« Supposons, bhikkhus, qu’il y a un roi ou le Premier ministre d’un roi qui n’a jamais entendu le son d’un luth (vīnā). Quand celui-ci entend pour la première fois le son du luth, il dit : « Mon cher, quel est ce son si exquis, si beau, si enivrant, si entraînant, si passionnant ? »
Et on lui répond : Sire, c’est le son de ce qu’on appelle un luth… »
Il dit alors : « Va et apporte-moi ce luth. »
On lui apporte le luth en lui disant : « Voici, Sire, le luth, dont le son est si exquis… si passionnant. »
Il ordonne : « Débarrasse-moi de ce luth, mon cher ! C’est le son qu’il me faut ! »
Et on tente de lui expliquer : « Cette chose que l’on appelle un luth, est faite de différentes pièces, de nombreuses pièces. Et c’est grâce à ses différentes pièces, qu’elle produit le son ; c’est-à-dire avec la caisse de résonance, le chevalet, la manche, la tête, les cordes, le plectre et la dextérité des doigts du joueur… »
Ce roi ou le Premier ministre d’un roi décide alors de briser le luth en une dizaine ou une centaine de pièces. L’ayant brisé, il le réduit encore en nombreux éclats, qu’il brûle dans un feu et qu’il réduit en cendres. Il éparpille les cendres au vent ou les jette dans le cours rapide d’un fleuve. Et il dit : « Vraiment, mon cher, quelle chose misérable que cet objet que tu appelles luth. Elle nous a envoûtés et trompés depuis bien trop longtemps.
De la même façon, bhikkhus, un bhikkhu analyse son corps pour ce qui est du corps, et il analyse la sensation, la perception, les activités mentales et la conscience pour ce qui est de la conscience. En analysant de la sorte ce qui se présente à lui, il n’y trouve ni « moi », ni « mien », ni « je suis ».
— SN 35.205
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