samedi 3 septembre 2011

Bodhicitta et méthode Coué


C'est pendant ce weekend que se tient à Nancy le 1er congrès international de la méthode Coué, qui fait son retour.  à Nancy. Il concerne la Méthode Coué, l'Auto-suggestion et ses applications contemporaines.


 « Quittant sa pharmacie de Troyes [le Emile Coué] va s'installer à Nancy où il suit les travaux du Dr Liébault et de l’un de ses confrères le Dr Bernheim. “L’école de Nancy” devient la référence en matière de suggestion et autosuggestion. Emile Coué developpe alors sa propre méthode d'autosuggeston consciente.

Aux Etats-Unis, en Allemagne, en Russie, la méthode Coué et le principe d'autosuggestion se développent, influencent et participent naissance à de nouvelles approches ou techniques comme la pensée positive, la visualisation, le training autogène de Schultz, la sophrologie, l'analyse transactionnelle (AT) et la programmation neurolinguistique (PNL). » 
 Charles Baudouin était le théoricien de Coué et avait formulé la loi de l’effort converti :
« lorsqu'une idée s'est emparée de l'esprit au point de déclencher une suggestion, tous les efforts que le sujet fait pour résister à cette suggestion ne servent qu'à l'activer.
Quand la volonté et l'imagination sont en lutte, c’est toujours l’imagination qui l'emporte; sans aucune exception. »
Les thèse de base peuvent se regrouper ainsi :
- L'imagination peut être conduite . Il faut donc éduquer l’imagination.
- On ne peut penser qu'une chose à la fois.
- Toute pensée occupant uniquement notre esprit devient vraie pour nous et a tendance à se transformer en acte.
- La fin étant pensée, le subconscient se charge de trouver les moyens de la réaliser. C'est la loi de la finalité subconsciente, mise en évidence par Baudouin.
 - La suggestion (action d'imposer une idée au cerveau d'une personne) n'existe pas par elle-même; elle ne peut exister qu'à condition de se transformer chez le sujet en autosuggestion (implantation d'une idée en soi-même par soi-même).
(Source : TOUS LES JOURS, DE MIEUX EN MIEUX - Emile Coué et sa méthode réhabilités, par René Centassi et Gilbert Grellet – Editions Robert Laffont)

Ce monoideïsme n’était pas étranger à Molinos :


"Le génie de Molinos est d'avoir découvert avant la nouvelle école de Nancy la loi de l'effort converti[1]. Sans doute fin observateur, il constate que l'effort, dans certaines conditions, loin d'aboutir à un résultat positif se retourne contre le projet qui l'a suscité. C'est la raison pour laquelle il recommande de demeurer en paix, même dans les distractions ou les tentationset "Le pèlerin qui va à Rome, écrit-il, ne se dit pas continuellement "je vais à Rome". Il se contente de marcher. De même, celui qui est reçu par le roi extravague s'il répète sans cesse : "Sire c'est bien vous qui êtes devant moi". De même, il est inutile de faire des actes réfléchis dans l'oraison, et même dans la vie une fois qu'on l'a délibérément consacrée à Dieu." (Michel Larroque, Volonté et involonté p. 143)
 Ce type d'acte unique et continu se retrouve aussi dans le bouddhisme universaliste, ou il a pour nom « bodhicitta », intention d’éveil, ou pensée d’éveil. Nāgārjuna écrit dans les Conseils au roi (S. Ratnavālī T. rgyal po la gtam bya ba rin po che’i phreng ba) :
« 215. Dans toutes les directions l’espace,
La terre, l’eau, le feu, l’air
Sont illimitées ;
De même, les êtres souffrants sont innombrables.
216. Ces êtres infinis,
Dans leur compassion les héros pour l’éveil
Les arrachent au malheur
Et les établissent définitivement dans la plénitude.
217. Ainsi celui qui est ferme,
Endormi ou non,
Depuis le moment de sa résolution,
Même inattentif,
218. Toujours accumule des mérites infinis
Comme le sont les êtres
Sache que [ses causes] étant innombrables,
La plénitude infinie est atteinte sans peine.[2] »
(Conseils au roi, traduction de Georges Driessens)
***

[1] Toutefois, un autre chrétien illustre semble l'avoir découverte avant lui. "Voici à quoi ressemble le royaume de Dieu. Il est semblable à un homme qui jette de la semence en terre ; qu'il dorme ou qu'il reste éveillé, nuit et jour la semence germe et pousse sans qu'il sache comment." Marc 4.26 (trad. Segond 21)
[2] 215 phyogs rnams kun du nam mkha’ dang//
sa dang chu dang me dang rlung//
ji ltar mtha’ yas de bzhin du//
sdug bsngal sems can mtha’ yas ’dod/
216 sems can mtha’ yas de dag ni//
byang chub sems dpa’i snying brtse bas//
sdug bsngal dag las drang byas te//
sangs rgyas nyid la ’god par nges/
217 de ltar brtan par gnas de ni//
mi nyal ba’am nyal yang rung//
yang dag blangs pa nas bzung ste//
bag med gyur kyang sems can rnams/
218 mtha’ yas phyir na sems can bzhin//
bsod nams mtha’ yas rtag sogs ’gyur//
mtha’ yas des na sangs rgyas nyid//
mtha’ yas thob min dka’ zhes bya/

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