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mercredi 4 octobre 2017

Un gourou pour insulter l'ego (II)



Arrivés en occident, les rôles du gourou à l’ancienne ont continué, mais progressivement « l’ego » a commencé à jouer un rôle central dans le discours autour du gourou. Il faudrait un jour se pencher sur le rôle étrange que remplit « l’ego » dans les milieux bouddhistes occidentaux et d'où vient exactement cette idée. L'ego allait devenir le centre de l’action et de la raison d’être même du gourou dans le bouddhisme tibétain occidental. Il est demandé que l’adepte travaille avec le gourou et pour cela il faut qu'il lui fasse entièrement confiance. Si le gourou est vraiment mû par la compassion comme on dit, rien de déraisonnable jusque là. Il souvent est précisé aussi que le manque de confiance et d’ouverture serait justement la manifestation de l’ego qui résisterait par tous les moyens. Je me tourne de nouveau vers Chogyam Trungpa et ses disciples, tout simplement parce que les informations sur sa vie et ses enseignements sont les plus nombreuses et les plus facilement accessibles, et que d’autres maîtres contemporains disent être inspirés par lui. C'est sans doute la vie d'un maître tibétain la mieux documentée.
« Le problème est que l'ego peut tout convertir à son propre usage, même la spiritualité. L'ego tente constamment d'acquérir et d'appliquer les enseignements spirituels à son propre bénéfice. »
« Alors, si notre maître parle de renoncer à l'ego, on essaye de mimer la renonciation. On fait les mouvements, les gestes appropriés, mais en fait on ne veut à aucun prix sacrifier le moindre élément de son mode de vie. On devient un acteur averti et, tandis que l'on demeure sourd et aveugle à la signification véritable des enseignements, on trouve quelque confort à faire semblant de suivre le sentier. » 
Pratique de la voie tibétaine : Au-delà du matérialisme spirituel de Chögyam Trungpa
Le gourou doit donc passer à une vitesse supérieure et sortir les gros moyens. L’ego serait en fait le refus même d’ouverture au gourou[1], et ce qui tenterait d’éviter cette ouverture par toutes les ruses.



« J’assimile l’égo à la volonté de tout vouloir comprendre au lieu de suivre le courant. Cela ferme le cœur et l’esprit devant la personne ou la situation en face de soi, et on passe à côté de tant de choses » explique Pema Chödrön, disciple de Trungpa.[2] 


Aussi, le gourou doit vous insulter. « [Trungpa] dit : le job d’un gourou est de vous insulter, insulter l’ego. »[3] Jusqu’à faire apparaître une brèche dans la carapace de l’ego, pour que l’ouverture puisse se faire. S’il faut passer pour cela par un acte violent, le gourou le fera naturellement, si c’est pour le bien du disciple.[4]

En fait, c’est comme si ce dernier était possédé par ce « prince des ténèbres rusé »[5] qu’est l’ego, et que le gourou essayait de l’extirper avec tous les moyens dont il dispose. Le gourou apprendra à l’ego qui c’est le chef. Si on va voir un gourou, il faudra s’attendre à ce que celui-ci fasse son boulot de démontage d'ego.
« Anyway, if someone goes to study under a master with the intention to achieve enlightenment, one must presume that such a student is ready to give up his or her ego. You don't go to India and study with a venerable Tibetan master expecting him to behave according to your own standards. It is unfair to ask someone to free you from delusion, and then criticize him or her for going against your ego. » Dzongsar Khyentsé Rinpoche (DKR), Distortion
« It is better not to get into Tantra, but if we must get into it, we had better surrender.... We surrender to the fact that we cannot hold on to our ego. » Trungpa, Journey without Goal: The Tantric Wisdom of the Buddha (Boston: Shambhala, 1985), pp. 25, 53.
Pour Chogyam Trungpa, entrer dans les enseignements du vajrayāna (“Tantra”) c’était entrer dans ce type de relation avec le gourou. Et pour être admis au cercle intérieur de Trungpa, il fallait faire sermon de ne jamais révéler ce qu’on pouvait y voir.[6] Le gourou était à la fois votre ami, maître et “dictateur”.[7] « Notre compagnon principal, notre famille, notre mari, notre femme et notre enfant chéri » précise DKR.[8] Le gourou semble devoir prendre toute la place.

Qu’est-ce que c’est au juste « l’ego » qui serait notre pire ennemi et que seul un « gourou » saurait détrôner en l’insultant ? Qu’est-ce qui fait qu'un gourou est qualifié pour ce travail ? Et en quoi consiste ce travail ? Tout est très vague, trop vague au sujet de l’ego, du gourou et de la nature du travail de ce dernier. Et pourtant nombreux sont ceux qui sont prêts à s’engager avec un gourou, pour que celui-ci fasse son travail. Les formes du bouddhisme (vajrayāna, zen, …) où le rôle du gourou est primordial et où l’éveil serait impossible sans lui, disent pourtant presque rien à ce sujet. Le gourou est un gourou parce que lui-même est passé entre les mains d’un gourou et ainsi de suite. Gourou I a fait travailler gourou II en insultant son ego. Il a détrôné l’ego dans le cœur de gourou II et a pris sa place. Serait-ce seulement une question de briser une volonté ? Certains incidents, notamment celui autour du poète Merwin pourraient le laisser penser.

Celui qui oppose sa volonté à une autre volonté se met à travers de son chemin (diabolos). En quoi cette méthode serait-elle différente de l'exorcisme qui s'accompagne aussi d'insultes ? La description du malin par John Wesley (note n° 5) irait très bien à l'ego et ses pompes...
« Nous t'exorcisons, qui que tu sois, esprit immonde, puissance satanique, horde de l'infernal ennemi, légion démoniaque, toute assemblée et secte diabolique; au nom et par la "Vertu" (Luc. VIII, 46) de Jésus-Christ + Notre Seigneur, sois extirpé et chassé par l'Eglise de Dieu, des âmes (Math. XII, 43) créées à l'image de Dieu et rachetées par le précieux Sang du Divin Agneau +.Désormais, n'aies plus l'audace, perfide serpent, de tromper le genre humain, de persécuter l'Eglise de Dieu, de secouer et de "cribler comme le froment" (Luc. XXII, 31) les élus de Dieu +. » Exorcisme édité par ordre de Léon XIII, Pape.
Mais on aurait pu prendre aussi bien l'exorcisme du fils de Pebdak par Droukpa Kunleg.

Celui dont l’ego aurait été extirpé du coeur devient doux comme un agneau. “Docile” (“meek”) dirait Trungpa. Voici un extrait d'une conservation entre Chogyam Trungpa et Allen Ginsberg suite à l'affaire Merwin :
« [Trungpa] dit, eh bien le problème avec Merwin — c'était il y a quelques jours — il dit, le problème de Merwin était la vanité. Il dit, je voulais me charger de lui en m'ouvrant totalement à lui, en mettant de côté toutes les barrières. “C'était un pari.” dit-il. Alors je demandais était-ce un erreur ? Il répondit “Non.” Alors je dis que si c'était un pari et que cela n'avait pas marché, pourquoi ne serait-ce pas une erreur? Eh bien, parce que maintenant tous les étudiants doivent y réfléchir, cela servira d'exemple, et leur fera peur. Alors je rétorquai “Et si tout le monde en parle à l'extérieur, cela ne causerait pas un scandale énorme?” Et Trungpa de répondre, “Eh bien, ne sois pas étonné de découvrir que tout l'enseignement se réduit finalement à la vacuité et la docilité.”[9]
Le Bouddha semblait avoir pour habitude de dé-essentialiser les concepts en les analysant en leur composants. Ainsi le char, « Alors, le timon, l’essieu, les roues, la caisse, la hampe, le joug, les rênes et l’aiguillon sont-ils le char ? » Brahma ? Quelles sont les qualités attribuées à Brahma ? L’amour, la compassion, la joie sympathique et l’équanimité. Le soi ? La forme, les sensations, les représentations, les facteurs de composition et les consciences. L’ego qui se met de travers sur le chemin de l’éveil ? L’avidité, l’aversion et l’aveuglement. Ce n’est pas en insultant l’avidité, l’aversion et l’aveuglement, qu’on arrivera à bout de ces trois poisons. Et ce n’est pas le travail d’un autre. Le simple concept de la saisie d’un soi ou d’une essence dans l’individu ahaṃkara/atmagrāha (tib. ngar ‘dzin) ou dans les choses ne couvre d'ailleurs pas toute la négativité généralement projetée sur « l’ego ».

La structure de la relation gourou-disciple telle qu’elle semble être actuellement en vigueur dans le bouddhisme tibétain en Occident (du moins théoriquement) est une structure très lourde et très exigeante qui comporte de grands risques. Est-ce que la lourdeur de la structure, le poids qu’elle peut avoir sur la vie d’un individu et les risques qu’elle comporte sont proportionnels aux résultats qu’elle est censée donner ? Combien d’éveillés produit-elle ? Il est évident qu’elle peut donner lieu à de nombreux malentendus, voire à des abus. Sa complexité est telle que les bouddhistes modernistes et conservateurs ne semblent pas d’accord. Est-ce que les voeux régissant cette relation s’ajoutent simplement aux vœux de libération personnelle et aux vœux de bodhisattva (tib. sdom gsum rnam nges), ou est-ce qu’ils prévalent sur ces deux types de vœux ? Est-ce que par principe de précaution et par principe de simplicité (rasoir d’Ockham) ce ne serait pas mieux de revenir au modèle de l’ami de bien ? Et pour ce qui est de « l’ego », la solution à « l’ego » préconisée par Śāntideva n'est elle pas plus simple et direct ? Sortir par le haut au lieu d'être expulsé sous les insultes ?

"Treading the spiritual path is painful. It is a constant unmasking, peeling off layer after layer of masks. It involves insult after insult." The Myth of Freedom and the Way of Meditation, Chögyam Trungpa (1976)

***


[1] « Les critères sont bien plutôt les suivants : êtes-vous, oui ou non, véritablement capable de communiquer avec cette personne, de façon directe et profonde ? Jusqu’à quel point vous illusionnez-vous ? Si vous vous ouvrez véritablement à votre ami spirituel, alors vous pouvez travailler ensemble. » Mythe de la liberté et la voie de la méditation de Chögyam Trungpa

[2] « I equate ego with trying to figure everything out instead of going with the flow. That closes your heart and your mind to the person or situation that's right in front of you, and you miss so much.” Pema Chodron.

[3] « He said that the job of a teacher is to insult you, insult your ego. »

[4]What if you feel the necessity for a violent act in order ultimately to do good for a person? You just do it.” Chogyam Trungpa, Cutting through Spiritual Materialism (Berkeley, Calif.: Shambhala Publications, 1973), p. 107.

[5] « C'est qu'en effet le diable ne nous apparaît pas seulement « comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer » , ou seulement comme un ennemi rusé qui surprend de pauvres âmes et « les prend pour faire sa volonté (2Ti 2 : 26) » ; mais aussi comme celui qui demeure au dedans des méchants et y marche, qui est prince des ténèbres ou de la méchanceté qui existe dans ce monde, prince des mondains et de tous leurs desseins et actes ténébreux, et, qui les gouverne en se maintenant dans leur cœur, en y établissant son trône, en y amenant toute pensée captive à son obéissance. C'est ainsi que « l'homme fort et bien armé garde l'entrée de sa maison (Lu 11 : 21) » ; et si cet esprit immonde, impur, sort parfois d'un homme, souvent aussi il y revient avec sept autres esprits pires que lui, « et ils y entrent et y demeurent (Lu 11 : 24-26) ». Le malin n'habite point dans un cœur pour n'y rien faire ; sans cesse il « agit dans les enfants de rébellion (Eph 2 : 2) » Il agit en eux avec puissance, avec une énergie redoutable, pour leur imprimer son image, pour effacer en eux les derniers vestiges de celle de Dieu, enfin pour les disposer à toutes sortes de paroles et d'actions mauvaises. » The Sermons of John Wesley - Sermon 38 A Caution Against Bigotry.

[6] « To be part of Trungpa’s inner circle you had to take a vow never to reveal some of the things he did. This co-personal secrecy is common with gurus. It is also common in the dysfunctional family systems of alcoholics and sexual abusers. The inner circle puts up an almost insurmountable barrier to a healthily skeptical mind ». Butterfield, The Double Mirror, p.100

[7] « As Trungpa put it in one lecture to his students, “Thank you for accepting me as your friend, teacher, dictator.” And as Butterfield reflects on his own experience, Trungpa . . . seemed bent on stoking the agony by acting so bizarre that I wondered if he was capable of ordering us all to commit suicide. On the night of the Vajrayana transmission he rambled from subject to subject in a series of blazing non sequiturs . . . waited until we were dozing off and then shouted “Fat!” or “Fuck You!” into the microphone loud enough to burst our eardrums. » Butterfield, The Double Mirror, p. 140. 

[8] « Vajrayana texts state that for one who seeks enlightenment a guru is more important than all the buddhas of the three times put together. His job is not only to teach students but to lead them. He is our most important companion, our family, husband, wife and beloved child, because only he can bring us to enlightenment. » Not for Happiness: A Guide to the So-Called Preliminary Practices

[9] " He said, well, the problem with Merwin — this was several years ago — he said, Merwin’s problem was vanity. He said, I wanted to deal with him by opening myself up to him completely, by putting aside all barriers. “It was a gamble.” he said. So I said, was it a mistake? He said, “Nope.” So then I thought, if it was a gamble that didn’t work, why wasn’t it a mistake? Well, now all thestudents have to think about it —so it serves as an example, and a terror. But then I said, “What if the outside world hears about this, won’t there be a big scandal?” And Trungpa said, “Well, don’t be amazed to find that actually the whole teaching is simply emptiness and meekness.” When the Party’s Over, interview avec Allen Ginsberg dans Boulder Monthly, mars 1979.

mercredi 1 juillet 2015

Des siddhis pour se donner les moyens


The Exorcist
Nous avons déjà vu sur ce blog comment, à partir de la renaissance tibétaine, la voie des mantras était jugée supérieure à toutes les autres voies bouddhistes. Nous avions vu aussi comment la mahāmudrā et le dzogchen (tib. sems sde) tels qu’ils avaient été enseignés au Tibet jusqu’au XIIème siècle n’étaient plus à la hauteur de la demande des bouddhistes tibétains, pour qui ils manquaient de moyens (sct. upāya) et de pouvoirs surnaturels (sct. siddhi). Ils n’étaient plus « cutting edge », contrairement aux tantras fraîchement importés de l’Inde, du Népal ou « faits maison » au Tibet.

Pamodroupa (1110-1170) avait rejoint avec beaucoup d’enthousiasme l’équipe du 3ème détenteur Sachen Kunga Nyingpo (sa chen kun dga' snying po, 1092-1158). Il avait ainsi collaboré à la toute première compilation du cycle « Voie et fruit » (tib. lam ‘bras), que Sachen Kunga Nyingpo avait reçu d’une vision du mahāsiddha Virūpa, quand il était en retraite dans une grotte près du siège sakyapa.

Mais même en vivant auprès de la source des plus hauts tantras, Pamodroupa n’avait pas réussi à étancher sa soif, et au bout de douze ans il s’était rendu auprès de Gampopa, qui n’enseigna pourtant qu’une mahāmudrā ersatz, si on en croit ceux qui l’avaient déclassée par la suite en mahāmudrā selon le système des sūtras (tib. mdo lugs). Comme l’avait expliqué Bharima (probablement la femme de Tipupa) à Réchungpa, le dzogchen (sems sde) et la mahāmudrā sont des pratiques que l'on trouve uniquement parmi les yogis tibétains. Ce seraient des pratiques erronées, car elles nient l'existence des dieux et des démons qui sont la source de tous les siddhis. Les siddhis ne peuvent être obtenus que des dieux et démons, ou du gourou qui en est dépositaire, pour avoir pratiqué les tantras.

Un Bouddha qui n’a pas ses moyens (sct. upāya) n’est pas un Bouddha, car il serait incapable d’aider les autres. Il serait comme un médecin incapable de pratiquer la médecine et d’alléger la souffrance d’autrui, car ne disposant pas de la Science (sct. vidyā) nécessaire.

L’équipe du siège de Sakya, dont Pamodroupa avait fait partie, disposait de cette Science, car elle l’avait obtenue par des voyages en Inde et au Népal, par des maîtres indiens et népalais visitant le Tibét, par les visions de mahāsiddhas, par les voyages astraux dans des pays cachés (tib. sbas yul) etc. Il existe une collection de traductions anglaises (faites par Christopher Wilkinson), intitulée « An Overview of Tantra and Related Works (Sakya Kongma Series) », qui donne un aperçu des travaux de cette équipe et de leur Science. Il s’agit d’œuvres de la main de Sachen Kunga Nyingpo, son fils Jetsun Dragpa Gyaltsan (1147–1216) et le disciple de ce dernier Sakya Pandita (1182–1251).

On y apprend entre autres comment soulager les souffrances d’un malade mental. Je traduis.
« Mélanger de la viande humaine, des graines de moutarde blanche, du Gugul[1] noir, de l’orge cru, du bois d’arbre de perroquets (?), du réalgar, du souffre et des cendres de corps incinérés de personnes n’ayant jamais été malades. Identifiez-vous au Courroucé. Brûlez ces huit substances dans des braises, pour produire de la fumée que vous soufflez dans le visage du patient, en l’empêchant de s’échapper. Maintenez-le en place. Récupérez un cheveu d’une veuve en deuil en lui brossant les cheveux et attachez-le à la nuque du patient. Tenez-le de la main gauche. Récitez le mantra et utilisez votre main droite pour lui lancer des graines de moutarde et d’orge cru, jusqu’à ce qu’il commence à crier. Répétez ceci sans cesse, pour l’amener dans une meilleure disposition. Si cela ne se produit pas, cela veut dire qu’il ne s’agit pas d’un démon (tib ‘dre). Il faut alors préparer un remède. Si le corps du patient flotte dans l’air, tremble, crie et rie, il s’agit d’un démon (tib. ‘dre). Attaquez-le alors comme précédemment. Vous pouvez avoir besoin d’aide, mais vous finirez par le maîtriser.
Ceci est profond. »[2]
Je me demande si ces instructions profondes font partie des échanges du Mind and Life Institute

***

[1] De l’encens capable de chasser les démons.

[2] « Controlling Madness
Mix big meat, white mustard seed, black Gugul, raw barley, Parrot tree wood, realgar, sulpher, and ashes from the burnt corpses of people who were never sick. Put yourself in the pride of the Wrathful One. Burn these eight substances on a cinder fire to make smoke blow in front of the patient in a way that he cannot escape. Keep him there. Brush out the hair of a widow in morning and tie it onto the patient’s neck. Hold him with your left hand. Recite the mantra and use your right hand to pelt him with mustard and raw barley until he screams. Do this over and over to bring out an attitude that is better than the previous one. If this isn’t happening it is not a ‘Dre. You must prepare medication. If the patient floats up, shivers, cries, and laughs, it’s a ‘Dre. Assail it as before. You might have to ask someone else about it, but you will get it under control.
This is profound. »
An Overview of Tantra and Related Works (Sakya Kongma Series ) (Volume 4) Paperback – July 30, 2014.