Kalou Rinpoché I pensif (diapo numérisé) |
A l’époque où j’étais moine, puis retraitant, nous avions reçu deux lettres ouvertes de Kalu Rinpoché I (1905-1989) concernant la “déontologie” des moines, yogis et vajracarya qui étaient ses disciples. Comme quelqu’un me les avait demandées, j’en profite pour les publier ici, pour que d’autres puissent éventuellement en bénéficier. Il s’agissait à l’époque surtout d’instructions données aux cadres de son saṅgha, pour leur propre usage personnel. Il me semble que vu la teneur des discussions sur la conduite, et la mise en avant répétée de la responsabilité des étudiants de bien choisir et examiner leur instructeur/guide/maître/lama/gourou, etc., ces deux lettres pourraient leur fournir quelques critères utiles, au profit des deux parties.
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1981 Lettre ouverte à mes disciples qui sont Lamas et Détenteurs de lignées
(l’original en tibétain ci-dessous)
(Traduction française faite par Ani Seunam Ouangmo d'après une traduction en anglais de Tcheukyi Nyima - Richard Barron)
Cette lettre est adressée à mes fidèles disciples qui sont lamas et détenteurs de lignée vivant dans les pays occidentaux où la précieuse doctrine du Bouddha, qui est source de tout bienfait et bonheur, commence à être introduite. Leur fonction en tant que lamas ou guides spirituels est de diriger les individus fortunés (qui pratiquent ces enseignements), aussi bien que de procurer des possibilités de développement spirituel à ceux à qui manque cette bonne fortune. De tels guides spirituels font le bien à la fois d'eux-mêmes et des autres au travers de leur conduite exemplaire dans le respect des trois niveaux d'ordination.
1. A présent, même les personnes qui comprennent les enseignements du Saint Dharma sont pris par le paresse et gaspillent leur temps en vaines distractions et en conflits émotionnels ; ceci est une faute à éviter. C'est à dire, ceux qui par nature, ont peu d'altruisme et de compassion et sont très préoccupés d'eux mêmes, et qui sont motivés par un désir de renommée et des ambitions personnelles en cette vie, visent des buts erronés et trompent les hommes et femmes nouveaux aux enseignements du Dharma, qui, en leur ignorance, ont besoin d'être guidés. Si cette motivation altruiste et cette compassion sont négligées, on peut abuser les gens avec de nombreux enseignements "avancés" et " profonds" concernant le vacuité sans reconnaissance de la causalité karmique, les profondes techniques tantriques de développement et d'achèvement, des pratiques sexuelles, etc. (Les enseignants) qui ont peu d'expérience du dégoût du Samsara, de renoncement, de la foi, de la compassion, et de la conduite correcte en accord avec les causes-et-effets du karma, détruisent même le peu de valeur de leur expérience et se détournent de la voie vers la libération, guidant eux même et autrui dans des directions négatives*. Étant donné qu'il est toujours possible de devenir un tel faux maître, c'est une faute à éviter; ceci est le premier point sur lequel je voudrais insister.
2. Deuxièmement, dans ce monde moderne, le savoir et la prospérité matérielle s'accroissent énormément et les perturbations émotionnelles sont extrêmement puissantes, si bien qu'à présent on passe son temps en distraction et en conflit émotionnel. Bien qu'on puisse souhaiter étudier les sciences et les traditions religieuses de manière extensive, on a peu de temps pour maîtriser ces différents domaines d'étude. Même si l'on peut devenir quelque peu érudit, cela ne nous aidera pas à nous discipliner nous-même, cela reste superficiel; on peut se retrouver gonflé et bouffi d'orgueil, percé par les épines de l'insécurité, enveloppé par l'épais brouillard des vues erronées, et errant dans la spéculation intellectuelle. Ceci aboutit à être sans foi envers les maîtres ou valeurs spirituels, sans compassion envers les êtres des six royaumes d' existence, sans moyen pratique de mettre en application la vue, la méditation, et l'action dans sa propre expérience personnelle, et sans appréciation de la cause-et-effet du karma. Même si tous les Bouddhas des trois temps devaient apparaître devant quelqu'un d'aussi grossier et insensible, en une telle incorrigibilité, il serait difficile d'en recevoir un quelconque bienfait. Par contre, si l'on peut développer ces qualités positives - dégoût, renoncement, foi, engagement, sagesse, et diligence - on sera alors particulièrement apte à juger de ce que quelqu'un doit faire ou ne pas faire.
3. Il a été dit : "la discipline est enseignée comme étant la base de toutes les qualités positives, comme une fondation solide (par opposition à) une fondation branlante", et aussi que : "avec une discipline stable, une fois qu'on a étudié et réfléchi, on peut se consacrer au mieux à la méditation". Ceci veut dire que les voeux de novice, ou de moine ou nonne pleinement ordonné(e) sont destinés à éliminer les tendances à commettre des actes négatifs et à procurer une base pour le développement de toutes les qualités positives. Ces ordinations doivent être chéries comme la vie elle-même ; avec ceci comme base, on peut prendre la charge d'un détenteur de lignée qui préserve les trois niveaux d'ordination. Cela sert également d'exemple pour inspirer autrui. Une conduite pure libre de fautes, au niveau relatif, est très importante, car elle assure le développement de manière ultime de tous les aspects positifs de l'être. Si les guides spirituels et les détenteurs de lignée se comportent avec le même aveuglement que les êtres mondains, c'est comme si l'on versait de l'eau dans une eau déjà souillée de boue ; la précieuse doctrine du Bouddha devient un nom vide ; même les êtres fortunés qui cherchent la libération s'embourbent dans le marécage de leurs émotions conflictuelles. La discipline doit être un miroir pour soi-même, et non un moyen de trouver des fautes en les êtres saints qui sont exemplaires en tant que grands détenteurs de lignée. Et qui plus est, si l'on faillit à garder sa propre ordination, on doit avoir d'autant plus de foi envers ceux qui peuvent garder les leurs ; et on ne doit pas regarder ses propres défauts comme quelque chose de valable. De nos jours, on constate que certains qui ne peuvent tenir leurs vœux considèrent cela comme quelque chose dont ils peuvent tirer fierté, alors qu'ils regardent de haut et critiquent ceux qui gardent leurs vœux ! Ceci est mon troisième point : évitez de vous laisser aller à un tel non-sens et tenez la discipline en haut respect.
4. Dans un sens non-sectaire et œcuménique, "la précieuse doctrine Kagyu (ou Transmission orale)" se réfère à l'unité des différentes traditions telles que les huit écoles des lignées de pratique, qui représentent toutes la transmission ininterrompue d'une influence spirituelle, transmises à la fois oralement et d'esprit à esprit par des Saints érudits et réalisés. Ceci inclut tous les enseignements et instructions des traditions des Soutra et Tantra, qui concernent le point de départ, le chemin lui-même, et le résultat ou but du développement spirituel ; et qui ont leur origine avec le dharmakaya Bouddha Samanthabhadra, le Bouddha Vajradhara, et le seigneur Bouddha Shakyamouni. Cette précieuse doctrine Kagyu richement dotée est la base du développement (spirituel) et la porte d'accès à toute la gamme des enseignements de Bouddha, distincts et entièrement complets. Elle est comme un joyau qui accomplit tous les désirs ou un arbre qui exauce les souhaits, et doit être respectée avec un engagement aussi lumineux que le sont le soleil et la lune ; ceci était mon mon quatrième point.
5. Maintenant, en ce qui concerne la pratique réelle du Dharma, en premier lieu nous plaçons toute notre confiance en le maître spirituel et les Trois joyaux ; nous respectons la loi de causalité karmique et préservons nos voeux et engagements comme la vie même ; et nous nous efforçons avec une énergie sans défaillance en la pratique continuelle aux trois niveaux, de la théorie, de la méditation, et de l'activité. Regarder tous les phénomènes comme ultimement irréels et semblables à une illusion diminue nos attachements, tandis que l'amour et la compassion d'une grande motivation altruiste envers tous les êtres vivants comme s'ils étaient notre propre mère, encourage l'aspiration à les libérer temporairement et ultimement de la souffrance et de les guider vers le bonheur ultime de l'état de Bouddha. Ces éléments doivent constituer la base de notre pratique. Pour ce qui est de présenter les enseignements à autrui, les quatre contemplations qui dirigent l'esprit vers la pratique spirituelle servent à détourner l'esprit des gens de leur asservissement au samsara, à focaliser l'attention sans frivolité, et à développer une compréhension de l'importance du karma et des résultats de nos actions. Par une appréciation des qualités du maître spirituel et des trois joyaux, les gens découvrent une foi basée sur l'inspiration et la conviction personnelle ; de cette manière, ils sont motivés envers la libération, l'état de bouddha. Par la présentation des techniques mahayana de développement de l'esprit, les étudiants commencent à expérimenter un amour et une compassion qui reconnaissent tous les êtres des six royaumes d'existence comme leurs parents, et entraînent leur esprit en la précieuse attitude éveillée (bodhicitta). Utilisant différents moyens pour purifier les aspects négatifs de l''être et développer les aspects positifs, les pratiquants purifient leurs obscurcissements physiques, verbaux et mentaux, et parfont les accumulations de mérite et de sagesse. Les techniques pour calmer l'esprit (shiné) et développer la vision pénétrante (lhaktong) permettent de demeurer l'esprit fixé en un point et de reconnaître sa nature inhérente fondamentale. Les huit ou douze comparaisons traditionnelles de l'illusion expliquent le concept de non-réalité ultime, à savoir que tous les phénomènes sont des manifestations de la confusion fondamentale de l'esprit et sont semblables à des illusions ou à des rêves. Une présentation correcte de ces concepts détruit la confusion de la fixation à toute chose étant ultimement réelle ; alors on peut transcender vraiment souffrance et douleur. La méditation de celui qui possède la suprême compassion (Avalokiteshvara on Tchennezi), est à la fois simple à pratiquer et extrêmement bénéfique ; l'enseignement de cette technique familiarisera quelque peu les gens avec la fonction des phases de développement et d'achèvement des méditations tantriques. Si l'on récite avec diligence le mantra à six syllabes, on deviendra capable, par le bénédiction de la pratique et par sa propre dévotion, de transformer dans une certaine mesure les apparences et attitudes impures. Pratiquer cette méditation équivaut à méditer sur les divinités des quatre classes de tantra, et répond a la préparation nécessaire pour de telles pratiques. Quand on trépasse de cette vie et qu'on entre dans l'expérience déroutante et terrifiante de l'état intermédiaire (bardo), ces techniques profondes du chemin rapide du mantra-secret peuvent permettre de transférer instantanément sa conscience dans un état d'être pur, ou d'expérimenter une existence dans le royaume pur de la suprême félicité (Déwatchen) grâce au pouvoir de ses souhaits et de son aspiration. Les êtres aux capacités supérieures sont capables de franchir d'un coup les différentes étapes et niveaux de développement spirituel quand ils ont reçu les instructions profondes du mahamudra ou de maha-ati, qui montrent la réalité de façon immédiate et directe. Même les êtres très défavorisés peuvent tirer un bénéfice de l'écoute des noms des bouddhas ou des mantras, puisque cela plante le germe d'une libération spirituelle ultérieure. Cette tâche de faire le bien d'autrui de toutes les façons possibles est le cinquième sujet de ma discussion, est c'est en fait l'intérêt principal de cette lettre.
6. Toutes les traditions spirituelles de ce monde sont une part de l'inconcevable activité éveillée de bouddha, en ce qu'elles empêchent les êtres de tomber dans les états d'existence inférieurs et qu'elles les placent sur le chemin du développement vers les états supérieurs et la libération ; aussi doit-on avoir profond respect pour toutes ces traditions. En particulier, on doit avoir le plus profond respect pour les différentes traditions du Bouddhisme, sans trace de suspicion, de calomnie, de jalousie, de compétitivité, ni aucune tentative de faire obstacle ou nuire (à une autre tradition). En prenant ceci comme base, il est important de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour venir en aide aux êtres en pratiquant, en préservant et en répandant les enseignements, quel que soit le monastère ou le centre de dharma auquel nous sommes rattachés. Plus particulièrement, les frères et soeurs du dharma, ainsi que les frères et soeurs vajra, qui ont une profonde connection avec moi au travers des initiations of enseignements, doivent se traiter mutuellement comme des enfants de même parents, dans un amour mutuel et une harmonie sans rivalité, comme lait et eau se mêlant l'un à l'autre. Les lamas comme les disciples doivent garder à l'esprit leurs engagements réciproques, et s'aider et s'encourager mutuellement sans aucune animosité. S'il vous plaît, conduisez vous toujours ainsi ; ceci était mon sixième point.
7. Moi même, en raison de l'influence de mes tendances karmiques antérieures et de mon aspiration positive, et en raison de la bonté de mes maîtres spirituels et de mes excellents parents, je suis depuis l'enfance sans aucune inclination envers les activités du monde. Toutes les fois que des biens et des possessions me sont advenus, je ne les ai ni gaspillés ni thésaurisés, mais je les ai utilisés pour aider à ma purification et à mon développement spirituel. Même quand je n'en avais pas, je ne m'inquiétais pas d'en obtenir, mais découvris plutôt la richesse qui échoit à celui qui se satisfait de ce qu'il a ; en outre, quoique je n'ai ni érudition ni réalisation méditative, j'ai toujours conservé unis au dharma mon esprit et ma personnalité. Je voudrais vous demander, mes disciples, de faire de même : pour votre propre bien, préservez vos voeux et engagements ; pour le bien d'autrui, toute votre vie durant agissez aussi pleinement que possible d'une manière qui puisse être d'un grand bénéfice aux enseignements et à tous les êtres. Ceci est mon septième et dernier point.
Cette lettre fut écrite à Samdup Tarjechorling (Sonada, India), à une date de bonne augure) en cette année du Singe de Fer (1981) par Karma Rangdjung Kunkhyab, connu également sous le nom de Kalu Rinpoché.
1987 Lettre de Kalu Rinpoché aux centres de retraite
(l’original en tibétain ci-dessous)
Le huitième[1] mois lunaire de 1987 les six centres de retraite français de Kagyu-Ling, Karma-Ling et Vajradhara m'ont écrit. Ils m'ont demandé si, étant proche de la sortie de la retraite de trois ans et trois mois, ils pouvaient désormais exercer des activités de lama tel que donner des initiations, des instructions (khrid) etc. Voici la réponse :
Ceux qui comprennent le sens profond du Dharma a partir des textes écrits en tibétain; qui ont achevé une retraite de trois ans et possèdent les voeux de "gétsul” ou de "gélong”; qui n'ont ni orgueil ni arrogance; dont toutes les intentions et actions sont en accord avec le Dharma; qui sont doués d'altruisme et de bodhicitta ; et qui s'appliquent à la récitation de textes, aux activités vertueuses et aux deux phases de création et d'achèvement; tous ceux qui ainsi sont des lamas agissant dans l'esprit du Dharma sont réellement des "amis spirituels" et de ce fait peuvent enseigner le Dharma et montrer ce qui doit être apprise.
(Les lamas) qui en plus de ces qualités ont reçu au complet la transmission de l'initiation, de la permission (rjes gnang) et de la bénédiction d'une divinité-yidam; qui ont mené à terme le Rapprochement, l'Accomplissement et l'Activité (1) ; qui ont certitude en leurs comprehension, expérience et réalisation concernant le fait que la totalité des apparences est le maṇḍala de la divinité; qui possèdent les dix caractéristiques d'un vajracarya (2) ; qui ne sont pas mêlés aux huit dharmas mondains : (la prédilection pour) les offrandes qu'on leur fait, le respect qu'on leur témoigne (etc.); qui tiennent au coeur la cause de la Doctrine et celle des êtres, et s’ils ont reçu la permission (de donner des initiations etc.) de leur lama, ces lamas - puisqu’ils ont reçu l'ordination - sont supérieurs aux laïcs. Ils doivent alors avoir une conduite impeccable, posséder altruisme et bodhicitta et avoir certitude en leurs vue et réalisation. Ayant donné initiations, enseignements et commentaires, il faut que n'adviennent ni vues erronées, ni calomnies (envers eux). Quand bien même cela se produirait ils devraient avoir la bodhicitta et ne point s'irriter. Ils ne doivent pas divulguer le secret quant à la Vue de la vacuité et la pureté universelle de la totalité des apparences. II faut qu’ils soient capables de transférer la bénédiction - comme dans·l'aphorisme " libérer son être par la réalisation et mûrir celui d'autrui par la compassion". Si tel est le cas, (ces lamas) peuvent exercer toutes les activités d'un vajracaya, telles qu' accomplir progressivement initiations, instructions, bénédictions etc.
Si quelqu'un pense “J'ai beaucoup de qualités ; que j'aie ou non l'ordination, cela ne fait pas de différence”, tous les sutras et tantras enseignent qu'il y a bien une différence (3) - si cela ne fait pas de différence pour cette personne - qu'elle abandonne les kleśa et prenne l'ordination ! Elle aura alors toutes les qualités précitées.
Si quelqu'un pense "Si je n'ai pas d'ordination, pourrais-je servir la cause de la doctrine et celle des êtres ? Si cette personne est devenu " yogi ", qu'elle agit dans l'esprit du Dharma sans avoir d'orgueil, de jalousie et d' arrogance et qu'elle sert la cause de la doctrine et celle des êtres avec foi et altruisme selon ses propres capacités, il sera très bien qu'elle parle de la conduite de bodhisattva.
Toutefois les moines et les yogis-laïcs doivent s'habiller de manière différente sans qu'il y ait lieu de se tromper[2]. Il est très important de connaître sans erreur les différences d'état : tel est précisément le sens de la doctrine du Bouddha.
Si une fois sorti de retraite on reste laïc, il faut avoir la motivation suivante : " Je suis quelqu'un qui a pratiqué le Dharma et qui est resté en retraite, aussi faut-il que, motivé par la foi et la compassion, je récite des textes, que j'accomplisse des activités vertueuses, que je pratique la vertu et que j'abandonne les actes négatifs autant que possible ". Il est très important de prendre cette résolution et de pratiquer autant que l'on peut. En bref, tout peut se résumer au fait qu' en examinant minutieusement ses défauts et ses qualités tous, nous-mêmes et autrui, devons marcher sur le chemin de la délivrance.
A tous ses fils-disciples qui lui sont comme son coeur, Kalu Rinpoche offre (cette lettre) avec ses meilleurs voeux de bonne augure.
NOTES
(1) Les trois différentes parties d'une pratique de yidam.
(2) Voir “Shes bya kun khyab " vol. II pp. 8 - 11 , Maison d'édition du peuple, Pékin 1984
(3) Ibid. vol. II pp. 10 - 11
Traduction : Naro-Ling Plaige, novembre 1987
(Traduction française faite par Ani Seunam Ouangmo d'après une traduction en anglais de Tcheukyi Nyima - Richard Barron)
Cette lettre est adressée à mes fidèles disciples qui sont lamas et détenteurs de lignée vivant dans les pays occidentaux où la précieuse doctrine du Bouddha, qui est source de tout bienfait et bonheur, commence à être introduite. Leur fonction en tant que lamas ou guides spirituels est de diriger les individus fortunés (qui pratiquent ces enseignements), aussi bien que de procurer des possibilités de développement spirituel à ceux à qui manque cette bonne fortune. De tels guides spirituels font le bien à la fois d'eux-mêmes et des autres au travers de leur conduite exemplaire dans le respect des trois niveaux d'ordination.
1. A présent, même les personnes qui comprennent les enseignements du Saint Dharma sont pris par le paresse et gaspillent leur temps en vaines distractions et en conflits émotionnels ; ceci est une faute à éviter. C'est à dire, ceux qui par nature, ont peu d'altruisme et de compassion et sont très préoccupés d'eux mêmes, et qui sont motivés par un désir de renommée et des ambitions personnelles en cette vie, visent des buts erronés et trompent les hommes et femmes nouveaux aux enseignements du Dharma, qui, en leur ignorance, ont besoin d'être guidés. Si cette motivation altruiste et cette compassion sont négligées, on peut abuser les gens avec de nombreux enseignements "avancés" et " profonds" concernant le vacuité sans reconnaissance de la causalité karmique, les profondes techniques tantriques de développement et d'achèvement, des pratiques sexuelles, etc. (Les enseignants) qui ont peu d'expérience du dégoût du Samsara, de renoncement, de la foi, de la compassion, et de la conduite correcte en accord avec les causes-et-effets du karma, détruisent même le peu de valeur de leur expérience et se détournent de la voie vers la libération, guidant eux même et autrui dans des directions négatives*. Étant donné qu'il est toujours possible de devenir un tel faux maître, c'est une faute à éviter; ceci est le premier point sur lequel je voudrais insister.
2. Deuxièmement, dans ce monde moderne, le savoir et la prospérité matérielle s'accroissent énormément et les perturbations émotionnelles sont extrêmement puissantes, si bien qu'à présent on passe son temps en distraction et en conflit émotionnel. Bien qu'on puisse souhaiter étudier les sciences et les traditions religieuses de manière extensive, on a peu de temps pour maîtriser ces différents domaines d'étude. Même si l'on peut devenir quelque peu érudit, cela ne nous aidera pas à nous discipliner nous-même, cela reste superficiel; on peut se retrouver gonflé et bouffi d'orgueil, percé par les épines de l'insécurité, enveloppé par l'épais brouillard des vues erronées, et errant dans la spéculation intellectuelle. Ceci aboutit à être sans foi envers les maîtres ou valeurs spirituels, sans compassion envers les êtres des six royaumes d' existence, sans moyen pratique de mettre en application la vue, la méditation, et l'action dans sa propre expérience personnelle, et sans appréciation de la cause-et-effet du karma. Même si tous les Bouddhas des trois temps devaient apparaître devant quelqu'un d'aussi grossier et insensible, en une telle incorrigibilité, il serait difficile d'en recevoir un quelconque bienfait. Par contre, si l'on peut développer ces qualités positives - dégoût, renoncement, foi, engagement, sagesse, et diligence - on sera alors particulièrement apte à juger de ce que quelqu'un doit faire ou ne pas faire.
3. Il a été dit : "la discipline est enseignée comme étant la base de toutes les qualités positives, comme une fondation solide (par opposition à) une fondation branlante", et aussi que : "avec une discipline stable, une fois qu'on a étudié et réfléchi, on peut se consacrer au mieux à la méditation". Ceci veut dire que les voeux de novice, ou de moine ou nonne pleinement ordonné(e) sont destinés à éliminer les tendances à commettre des actes négatifs et à procurer une base pour le développement de toutes les qualités positives. Ces ordinations doivent être chéries comme la vie elle-même ; avec ceci comme base, on peut prendre la charge d'un détenteur de lignée qui préserve les trois niveaux d'ordination. Cela sert également d'exemple pour inspirer autrui. Une conduite pure libre de fautes, au niveau relatif, est très importante, car elle assure le développement de manière ultime de tous les aspects positifs de l'être. Si les guides spirituels et les détenteurs de lignée se comportent avec le même aveuglement que les êtres mondains, c'est comme si l'on versait de l'eau dans une eau déjà souillée de boue ; la précieuse doctrine du Bouddha devient un nom vide ; même les êtres fortunés qui cherchent la libération s'embourbent dans le marécage de leurs émotions conflictuelles. La discipline doit être un miroir pour soi-même, et non un moyen de trouver des fautes en les êtres saints qui sont exemplaires en tant que grands détenteurs de lignée. Et qui plus est, si l'on faillit à garder sa propre ordination, on doit avoir d'autant plus de foi envers ceux qui peuvent garder les leurs ; et on ne doit pas regarder ses propres défauts comme quelque chose de valable. De nos jours, on constate que certains qui ne peuvent tenir leurs vœux considèrent cela comme quelque chose dont ils peuvent tirer fierté, alors qu'ils regardent de haut et critiquent ceux qui gardent leurs vœux ! Ceci est mon troisième point : évitez de vous laisser aller à un tel non-sens et tenez la discipline en haut respect.
4. Dans un sens non-sectaire et œcuménique, "la précieuse doctrine Kagyu (ou Transmission orale)" se réfère à l'unité des différentes traditions telles que les huit écoles des lignées de pratique, qui représentent toutes la transmission ininterrompue d'une influence spirituelle, transmises à la fois oralement et d'esprit à esprit par des Saints érudits et réalisés. Ceci inclut tous les enseignements et instructions des traditions des Soutra et Tantra, qui concernent le point de départ, le chemin lui-même, et le résultat ou but du développement spirituel ; et qui ont leur origine avec le dharmakaya Bouddha Samanthabhadra, le Bouddha Vajradhara, et le seigneur Bouddha Shakyamouni. Cette précieuse doctrine Kagyu richement dotée est la base du développement (spirituel) et la porte d'accès à toute la gamme des enseignements de Bouddha, distincts et entièrement complets. Elle est comme un joyau qui accomplit tous les désirs ou un arbre qui exauce les souhaits, et doit être respectée avec un engagement aussi lumineux que le sont le soleil et la lune ; ceci était mon mon quatrième point.
5. Maintenant, en ce qui concerne la pratique réelle du Dharma, en premier lieu nous plaçons toute notre confiance en le maître spirituel et les Trois joyaux ; nous respectons la loi de causalité karmique et préservons nos voeux et engagements comme la vie même ; et nous nous efforçons avec une énergie sans défaillance en la pratique continuelle aux trois niveaux, de la théorie, de la méditation, et de l'activité. Regarder tous les phénomènes comme ultimement irréels et semblables à une illusion diminue nos attachements, tandis que l'amour et la compassion d'une grande motivation altruiste envers tous les êtres vivants comme s'ils étaient notre propre mère, encourage l'aspiration à les libérer temporairement et ultimement de la souffrance et de les guider vers le bonheur ultime de l'état de Bouddha. Ces éléments doivent constituer la base de notre pratique. Pour ce qui est de présenter les enseignements à autrui, les quatre contemplations qui dirigent l'esprit vers la pratique spirituelle servent à détourner l'esprit des gens de leur asservissement au samsara, à focaliser l'attention sans frivolité, et à développer une compréhension de l'importance du karma et des résultats de nos actions. Par une appréciation des qualités du maître spirituel et des trois joyaux, les gens découvrent une foi basée sur l'inspiration et la conviction personnelle ; de cette manière, ils sont motivés envers la libération, l'état de bouddha. Par la présentation des techniques mahayana de développement de l'esprit, les étudiants commencent à expérimenter un amour et une compassion qui reconnaissent tous les êtres des six royaumes d'existence comme leurs parents, et entraînent leur esprit en la précieuse attitude éveillée (bodhicitta). Utilisant différents moyens pour purifier les aspects négatifs de l''être et développer les aspects positifs, les pratiquants purifient leurs obscurcissements physiques, verbaux et mentaux, et parfont les accumulations de mérite et de sagesse. Les techniques pour calmer l'esprit (shiné) et développer la vision pénétrante (lhaktong) permettent de demeurer l'esprit fixé en un point et de reconnaître sa nature inhérente fondamentale. Les huit ou douze comparaisons traditionnelles de l'illusion expliquent le concept de non-réalité ultime, à savoir que tous les phénomènes sont des manifestations de la confusion fondamentale de l'esprit et sont semblables à des illusions ou à des rêves. Une présentation correcte de ces concepts détruit la confusion de la fixation à toute chose étant ultimement réelle ; alors on peut transcender vraiment souffrance et douleur. La méditation de celui qui possède la suprême compassion (Avalokiteshvara on Tchennezi), est à la fois simple à pratiquer et extrêmement bénéfique ; l'enseignement de cette technique familiarisera quelque peu les gens avec la fonction des phases de développement et d'achèvement des méditations tantriques. Si l'on récite avec diligence le mantra à six syllabes, on deviendra capable, par le bénédiction de la pratique et par sa propre dévotion, de transformer dans une certaine mesure les apparences et attitudes impures. Pratiquer cette méditation équivaut à méditer sur les divinités des quatre classes de tantra, et répond a la préparation nécessaire pour de telles pratiques. Quand on trépasse de cette vie et qu'on entre dans l'expérience déroutante et terrifiante de l'état intermédiaire (bardo), ces techniques profondes du chemin rapide du mantra-secret peuvent permettre de transférer instantanément sa conscience dans un état d'être pur, ou d'expérimenter une existence dans le royaume pur de la suprême félicité (Déwatchen) grâce au pouvoir de ses souhaits et de son aspiration. Les êtres aux capacités supérieures sont capables de franchir d'un coup les différentes étapes et niveaux de développement spirituel quand ils ont reçu les instructions profondes du mahamudra ou de maha-ati, qui montrent la réalité de façon immédiate et directe. Même les êtres très défavorisés peuvent tirer un bénéfice de l'écoute des noms des bouddhas ou des mantras, puisque cela plante le germe d'une libération spirituelle ultérieure. Cette tâche de faire le bien d'autrui de toutes les façons possibles est le cinquième sujet de ma discussion, est c'est en fait l'intérêt principal de cette lettre.
6. Toutes les traditions spirituelles de ce monde sont une part de l'inconcevable activité éveillée de bouddha, en ce qu'elles empêchent les êtres de tomber dans les états d'existence inférieurs et qu'elles les placent sur le chemin du développement vers les états supérieurs et la libération ; aussi doit-on avoir profond respect pour toutes ces traditions. En particulier, on doit avoir le plus profond respect pour les différentes traditions du Bouddhisme, sans trace de suspicion, de calomnie, de jalousie, de compétitivité, ni aucune tentative de faire obstacle ou nuire (à une autre tradition). En prenant ceci comme base, il est important de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour venir en aide aux êtres en pratiquant, en préservant et en répandant les enseignements, quel que soit le monastère ou le centre de dharma auquel nous sommes rattachés. Plus particulièrement, les frères et soeurs du dharma, ainsi que les frères et soeurs vajra, qui ont une profonde connection avec moi au travers des initiations of enseignements, doivent se traiter mutuellement comme des enfants de même parents, dans un amour mutuel et une harmonie sans rivalité, comme lait et eau se mêlant l'un à l'autre. Les lamas comme les disciples doivent garder à l'esprit leurs engagements réciproques, et s'aider et s'encourager mutuellement sans aucune animosité. S'il vous plaît, conduisez vous toujours ainsi ; ceci était mon sixième point.
7. Moi même, en raison de l'influence de mes tendances karmiques antérieures et de mon aspiration positive, et en raison de la bonté de mes maîtres spirituels et de mes excellents parents, je suis depuis l'enfance sans aucune inclination envers les activités du monde. Toutes les fois que des biens et des possessions me sont advenus, je ne les ai ni gaspillés ni thésaurisés, mais je les ai utilisés pour aider à ma purification et à mon développement spirituel. Même quand je n'en avais pas, je ne m'inquiétais pas d'en obtenir, mais découvris plutôt la richesse qui échoit à celui qui se satisfait de ce qu'il a ; en outre, quoique je n'ai ni érudition ni réalisation méditative, j'ai toujours conservé unis au dharma mon esprit et ma personnalité. Je voudrais vous demander, mes disciples, de faire de même : pour votre propre bien, préservez vos voeux et engagements ; pour le bien d'autrui, toute votre vie durant agissez aussi pleinement que possible d'une manière qui puisse être d'un grand bénéfice aux enseignements et à tous les êtres. Ceci est mon septième et dernier point.
Cette lettre fut écrite à Samdup Tarjechorling (Sonada, India), à une date de bonne augure) en cette année du Singe de Fer (1981) par Karma Rangdjung Kunkhyab, connu également sous le nom de Kalu Rinpoché.
1987 Lettre de Kalu Rinpoché aux centres de retraite
(l’original en tibétain ci-dessous)
Le huitième[1] mois lunaire de 1987 les six centres de retraite français de Kagyu-Ling, Karma-Ling et Vajradhara m'ont écrit. Ils m'ont demandé si, étant proche de la sortie de la retraite de trois ans et trois mois, ils pouvaient désormais exercer des activités de lama tel que donner des initiations, des instructions (khrid) etc. Voici la réponse :
Ceux qui comprennent le sens profond du Dharma a partir des textes écrits en tibétain; qui ont achevé une retraite de trois ans et possèdent les voeux de "gétsul” ou de "gélong”; qui n'ont ni orgueil ni arrogance; dont toutes les intentions et actions sont en accord avec le Dharma; qui sont doués d'altruisme et de bodhicitta ; et qui s'appliquent à la récitation de textes, aux activités vertueuses et aux deux phases de création et d'achèvement; tous ceux qui ainsi sont des lamas agissant dans l'esprit du Dharma sont réellement des "amis spirituels" et de ce fait peuvent enseigner le Dharma et montrer ce qui doit être apprise.
(Les lamas) qui en plus de ces qualités ont reçu au complet la transmission de l'initiation, de la permission (rjes gnang) et de la bénédiction d'une divinité-yidam; qui ont mené à terme le Rapprochement, l'Accomplissement et l'Activité (1) ; qui ont certitude en leurs comprehension, expérience et réalisation concernant le fait que la totalité des apparences est le maṇḍala de la divinité; qui possèdent les dix caractéristiques d'un vajracarya (2) ; qui ne sont pas mêlés aux huit dharmas mondains : (la prédilection pour) les offrandes qu'on leur fait, le respect qu'on leur témoigne (etc.); qui tiennent au coeur la cause de la Doctrine et celle des êtres, et s’ils ont reçu la permission (de donner des initiations etc.) de leur lama, ces lamas - puisqu’ils ont reçu l'ordination - sont supérieurs aux laïcs. Ils doivent alors avoir une conduite impeccable, posséder altruisme et bodhicitta et avoir certitude en leurs vue et réalisation. Ayant donné initiations, enseignements et commentaires, il faut que n'adviennent ni vues erronées, ni calomnies (envers eux). Quand bien même cela se produirait ils devraient avoir la bodhicitta et ne point s'irriter. Ils ne doivent pas divulguer le secret quant à la Vue de la vacuité et la pureté universelle de la totalité des apparences. II faut qu’ils soient capables de transférer la bénédiction - comme dans·l'aphorisme " libérer son être par la réalisation et mûrir celui d'autrui par la compassion". Si tel est le cas, (ces lamas) peuvent exercer toutes les activités d'un vajracaya, telles qu' accomplir progressivement initiations, instructions, bénédictions etc.
Si quelqu'un pense “J'ai beaucoup de qualités ; que j'aie ou non l'ordination, cela ne fait pas de différence”, tous les sutras et tantras enseignent qu'il y a bien une différence (3) - si cela ne fait pas de différence pour cette personne - qu'elle abandonne les kleśa et prenne l'ordination ! Elle aura alors toutes les qualités précitées.
Si quelqu'un pense "Si je n'ai pas d'ordination, pourrais-je servir la cause de la doctrine et celle des êtres ? Si cette personne est devenu " yogi ", qu'elle agit dans l'esprit du Dharma sans avoir d'orgueil, de jalousie et d' arrogance et qu'elle sert la cause de la doctrine et celle des êtres avec foi et altruisme selon ses propres capacités, il sera très bien qu'elle parle de la conduite de bodhisattva.
Toutefois les moines et les yogis-laïcs doivent s'habiller de manière différente sans qu'il y ait lieu de se tromper[2]. Il est très important de connaître sans erreur les différences d'état : tel est précisément le sens de la doctrine du Bouddha.
Si une fois sorti de retraite on reste laïc, il faut avoir la motivation suivante : " Je suis quelqu'un qui a pratiqué le Dharma et qui est resté en retraite, aussi faut-il que, motivé par la foi et la compassion, je récite des textes, que j'accomplisse des activités vertueuses, que je pratique la vertu et que j'abandonne les actes négatifs autant que possible ". Il est très important de prendre cette résolution et de pratiquer autant que l'on peut. En bref, tout peut se résumer au fait qu' en examinant minutieusement ses défauts et ses qualités tous, nous-mêmes et autrui, devons marcher sur le chemin de la délivrance.
A tous ses fils-disciples qui lui sont comme son coeur, Kalu Rinpoche offre (cette lettre) avec ses meilleurs voeux de bonne augure.
NOTES
(1) Les trois différentes parties d'une pratique de yidam.
(2) Voir “Shes bya kun khyab " vol. II pp. 8 - 11 , Maison d'édition du peuple, Pékin 1984
(3) Ibid. vol. II pp. 10 - 11
Traduction : Naro-Ling Plaige, novembre 1987
1981 Lettre ouverte à mes disciples qui sont Lamas et Détenteurs de lignées (tibétain)
ཕན་བདེ་མ་ལུས་འབྱུང་བའི་སངས་རྒྱས་ཀྱི་བསྟན་པ་རིན་པོ་ཆེ་གསར་དུ་འཆར་བའི་ཕྱི་རྒྱལ་ཡུལ་གྲུ་ཀུན་ཏུ་བཞུགས་ཤིང་། སྐལ་ལྡན་རྣམས་རྗེས་སུ་འཛིན་ཅིང་སྐལ་མེད་རྣམས་ལའང་ཐར་པའི་ས་བོན་འདེབས་པའི་ངེད་ཀྱི་སློབ་བུ་སྡོམ་པ་གསུམ་ལ་གནས་ཅིང་། ཡ་རབས་དམ་པའི་ངང་ཚུལ་བཟུང་བ། རང་གཞཞ་དོན་གཉིས་མཛད་པའི་བླ་མ་རྡོ་རྗེ་སློབ་དཔོན་རྣམས་ལ་ཞུ་གསོལ།
འཁྲུལ་སྣང་སྣ་ཚོགས་ལ་རྣམ་པར་གཡེང་ཞིང་། ཆགས་སྡང་རྨོངས་ལས་དུས་་ འདུའ་བ། དམ་པའི་ཆོས་ཤེས་མཁན་དག་ཀྱང་ལེ་ལོའི་སྒྲོག་ཀྱིས་བཅིངས་པ་འི་སྐབས་འདིར། རྣམ་པ་ཀུན་ཏུ་སྤང་དགོས་པའི་སྐྱོན་གཅིག་འདུག གང་ཞེ་ན། རང་རྒྱུད་ལ་ཕན་སེམས་དང་སྙིང་རྗེ་ཆུང་བ་དང་། རང་འདོད་ཆེན་པོ་དང་ཚེ་འདིའི་གྲགས་འདོད་དང་ཆེ་འདོད་ལ་བརྟེན་ནས་ལོག་འཚོ་ལ་རེ་བ་དག་གིས། སྐྱབས་བྲལ་མུན་པར་ཆུད་པའི་སེམས་ཅན་ཆོས་ལ་གསར་དུ་ཞུགས་པའི་སྐྱེ་བོ་ཕོ་མོ་རྣམས་ལ་ཕན་སེམས་སྙིང་རྗེ་ཡལ་བར་དོར་ནས། རྒྱུ་འབྲས་ལས་འདས་བའི་སྟོང་པ་ཉིད་དང་། གསང་སྔགས་ཟབ་མོའི་བསྐྱེད་རྫོགས་ཀྱི་ལམ་ཟབ་མོ་དང་། སྦྱོར་སྒྲོལ་གྱི་སྤྱོད་པ་སོགས། མཐོ་མཐོ་ཟབ་ཟབ་མང་པོས་མགོ་སྐོར་ཤིང་། ཁོང་ཚོའི་རྒྱུད་ལ་སྐྱོ་ཤས་དང་ངེས་འབྱུང་། དད་པ་དང་སྙིང་རྗེ། རྒྱུ་འབྲས་བླང་དོར་སོགས་ཀྱི་བློ་ཕྲན་དུ་ཡོད་པ་དེ་ཡང་རྩ་བ་ནས་མེད་པར་བྱ་ཞིང་། ཐར་པའི་ལམ་ལས་ལོག་ནས། རང་གཞན་མ་ལུས་ངན་སོང་དུ་འཇུག་པའི་ལོག་པའི་སློབ་དཔོན་དུ་འགྱུར་སྲིད་པས། སྐྱོན་དེ་དང་མ་འབྲེལ་བ་གནད་དང་པོའོ།།
ད་ལྟ་འཇིག་རྟེན་གྱི་ཁམས་འདིར་ཤེས་རིག་དང་སྟོབས་འབྱོར་ཧ་རང་རྒྱས། ཉོན་མོངས་པ་ཤིན་ཏུ་སྟོབས་ཆེ་ཞིང་། ཆགས་སྡང་རྨོངས་གསུམ་དང་རྣམ་གཡེང་ཀྱིས་དུས་འདའ་བའི་སྐབས་འདིར། རིག་པའི་གནས་དང་། གཞུང་ལུགས་རབ་འབྱམས་ཀྱི་བསླབ་སྦྱང་སྤྲོད་ན་ཡང་། སློབ་སྦྱང་མཐར་ཕྱིན་གྱི་དུས་སྐབས་ཉུང་བ་དང་། གལ་སྲིད་ཅུང་ཟད་མཁས་པ་གྱུར་ན་ཡང་རང་རྒྱུད་འདུལ་བའི་གཉེན་པོ་མི་བྱ་བར། ཁ་ཕྱི་ལྟས་དབང་གིས་ང་རྒྱལ་གྱི་གང་བུ་ཆེ་ཞིང་མཐོ་བ། ཕྲག་དོག་གི་ཚེར་མ་གཟེངས་ཤིང་རྣོ་བ། ལོག་ལྟའི་མུན་པ་འཐུག་ཞིང་གནག་པ། རྟོག་དཔྱོད་ཀྱི་རིག་པ་ཕྱི་རུ་སྐོར་ཏེ། ཡར་བླ་མ་དང་དཀོན་མཆོག་ལ་དད་པ་མེད་པ། མར་འགྲོ་དྲུག་སེམས་ཅན་ལ་སྙིང་རྗེ་མེད་པ། བར་རང་རྒྱུད་ལ་ལྟ་སྒོམ་སྤྱོད་པའི་ཉམས་མེན་མེད་པ། ལས་རྒྱུ་འབྲས་ལ་རྩིས་བསྲུང་མེད་པ། རྒྱུད་གྱོང་ཧྲིག་གེ་བ། དུས་གསུམ་གྱི་སངས་རྒྱས་བྱོན་ཀྱང་འདུལ་དཀའ་བའི་གནས་སུ་གྱུར་ཉེན་འདུག་པས་ཕན་ཁག་པོ་རེད། འོན་ཀྱང་། སྐྱོ་ཤས། ངེས་འབྱུང་། དད་པ། དམ་ཚིག ཤེས་རབ། བརྩོན་འགྲུས་ལྡན་པའི་སྐལ་ལྡན་གྱི་སྐྱེས་བུ་ཡོན་ཏན་རང་རྒྱུད་ལ་སྦྱར་མཁན་བྱུང་ན་ནི། ཁྱད་པར་དུ་འཕགས་པའི་འདོར་ལེན་གང་དགོས་བལྟ་བ་གནད་གཉིས་པའོ།།
ཁྲིམས་ནི་རྒྱུ་དང་མི་རྒྱུའི་ས་བཞིན་དུ།། ཡོན་ཏན་ཀུན་གྱི་གཞི་རྟེན་ལགས་པར་ གསུངས། ཞེས་དང་། ཚུལ་གནས་ཐོས་དང་བསམ་ལྡན་པས། སྒོམ་པ་ལ་ནི་རབ་ཏུ་སྦྱོར། ཅེས་ལྟར། སྡིག་པ་འབྱུང་བའི་སྒོ་རྣམས་བཀག་ཅིང་། ཡོན་ཏན་ཐམས་ཅད་འབྱུང་བའི་ གཞི་རྟེན་དུ་གྱུར་བའི་དགེ་ཚུལ་དགེ་སློང་གི་སྡོམ་པ་ནི་སྲོག་ལྟར་བསྲུང་དགོས་པ་གཞིར བཅས་ཀྱིས། རང་རེ་རྣམས་སུམ་ལྡན་རྡོ་རྗེ་འཛིན་པའི་ཁུར་བཟུང་ན། གཞན་དག་གིས་ཀྱང་མིག་ལྟོས་ཡར་བལྟ་བྱེད་རྒྱུ་ལ་བརྟེན། ཀུན་རྫོབ་སྐྱོག་དང་བྲལ་བ་དྭངས་སིང་ངེ་ལ་བརྟེན་ནས། དོན་དམ་དགེ་བའི་ཕྱོགས་ཐམས་ཅད་འཕེམ་པར་འགྱུར་བས་གལ་ཆེ། འཇིག་རྟེན་པ་ཀུན་གྱིས་སྤྱོད་པ་འཇོམ་ཉོག་ཏུ་སྤྱོད་བཞིན་པ་ལ། བླ་མ་རྡོ་རྗེ་སློབ་དཔོན་རྣམས་ཀྱིས་ཀྱང་དེ་ལྟར་མཛད་ན། ཆུ་འདམ་གྱིས་ཉོག་པའི་སྟེང་སྣག་ཚ་བླུག་པ་ཞང་བཞིན། སངས་རྒྱས་ཀྱི་བསྟན་པ་རིན་པོ་ཆེ་མིང་ཙམ་མེད་པ་གྱུར་པའི་ཐོག ཐར་འདོད་ཀྱི་སྐལ་ལྡན་དག་ཀྱང་ཉོན་མོངས་པའི་འདམ་དུ་བྱིང་བར་གྱུར། དེ་ཡང་སྐྱེས་བུ་དམ་པ་ཉམས་རྟོགས་ཁྱད་པར་དུ་འཕགས་པ་རྡོ་རྗེ་འཛིན་པ་ཆེན་པོ་རྣམས་ཀྱི་སྐྱོན་དུ་བཟུང་བའི་གནས་ནི་མ་ཡིན་ཞིང་། རང་རྒྱུད་ལྟ་བའི་མེ་ལོང་བྱ་དགོས་པ་མ་ཟད། རང་རྒྱུད་ལ་སྡོམ་པ་སྲུང་མ་ཐུབ་པའི་ཉེས་སྐྱོན་བྱུང་ན། གཞན་སྡོམ་པ་སྲུང་མཁན་རྣམས་ལ་ལྷག་པར་དད་པར་བྱ་དགོས་ཤིང་། རང་སྐྱོན་ལ་ཡོན་ཏན་དུ་མི་འཛིན། ད་སྐབས་མི་རེ་ཟུང་རང་སྡོམ་པ་བསྲུང་མ་ཐུབ་པ་དེ་ལ་ང་རྒྱལ་ཆེད་པོ་འདྲ་ཞིག་བྱས་ནས། གཞན་སྡོམ་པ་སྲུང་མཁན་ལ་ལོག་ལྷ་དང་སྐུར་འདེབས་བྱ་མཁན་འདུག་པ། དེ་ལྟ་བུའི་གོ་ལོག་ཏུ་མི་བྱ་བར་ཚུལ་ཁྲིམས་ལ་རྟག་ཏུ་གཅེས་སྤྲས་བྱ་བ་ནི་གནད་གསུམ་པའོ།།
ཆོས་སྐུ་ཀུན་ཏུ་བཟང་པོ། རྒྱལ་བ་རྡོ་རྗེ་འཆང་ཆེན། སངས་རྒྱས་ཤཱཀྱ་ཐུབ་པ་ནས། གཞི་ལམ་འབྲས་བུའི་མདོ་སྔགས་ཀྱི་ཆོས་དང་གདམས་ངག་མ་ལུས་པ་མཁས་ཤིང་གྲུབ་པའི་སྐྱེས་བུ་དམ་པ་རྣམས་ཀྱིས་སྙན་ནས་སྙན་དང་ཐུགས་ནས་ཤུགས་སུ་བརྒྱུད་དེ། བྱིན་རླབས་ཀྱི་བརྒྱུད་མ་ཉམས་པར། སྒྲུབ་བརྒྱུད་ཤིང་རྟ་བརྒྱད་སོགས་ཀྱི་བརྒྱུད་སྲོལ་གཅིག་ཏུ་འདུས་ཤིང་། སོ་སོའི་མིང་དང་རིས་སུ་མ་བཅད་པའི་བཀའ་བརྒྱུད་ཀྱི་བསྟན་པ་རིན་པོ་ཆེ་འདི་ནི་རྒྱལ་བསྟན་ཡོངས་ཀྱི་འཕྲོ་གཞི་དང་འཇུག་ངོགས། མ་འདྲེས་ཡོངས་སུ་རྫོགས་པ། ཡིད་བཞིན་གྱི་ནོར་བུ་དང་དཔག་བསམ་གྱི་ཤིང་བཞིན་དུ། འདོད་དགུ་འཇོ་བཞི་བཀའ་བརྒྱུད་ཀྱི་བསྟན་པ་རིན་པོ་ཆེ་འདི་ལགས་ན། ཉི་ཟླའི་དཀྱིལ་འཁོར་བཞིན་གསལ་བའི་གཡར་དམ་དུ་བཅའ་བ་ནི་གནད་བཞི་པའོ།།
ད་དངོས་གཞི་ལག་ལེན་བསྟར་བྱ་ལ། དང་པོ་རང་ཉིད་བླ་མ་དཀོན་མཆོག་ལ་བློ་ལིངས་ ཀྱིས་བཀལ། ལས་རྒྱུ་འབྲས་དང་སྡོམ་པ་དམ་ཚིག་སྲོག་ལྟར་སྲུང་། ལྟ་སྒོམ་སྤྱོད་གསུམ་ རྒྱུན་གྱི་ཉམས་ལེན་ལ་བརྩོན་འགྲུས་ཐང་ལྷོད་མེད་པར་བྱ། ཆོས་ཐམས་ཅད་བདེན་མེད་སྒྱུ་མ་བལྟ་ཞིང་ཆགས་ཞན་ཆུང་དུ་གཏང་། མ་གྱུར་སེམས་ཅན་ཀུན་ལ་ཕན་སེམས་ཆེན་པོའི་བྱམས་པ་དང་སྙིང་རྗེའི་དབང་གིས། གནས་སྐབས་དང་མཐར་ཐུག་ཀུན་ཏུ་སྡུག་བསྔལ་ལས་ཐར་ཞིང་། བདེ་བ་དམ་པ་སངས་རྒྱས་ཀྱི་གོ་འཕང་ལ་བཀོད་དགོས་སྙམ་པ། དེ་དག་གིས་གཞི་བཟུང་དགོས་སོ། དེ་ནས་གཞན་དག་ལ། བློ་ལྡོག་རྣམ་པ་བཞིའི་ཁྲིད་རིམ་གྱི་སྒོ་ནས། འཁོར་བ་ལ་བློ་ལོག་རིང་། ལོང་མེད་ཀྱི་བློ་སྣ་ཐུང་བ། ལས་འབྲས་ལ་རྩིས་བསྲུང་ཤེས་པ། བླ་མ་དཀོན་མཆོག་གི་ཡོན་ཏན་ཤེས་ཤིང་། དང་འདོད་ཡིད་ཆེས་ཀྱི་དད་པ་རྙེད་ཅིང་། ཐར་པ་སངས་རྒྱས་ཀྱི་གོ་འཕང་དོན་དུ་གཉེར་བ། ཐེག་པ་ཆེན་པོ་བློ་སྦྱང་གི་ཁྲིད་ལ་བརྟེན་ནས། འགྲོ་དྲུག་ཕ་མ་ཤེས་ཤིང་བྱམས་པ་དང་། སྙིང་རྗེ་རྒྱུད་ལ་སྐྱེ་ནས། བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས་རིན་པོ་ཆེ་ལ་བློ་འབྱོང་བ། ཚོགས་བསགས་སྒྲིབ་སྦྱང་ཐབས་སྣ་ཚོགས་པའི་སྒོ་ནས་ལུས་ངག་ཡིད་གསུམ་གྱི་སྒྲིབ་པ་བྱང་ནས། བསོད་རྣམས་དང་ཡེ་ཤེས་ཀྱི་ཚོགས་རྫོགས་པ། ཞི་གཞས་དང་ལྷག་མཐོང་གི་ཁྲིད་ལ་བརྟེན་ནས། སེམས་རྩེ་གཅིག་ཏུ་གནས་པ་དང་། སེམས་ཀྱི་ གནས་ལུགས་རང་ངོ་ཤེས་ཐུབ་པ། ཆོས་ཐམས་ཅད་རང་སེམས་འཁྲུལ་པའི་སྣང་ངོ་སྒྱུ་ན རྨི་ལམ་ལྟ་བུ། བདེན་མེད་ཀྱི་དོན་སྒྱུ་མའི་དཔེ་བརྒྱད་དང་བཅུ་གཉིས་ཀྱི་སྒོ་ནས་ཁྲིད་སྐྱོངས་ཤིང་། བདེན་འཛིན་གྱི་འཁྲུལ་པ་ཞིག་སྟེ། སྡུག་བསྔལ་ལས་གྲོལ་ཐུབ་པ། བྱ་སླ་ལ་ཕན་ཡོན་ཆེ་བ་འཕགས་པ་ཐུགས་རྗེ་ཆེན་པོའི་ཁྲིད་རིམ་ལ་བརྟེན་ཏེ། བསྐྱེད་རྫོགས་ཀྱི་གནད་ལ་ཅུང་ཟད་གོམས་ཏེ། ཡིག་དྲུག་དལ་མེད་དུ་བསྒྲང་ཞིང་། བྱིན་རླབས་མོས་པའི་སྟོབས་ཀྱིས་མ་དག་པའི་སྣང་སེམས་ཅུང་ཟད་བསྒྱུར་ནུས་ཤིང་། ཡི་དམ་རྒྱུད་སྡེ་བཞི་དྲུག་གི་བསྙེན་སྒྲུབ་དུས་གཅིག་ཏུ་ཐོབ་པའམ། དེ་དག་ལ་འཇུག་རུང་བའི་སྐལ་པ་དང་ལྡན་པར་གྱུར་བ་ཞིག་དང་། ཚེ་འདིའི་སྣང་བ་ནུབ་སྙེ་བར་དོ་འཇིགས་སྐྲག་གི་འཕྲང་ལ་ཅི་བྱ་གཏོལ་མེད་བྱུང་བའི་སྐབས། གསང་སྔགས་ཉེ་ལམ་ཟབ་མོ་ལ་བརྟེན་ནས་སྐད་ཅིག་གིས་དག་པའི་ཞིང་དུ་འཕོ་ཐུབ་པའམ། བདེ་ཆེན་དག་པའི་ཞིང་དུ་སྐྱེ་ཐུབ་པའི་འདུན་པ་དང་སྨོན་ལམ་ཟབ་མོའི་མཚམས་སྦྱར་ཐུབ་པ་དང་། དབང་རབ་སྐལ་པ་ལྡན་པ་དག་ཕྱག་རྫོགས་ཁྲིད་རིམ་ཟབ་མོའི་ཐོག་ཐགས་སུ་ངོ་སྤྲོད་ནས་ས་ལམ་ཅིག་ཆོད་དུ་བསྒྲོད་ཐུབ་པ། ཤིན་ཏུ་སྐལ་དམན་དག་ལ་ཡང་། སངས་རྒྱས་ཀྱི་མཚན་དང་གཟུངས་སྔགས་ཟབ་མོ་རྣ་བར་སྒྲགས་ཏེ། ཐར་པའི་ས་བོན་འདེབས་ཐུབ་པ་སོགས། གང་ལ་ཅི་ཕན་གྱི་བྱ་བ་ཁུར་དུ་ཁྱེར་བ་ནི་དངོས་གཞིའི་གནད་ལྔ་པའོ།།
འཛམ་བུ་གླིང་གི་ཆོས་ལུགས་ཀུན་གྱིས་སེམས་ཅན་རྣམས་ངན་སོང་གི་སྒོ་གཀག་པ། མཐོ་རིས་ཀྱི་ལམ་དང་ཐར་པའི་ལམ་དུ་འཇུག་པ་སོགས། སངས་རྒྱས་ཀྱི་ཕྲིན་ལས་བསམ་གྱིས་མི་ཁྱབ་པ་ཡོད་རྒྱུའི། ཀུན་ལ་དག་སྣང་བྱ་བ་དང་། ཁྱད་པར་ནང་པ་སངས་རྒྱས་པའི་ཆོས་ལུགས་རྣམས་ལ་ལོག་ལྟ་སྐུར་འདེབས་ཕྲག་དོག་འགྲན་སེམས་གནོད་པའི་བྱ་བ་ཅིས་ཀྱང་མི་མཛད་པར་དག་སྣང་ཡང་པའི་ཐོག རང་ལ་བབས་ཐོབ་ཀྱི་དགོན་སྡེ་ཆོས་ཚོགས་གང་ཡོད་པ་དེ་ལ་བསྟན་པ་འཛིན་སྐྱོངས་སྤེལ་གསུམ་གྱིས་འགྲོ་བའི་དོན་གང་འགྲུབ་མ་མཛད་ཐབས་མེད་དང་། ཁྱད་པར་དེད་དང་དབང་ཆོས་རྒྱ་ཆེར་འབྲེལ་བའི་མཆེད་ལྕམ་རྡོ་རྗེ་སྤུན་གྲོགས་རྣམས། ཕ་མ་གཅིག་གི་སྤུན་ལྟར་བརྩེ་གདུང་ནང་མཐུན་གཞན་འགྲན་མེད་པར་འོ་ཆུ་གཅིག་འདྲེས། འཁོན་སེམས་སྤུ་ཙམ་མེད་པར་གཅིག་ཕན་ཅིག་གྲོགས་ནི་བླ་སློབ་གཉིས་ཀྱིས་ངམ་ཚིག་ལ་དགོངས་ཏེ་དུས་རྟག་ཏུ་མཛད་གྲུབ་ཞུ་བ་ནི་གནད་དྲུག་པའོ།།
ངེད་རང་འང་། སྔོན་གྱི་ལས་སྨོན་བཟང་པོའི་སྟོབས་དང་། བླ་མ་བཀའ་དྲིན་ཅན་དང་། ཕ་མ་བཟང་པོའི་དྲིན་གྱིས། ཆུང་ནས་འཇིག་རྟེན་གྱི་བྱ་བ་བློས་གཏང་ཟིན་པ་ཞིག་ཡིན་སྟབས། རྒྱུ་ནོར་རྫས་བྱུང་རྣ་ཡང་ཆུད་ཟོས་སུ་མི་གཏང་ཞིང་། གསོག་འཇོག་མེད་པར་ཚོགས་བསགས་སྒྲིབ་སྦྱང་ལ་གཏང་མཁན་ཞིག་རེད། མ་བྱུང་ན་ཡང་། ཐོབ་ཨེ་འོང་གསམ་པའི་བརྣབ་སེམས་མེད་པར། ཆོག་ཤེས་ནོར་གྱི་བང་མཛོད་མངའ་བ་ཞིག་ཡིན་པ་མ་ཟད། མཁས་པའི་རྣམ་དཔྱོད་གྲུབ་པའི་ཉམས་མྱོང་མེད་ན་ཡང་སེམས་རྒྱུད་ཆོས་དང་འདྲེས་པ་ཞིག་ཡིན་ཙ་ན། ཁྱེད་རང་སློབ་བུ་རྣམས་ཀྱང་དེ་བཞིན་དུ་རང་དོན་དུ་སྡོམ་པ་དམ་ཚིག་མ་ཉམས་པ། གཞན་དོན་དུ་བསྟན་འགྲོ་ལ་ཕན་པ་རྒྱ་ཆེན་པོའི་ངང་། སྐུ་ཚེ་མཛད་པ་མཐར་ཕྱིན་པ་ནི་གནད་བདུན་གི་བསླབ་བྱ་སྟེ། ལྕགས་སྤྲེལ་ཟླ་ཚེས་དགེ་བར་བསམ་གྲུབ་དར་རྒྱས་ཆོས་འཁོར་གླིང་ནས་ཀརྨ་རང་བྱུང་ཀུན་ཁྱབ་བམ་ཀ་ལུ་རིན་པོ་ཆེ་ནས་ཕུལ།།
1987 Lettre de Kalu Rinpoché aux centres de retraite (tibétain)
༄༅ ། ༡༩༨༩ ཟླ་༧ ཚེས་ཕ་རན་སི་བཀའ་བརྒྱུད་གླིང་ཀརྨ་གླིང་བཛྲ་དྷ་ཪ་སྒྲུབ་སྡེ་ཁག་༦ གིས་བྲི་བ། ཁོང་ཚོ་ལོ་༣ ཟླ་༣ གྲོལ་ཉེ་ལ་ད་ཕྱིན་དབང་ཁྲིད་སོགས་བླ་མའི་བྱ་བ་སྒྲུབ་ན་ཆོག་གི་ཡོད་མེད་དྲི་བ་ལ་ལེན་ཞུ་བ། བོད་ཀྱི་སྐད་ཡིག་ལ་རྟེན་ཆོས་ཀྱི་གོ་དོན་གཏིང་ཟབ་ཤེས་ཤིང་། སྒྲུབ་ཁང་ལོ་༣ མཐར་ཕྱིན་ནས་དགེ་ཚུལ་སློང་གི་སྡོམ་པ་དང་ལྡན་པ། ང་རྒྱལ་ཁེངས་སེམས་མེད་ཅིར་། བསམ་སྦྱོར་ཐམམ་ཅད་ཆོས་དང་མཐུན་པ། གཞན་ཕན་བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས་དང་ལྡན་ཞིང་། ཁ་གཏོན་དགེ་སྦྱོར་དང་བསྐྱེད་རྫོགས་གཉིས་ལ་རྟག་ཏུ་བརྩོན་པ། ཆོས་བཞིན་བྱེད་མཁན་བླ་མ་སུ་ཡོད་ན་དགེ་བའི་གཤེས་མཉེན་དངོས་ནས་ཡིན་ཙང་། ཆོས་བཤད་བསླབ་སྟོན་གང་མཛད་ན་ཆོག་གི་རེད།
ཡོན་ཏན་དེ་ཐོག་ཡི་དམ་ལྷ་ཡི་དབང་དང་རྗེས་གནང་བྱིན་བརླབ་ཀྱི་རྒྱུན་མ་ཉམས་པ་ཐོབ་ནས་བསྙེན་སྒྲུབ་ལས་གསུམ་མཐར་ཕྱིན་གྲུབ་པ། སྣང་སྲིད་ལྷ་ཡི་དཀྱིལ་འཁོར་གྱི་གོ་ཉམས་རྟོགས་གསུམ་རང་ཡིད་ཆེས་པ། རྡོ་རྗེ་སློབ་དཔོན་གྱི་དེ་ཉིད་བཅུ་ལ་སོགས་པ་ལྡན་ཞིང་། རྙེད་བསྐུར་ཆོམ་བརྒྱད་དང་མ་འདྲེས་པ། བསྟན་འགྲོའི་དོན་ཐུགས་ལ་མངའ་བ ། རང་གི་བླ་མའི་གནང་བ་ཐོབ་པ་ཡིན་ན་བླ་མ་དེ་རབ་ཏུ་བྱུང་བ་ཡིན་ཙང་། ཁྱིམ་པ་ལས་ཁྱད་པར་དུ་འཕགས་ཤིང་སྤྱོད་ལམ་གཙང་སིང་ངེ་བ། ཕན་སེམས་བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས་དང་ལྡན་ཤིང་བལྟ་བ་དང་རྟོགས་པ་རང་བློ་ཁེལ་པ་ཡོད་རྒྱུའི་དབང་ཆོས་འགྲེལ་ཟིན་ནས་རྗེས་སུ་ལོག་བལྟ་བསྐུར་འདེབས་མི་འོང་བ་དང་། མྱུར་ཡང་བྱང་ཆུབ་སེམས་ཀྱིས་ཁོང་ཁྲོ་མི་འབྱུང་བ། ལྟ་པ་སྟོང་ཉིད་དང་སྣང་སྲིད་དག་པ་རབ་འབྱམས་ལ་རྟེན་གསང་སྒྲོགས་ཀྱི་ཉེས་པ་མི་འབྱུང་ཞིང་བྱིན་བརླབ་འཕོ་ཐུབ་པ། རྟོགས་པའྲི་བདག་རྒྱུད་གྲོལ་ཐུགས་རྗེའྲི་གཞན་རྒྱུད་སྨིན་ཟེར་བལྟར་ལགས་པས། རྡོ་རྗེ་སློབ་དཔོན་གྱི་བྱ་བ་དབར་ཁྲིད་བྱིན་བརླབ་ཀྱི་རིམ་པ་སོགས་གང་མཛད་ན་ཆོག་གི་རེད །
ཡང་ང་རང་ལ་ཡོན་ཏན་མང་པོ་ཡོད་ ཪབ་ཏུ་བྱུང་མ་བྱུང་ཁྱད་པར་ཡོད་པ་མ་རེད་བསམ་ན། ཁྱད་པར་ཡོད་ཚུལ་མདོ་རྒྱུད་ཀུན་ནས་གསུང་། ཁྱད་པར་མེད་ན་ རང་ཡང་ཉན་མོངས་སྤང་རེད་ རབ་ཏུ་བྱུང་ན་གོང་གི་ཡོན་ཏན་རྣམས་འབྱུང་ཟིན་པ་རེད།
འོ་ན་རབ་ཏུ་མ་བྱུང་ན་བསྟན་འགྲོའི་དོན་སྒྲུབ་ཆོག་གི་ཨེ་རེད་བསམ་ན། རྣལ་འབྱོར་པ་བྱས་ནས་ ང་རྒྱལ་ཕྲག་དོག་ཁེངས་སེམས་མེད་པར་ཆོས་བཞིན་སྤྱོད་ནས་ དད་པ་ཕན་སེམས་གཉིས་ཀྱི་སྒོ་ནས་རང་གི་རྒྱུད་ཚད་དང་མཐུན་པའི་བསྟན་འགྲོའི་དོན་སྒྲུབ་ན་བྱང་ཆུབ་སེམས་དཔའི་སྤྱོད་པ་ལབ་པས་ཡག་པོ་བྱེ་བྲག་རེད། ཡིན་ན་ཡང་རབ་བྱུང་རྣལ་འབྱོར་པ་ཁྱིམ་པ་རྣམས་སོ་སོའི་ཆ་ལུགས་མ་ནོར་བར་བྱེད་པ་ནི། ཡུལ་གྱི་ཁྱད་པར་མ་ནོར་བར་ཤེས་པའི་དོན་ཤིན་ཏུ་གལ་ཆེན་པོ་སངྱས་བསྟན་པའི་དོན་ཁོ་ན་ལགས། སྒྲུབ་ཁང་གྲོལ་ནས་ཁྱིམ་པ་བྱས་སྡོད་ན་ཡང་། ང་རང་ཆོས་སྒྲུབ་ནས་མཚམས་གྲོལ་བ་ཞིག་ཡིན་ཙང་། དད་པ་སྙིང་རྗེས་ཁ་ཏོན་དགེ་སྦྱོར་དགེ་སྒྲུབ་སྡིག་སྤང་གང་དྲ་ག་དགོས་ཀྱི་རེད་བསམ་པས་དམ་བཅའ་དང་ལག་ལེན་གང་ཐུབ་གལ་ཆེ།
མདོར་ན་རང་ལ་སྐྱོན་ཡོན་རྟག་ཞིབ་ཀྱིས་རང་གཞན་ཐམས་ཅད་ཁྲུར་པའི་ལམ་དུ་འགྲོ་བ་ཞིག་ལ་ཐམས་ཅད་འདུས་པ་ལགས །
བཀྲ་ཤིས་ཞལ་དྲོ་་སློབ་བུ་སྙིང་དང་འདྲ་བ་རྣམས་ལ་རང་ལོ་གྱ་གསུམ་པ་ལ་ཀ་ལུ་རིན་པོ་ཆེ་ནས་ཕུལ།
[1] Septième
[2] Point également relevé par Karmapa XVII Orgyen Trinlé (24/12/2007) :
“I also have something to say about clothing, bearing, and demeanor. I thought about saying something last year, but it’s not easy to talk about this. But this year, if I embolden myself and say something about it, it will probably be OK. I said something about this in either 2003 or 2001. In the Buddhist tradition, there are two types of practitioners: monastics and householders. The monastics are monks and nuns, and the householders have households, and they have different garb and different demeanors. Otherwise, if the monastics get confused with the householders, or the householders get mixed up with the monastics, it will become very difficult for other people develop faith. It will be difficult to identify who is what. We won’t be able to identify whether someone is a monastic or a tantric practitioner. We won’t be able to tell people apart.” December 24, 2007, Translated by Ringu Tulku Rinpoche & Karma Choephel
ཡོན་ཏན་དེ་ཐོག་ཡི་དམ་ལྷ་ཡི་དབང་དང་རྗེས་གནང་བྱིན་བརླབ་ཀྱི་རྒྱུན་མ་ཉམས་པ་ཐོབ་ནས་བསྙེན་སྒྲུབ་ལས་གསུམ་མཐར་ཕྱིན་གྲུབ་པ། སྣང་སྲིད་ལྷ་ཡི་དཀྱིལ་འཁོར་གྱི་གོ་ཉམས་རྟོགས་གསུམ་རང་ཡིད་ཆེས་པ། རྡོ་རྗེ་སློབ་དཔོན་གྱི་དེ་ཉིད་བཅུ་ལ་སོགས་པ་ལྡན་ཞིང་། རྙེད་བསྐུར་ཆོམ་བརྒྱད་དང་མ་འདྲེས་པ། བསྟན་འགྲོའི་དོན་ཐུགས་ལ་མངའ་བ ། རང་གི་བླ་མའི་གནང་བ་ཐོབ་པ་ཡིན་ན་བླ་མ་དེ་རབ་ཏུ་བྱུང་བ་ཡིན་ཙང་། ཁྱིམ་པ་ལས་ཁྱད་པར་དུ་འཕགས་ཤིང་སྤྱོད་ལམ་གཙང་སིང་ངེ་བ། ཕན་སེམས་བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས་དང་ལྡན་ཤིང་བལྟ་བ་དང་རྟོགས་པ་རང་བློ་ཁེལ་པ་ཡོད་རྒྱུའི་དབང་ཆོས་འགྲེལ་ཟིན་ནས་རྗེས་སུ་ལོག་བལྟ་བསྐུར་འདེབས་མི་འོང་བ་དང་། མྱུར་ཡང་བྱང་ཆུབ་སེམས་ཀྱིས་ཁོང་ཁྲོ་མི་འབྱུང་བ། ལྟ་པ་སྟོང་ཉིད་དང་སྣང་སྲིད་དག་པ་རབ་འབྱམས་ལ་རྟེན་གསང་སྒྲོགས་ཀྱི་ཉེས་པ་མི་འབྱུང་ཞིང་བྱིན་བརླབ་འཕོ་ཐུབ་པ། རྟོགས་པའྲི་བདག་རྒྱུད་གྲོལ་ཐུགས་རྗེའྲི་གཞན་རྒྱུད་སྨིན་ཟེར་བལྟར་ལགས་པས། རྡོ་རྗེ་སློབ་དཔོན་གྱི་བྱ་བ་དབར་ཁྲིད་བྱིན་བརླབ་ཀྱི་རིམ་པ་སོགས་གང་མཛད་ན་ཆོག་གི་རེད །
ཡང་ང་རང་ལ་ཡོན་ཏན་མང་པོ་ཡོད་ ཪབ་ཏུ་བྱུང་མ་བྱུང་ཁྱད་པར་ཡོད་པ་མ་རེད་བསམ་ན། ཁྱད་པར་ཡོད་ཚུལ་མདོ་རྒྱུད་ཀུན་ནས་གསུང་། ཁྱད་པར་མེད་ན་ རང་ཡང་ཉན་མོངས་སྤང་རེད་ རབ་ཏུ་བྱུང་ན་གོང་གི་ཡོན་ཏན་རྣམས་འབྱུང་ཟིན་པ་རེད།
འོ་ན་རབ་ཏུ་མ་བྱུང་ན་བསྟན་འགྲོའི་དོན་སྒྲུབ་ཆོག་གི་ཨེ་རེད་བསམ་ན། རྣལ་འབྱོར་པ་བྱས་ནས་ ང་རྒྱལ་ཕྲག་དོག་ཁེངས་སེམས་མེད་པར་ཆོས་བཞིན་སྤྱོད་ནས་ དད་པ་ཕན་སེམས་གཉིས་ཀྱི་སྒོ་ནས་རང་གི་རྒྱུད་ཚད་དང་མཐུན་པའི་བསྟན་འགྲོའི་དོན་སྒྲུབ་ན་བྱང་ཆུབ་སེམས་དཔའི་སྤྱོད་པ་ལབ་པས་ཡག་པོ་བྱེ་བྲག་རེད། ཡིན་ན་ཡང་རབ་བྱུང་རྣལ་འབྱོར་པ་ཁྱིམ་པ་རྣམས་སོ་སོའི་ཆ་ལུགས་མ་ནོར་བར་བྱེད་པ་ནི། ཡུལ་གྱི་ཁྱད་པར་མ་ནོར་བར་ཤེས་པའི་དོན་ཤིན་ཏུ་གལ་ཆེན་པོ་སངྱས་བསྟན་པའི་དོན་ཁོ་ན་ལགས། སྒྲུབ་ཁང་གྲོལ་ནས་ཁྱིམ་པ་བྱས་སྡོད་ན་ཡང་། ང་རང་ཆོས་སྒྲུབ་ནས་མཚམས་གྲོལ་བ་ཞིག་ཡིན་ཙང་། དད་པ་སྙིང་རྗེས་ཁ་ཏོན་དགེ་སྦྱོར་དགེ་སྒྲུབ་སྡིག་སྤང་གང་དྲ་ག་དགོས་ཀྱི་རེད་བསམ་པས་དམ་བཅའ་དང་ལག་ལེན་གང་ཐུབ་གལ་ཆེ།
མདོར་ན་རང་ལ་སྐྱོན་ཡོན་རྟག་ཞིབ་ཀྱིས་རང་གཞན་ཐམས་ཅད་ཁྲུར་པའི་ལམ་དུ་འགྲོ་བ་ཞིག་ལ་ཐམས་ཅད་འདུས་པ་ལགས །
བཀྲ་ཤིས་ཞལ་དྲོ་་སློབ་བུ་སྙིང་དང་འདྲ་བ་རྣམས་ལ་རང་ལོ་གྱ་གསུམ་པ་ལ་ཀ་ལུ་རིན་པོ་ཆེ་ནས་ཕུལ།
[1] Septième
[2] Point également relevé par Karmapa XVII Orgyen Trinlé (24/12/2007) :
“I also have something to say about clothing, bearing, and demeanor. I thought about saying something last year, but it’s not easy to talk about this. But this year, if I embolden myself and say something about it, it will probably be OK. I said something about this in either 2003 or 2001. In the Buddhist tradition, there are two types of practitioners: monastics and householders. The monastics are monks and nuns, and the householders have households, and they have different garb and different demeanors. Otherwise, if the monastics get confused with the householders, or the householders get mixed up with the monastics, it will become very difficult for other people develop faith. It will be difficult to identify who is what. We won’t be able to identify whether someone is a monastic or a tantric practitioner. We won’t be able to tell people apart.” December 24, 2007, Translated by Ringu Tulku Rinpoche & Karma Choephel
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