mardi 20 mai 2025

L’Union Bouddhiste de France est contre la Loi sur la fin de vie

La Conférence des responsables de culte en France (CRCF) (photo : Famille chrétienne)

Dans Le Monde du 19 mai 2025, on pouvait lire qu’au nom des bouddhistes de France, Antony Boussemart, coprésident de l’Union bouddhiste de France, a cosigné une tribune sur “les dangers d’une rupture anthropologique” – “expression qu’utilise également le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau”. La Tribune était signée avec les autres responsables de culte en France (CRCF).
Le texte est signé par Antony Boussemart, coprésident de l’Union bouddhiste de France, Dimitrios Ploumis, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, Haïm Korsia, grand rabbin de France, le pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France, et Eric de Moulins-Beaufort, président sortant de la Conférence des évêques de France.”

La Conférence des responsables de culte en France (CRCF), qui rassemble les représentants des cultes catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste (dont l'Union Bouddhiste de France), s'oppose fermement à la proposition de loi sur la fin de vie, la qualifiant de « rupture anthropologique ». Selon eux, ce texte introduisant un « droit à l’aide à mourir » opère un basculement radical en légalisant la possibilité d'administrer la mort (suicide assisté ou euthanasie), ce qui bouleverse l'éthique médicale et sociale. Ils dénoncent notamment un « dévoiement de la médecine » contraire au serment d'Hippocrate, l'insuffisance des « garanties éthiques et procédurales », l'usage d'une terminologie qui « masque la nature véritable de l’acte », et voient dans cette loi une « menace directe pour les plus vulnérables » qui risquent de ressentir la « culpabilité toxique » d'« être un fardeau ». La tribune appelle à un investissement massif dans les soins palliatifs comme alternative à la légalisation de la mort administrée.

Le terme de "rupture anthropologique" est souvent utilisé pour rejeter des évolutions sociétales touchant à des questions fondamentales comme la fin de vie, le mariage gay, ou encore l'IVG. Bruno Retailleau oppose une anthropologie d'inspiration religieuse à la modernité, dénonçant l'imposition d'une vision religieuse comme universelle, notamment sur des décisions très personnelles comme le droit à mourir. Cette anthropologie invoquée masque en réalité un univers religieux et ne peut être considérée comme un universel anthropologique objectif (Guillaume Erner, France Culture, 12/05/2025).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire