Un des deux manuscrits utilisés pour le livre de Guenther sur
Naropa, le mkhas grub kun gyi gtusg rgyan paN chen nA ro pa’i rnam that ngo mtshar rmad byung[1],
contient un résumé des instructions de la Mahāmudrā utilisant la tripartition
recueillement (T. mnyam bzhag), recueillement associé (T. rjes thob) et l’alliance des deux. L’auteur de
l’hagiographie et donc des instructions serait lha’i btsun pa rin chen rnam
rgyal (1473 - 1557), un disciple de Tsang nyeun heruka (1452–1507).
(32)Instructions
en trois parties.
1. A l'aide du recueillement, est déterminé le Sceau universel comme la base inengendrée. 2. A l'aide du recueillement associé (S. pṛṣṭhalabdha), on est introduit au Sceau universel comme le chemin sans restriction (S. aniruddha). 3. A l'aide de l'alliance des deux, l'ineffable (S. avyāhāra) sert de mode de manifestation du Sceau universel comme le fruit.
1. A l'aide du recueillement, est déterminé le Sceau universel comme la base inengendrée. 2. A l'aide du recueillement associé (S. pṛṣṭhalabdha), on est introduit au Sceau universel comme le chemin sans restriction (S. aniruddha). 3. A l'aide de l'alliance des deux, l'ineffable (S. avyāhāra) sert de mode de manifestation du Sceau universel comme le fruit.
1. [A l'aide du recueillement,
est déterminé le Sceau universel comme la base inengendrée]
La perception ordinaire, fraîche et dépassant l'intellect, n'a pas de fond (T. gshis), mais est capable de tout faire en fonction des circonstances (S. pratyaya). Ce fond n'existe pas en absolu, mais son élan (T. gdangs) est réel au niveau conventionnel. Il ne naît pas du côté du visible, et il ne s'arrête pas du côté de l'invisible (S. abhāva). Ni ne se situe-t-il du côté de la différenciation. Les huit contraires se dénouent d'eux-mêmes. Il est alors la vacuité qui possède la meilleur part de toutes les représentations (S. sarvākāravaropetā), libre des trois égarements de la dispersion et de l'erreur. Il se manifeste au moment du recueillement, quand la conscience (S. citta) se reconnaît elle-même.
La perception ordinaire, fraîche et dépassant l'intellect, n'a pas de fond (T. gshis), mais est capable de tout faire en fonction des circonstances (S. pratyaya). Ce fond n'existe pas en absolu, mais son élan (T. gdangs) est réel au niveau conventionnel. Il ne naît pas du côté du visible, et il ne s'arrête pas du côté de l'invisible (S. abhāva). Ni ne se situe-t-il du côté de la différenciation. Les huit contraires se dénouent d'eux-mêmes. Il est alors la vacuité qui possède la meilleur part de toutes les représentations (S. sarvākāravaropetā), libre des trois égarements de la dispersion et de l'erreur. Il se manifeste au moment du recueillement, quand la conscience (S. citta) se reconnaît elle-même.
2. [A l'aide du recueillement
associé, on est introduit au Sceau universel comme le chemin
sans restriction]
Quand la vacuité surgit sans restriction, le Discernement apparaît. (33a) L'élan propre qui surgit comme le Discernement sans restriction, est pris pour le soi, quand le mental affligé se retourne vers l'intérieur. Puis quand la perception mentale regarde vers l'extérieurs à l'aide des cinq facultés sensorielles, elle crée une séparation entre les choses qui perçoivent et qui sont perçues en leur donnant les noms "devenir" et "quiétude". Elles paraissent réelles, mais elles ne sont pas éprouvées comme de simples apparences. Pourtant les apparences sont des illusions au même titre que les rêves. La perception du recueillement associé surgit comme une illusion (māyā), ou comme réel, quand elle surgit comme la vacuité.
Quand la vacuité surgit sans restriction, le Discernement apparaît. (33a) L'élan propre qui surgit comme le Discernement sans restriction, est pris pour le soi, quand le mental affligé se retourne vers l'intérieur. Puis quand la perception mentale regarde vers l'extérieurs à l'aide des cinq facultés sensorielles, elle crée une séparation entre les choses qui perçoivent et qui sont perçues en leur donnant les noms "devenir" et "quiétude". Elles paraissent réelles, mais elles ne sont pas éprouvées comme de simples apparences. Pourtant les apparences sont des illusions au même titre que les rêves. La perception du recueillement associé surgit comme une illusion (māyā), ou comme réel, quand elle surgit comme la vacuité.
3. [A l'aide de l'alliance des
deux, l'ineffable sert de mode de manifestation du Sceau universel
comme le fruit]
La vacuité visible du Discernement ineffable, inconcevable et inexprimable est indépendante des trois conditions (T. rkyen)[2] et dépasse les quatre joies. Elle est supérieure à la Lumière-rayonnement. Dans l'intérêt des êtres, qui dépasse l'intellect <ou dmigs med> la vacuité surgit dotée du coeur de l’altruisme, se manifeste en gardant la même saveur dans l'alliance.
La vacuité visible du Discernement ineffable, inconcevable et inexprimable est indépendante des trois conditions (T. rkyen)[2] et dépasse les quatre joies. Elle est supérieure à la Lumière-rayonnement. Dans l'intérêt des êtres, qui dépasse l'intellect <ou dmigs med> la vacuité surgit dotée du coeur de l’altruisme, se manifeste en gardant la même saveur dans l'alliance.
La fonction de cette expérience
spirituelle.
Quand [la conscience] est stable, on regarde le vrai visage de ce qui est stable.Surgit alors, comme le centre lumineux de l'espace, le Discernement vide, à l'état brute, libre de toute complication (S. aprapañca).
Quand [la conscience] se manifeste comme les cinq objets sensoriels, on regarde le vrai visage de ce qui apparaît. Les apparences, se figeant et devenant réels, apparaissent alors comme la liberté vide à la saveur unique, semblable à une illusion (māyā).
Si la conscience s'engage, on regarde le vrai visage de ce qui se déploie. L'élan de l'accès au recueillement de l'absence d'objet de cet engagement, est l’altruisme sans appui (S. anālambana), qui travaille dans l'intérêt d'êtres dans l'illusion.
Dès que la non-méditation devient manifeste, l'importance de regarder le vrai visage de la stabilité ou de l'agitation [de la conscience] est très profonde. Même si l'on est un héros de la non-méditation, toujours recueilli, cela n'empêche pas le recueillement associé de surgir comme l'engagement altruiste dans les chemins du monde.
Quand [la conscience] est stable, on regarde le vrai visage de ce qui est stable.Surgit alors, comme le centre lumineux de l'espace, le Discernement vide, à l'état brute, libre de toute complication (S. aprapañca).
Quand [la conscience] se manifeste comme les cinq objets sensoriels, on regarde le vrai visage de ce qui apparaît. Les apparences, se figeant et devenant réels, apparaissent alors comme la liberté vide à la saveur unique, semblable à une illusion (māyā).
Si la conscience s'engage, on regarde le vrai visage de ce qui se déploie. L'élan de l'accès au recueillement de l'absence d'objet de cet engagement, est l’altruisme sans appui (S. anālambana), qui travaille dans l'intérêt d'êtres dans l'illusion.
Dès que la non-méditation devient manifeste, l'importance de regarder le vrai visage de la stabilité ou de l'agitation [de la conscience] est très profonde. Même si l'on est un héros de la non-méditation, toujours recueilli, cela n'empêche pas le recueillement associé de surgir comme l'engagement altruiste dans les chemins du monde.
Extrait
des Vers qui résument la perfection de la
sagesse (Prajñāpāramitāsaṃcayagāthā)
:
"Savoir que ces ensembles (skandha) sont vides depuis toujours et dépourvus d'essence
S'engager équanimement pour [le bien des] êtres qui n'ont pas [encore] accès au recueillement
Entretemps, ne pas négliger les instructions de l'Éveillé."
[1] The Life and Teaching of Nāropa,
Herbert V. Guenther. Guenther le situe au XIIème siècle, mais l’auteur était un
disciple de Tsang nyeun Heruka. Mahāmudrā, pp.263-264
[2] Commentaire d'Advayavajra :
luminosité, félicité et non-discursivité/> conditions de concrétisation
selon Guenther appearance, symbols (gestures and language) and possibilities of
experience. p.81 note 4>
Texte en Wylie :
(32/;) gdams pa la gsum/ mnyam bzhag gi sgo nas/ skye med gzhi phyag rgya chen po gtan la dbab pa/ rjes thob kyi sgo nas/ ’gag med lam phyag rgya chen por ngo sprad pa/ zung ’jug gi sgo nas/ rjod bral ’bras bu phyag rgya chen po mngon du ’gyur tshul lo//
dang po ni/ tha mal gyi shes pa so ma blo ’das ’di/ gshis ci yang ma yin pa la/ rkyen gyis cir yang byar btub pa/ gshis don dam du bden par med cing gdangs kun rdzob tu rdzun par med pa/ dngos po’i phyogs su ma skyes/ dngos med kyi phyogs su ma ’gags/ tha dad kyi phyogs su mi gnas/ mtha’ brgyad rang grol/ yengs ’khrul gyi gol sa gsum dang bral ba’i/ rnam kun mchog ldan gyi stong pa de/ sems rang ngo shes pa’i mnyam gzhag gi dus na mngon du ’gyur//
gnyis pa ni/ stong nyid ’gag med shar ba la rig pa byung (33a) rig pa ’gag med du shar ba’i rang gdangs la/ nyon mongs pa can gyi yid kyi kha nang du bltas nas bdag tu gzung/ yid shes kyi sgo lnga phyir bltas nas ris su bcad de ’khor ’das su ming btags pa’i gzung ’dzin gyi chos gnyis snang gi ’khrul pa ’di dag kyang/ bden par snang tsam nas snang ma myong ba/ rmi lam ’khrul pa’i snang bas dpes ston te/ rjes shes sgyu ma lta bu cig ’char ba’am/ stong par ’char ba’i dus na mngon du ’gyur//
gsum pa ni/ smra bsam brjod bral gyi rig pa gsal stong ’di/ rkyen gsum dang bral ba/ dga’ ba bzi las ’das pa/ ’od gsal las khyad par du ’phags pa / blo ’das ’gro ba’i don la/ stong nyid sning rje’i sning po can ’char ba de nid/ zung ’jug ro cig chen po’i dus na mngon du gyur/
nyams len dngos ni/ gnas na gnas mkhan gyi rang zhal lta/nam mkha’ dangs pa’i skyil ltar/ spros pa’i mtha’ thams cad dang bral ba’i rig stong rjen pa cig ’char/ sgo lnga’i yul du snang na snang mkhan gyi rang zhal lta/ a ’thas bden grub kyi snang ba/ ro cig bde stong sgyu ma lta bur ’char/ ’phro na ’phro mkhan gyi rang zhal lta/ ’phro ba yul med du mnyam gzhag gi rtogs pa’i gdangs/ dmigs med kyi sning rje/ ’khrul pa’i sems can gyi don byed pa/ sgom med chung ngu yang chad la mngon ’gyur pas/ gnas ’gyu’i rang zhal lta ba’i gnad shin tu zab mo//
sgom med dpa’o rtag tu mnyam gzhag kho na yin kyang/ rjes shes ’jig rten las ’das pa’i lam sning rjer ’char ba mi ’gal te/ sdud pa las/
Texte en Wylie :
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dang po ni/ tha mal gyi shes pa so ma blo ’das ’di/ gshis ci yang ma yin pa la/ rkyen gyis cir yang byar btub pa/ gshis don dam du bden par med cing gdangs kun rdzob tu rdzun par med pa/ dngos po’i phyogs su ma skyes/ dngos med kyi phyogs su ma ’gags/ tha dad kyi phyogs su mi gnas/ mtha’ brgyad rang grol/ yengs ’khrul gyi gol sa gsum dang bral ba’i/ rnam kun mchog ldan gyi stong pa de/ sems rang ngo shes pa’i mnyam gzhag gi dus na mngon du ’gyur//
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