Amitābha et sa Terre pure |
Le Bouddha ne se référait pas à sa personne, mais parla du tathāgata, « celui qui est ainsi ».[1] D’autres se sont référé à lui en l’appelant le grand ṛṣi (sct. mahāṛṣi), le prince des muni (sct. munindra), le dieu des dieux (P. devatideva).
Le Bouddha avait rappelé à plusieurs reprises que le véritable Bouddha, « celui qui est ainsi », n’était pas son corps et ses attributs (rūpakāya). « Celui qui me voit, voit le dhamma ; celui qui voit le dhamma me voit. » Dans le Milindapañho III.5.18 le moine Nāgasena dit : « De même on ne peut désigner le Bienheureux comme étant ici ou là. Mais il peut être désigné par le Corps de la Loi (dhammakāya) : car la Loi a été enseignée par lui. »
l’Éveillé, « ce qui sait et qui est éveillé » (bouddho[2]), ne se représente pas par un corps formel avec des attributs, par des paroles ou des pensées. Il ne se représente pas, il est ainsi, tel qu’il est. Dans un premier temps, le Bouddha n’était pas représenté par une forme physique, mais de façon aniconique. Ce qui représentait le Bouddha c’était l’ensemble (kāya) de ses qualités (dharma). L’ensemble de ses qualités (dharmakāya) constituait sa « doctrine », sa « Loi ».
Avant d’être représenté par sa forme anthropomorphe mondialement connue que l’on peut voir partout, il fut représenté par des symboles, notamment par des monuments symboliques (stūpa, caitya). De bas en haut, les diverses parties de ces monuments représentent les diverses qualités (dharma) de l’Éveillé. Ainsi, les quatre terrasses peuvent représenter les quatre fondements de l’attention (P. satipaṭṭhāna sct. smṛti-upasthāna), le kiosque l'octuple chemin des ārya, les treize roues les dix forces des bodhisattvas et les trois fondements de l'attention particuliers au Tathāgata etc.
Quand le Bouddha commença à être représenté de façon anthropomorphique, à partir du 1er siècle à Gandhara (au Pakistan) et dans la région de Mathura dans l'état de l'Uttar Pradesh dans le nord de l’Inde sous l’influence grecque, ce furent les différentes parties du corps anthropomorphique et les attributs qui prirent un sens symbolique.
Sans le sens symbolique, on ne voit qu’une simple représentation physique, et même s’il s’agit du corps du Bouddha historique, on ne voit pas « celui qui est ainsi » (tathāgata), « ce qui sait et qui est éveillé » (bouddho). Dans l’exercice de « remémoration de l’Éveillé » (sct. buddhānusmṛti tib. sangs rgyas rjes su dran pa), il ne s’agit pas de se souvenir du Bouddha historique (ou d’un maître bouddhiste), de son apparence physique et des diverses anecdotes de sa vie, aussi glorieuses soient-elles. Ce ne sont pas ces représentations qui donneront accès à « celui qui est ainsi » (tathāgata), « ce qui sait et qui est éveillé » (bouddho), bien que leur sens symbolique pointe vers lui.
Même si le Bouddha a été divinisé à partir d’une certaine époque, et appelé le grand ṛṣi (sct. mahāṛṣi), le prince des muni (sct. munindra), le dieu des dieux (P. devatideva), le sens symbolique était le lien (sct. samaya) qui empêchait de tomber dans un culte théiste ordinaire. Le bouddhisme a ainsi pu intégrer habilement (sct. upāyakauśalya) des méthodes de Yoga (yogācāra), tantras et autre cultes locaux.
Une méthode qui semble être une forme développée de la remémoration de l’Éveillé (sct. buddhānusmṛti) est l’ensemble de pratiques auxquelles on réfère sous le nom « bouddhisme de la terre pure ». Celui-ci se fonde canoniquement sur une série de Discours[3] centrés sur Amitābha, le Bouddha de la Terre pure (Sukhāvatīvyūha), que le Bouddha aurait donnée à Śrāvastī (Jetavana) à Śāriputra.
Selon certains[4], le long Sukhāvatīvyūha Sūtra (ou Sūtra de la vie infinie), qui semble être le plus ancien, aurait pu être compilé sous l’empire kouchan (Ier – IIIe siècles) dans la région du Gandhāra. La première traduction chinoise connue est attribuée à Zhi Qian, originaire de l’empire Kouchan, qui l’aurait traduit entre 223 et 253. Il existerait cependant des références plus anciennes dans le Pratyutpanna Samādhi Sūtra, traduit en chinois par Lokakṣema (né en 147) également originaire de l’empire Kouchan, où l’on trouve les premières mentions d’Amitābha et de sa Terre pure. Kumārajīva, encore un koutchéen, traduit le court Sukhāvatīvyūha Sūtra (ou Amitābha Sūtra) en chinois en 402. C’est le moine chinois Tanluan (476–542) que l’on considère comme le fondateur de l’école de la Terre pure (Jìngtǔzōng) ou de l’amidisme.
« Tanluan était à l’origine un érudit bouddhiste, mais, après être tombé malade, il étudia le taoïsme en vue d’obtenir l’élixir de longue vie. Cependant, après avoir rencontré Bodhiruci, un moine bouddhiste indien, Tanluan devint un fervent des enseignements de la Terre pure. » (Wikipedia)Bodhiruci (V-VIème siècles) fut un moine bouddhiste originaire de l’Inde du nord (Ariane ?), qui arriva à Luoyang en 508 et qui disparut en 535. Il traduit notamment le Sukhāvatīvyūhopadeśa (Jingtu lun zhu) attribué à Vasubandhu, qu’il aurait transmis à Tanluan. Ce texte est aussi utilisé pour prouver l’intérêt de Vasubandhu pour la méthode de la Terre pure. Ce texte, le Traité de renaissance dans la Terre pure, comporte une partie texte-racine (gāthā) et un autocommentaire (upadeśa). Il n’en existe ni version sanskrite ni tibétaine.
Le Traité présente la méthode pour renaître dans la Terre pure comme une série de cinq pratiques (portes de la contemplation)[5] : 1. hommage corporel 2. louange d’Amitāyus, récitation du nom d’Amitāyus 3. résolution de renaître dans la Terre pure 4. visualisation de la Terre pure, d’Amitāyus et de sa suite de bodhisattvas et 5. Le transfert (dédicace) du mérite (sct. pariṇāmanā) ainsi accumulé.
C’est la quatrième pratique qui rappelle le plus la pratique bouddhiste de la remémoration de l’Éveillé (sct. buddhānusmṛti), qui prend ici la forme d’Amitāyus et de sa Terre pure, comme un prototype du maṇḍala. L’ensemble des cinq pratiques ressemble d’ailleurs à la structure d’un sādhana.
En plus de la visualisation, ce « maṇḍala » de la Terre pure, d’Amitāyus, et de sa suite de bodhisattvas comporte 29 « mérites » ou qualités, que l’on remémore. 17 se rapportent à la Terre pure, 8 à Amitāyus et 4 aux bodhisattvas.[6] Le seizième « mérite » de la Terre pure est que l’on n’y trouve ni femmes, ni personnes handicapées, ni auditeurs et bouddhas-par-soi (śravakayāna et pratyekabuddhayāna). C’est à ce niveau que les maṇḍala tantriques apporteront du nouveau, étant davantage inclusif.
L’autocommentaire est intéressant dans le sens qu’il montre que les cinq portes de la contemplation sont comme un précurseur du sādhana. Il explique que les quatre premières remémorations ou portes correspondent à la vertu de l’Entrée, qui correspond au bien de soi, et la cinquième porte à la vertu du Départ, qui correspond au bien d’autrui, et qui a pour fonction « d’enseigner et de convertir les êtres par compassion »[7]. Cela montre également que le « transfert de mérite » ou « dédicace » n’est pas un simple acte mental, où l’on place « du mérite » sur une sorte de compte d’épargne. Les quatre premières remémorations (hommage, louange, résolution et méditation) préparent à la cinquième, qui est le véritable but de l’exercice spirituel, l’activité du bodhisattva.
Quand, dans la Contemplation d’Amitāyus (Amitāyurdhyāna Sūtra), la reine Vaidehī, femme du roi Bimbisāra et mère d’Ayātaśatru souhaite « voir un endroit où l’on peut naître en accomplissant des actes purs et non souillés », le Bouddha explique à Ananda et Vaidehī le sens de la huitième contemplation d’Amitāyus :
« Chaque Éveillé-tathāgata est présent dans la pensée de tous les êtres comme le Corps du dharmadhātu. Aussi, quand vous percevez l’Éveillé dans la pensée, c’est la pensée qui possède les trente-deux marques majeures et les quatre-vingt signes mineurs. C’est la pensée qui devient l’Éveillé, c’est la pensée qui est l’Éveillé. Et la sagesse (jñāna) de l’Éveillé – authentique, universelle et comme un océan, surgit de la pensée. C’est pour cette raison, qu’il faut fixer sa pensée et percevoir clairement l’Éveillé, le Tathāgata, l’Arhat, le parfait Éveillé (samyak-sambuddha). »La pratique « de la Terre pure » est ainsi un exercice de « remémoration de l’Éveillé » (sct. buddhānusmṛti), plus développée, mais qui a toujours le même objectif. En laissant « l’orientalisme » pour ce qu’il est, et avec tout le respect que je dois au bouddhisme populaire et religieux, la méthode dite de la Terre pure semble avoir eu assez tôt (Tanluan 476–542) le même objectif. Mais, également assez tôt, on semble avoir perdu de vue que les cinq remémorations (hommage, louange, résolution, méditation et transfert de mérite) étaient des exercices spirituels (sct. upāyakauśalya), comme il s’avère de l’échange entre Houei-Neng et un préfet, qui comptait véritablement renaître dans la Terre pure d’occident en récitant le nom d’Amitābha.
« Le préfet se prosterna puis posa une autre question :
- Je connais des moines, des adeptes et des pratiquants laïcs qui récitent A-mi-t’o-fo en espérant renaître dans la terre pure d’Occident. Auriez-vous la bonté, Révérend, de nous expliquer s’ils y renaîtront vraiment - ou non? Résolvez mes doutes à ce sujet, je vous prie.
Seigneur préfet, fit le Maître, écoutez bien ce que je vais vous dire. Alors que le Vénéré des mondes se trouvait dans le royaume de Çrâvastî, il parla de la terre pure d’Occident pour attirer et convertir. Les soûtras sont clairs à ce sujet : “Elle ne se trouve pas loin d’ici”, disent-ils. Le concept de l’“éloignement” de la terre pure est strictement destiné aux êtres dont les facultés sont inférieures ; lorsque le Bouddha parla de sa “proximité”, il le fit à l’intention de ceux dont la sagesse était supérieure. Ces distinctions ne valent que pour l’homme : dans le réel, il n’est aucune différence. La méprise des uns n’est pas la juste compréhension des autres : et, s’il existe des opinions lentes, il s’en trouve aussi de très vives. Les égarés récitent le nom du Bouddha pour renaître là-bas ; l’homme à la compréhension juste trouve la pureté dans son esprit. C’est pourquoi le Bouddha dit que “la pureté de l’esprit précède immédiatement la pureté des terres de Bouddha”.
Seigneur préfet, il suffit qu’en Orient l’on garde l'esprit pur pour rester sans faute, car on pèche même en Occident, dès que l’on n’a plus l’esprit pur. Ce sont les égarés qui aspirent à renaître dans les terres pures d’Orient ou d’Occident: pour les illuminés, tous les lieux se valent. Si seulement nous avions l’esprit libre de mute impureté, la terre pure d’Occident ne se trouverait pas si loin d’ici. Celui qui entretient des pensées impures aura du mal à y renaître rien qu’en récitant le nom du Bouddha. Qu’il en finisse avec les dix actes négatifs, et il aura parcouru dix mille lis ; en se défaisant des huit perversions, il franchira les huit mille lis restants. Mais il suffit d’honorer la droiture pour se retrouver là-bas en un claquement de doigts.
Seigneur préfet, contentez-vous de faire le bien : à quoi bon vouloir, en plus, renaître où que ce soit? Si vous ne mettez pas un terme à vos états d’âme liés aux dix actes négatifs, quel Bouddha viendra vous accueillir sur le seuil de sa terre pure ? Si vous compreniez parfaitement la subite méthode du sans-naissance, il ne vous faudrait qu’un bref instant pour voir la terre pure d’Occident. Si vous ne comprenez pas la méthode subite, le Grand Véhicule, la route sera longue, où vous réciterez le nom du Bouddha en pensant à votre vie future : comment en atteindrez-vous jamais le terme ?
Seigneur préfet, poursuivit le Sixième Patriarche, le temps d’un clin d’œil, je vais me transporter en Occident avec vous. Nous aurons la terre pure devant les yeux. Vous ne voudriez pas la voir ?
Le préfet se prosterna.
- S’il est possible de la voir maintenant, dit-il, pourquoi attendre la prochaine vie ? Je vous prie, Révérend, de nous montrer, en votre grande compassion, la terre pure d’Occident : ce serait grand !
- De Chine, dit le Maître, cette terre pure est indubitablement visible.
[72] Puis il dispersa l’assemblée.
Nul ne comprit de quoi il retournait, mais, au-dessus de la perplexité générale, la voix du Maître s’éleva de nouveau :
- Vous tous, disait-il, ô vous tous ici rassemblés, écoutez-moi avec attention ! Le corps matériel de l’être humain est une ville murée ; ses yeux, ses oreilles, son nez, sa langue et ses corpuscules tactiles sont les portes de la ville : cinq portes qui communiquent avec l’extérieur et, purement intérieure, la porte du mental. L’esprit est la terre ; l’essence est le roi : l’essence présente, le roi l’est aussi; absente, le roi est parti. Quand l’essence est présente, le corps et l’esprit perdurent; quand l’essence est partie, le corps et l’esprit se détériorent. Le Bouddha est le fait de notre essence : n’allons donc pas le chercher ailleurs qu’en nous-mêmes. Égaré quant à son essence, le Bouddha est un être ordinaire ; illuminé dans son essence, l’être ordinaire est un Bouddha. La grande compassion, c’est Avalokita; la joie du détachement n’est autre que Mahâsthâmaprâpta ; les maîtres de la pureté sont des Çâkyamounis ; la droiture égale est Maitreya ; le soi de l’homme s’érige en mont Mérou ; les vues fausses forment l’océan ; les passions ressemblent aux vagues ; les pensées venimeuses sont les mauvais dragons ; souillures et confusion sont appelées poissons et tortues de mer ; vanités et illusions sont dieux et démons ; les trois poisons constituent les enfers ; l’ignorance est le monde des bêtes ; les dix actes positifs forment le paradis.
Quand il n’y a plus ni moi ni autrui, le mont Mérou s’écroule; l’océan épuise ses eaux avec la fin des pensées incorrectes ; les passions disparaissent : il n’y a plus de vagues; les poisons n’empoisonnent plus personne : fin des poissons, fin des dragons. Sur la terre de votre esprit, le Tathâgata de votre essence éveillée rayonne de la clarté de la grande sagesse, illumine les six portes et, dans l’éclat de la pureté, abolit les six cieux du désir [73] en répandant la lumière ici-bas : les trois poisons éliminés, tous les enfers s’évanouissent instantanément, le dedans et le dehors s’interpénétrent en toute clarté, et cela, ce n’est rien d’autre que la terre pure d’Occident.
» Sans cet exercice, comment s’y rendre autrement?
On se pressait au pied du trône, et, quand le maître se tut, maints cris d’admiration s’élevèrent dans le ciel : les égarés comprirent soudain et virent le préfet se prosterner en soupirant d’admiration.
Bravo, disait-il, bravo ! Souhaitons tous que, parmi les êtres animés qui peuplent les mondes du réel, ceux qui ont entendu cet enseignement s’illuminent et au même instant atteignent la libération ! »
Avalokiteśvara et Mahāsthāmaprāpta |
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Article : The Five Contemplative Gates of Vasubandhu’s Rebirth Treatise as a Ritualized Visualization Practice, Richard K. Payne
[1] Richard Gombrich expliqua dans ses conférences Numata (en 2006) que lorsque « gata » (aller) est utilisé dans des mots composés de ce type, il perd son sens premier d’aller et signifie simplement « être ». Le tathāgata est alors « celui qui est ainsi ». Et tathātā « ce qui est ainsi ».
[2] Le vénérable ajahn Liem explique que « Bouddho » signifie : « Ce qui sait et qui est éveillé » http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/liem/liem_questions_reponses.html
[3] Le court Sukhāvatīvyūha Sūtra (ou Amitābha Sūtra), traduit en chinois par Kumārajīva en 402, le long Sukhāvatīvyūha Sūtra (ou Sūtra de la vie infinie), et l’Amitāyurdhyāna Sūtra, la contemplation d’Amitāyus, que l’on considère comme un apocryphe chinois.
[4] Nakamura, Indian Buddhism, 1999, p. 205
[5] « 1. bodily worship; 2. praise of Amitāyus, interpreted as verbal recitation of Amitāyus’ name; 3. mental resolve to be born in the Pure Land; 4. visualization of the Pure Land, Amitāyus, and his retinue of bodhisattvas; and 5. transfer of merit. »
[6] « Seventeen Merits of the Pure Land: 1. That world surpasses the ways of the three worlds. 2. It is broad and limitless, like space. 3. Wholesome roots which transcend saṃsāra produce great compassion of the right path. 4. It is filled with pure light, like a mirror, or the sun or moon. 5. It has the qualities of precious jewels, and is complete with sublime glories. 6. Its undefiled lights are vigorous and bright, purifying the world.10 7. The grasses there have jewel-like qualities and when touched produce an ecstatic experience like touching soft cloth. 8. There are ten million kinds of jewel flowers, covering all things; from the towers there one has an unim-peded view of the trees which emit lights and the jewel-railings which surround the trees, the colors of all blending together; Indra’s net covers the entire sky with bells at every knot ringing out the sound of the true dharma. 9. Glorious flower-robes rain down, perfuming all things. 10. The Buddha’s wisdom shines forth like the sun, elimi-nating the world’s delusions, darkness, and ignorance. 11. The sacred words heard here are subtle, and no matter how faint are heard everywhere. 12. Amitāyus abides there as the dharmarāja. 13. Bodhisattvas are born there. 14. The bodhisattvas enjoy the “flavor of the buddha-dharma and nourish themselves on dhyāna and samādhi.“11 15. Their enjoyment is unbroken. 16. All born there are equal: no one is born there as a woman, having defective sense organs, or as a member of the lineages of the two lower vehicles (śravakayāna and pratyekabuddhayāna). 17. All that is wished for is fulfilled. Eight Merits of the Buddha: 18. The king is adorned with innumerable jewels and sits on a lotus throne. 19. His marks shine to the distance of an arm’s length. 20. His voice is heard everywhere in the Pure Land. 21. He makes no discriminations. 22. The bodhisattvas are born from the sea of his wisdom. 23. He stands exalted and unsurpassed. 24. The bodhisattvas “pay homage, surround, and adore”12 him. 25. He is available to all. 46Pacifc World Four Merits of the Bodhisattvas: 26. The wheel of the dharma is constantly turned by the bodhisattvas. 27. The beneficial light of the Pure Land penetrates everywhere. 28. The offerings and praises are made without discrimination. 29. The bodhisattvas seek rebirth in worlds lacking the buddha and dharma jewels. »
[7] Payne
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