Les 84 vers de Śrī Virūpa, [DG n° 2283]
(nouvelle version)
En tibétain : dpal bi rU pa'i tshigs rkang brgyad cu rtsa bzhi pa
Hommage aux guides.
Je m’incline continuellement, jour et nuit, aux pieds du Guide suprême.
Cette oeuvre m'est venue spontanément.
Après que ceux destinés à vieillir et mourir aient reçu les instructions,
Ils stabilisent leur pensée en un point
Mais ce qui est à méditer n'a ni méditation, ni maṇḍala, ni mudrā.
Ce n'est pas méditant de la sorte qu'ils se purifieront.
Ni en s’imposant des techniques visionnaires, en accomplissant des actes rituels
Ni en fermant les portes [psychosensorielles].
Ce n'est pas par ces [méthodes] qu'ils connaîtront le Naturel (sct sahaja).
Ni en fermant les portes [psychosensorielles].
Ce n'est pas par ces [méthodes] qu'ils connaîtront le Naturel (sct sahaja).
Ceux qui pratiquent le prāṇāyāma
Et jurent par la rétention du souffle (S. kumbhaka T. bum pa can)
Manipulent certainement le Soi.
Ceux qui - dans le maṇḍala au nombril -
S’efforcent à faire flamber la Caṇḍalī (T. gtum mo)
Verrouillent leurs dix portes par des verroux de fer.
Ce n'est pas en méditant un lotus blanc [à mille pétales][1] au sommet de leur tête
Que ces niais (S. mūḍha T. rmongs pa) retrouveront la délivrance originelle (S. adhimokṣa).
Et jurent par la rétention du souffle (S. kumbhaka T. bum pa can)
Manipulent certainement le Soi.
Ceux qui - dans le maṇḍala au nombril -
S’efforcent à faire flamber la Caṇḍalī (T. gtum mo)
Verrouillent leurs dix portes par des verroux de fer.
Ce n'est pas en méditant un lotus blanc [à mille pétales][1] au sommet de leur tête
Que ces niais (S. mūḍha T. rmongs pa) retrouveront la délivrance originelle (S. adhimokṣa).
Ils méditent la langue collée au palais [en lorgnant] le bout du nez
Et en bloquant le haut et le bas, ils plantent l'arbre [vital] (T. srog shing S. Iṣikā).
Ils font briller la Lumière au fond de leur gorge (T. mgrin pa S. kaṇṭha)
En visualisent continuellement la lune au front.
Ils fixent ainsi l'apex, sans quitter le bout du nez.
Et en bloquant le haut et le bas, ils plantent l'arbre [vital] (T. srog shing S. Iṣikā).
Ils font briller la Lumière au fond de leur gorge (T. mgrin pa S. kaṇṭha)
En visualisent continuellement la lune au front.
Ils fixent ainsi l'apex, sans quitter le bout du nez.
D'autres lorgnent plutôt le lotus et le vajra en bas.
Encore d'autres s'attachent une "couronne"[2] et la dressent.
Il y en a qui développent les quatre demeures de Brahma (S. brāhma-vihāra).
Il y en a qui regardent les choses, après les avoir vidés de leurs voiles inhérents.
Encore d'autres s'attachent une "couronne"[2] et la dressent.
Il y en a qui développent les quatre demeures de Brahma (S. brāhma-vihāra).
Il y en a qui regardent les choses, après les avoir vidés de leurs voiles inhérents.
Certains visualisent des maṇḍala de la taille d'un grain de sésame.
D'autres des corps de bouddha dans le ciel devant eux.
Tous agissent comme des bêtes de somme (T. byol song S. paśu) tout en prétendant connaître le soi et les phénomènes.
Mais toutes ces [actions] laissent leur existence stérile.
Ils s'épuisent dans des actes intellectuels tout en continuant d'agir mal.
D'autres des corps de bouddha dans le ciel devant eux.
Tous agissent comme des bêtes de somme (T. byol song S. paśu) tout en prétendant connaître le soi et les phénomènes.
Mais toutes ces [actions] laissent leur existence stérile.
Ils s'épuisent dans des actes intellectuels tout en continuant d'agir mal.
Ce n'est pas ainsi qu'ils repéreront la cachette (T. mtshang) du Naturel (sct sahaja).
[132:2:1] Celle-ci ne se trouve ni dans l'espace, ni sous la terre
Ni sur la terre, ni dans les mondes de Brahma (S. brāhmaloka).
Ne t’en remets pas à un petit (T. dman pa) guru.
[132:2:1] Celle-ci ne se trouve ni dans l'espace, ni sous la terre
Ni sur la terre, ni dans les mondes de Brahma (S. brāhmaloka).
Ne t’en remets pas à un petit (T. dman pa) guru.
Ce n'est pas ainsi que tu te débarrasseras du mal.
En passant d'un discours à un autre
On arrive à une vacuité altruiste fabriquée de toute pièce.
Ce n'est pas ainsi que l'on connaîtra les métamorphoses de l'existence.
Mais en restant dans "l'accès à la vacuité altruiste".
Plus besoin alors de poser des questions au sujet de la glorieuse plénitude universelle" (T. dpal ldan bde chen).
Certains fixent le Seigneur (S. īśvara) et son épouse Umā[3]
Et se ligotent eux-mêmes avec le lasso du devenir (T. srid pa'i 'ching).
D'autres ingèrent du sperme, du sang et diverses substances
Et se font cuire (T. 'khol) jusqu'à avoir l'apparence d'un corbeau (S. kāka) ou d'un garuḍa.
En passant d'un discours à un autre
On arrive à une vacuité altruiste fabriquée de toute pièce.
Ce n'est pas ainsi que l'on connaîtra les métamorphoses de l'existence.
Mais en restant dans "l'accès à la vacuité altruiste".
Plus besoin alors de poser des questions au sujet de la glorieuse plénitude universelle" (T. dpal ldan bde chen).
Certains fixent le Seigneur (S. īśvara) et son épouse Umā[3]
Et se ligotent eux-mêmes avec le lasso du devenir (T. srid pa'i 'ching).
D'autres ingèrent du sperme, du sang et diverses substances
Et se font cuire (T. 'khol) jusqu'à avoir l'apparence d'un corbeau (S. kāka) ou d'un garuḍa.
Il y en a qui cultivent les trois Instants (T. skad cig S. kṣaṇa) aux trois Emplacements.
D'autres maintiennent une roue de lotus au coeur.
Encore d'autres égrènent des mālā en comptant les Hūṃ et les Phaṭ.
Ce n'est pas ainsi que ces bêtes de somme couperont le courant (T. rgyun).
Toutes les nombreuses consécrations (S. abhiṣeka) qui ont été enseignées
Et que les disciples reçoivent si facilement de leurs maîtres
Sont écrites puis recopiées et expliquées à leurs disciples à eux.
Mais ceux-ci ne verront même pas la moindre parcelle de la consécration (S. abhiṣeka)
D'autres maintiennent une roue de lotus au coeur.
Encore d'autres égrènent des mālā en comptant les Hūṃ et les Phaṭ.
Ce n'est pas ainsi que ces bêtes de somme couperont le courant (T. rgyun).
Toutes les nombreuses consécrations (S. abhiṣeka) qui ont été enseignées
Et que les disciples reçoivent si facilement de leurs maîtres
Sont écrites puis recopiées et expliquées à leurs disciples à eux.
Mais ceux-ci ne verront même pas la moindre parcelle de la consécration (S. abhiṣeka)
D'autres cherchent plutôt la pierre philosophale
Et ne font que ruiner leurs familles.
Même à travers les divinités on s'attelle (T. sbyar) à la misère.
Et pourtant les arbres et la végétation qui poussent dans les forêts,
Ainsi que les feuillages et les fleurs n'ont reçu aucune instruction sur le bonheur.
Aucune des méditations mondaines que l'on fait à des moments propices
Ne conduit à la délivrance suprême (S. paramokṣa).
A quoi cela sert-il d'en dire trop à ce sujet ?
Tout ce qu'on puisse en dire est faux.
Écoute plutôt les Adeptes de la transmission sur le procès fondamental lumineux.
Celui qui trouve la délivrance et le dénouement dans la Lumière
Laisse la pensée se déployer et vaquer, tel un aliéné.
Accède [à la fois] à la production, la subsistance et la destruction [des choses].
Délaisse tous les colliers (S. harṣa) et mudrā.
Et tu verras le Seigneur (S. nātha) tel qu'il est.
Les gens du monde s'appuient sur les discours
Mais ce n'est pas ainsi que la saveur de celui qui est sans discours pénètre leur cœur.
Écoute les Adeptes de la transmission, [132:2] ils vous instruiront.
En laissant derrière soi le triple univers, on trouve le glorieux véhicule universaliste.
Le Seigneur primordial (adhinātha) connaît ni acte positif ni négatif.
Il est présent en tout, plénitude universelle (S.mahāsukha) et vacuité
En enlevant l'agent (T. byed pa), on est soi-même Avalokita.
Sans cesser, ni sans aller ailleurs
Je suis l'authentique Seigneur suprême (S. parameśvara).
Si l'absorption (S. samādhi) est produite à travers une méditation
Le Seigneur primordial (S. adhinātha) ne sera pas vu.
Car une telle pensée ne peut pas pénétrer le cœur.
Étant dépourvue de [réalité] physique, verbale et psychique
Le héros (S. vīra) sans souillure s'évanouit dans l'éther.
Virūpa a composé [cette oeuvre] pour le bien des êtres.
Mais le bien souverain doit être appris auprès d'un Adepte de la transmission.
C'étaient les 84 vers composés par Mahāyogeśvara Śrī Virūpa.
Ils ont été reçus et traduits par Mahāyogeśvara Śrī Vairocanavajra, qui est né à Kosāla au Sud [de l'Inde].
[1] Sahasrāra
[2] Voir aussi chant de Tilopa : glad rgyas = mastaka-luṅga (membrane du cerveau)
[3] f. myth. np. d'Umā «Lumière», épith. de Durgā-Pārvatī, épouse de Śiva-Maheśvara.
Et ne font que ruiner leurs familles.
Même à travers les divinités on s'attelle (T. sbyar) à la misère.
Et pourtant les arbres et la végétation qui poussent dans les forêts,
Ainsi que les feuillages et les fleurs n'ont reçu aucune instruction sur le bonheur.
Aucune des méditations mondaines que l'on fait à des moments propices
Ne conduit à la délivrance suprême (S. paramokṣa).
A quoi cela sert-il d'en dire trop à ce sujet ?
Tout ce qu'on puisse en dire est faux.
Écoute plutôt les Adeptes de la transmission sur le procès fondamental lumineux.
Celui qui trouve la délivrance et le dénouement dans la Lumière
Laisse la pensée se déployer et vaquer, tel un aliéné.
Accède [à la fois] à la production, la subsistance et la destruction [des choses].
Délaisse tous les colliers (S. harṣa) et mudrā.
Et tu verras le Seigneur (S. nātha) tel qu'il est.
Les gens du monde s'appuient sur les discours
Mais ce n'est pas ainsi que la saveur de celui qui est sans discours pénètre leur cœur.
Écoute les Adeptes de la transmission, [132:2] ils vous instruiront.
En laissant derrière soi le triple univers, on trouve le glorieux véhicule universaliste.
Le Seigneur primordial (adhinātha) connaît ni acte positif ni négatif.
Il est présent en tout, plénitude universelle (S.mahāsukha) et vacuité
En enlevant l'agent (T. byed pa), on est soi-même Avalokita.
Sans cesser, ni sans aller ailleurs
Je suis l'authentique Seigneur suprême (S. parameśvara).
Si l'absorption (S. samādhi) est produite à travers une méditation
Le Seigneur primordial (S. adhinātha) ne sera pas vu.
Car une telle pensée ne peut pas pénétrer le cœur.
Étant dépourvue de [réalité] physique, verbale et psychique
Le héros (S. vīra) sans souillure s'évanouit dans l'éther.
Virūpa a composé [cette oeuvre] pour le bien des êtres.
Mais le bien souverain doit être appris auprès d'un Adepte de la transmission.
C'étaient les 84 vers composés par Mahāyogeśvara Śrī Virūpa.
Ils ont été reçus et traduits par Mahāyogeśvara Śrī Vairocanavajra, qui est né à Kosāla au Sud [de l'Inde].
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[1] Sahasrāra
[2] Voir aussi chant de Tilopa : glad rgyas = mastaka-luṅga (membrane du cerveau)
[3] f. myth. np. d'Umā «Lumière», épith. de Durgā-Pārvatī, épouse de Śiva-Maheśvara.
tshig rkang brgya bcu rtsa bzhi bi rU pas mdzad pa bzhugs
rgya gar skad du/
Śrī bi rU pa tsa u ra
si/
bod skad du/
dpal bi rU pa'i
tshigs rkang brgyad cu rtsa bzhi pa/
bla ma rnams la phyag 'tshal lo/
nyin mtshan rtag tu bla ma mchog gi zhabs la 'dud/
gzhung 'di lhan cig skyes pas 'phros nas byung*/
des ni rga shi rnams la bzhad gang byas/
sems ni mig g.yo brtan par rtse gcig bya/
des na bsam bya bsam gtan dkyil 'khor phyag rgya med/
de rnams bsgoms pas rnam par dag mi 'gyur/
lta stangs mchings dang las rnams byed pa dang*/
sgo rnams dgag par bya ma ma yin no/
des ni lhan cig skyes pa'i lam mi shes/
gang zhig srog dang rtsol ba g.dab pa can dang ni/
bum pa can gyi rlung la bstod byed pa/
des ni bdag nyid nges par slu bar byed/
gang gis lte ba'i dkyil 'khor nyid du ni/
gtum mo sbor bar byed cing nan tan gyis/
sgo bcu la ni sgo ltags 'jug par byed/
gang zhig spyi bor pad+ma dkar po sbgom/
rmongs pa des ni dang po'i thar pa ma rnyed do/
dril can rkan dang sna tser bsam byed dang*/
steng dang 'og dang bsdoms nas shing btsugs dang*/
mgrin pa'i phugs su 'od zer 'bar byed dang*/
dpral bar zla ba rtag tu sgom byed dang*/
nam mkha'i rtse mor mi g.yo'i sna rtser bsgom/
la la 'og du pad+ma rdo rje lta/
la la dbu rgyan 'ching zhing 'degs par byed/
la la tshangs pa'i gnas bzhi sgom par byed/
la la rang grib stong bar byas nas chos la lta/
la la dkyil 'khor til gyi 'bru tsam bsgom/
la la bar snang sku gzugs sgom byed pa'i/
byol song rnams ni rang nyid chos rnams shes par smra/
de rnams kyis ni skye ba 'bras bu med/
blo rnams zad cing sdig pa rnams la spyod/
des ni lhan cig skyes pa'i mtshang yang ma mthong ngo/
[132:2:1] de ni nam mkha' dang ni sa 'og dang*/
sa stengs dang ni tshangs pas'i gnas su'ang med/
dman pa'i slob dpon bsten par ma byed cig/
des ni sdig pa'i las rnams ma spangs par/
kha ni 'gul zhing 'gul zhing re la gnas/
rang gis stong pa snying rje byed par rtsom/
des ni srid pa spo thabs mi shes so/
stong pa snying rje rtogs zhes zer zhing gnas/
dpal ldan bde chen gtam yang mi 'dri'o/
la la dbang phyug u ma re la gnas/
bdag nyid srid pa'i 'ching ba'i zhags pas bcings/
la la khu ba khrag dang snam snang za/
bya rog bya rgod bzhin du bdag nyid 'khol/
la la gnas gsum skad cig gsum du bsgom/
la la snying ga'i pad+ma 'khor lo 'chang*/
la la hūM phaT zer zhing phreng ba 'grang*/
byol song rnams ni 'khrul pa rgyun mi 'chad/
dbang dang dbang bskur mang pos gsungs pa rnams/
bla ma rnams la slob mas len par bde/
de nas brstams shing brstams shing slob ma rnams la 'chad/
dbang bskur gyi ni phyogs kyang ma mthong ng/
la la gser 'gyur rtsi ni lta byed pas/
des mi khyim pa rnams ni dbul por byas/
lha rnams kyis kyang mi bde ba la sbyar/
nags la skyes ba'i rtswa dang shing rnams dang*/
shing lo me tog rnams kyis skyid ma bstan/
dus su bsam gtan 'jig rten pa rnams byed/
des ni mchog gi thar pa mi shes so/
cal col mang pos smras pas ci zhig bya/
ji ltar smras pa de dag thams cad bdzun/
gdams ngag pa rnams gsal po'i gnas lugs nyon/
gang gis gsal por thar pa grol ba rnyed/
sems ni g.yo zhing smnyon pa lta bur thong*/
skye dang gnas dang 'jig pa gsum po rgtogs par gyis/
mgul rgyan dang ni phyag rgya ma lus thong*/
des ni mgon po ji ltar mthong bar 'gyur/
'jig rten pa ni yi ge rnams la gtod/
yi ge med pa ro ni snying la ma chud do/
gdams ngag pa rnams nyon cig des ni [132:2:1] bshad par bya/
khams gsum bor nas dpal ldan theg pa che/
dang po'i mgon po la ni dge dang mi dge med/
ma lus khyab cing bde chen stong pa nyid/
byed pa 'phrog pa rang nyid spyan ras gzigs/
zad pa med cing gzhan du song ba med/
de ni mchog gi dbang phyug dam pa'o/
bsam gtan gyis ni ting 'dzin skyes byas kyang*/
dang po'i mgon po de ni ma mthong ngo/
de lta'i sems ni snying la ma chud do/
de la lus dang ngag dang yid med de/
dpa'o dri med de ni nam mkhar thim/
bir ba pa yi sems can don du byas/
don dam 'di ni gdams ngag pa rnams nyon/
rnal 'byor gyi dbang phyug chen po dpal bi rU pas mdzad pa'i
tshigs rkang brgyad cu rtza bzhi pa rdzogs so/
yul lho phyogs ko sA lar
sku 'khrungs pa'i rnal 'byor gyi dbang phyug chen po Śrī bai ro tsa na ba
dzra'i zhal snga nas rang 'gyur du mdzad nas gsungs pa'o/
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