Assise 1986 à gauche - Assise 2016 à droite |
À cause de toute l’agitation autour de la visite du Dalaï-Lama en France, il a pu vous échapper qu’il ne fut pas présent à « l’esprit d’Assise » le 20 septembre 2016.
« RENCONTRE D’ASSISE : LE DALAÏ-LAMA ABSENT
Le Dalaï-Lama n’a pas participé à la rencontre des chefs religieux à Assise le 20 septembre. Son secrétaire Tenzin Taklha a confié à AsiaNews que le Dalaï-Lama n’avait pas été invité au rassemblement de la «Journée mondiale de prière pour la paix». Il y a 30 ans, Jean-Paul II l’avait invité à la première rencontre d’Assise avec 160 représentants des religions du monde.
La susceptibilité de Pékin concernant la reconnaissance du Dalaï-Lama par des autorités d’État est connue, et une invitation de ce dernier à Assise aurait distendu les rapports avec la Chine, alors que de délicates négociations sont en cours. Le Saint-Siège est en discussion avec Pékin sur l’épineuse question de la nomination des évêques. Le gouvernement chinois veut maintenir son droit de veto sur le choix des évêques par le Vatican ainsi que son droit à nommer lui-même des évêques.
En attendant, un projet de loi pour modifier la Législation des Affaires religieuses a été publié par le gouvernement pour une consultation publique d’un mois.Dans un article du 02/10/2016 à 23h55, le journal en ligne de La Croix précise :
Source : The Tablet » (Message en Google cache du site de l'ACFP)
« Quant à la Chine, le pape a écarté l’idée d’un voyage prochain, tout en se félicitant des « bons rapports ». « Nous étudions, nous parlons. Il y a des commissions de travail. Nous sommes optimistes », a juste précisé le pape. »« Le gouvernement de la République populaire de Chine refuse de reconnaitre le Vatican et pose deux conditions préalables à l'établissement de relations diplomatiques. Le Saint-Siège devrait d'abord rompre avec le gouvernement dissident de la République de Chine à Taïwan. Il devrait ensuite renoncer à toute ingérence dans les affaires intérieures chinoises. Ce dernier point met en cause la nomination des évêques en Chine. »
« Le rejet officiel de l'autorité du pape explique l'existence de communautés catholiques « clandestines » qui refusent de se soumettre au contrôle et aux exigences de l'Association patriotique des catholiques. » (wikipédia)
La Chine tolère et protège les religions conformément à sa Régulation des affaires religieuses. C’est l’Administration d’État des Affaires Religieuses qui est en charge des affaires religieuses en étroite collaboration avec le Département du Front Uni du Travail du Ministère de la Sécurité de l'État. Pour contrôler les activités des catholiques chinois, l'Association patriotique catholique chinoise fut fondée en 1957, qui a par ailleurs dû désavouer officiellement le pape.
Le Chapitre IV sur le Personnel religieux de la Régulation des affaires religieuses prévoit des dispositions particulières pour les « Bouddhas vivants » du bouddhisme tibétain et pour les évêques catholiques.[1]
Ce qui semble intéresser l’Administration d’État des Affaires Religieuses est que les dignitaires religieux soient soumis à leur approbation, qu’ils soient nommés ou « réincarnés ».
Si Pape François déclare « être optimiste » et « que l’on étudie et que l’on parle », on pourrait en déduire que le Vatican ne soit pas totalement hostile aux demandes de « rompre avec le gouvernement dissident de la République de Chine à Taïwan » et de « renoncer à toute ingérence dans les affaires intérieures chinoises », probablement y compris en ce qui concerne le Tibet et le Dalaï-Lama. Peut-être cela explique-t-il la chaise vide à côté de pape François (voir photo ci-dessus à droite).
Qu’un état veuille surveiller de très près les activités religieuses sur son territoire (outre-mer ou outre-montagne) est normal et cela s’est toujours passé ainsi. Comparons par exemple avec la France et son projet d’un « Islam de France ». Cela passera par la Fondation des œuvres de l'islam de France qui « aura vocation à soutenir des projets, dans les domaines de l'éducation de la culture, de l'engagement des jeunes, elle pourra prendre en charge la formation profane des imams, le développement de la recherche en islamologie, être un acteur d'une meilleure connaissance de l'islam à travers ses productions littéraires et artistiques ». La fondation devrait être dirigée par Jean-Pierre Chevènement.
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[1] « Article 27 Religious personnel who are determined qualified as such by a religious body and reported for the record to the religious affairs department of the people’s government at or above the county level may engage in professional religious activities.
The succession of living Buddhas in Tibetan Buddhism shall be conducted under the guidance of Buddhist bodies and in accordance with the religious rites and rituals and historical conventions, and be reported for approval to the religious affairs department of the people’s government at or above the level of a city divided into districts, or to the people’s government at or above the level of a city divided into districts. With respect to Catholic bishops, the matter shall be reported for the record by the national religious body of the Catholic Church to the religious affairs department of the State Council. »
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