Rencontre artificielle de Hermès Trismégiste et de Mañjuśrī selon DeepAI |
Le discours bouddhiste se caractérise par l'inséparabilité des deux vérités, conventionnelle et ultime. Même la célèbre série de quatre vérités peut être résumée en ces deux vérités. On pourrait dire que les deux premières vérités de la souffrance et l’origine de la souffrance concernent la vérité conventionnelle et les deux dernières à la vérité ultime, ou conduisent à la vérité ultime, qui n’est pas définie. Que se passe-t-il après le nirvāṇa d’un tathāgata ? Voir les 14 questions auxquelles Bouddha refusa de répondre
Le bouddhisme se considère comme une voie de milieu, se situant entre deux extrêmes sans s’investir dans aucun extrême, sans se couper des deux. ne pas s’investir (apratiṣṭhāna) veut dire ne pas s’identifier, ne pas approprier aucun état de conscience, “la vacuité”, “la luminosité”, “la félicité”, … ne pas les réifier (ne pas dire “ce qui est”), ne pas saisir ni objet, ni sujet. Cela crée une ouverture, sans élaboration (aprapañca), où tout est accessible et possible, et à laquelle on peut associer des métaphores, en fixant l’un ou l’autre caractéristique, donner des noms. Cette ouverture est toujours possible, même en s’investissant temporairement dans un extrême, dans le saṃsāra, dans le nirvāṇa, dans la vérité conventionnelle, dans la vérité ultime, dans l’union des vérités, etc.
Est-elle l’état par défaut ? Est-elle permanente ? Pourquoi vouloir l’affirmer ? Pour quoi faire ?
Le bouddhisme mahāyāna, notamment le Yogācāra, la doctrine du Tathāgatagarbha et le bouddhisme ésotérique, a parlé de façon plus positive de “l’ouverture”, “la vacuité” en tant que l’absence d’élaborations (prapañca). Pour Nāgārjuna, les deux vérités permettaient de vivre avec les autres dans la réalité conventionnelle (saṃvṛti-satya) en utilisant habilement les “élaborations”, c’est-à-dire en restant conscient de leur nature, et en alliant ainsi les deux vérités. Les bouddhistes nommés ci-dessus, ont développé une “essence du Bouddha” (buddhadhātu), constituant comme une substance sous-jacente universelle, permettant la continuité de “l’ouverture”. Quelqu’un dans l’état d’ouverture, était plus réceptif à cette essence. Elle n’était ni la vérité conventionnelle, ni la vacuité, mais était considérée à la fois les contenir et les imprégner. Elle remplaçait positivement “la non-dualité”, “l’inséparabilité des deux vérités”, le saṃsāra et le nirvāṇa. Les bouddhistes substantialistes réfèrent à elle comme “la Lumière” (t. ‘od gsal, s. prabhāsvara). La “Lumière” n’est pas une métaphore vierge de sens et de connotations, et elle est le plus souvent associée au Divin, intentionnellement ou inintentionnellement. Dans le bouddhisme madhyamaka et et pour les logiciens bouddhistes peut-être inintentionnellement. Les bouddhistes substantialistes considèrent la doctrine de la Lumière (moniste) au contraire comme l’ultime de toutes les vues bouddhistes.
On constate une progression positive au fur et à mesure que le bouddhisme ésotérique quitte l’Inde pour la Chine, le Népal et le Tibet. La Lumière se manifeste en des figures divines et célestes et communique sa volonté aux humains, en leur faisant des révélations. Ces révélations sont le plus souvent des méthodes pour accéder à la Lumière, et pour se transformer corps et âme en Lumière, en essence du Bouddha, et devenir des corps de Lumière, rejoignant le Choral des Lumières.
C’est dans cette approche de la Lumière et des objectifs associés qu’il me semble que les voies ésotériques de Hermès et de Mañjuśrī se rejoignent, ou pourraient bien s’entendre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire