autres ambitions que le bien être. Terminer sa vie en corps d'arc-en-ciel, fait rêver plus d'un occidental, et semble prouver au moins par l'odeur (de sainteté) qu'il y a des méthodes qui fonctionnent.
RépondreSupprimer"Comment pourrait-on dire avec certitude qu’un “souvenir” est celui d’une autre vie ?"
Il y existe une littérature abondante sur l'étude de cas de réincarnations comme les travaux du psychiatre Ian Stevenson.
A partir de ces travaux je peux dire qu'un souvenir est celui d'une autre vie si il ne peut être un souvenir de cette vie-ci exemple : un enfant qui se met à parler une autre langue que sa langue maternelle sans jamais l'avoir entendue (glossolalie). Autre exemple: avoir un souvenir précis d'un endroit où on n'est jamais allé.
Ian Stevenson n'a jamais eu la certitude qu'il s'agissait de cas de réincarnation. L'une objection qu'il fait est que très souvent les gens se réincarnent dans la même famille. Par conséquent rien n'empêche de penser que ce qui est transmis l'est par voie héréditaire, génétiquement.
Peut-être mais ce n'est pas contradictoire avec l'idée de réincarnation... imaginez que vous avez le choix de la famille dans laquelle vous avez la possibilité de renaître... le plus simple c'est de choisir la votre si celle-ci n'était pas trop horrible. Avec un peu de chance vous récupérerez votre montre.
Dans mon cas, un souvenir vécu en première personne au féminin, alors que je suis un homme peut difficilement être autre chose qu'un souvenir d'une vie antérieure. Pourquoi pas un délire de mon imagination? Ben c'est possible mais il me semble que généralement les rêves éveillés ou on s'imagine être autre chose que ce que l'on est se distingue des souvenirs par un effet de réel. Dans les rêves éveillés vous pouvez faire bifurquer le scénario, revenir en arrière et imaginer une autre suite... alors que sur les souvenirs, ça va ça vient mais ça n'évolue pas (ou beaucoup moins). Je peux à partir des récits qui sont fait des attentats du 13 novembre au Bataclan, tenter d'imaginer ce qui s'est passé mais pas en première personne, pas avec le son et l'odeur... il manque l'effet de réel.
Pour revenir à mon histoire... Pour la femme qui m'a précédée, il était important que je me souvienne que j'étais une femme qui a souffert du comportement des hommes à son égard de manière à expérimenté ce que c'est d'être un homme et si c'est possible de ne pas se comporter en horrible phallocrate.
Le seul problème c'est que je ne comprends toujours pas pourquoi les hommes se comportent si souvent si mal avec les femmes. J'ai fini par comprendre de l'intérieur l'importance de la testostérone sur la perception des conflits mais c'est tout.
S'oublier soi-même c'est une référence implicite à Dogen :
"Se connaître soi-même, c'est s'oublier. S'oublier soi-même, c'est s'ouvrir à toutes choses.” shin jin datsu raku corps et esprits abandonnés, dans ma tradition c'est le but s'il y en a un.
"comment ils peuvent le savoir, et ensuite s’ils ne se sont pas construit une prison imaginaire"
Ce que je sais je le sais à partir de mon expérience, des rencontres et des lectures... que cela constitue une nouvelle prison... c'est possible. Je reste ouvert à toute discussion. Les commentaires de blog ça sert à ça... voir si on n'est pas tous dans une bulle de filtre. C'est toujours plus facile de voir celle des autres que la sienne.
RépondreSupprimer"cette question (réincarnation, résurrection, survie de l’esprit etc.) ne m’intéresse pas."
Je trouve délicat de tout mettre sur le même plan. Le jour de votre mort la question de la survie ou non de l'esprit va se poser.
Si vous pensez qu'à ce moment là aucun choix ne se proposera à vous ou bien que vous verrez à ce moment là les choix que vous pourrez éventuellement faire, alors effectivement ça ne sert à rien d'y penser.
Personnellement je préfère anticiper parce que quand je me retrouve acculé à faire un choix que je n'ai pas anticipé, je le regrette.
Bouddha ou Bodhisattva? ça ne se décide pas à pile ou face à la dernière minute. 1/ Ça mérite réflexion 2/ ça se joue aussi sur cette vie-ci.
Il n'est pas question de seulement bien vivre sa vie mais de savoir dans quelle mesure vous pouvez aussi aider les autres, de préférence sans être contre-productif, sans s'illusionner etc... etc...
Si je peux éventuellement me souvenir de mes vies passées, la notion de réincarnation est nettement moins problématique que celle de résurrection... cette dernière nécessite un acte de foi.... ou une espérance pour le chrétien. Elle n'est un souvenir que pour le christ... ou pour le tibétain qui a réussi un corps d'arc en ciel si on admet que c'est du même niveau.
J’apprécie votre façon de réfléchir à ces choses-là, et que vous vous donnez l’espace de le faire. Je suis passé par là aussi, ce qui ne veut pas dire que mon point de vue est une sorte de conclusion. On peut passer et repasser par des idées similaires. Mais quoi qu’il en soit, il y a déjà cette vie-ci, et si on la vie pleinement et au mieux possible en apprenant ce que l’on peut, qu’il y ait une suite ou non importe peu.
RépondreSupprimerIl ne faut pas céder à des pressions de type, ‘c’est urgent, c’est maintenant, voici ce qu’il convient de faire avant qu’il ne soit trop tard’. Quand on entend ce genre “d’argument”, mieux vaut aller ailleurs.
Pour ma part, je ne suis pas imperméable aux discours collapsologiques. Pour la plupart des bouddhistes, il n'y a que sous une forme humaine que l'on peut pratiquer et avancer sur la voie. Pour moi ce ne sont pas juste des idées désincarnées. Il n'est pas dit que demain sera plus propice qu'aujourd'hui.
RépondreSupprimerBon, vous me direz, dans le soutra du Lotus le Bouddha disait déjà que "la maison est en feu." Sans un fort sentiment d'urgence, on aurait vite fait de remettre à demain ou à une autre vie. Il ne sera pas indéfiniment possible d'aller ailleurs pour ne pas entendre ce genre d'argument. Et si un jour il est trop tard, se dire que l'on a fait de son mieux est une maigre consolation. Les générations futures y verront probablement beaucoup de mauvaise foi, à tort ou à raison.
C’est intéressant, je parlais d’urgence par rapport à la pratique bouddhisme dans un intérêt individuel futur hypothétique (à se demander d’ailleurs si c’est bien bouddhiste), et vous passez au discours sur la crise climatique, j’aime bien :-) C’est vrai, c’est plus concret et plus urgent. Et j’aime bien qu’on y pense aux générations futures (“autrui”) plutôt qu’à nos éventuels futurs nous-mêmes.
RépondreSupprimer