Comme vu précédemment, Kukai (774 - 835) fut le fondateur de l’école ésotérique (Mikkyo) shingon au Japon. Au 12ème siècle, le moine Ninkan (1057-1123) tenta de développer une branche davantage yogatantrique appelée Tachikawa-ryu en combinant l’Onmyōdō avec des rituels Shingon. L’Onmyōdō est « une cosmologie ésotérique traditionnelle japonaise, qui mélange les sciences naturelles et l'occultisme. Elle est basée sur les philosophies chinoises des cinq éléments (Wu Xing) et du yin et yang, introduites au Japon au tournant du VIe siècle. » Cette école subit beaucoup d’opposition de la part des moines shingon orthodoxes et le moine Yūkai (1345–1416) réussit finalement à débarrasser l’école shingon de la branche Tachikawa-ryu, mais elle resta très populaire jusqu’à 1500…
Dans les rituels, on envisage pour faire court de réaliser rituellement l’union des deux maṇḍala, du Ciel et de la Terre. L’homme représente le maṇḍala du Vajra et la femme celui de la Matrice. Ils s’adressent une requête mutuellement. L’homme demande à entrer dans le maṇḍala de la Matrice et la femme demande à recevoir le maṇḍala du Vajra. Le texte du Sūtra de la félicité mystérieuse donne les détails.
La syllabe A, inhérente à toutes les lettres, symbolise le maṇḍala de la Matrice et la syllabe Hūṃ le maṇḍala du Vajra. La lettre A est considérée comme la mère de toutes les lettres et comme l’essence de la perfection de la sagesse[1]. Le chapitre XVIII-XIX du Mahāvairocana tantra contient d’ailleurs une méditation sur les lettres de l’alphabet qui sont placées sur le corps, imaginé comme le corps du bouddha cosmique. Je compte y revenir dans un autre blog.
Dans cette école eut également cours un rituel de kapala, que l’on pense pouvoir être dérivé d’anuttarayogatantra. L’article Wikipedia affirme, mais sans donner de sources, que la branche Tachikawa-ryu aurait été « injectée » dans le Shingon par le biais du taoisme à partir du Tibet…[2]
L'importance en ce qui me concerne est ici l'époque à laquelle cette branche a fait son apparition au Japon.
[1] « (55) La Sagesse qu’on appelle ‘la stérile’ est la mère [des] anges et [la] compagne du S[auveur]. » L’évangile selon Philippe, Écrits gnostiques, La Pléiade p. 357
***
[1] « (55) La Sagesse qu’on appelle ‘la stérile’ est la mère [des] anges et [la] compagne du S[auveur]. » L’évangile selon Philippe, Écrits gnostiques, La Pléiade p. 357
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire