Discours
du Roi pancréateur, Chapitre 30
[Traduction évolutive, susceptible d'être modifiée par la suite. Ce chapitre existe aussi séparément sous le titre L'Espace universel, la bannière de victoire qui ne décline jamais (T. mi nub pa'i rgyal mtshan nam mkha' che).]
[Traduction évolutive, susceptible d'être modifiée par la suite. Ce chapitre existe aussi séparément sous le titre L'Espace universel, la bannière de victoire qui ne décline jamais (T. mi nub pa'i rgyal mtshan nam mkha' che).]
1. Ensuite la conscience éveillée en tant que le Roi
pancréateur
2. s'adressa à l'être fulgurant (vajrasattva), qui est son propre coeur.
2. s'adressa à l'être fulgurant (vajrasattva), qui est son propre coeur.
3. « Vajrasattva, tu es la bannière de victoire indéclinable de l'approche (āgama) de la complétude impromptue, qui est ta propre nature.
4. Eh, grand être (mahāsattva), Vajramahāsattva, écoutes !
5. Être fulgurant, c'est à toi-même
6. Que tu révèles ta propre nature
7. Toi-même, cela veut dire moi le pancréateur
8. Moi, je suis la conscience éveillée dès l'origine
9. La conscience éveillée, elle est ainsi :
10. L'être fulgurant est l'espace universel
11. Le vaste élément des choses (dharmadhātu), excellent à tous égards (samantabhadra)
12. Afin de libérer tous par la voie universelle de l'authenticité
13. Ne cible (T. dgongs) rien, ni production, ni cessation
14. Afin de développer le sens propre de l'amour
15. La compassion universelle n'agit pas
16. [91] Il n'y a pas de louange pour le plus grand des grands
17. Par des qualités aussi profondes qu'elles soient
18. Il n'est ébranlé par aucun objectif, quel qu'il soit
19. C'est en n'agissant pas, qu'il se dénoue dans le dénouement
20. C'est dans l'absence d'effort que l'intuition spontanée
21. Se dénoue et qu'elle révélé la voie du dénouement
22. Le Bienheureux (Bhagavān) aux éléments grossiers (mahā-bhautika)
23. Évolue comme la nature propre dans tous les êtres
24. Ce n'est pas en déconstruisant les travers
25. Mais par le dénouement spontané, pas autrement
26. Que l'intuition universelle, difficile à trouver,
27. Se révélé (siddha) en appui sur le Discernement (prajñā) et l'Engagement (upāya)
28. Les noms provisoires (nāma-mātra) ne sont qu'un semblant d'appui
29. La liberté réelle se produit par elle-même
30. Les prodiges (prātihārya) universels [se produisent] sans difficulté
31. Toutes les qualités et les forces (bala)[1]
32. Toutes les réalisations les plus subtiles
33. Se produisent instantanément d'elles-mêmes
34. Le fond des choses (dharmatā), qui est sans reflet (nirābhāsa)[2]
35. Se développe en le laissant [tel quel] sans le chercher
36. En cherchant le Cela dans un cela[3]
37. Ce qui est (Cela) ne peut pas se produire à partir d'un cela
38. Le fond des choses (dharmatā) est ce qu'il y a de plus enfoui
39. On n'entend [des sons] que par l'oreille
40. Il en va de même pour la langue [et les goûts]
41. Il n'y a rien que l'on puisse dire sur Cela [pour L'atteindre]
42. [Même] les souffrances des êtres sont la conscience éveillée
43. Qui, en les intégrant, s'en délecte
44. Sans éprouver de lassitude
45. Tout en restant égale comme les limites de l'espace
46. Égale, quelques soient les différences
47. En associant Cela à un « effet » (karma)
48. Et en La faisant dépendre d'un effet (karma)
49. cela ne peut pas être l'intuition spontanée
50. Qui est sa propre cause, comme la matière du diamant/foudre/vajra[4]
51. N'étant pas produite, elle ne peut être détruite
52. Dès l'origine, [l'intuition spontanée] dans la conscience éveillée
53. Est l'élément inébranlable (akṣobhya) par toute intention intéressée
54. La meilleure concentration (dhyāna)
55. [92] Puisqu’elle est la concentration même, libre d'intention
56. Étant une chose non pensée, non développée
57. L'intuition apparaît [cependant] du principe discursif (vikalpatva)
58. C'est le nom attribué à la porte de [l'élément] subtil (sūkṣma)
59. En cherchant la voie de l'isolement (viveka, kevala) par la conscience
60. Et en la maîtrisant continuellement (T. rgyud du) dans l’isolement
61. On développe en dernière analyse un discours (vikalpa)…
62. C'est attribuer un nom à un enchainement mental
63. En éliminant à la fois actes positifs et négatifs.
64. En disant « Je me retire de ce monde »
65. Et en se commettant à rejeter certains [actes] et à en accomplir d'autres
66. [On suit] une voie [discursive] de mots (vacana), entre la passion et la dépassion,
67. Au milieu (madhyama), qui résonnent comme des échos
68. Mais « Les plaisirs et les peines ont une cause commune »
69. C'est le Seigneur des êtres[5], a dit l'être (sattva)
70. La concupiscence, la colère et la méprise aussi
71. Apparaissent de la voie universelle de l'éveil
72. Et aussi les cinq expériences sensorielles continuellement sollicitées
73. Sont appelées « les ornements de l'élément des choses (dharmatā) »[6]
74. Le concept de l'espace vide (S. ākāśa) est non-produit[7]
75. Et le principe de ce concept (kalpatva) est semblable à l'espace
76. C'est à partir de l'accroissement de l'espace dépassionné
77. Que se produit l'espace du meilleur bien de soi
78. L'égalité sans discursivité est le corps spirituel (dharmakāya)
79. Qui est insaisissable comme le reflet de la lune dans l'eau
80. Par le Jeu de l'Excellent à tous égards (samantabhadra)[8]
81. Il se tient enfoui dans Āli et Kāli[9]
82. Que sont [la lettre] A et TA et PA[10] qui l'embellissent[11]
83. Ainsi que les éléments secondaires de prolifération
84. C'est dans l'utilisation totale du monde
85. Que le plus profond discours de l'Éveillé se fait jour[12]
86. Ce domaine de l'Éveillé est prodigieux
87. Il n'est pas un lieu que l'on trouve en cherchant
88. N'étant pas un objet conforme aux choses pyschosensorielles[13]
89. Ce serait comme un aveugle poursuivant l'espace
90. Une voie de purification (T. tshangs pa) progressive ascendante
91. N'est pas conforme à des choses libres de l'agir
92. [93] Si on s'engageait dans cette voie
93. Elle n'aboutirait pas, tout comme l'espace n'a pas de fin
94. C'est à cause du cela de l'instant présent
95. Qu'en s'y appuyant (bstan = brtan?) on L'obtient conformément
96. Mais que Cela, en plus de ce coeur[14]
97. Puisse jaillir de cela, quel prodige !
98. Le cela d'avant et le Cela du présent
99. Sont universels dans le lieu de l'ainsité de[s deux] cela
100. Il en va de même pour la voie de cela[15]
101. Cela y est comme la nature de cela.
102. La voie intégrale[16] est comme Cela
103. Étant dotée du support provenant de la lune[17]
104. [Le support est] l'égalité foncière (samatā) de tout (sarva)
105. Et ne se constitue (siddha) pas en considérant des séparations (pakṣya) :
106. [Comme] le moment de félicité (sukha) actuel et le suivant,[18]
107. Un qui est présent (pratyakṣa) et un [autre] qui sort des coulisses...[19]
108. Comme ces [choses] sont des défauts de la différenciation
109. Il ne faut pas s'y appuyer.
110. Les trois temps sont uns, pas différents[20]
111. Ils se produisent originellement sans avant ni après
112. Uns, car englobés par le corps spirituel
113. En évoluant par nature dans le plus grand des grands[21]
114. Même si on transforme le triple monde
115. Il n'est toujours que pur discours (nāma-mātra), des reflets illusoires
116. Même la haute terre du Monarque universel (cakravartin)
117. N'est qu'une résidence (T. bsti gnas) faite de réalité superficielle (māyā)
118. Ceux qui dépendent de moments de discernement (T. rnam pyod)[22]
119. Ne [La][23] verront pas apparaître à ces moments-là
120. L'accès, par la volonté, à ce dont on n'est [jamais] séparé
121. Est dit être une caractéristique (S. lakṣaṇa) vide [d'essence]
122. [La vacuité/l'intuition spontanée] est une, sans aucune différenciation (T. rnam pa)
123. La réintégration (yoga) se situe sur la voie des oiseaux[24] dans le ciel
124. Dans le Coeur, sans origine, ni production,
125. Où se trouveraient les choses (prajñaptadharma) d'un parcours imaginaire
126. Ce qui est extérieur et intérieur est l'intérieur de l'extériorité (T. phyi nyid)
127. La part la plus enfouie n'est pas accessible
128. Les réalités purement nominales (nāma-mātra) de l'existence sont des forces contraires
129. Qui en plus éloignent de l'équilibre de l'absorption (samādhi)
130. [94] A ce propos, les définitions « extérieur » et « intérieur »
131. Se réfèrent aux groupes d'appropriations (skandha) et aux éléments constitutifs (dhātu) qui sont leur nature
132. Mais comme [Elle] ne fait jamais défaut dans les trois temps
133. Il n'y a pas lieu de [La] définir et de lui attribuer un nom
134. L'immuable (avicala) est le sceau du Corps
135. L'inébranlable (akṣobhya) est l'intuition
136. En ne les appropriant pas, ils n'ont pas de Soi/propriétaire
137. En ne les rejetant pas, ils sont l'égalité libre de discours (vacana)
138. Tout, par quoi que ce soit et où que ce soit
139. La totalité des cercles (T. kun 'khor)[25], toute conduite vertueuse (samācāra ) proviennent du Soi[26]140. Dire qu'il est [un principe] masculin, ou féminin
141. Ne serait pas un propos digne d'un roi de l'égalité[27]
142. Il n'est pas non plus un objet auquel associer des noms
143. d'observances religieuses (vrata) ou dégradées (nikṛti)
144. Ceux qui, en associant A et PA[28],
145. Désirent produire une félicité superficielle
146. N'établiront pas (aniści) [ainsi] la nature unique[29]
147. Et verront apparaître [conformément] ce qu'ils contempleront[30]
148. Dans la félicité dont la manifestation est désirée
149. L'obnubilation de Cela par cela[31] est un grand défaut
150. La porte de tous les facteurs de l'éveil (bodhyaṅgāni)
151. Passe par la pratique d'activités/attributs (veṣa), qui sont comme des reflets de la lune dans l'eau
152. Même en se produisant sans traces (T. ma gos) et dépassionnément
153. Les méditations (bhāvanā) sont comme des jeux d'enfants[32]
154. En adoptant le cercle divin (maṇḍala), avec le visage renfrogné (bhrūkuṭi) et les attributs,
155. Soit le corps du Grand Courroucé (T. khro bdag chen po)[33]
156. Et en manifestant effectivement les syllabes (= un discours)
157. On ne verra pas pour autant le principe quiescent (T. zhi ba de nyid S. śāntatā).
158. Même si, par la force des passions
159. On coupait le haut d'un palmier,
160. Et qu'on brûlait les graines (bīja) dans le feu[34],
161. On ne tomberait pas sous leur emprise, c'est ce qui est enseigné.
162. En le faisant même plus de 100.000 fois
163. Seule la non-discursivité (T. mi rtog[35])
164. Par la force de l'absence de caractéristiques (animitta)
165. Rien ne se produirait de ce lieu d'origine (T. bsti gnas)
166. Toute fixation du yogi dans cet état libre de discours[36]
167. Est [la restauration de] l'âge d'or (T. bskal pa bzang po)[37]
168. [95] Sans distinguer entre le souci de soi et de l'autre
169. [Ce yogi] utilise librement (līlā) le déploiement impromptu illusoire (māyā)
170. Qui se consomme entièrement sans laisser de restes
171. Il est immuable et reste droit[38]
172. Aux extrêmes égales (samānta)[39] comme l'espace
173. Il n'y a pas de chose dont la transformation dépend d'une autre
174. Cette liberté universelle est impromptue
175. C'est en tant que force inhérente de l'intuition sans pareil
176. Qu'elle est reconnue
177. Il n'y a pas de choses qui se produisent autrement
178. C'est à la fois facile et difficile, difficile car [trop] facile
179. Le visible (pratyakṣa), ne se fondant sur rien, pénètre partout
180. Ce n'est pas en le révélant comme une réalité nominale (nāma-mātra) « ceci »
181. Que l'être fulgurant (vajrasattva) peut être désigné
182. Ce Jeu merveilleux et prodigieux
183. Évolue à l'écart de l'agir comme l'espace
184. En ne les saisissant pas (S. anupalabdha), ce n'est pas de l'égarement (moha),
185. Mais d'elles-mêmes, que [les choses] se produisent instantanément[40]
186. Cette voie où toute est égale
187. Évolue comme la nature propre dans tous les êtres[41]
188. Les gens non-instruits sont induits en erreur par les altérations [de la nature],[42]
189. Comme un remède ne peut être trouvé que par un médecin [instruit][43]
190. L'objet à comprendre est la liberté universelle (mahāsukha)
191. Elle est la création pure (śuddha)[44]
192. Où les lumières des quartiers (diśam) sont contenues
193. [Ensuite] les quatre directions cardinales (catur-diśam) et intermédiaires se concrétisent, ainsi que le haut et le bas
194. A partir des couleurs de l'arc-en-ciel, indéfini (=variable)
195. Se manifestent les différentes Familles (gotra, kula)
196. [La création pure] est universellement primordiale (T. gtso chen) par rapport aux atomes mobiles (T. g.yo rdul)[45] et les inertes
197. Cinq éléments[46]
198. [Elle] ne se fonde pas sur le passé, l'avenir, le présent
199. Et [autres] noms et réalités nominales (vyavahāra)
200. En spéculant (T. rnam brtags S. vikalpita) sur l'absence d'apparition-disparition.
201. Elle est le principe de manifestation (tattva) qui évolue dans l'immensité (T. chen po) des trois temps
202. Restant égale à elle-même, elle ne s'édifie pas par degrés
203. [96] Étant une, elle ne se transforme (T. bsngo) pas en parties
204. Même si les ornements[47] de son assemblage se répandent
205. Sa nature demeure sans bouger
206. Ne se transformant pas car impromptue
207. Et primordialement pure, elle est le sans-mort (amṛta)
208. Ce n'est pas en tant que les différences des douze bases sensorielles (āyatana)
209. Qu'Elle peut être saisie à volonté (adhyāśaya)
210. Elle est détentrice de qualités par le biais de ses conceptions mentales
211. Mais en regardant [ de près] ce qui est assemblé se répand
212. Puisque la voir est l'accomplissement (siddhi)
213. L'état d'égalité à travers les degrés de manifestation (tattva) est la complétude
214. La moindre saisie d'elle est une connexion (prayoga)
215. En suscitant la joie (priya-kārin) elle est un engagement/rendez-vous/rencontre (samaya)
216. En pas-de-deux avec la Méthode, elle est le moteur (bskyod pa) [de tout]
217. L'union non-duelle est une offrande[48]
218. En la donnant sans la retenir c'est la torma (S. bali)
219. Ce sont les actes rituels (karma) du non-agir
220. L'intuition non-discursive (nirvikalpajñāna) chasse (vinīya) les obstacles (vighna)
221. L'absorption (S. samāhita, P. samāpatti) dans le silence (T. mi gsung) est le discours (vacana) des mantras222. Le culte du maître (gurupūjā), l'abandon à lui (anupradāna, āvarjana),
223. Ainsi que tout acte méritoire (puṇya),
224. Sans la force de la dépassion et de l'immuable
225. Même en les pratiquant, ils seront une cause d'asservissement général
226. En outre, dans toutes les traditions (āgama) diverses,
227. En appliquant cela à Cela, on l'obnubile[49]
228. Aussi, en imaginant cela au sujet de Cela
229. Le degré de manifestation (tattva = Cela) ne se concrétisera pas en cela. »
Fin du discours.
230. Extrait de la conscience éveillée en tant que le Roi pancréateur,
231. ce fut le trentième chapitre sur l'Être fulgurant (vajrasattva), qui en est la nature, la bannière de victoire indéclinable.
MàJ 03022013 Cette traduction ne tient pas compte de l'article de Christopher Wilkinson, The Mi nub rgyal mtshan Nam mkha' che And the Mahā Ākāśa Kārikās:, Origins and Authenticity. Je la réviserai sans doute plus tard par rapport à cette édition.
Photo : Mont Kailash
Eva Neumaier-Dargyay a fait une traduction en anglais (The Sovereign All-Creating Mind The Motherly Buddha) et Namkhai Norbu a écrit sur ce texte comme étant la source suprême du Dzogchen.
Eva Neumaier-Dargyay a fait une traduction en anglais (The Sovereign All-Creating Mind The Motherly Buddha) et Namkhai Norbu a écrit sur ce texte comme étant la source suprême du Dzogchen.
[1] Probablement, les dix forces du tathāgata (S. daśa tahtāgata balāni T. de bzhin gshegs pa’i stobs bcu), le discernement entre ce qui est approprié (sthāna) ou non, la connaissance des fruits des actes (karma vipāka) etc.
[2] Les apparences (S. ābhāsa T. snang ba) sont les reflets (ābhāsa) du fond (S. ādhāra T. gzhi).
[3] Une des difficultés de ce texte est le mélange de « cela » (T. de) pour deux choses différentes. Cela (avec majuscule) qui désigne Cela en tant que principe (T. de nyid S. tattva) dans tous les degrés de manifestation (S. tattva), qui correspond au « fond de la chose » (dharmatā) d’une chose (dharma). Et cela en tant que représentation de Cela. Les représentations de Cela, y compris dans les méthodes (upāya) ne permettent pas d’atteindre Cela. Le jeu de mots sur les deux celas, revient à plusieurs reprises dans ce chapitre.
[4] Au choix, selon la préférence de chacun
[5] Seigneur des êtres, épithète de Vajrasattva. Il est le Seigneur, car c’est lui est la manifestation dans le monde, l’existence.
[6] L’idée d’une « matière première », ici l’élement des choses (dharmadhātu), à savoir toutes les expériences psychosensorielles, et « les formes » particulières que prennent ces expériences. Les formes particulières des expériences sont comme des ornements fabriquées avec leur « matière première ». Si l’argile est la matière première, tout ce que l’on modèle avec est un ornement.
[7] L’idée de Cela, cela, n’a pas de nature propre et est non-produit. L’idée de l’espace est aussi vide que l’espace.
[8] Il va suivre une exposition du mahāyoga. Le message jusqu’à la fin du texte est comment cette voie yogatantrique est contenue dans la voie intégrale de l’être fulgurant.
[9] Représentant les voyelles (à commencer par A) et les consonnes (à commencer par KA) de l’alphabet sancrit. Tout discours (vikalpa), toute réalité étant discursive. Ces lettres rappellent la nature discursive de la réalité. La lettre A est considérée inhérente à chaque autre lettre (voyelles et consonnes) de l’alphabet, à la façon du tattva ou du dharmatā. C’est pourquoi A (Āli) symbolise la lucidité (prajñā), qui est l’intuition du fond des choses (dharmatā), et Kāli les méthodes, qui sont discursives et utilisent des « choses » (dharma). Et par extension rituelle tantrique, respectivement les essences féminine et masculine.
[10] Il s'agirait selon Eva Neuman Dargyay (The Sovereign All-Creating Mind) d'une citation du rdo rje sems dpa' nam mkha' che'i rgyud, (traduit en anglais par Keith Dowman dans Eye of the storm), citée par gNubs-chen, auteur du bSam gtan mig sgron. La lettre A représenterait l'intuition primordiale et les consonnes PA et TA respectivement deux types d'engagement (upāya) : rten pa'i thabs (avec support) et bya med pa'i thabs (la méthode du non-agir). Cette méthode fait intervenir une femme consacrée en tant que symbole de l'intuition primordiale. p. 186, note 89
[11] Le terme « embellir », tout comme l’ornementation mentionnée ci-dessus, est un arrangement (bkod pa) ou une transformation de ce qui est (la « matière première »). Embellir et ornement font intervenir l’idée de beauté et par là de l’amour et de la délectation.
[12] Il s’agit du mahāyoga, mais qui sera à son tour intégré dans l’approche de la complétude universelle.
[13] Les 5 sens + le 6ème , qui est le mental qui percoit ou connaît les choses (dharma), les idées générales.
[14] C’est mon interprétation, mais il me semble que dans ce contexte, « cœur » ici désigne l'essence de la coproduction conditionnée (T. rten ‘brel snying po, dont la formule est : ye dharmā hetu prabhavā hetun teṣāṃ tathāgato hy avadat teṣāṃ ca yo nirodha evaṃ vādī mahāśramaṇaḥ). Le message étant, selon moi, qu'en plus de ce qui est produit par la coproduction conditionnée, il y a l'intuition spontanée. Une approche de type gzhan stong. « Toutes les choses sont produites à partir de causes/ Le Tathāgata a enseigné ces causes/ Ainsi ce qui met une fin à ces cuases/ Cela a été enseigné par le grand renonçant (mahāśramaṇa) » (T. chos rnams thams cad rgyu las byung // de rgyu de bzhin gshegs pas gsungs// rgyu la 'gog pa gang yin pa// dge sbyong chen pos 'di skad gsungs//).
[15] Toute voie est forcément discursive et donc une méthode (upāya), contrairement à la non-voie (anupāya) de la complétude universelle, la méthode de l’être fulgurant (vajrasattva), la bannière de victoire qui ne décline jamais.
[16] La non-voie (anupāya) qui intègre tout comme la voie (lam khyer).
[17] La semence (bīja) qui apparaît du disque lunaire, première phase de la génération, l'éveil manifeste (abhisambodhi).
[18] Renvoie à la série des deux ou quatre joies.
[19] Litt. qui vient de derrière
[20] Critique de la série des quatre instants (kṣana)
[21] Dans un sens « émanationiste ». Ci-dessus, le plus grand des grands est l'Esprit excellent à tous égards (Samantabhadra). Ce passage expose l’égalité temporelle. Il sera suivi par l’exposition de l’égalité spatiale.
[22] Comme les yogis pratiquant les quatre joies et les quatre instants
[23] La est sans doute l'intuition spontanée
[24] Ni tracée, ni traces
[25] Corrigé kun 'khol en kun 'khor = kun bzang 'khor lo, le cercle excellent à tous égards.
[26] Le roi pancréateur qui a l'habitude de dire « moi », aurait utilisé « nga », comme partout ailleurs dans le texte.
[27] Dépassement de Āli-kāli, prajñā-upāya.
[28] Comme vu précédemment, PA et TA respectivement deux types d'engagement (upāya) : rten pa'i thabs (avec support) et bya med pa'i thabs (la méthode du non-agir). Ici, on a l’impression que PA représente prajñā et TA upāya.
[29] Autrement dit, PA et TA ne peuvent pas produire A
[30] Chez Advayavajra (commentaire des Distiques) : « Les brahmanes ont cultivé [le principe ultime] à la lettre, conformément à chacune des méthodes [énumérées ci-après] et n'ont par conséquent pas pénétré le sens du Ṛgveda, des deux Yajurveda, du Sāmaveda, et de l'Atharvaveda. [234] ». Distiques de Saraha : DKG 24 « Si [les yogis] réalisent leur objectif conformément aux phases de la création etc. du chemin indestructible du fruit, Par cette instruction ils concrétiseront l'autre monde, Mais s'ils ne le concrétisent pas, La tête de ces étourdis sera écrasée sous les pieds [du Seigneur du monde] » Commentaire sur DKG 65 : « Quand, pendant le recueillement subséquent, on fait des offrandes dans des temples à l'extérieur, que l'on fait des offrandes dans le sanctuaire intérieur et qu'en vertu de ces pratiques, le cercle divin se manifeste (T. mngon sum du zhal mthong ba), on est comme une vieille femme accablée par la mort de son fils unique [ne pouvant s'empêcher de s'en souvenir constamment et de voir son visage partout] . En se représentant constamment le cercle divin, on finira bien par le voir, mais comme celui-ci n'est pas la réalité ultime, cela est contestable. ».
[31] Voir ci-dessus
[32] Chez Advayavajra : [DKG n° 40] « Ceux qui n'y accèdent pas, pensent [que l'accès passe par] l'attention/remémoration à/de la réalité ultime, telle qu'ils l'imaginent, et ils s'y consacreront avec effort, comme des insectes obstinés. Mais comme ils ne voient pas la vraie nature (S. tathātā T. de kho na nyid), ils commettent [toujours] des actes positifs et négatifs, comme des enfants qui construisent des châteaux de sable qui se détruiront par la suite. »
[33] Selon Jim Valby, le grand Heruka
[34] Explication de Neumaier Dargyay p. 186, En coupant le haut d'un palmier, celui-ci ne poussera pas plus haut. Cette image correspond aux voeux de libération personnelle que l'on enfreint. La violation des voeux du vajrayana, plus sévère, est comparée à l'incinération des graines.
[35] Ou bien la fleur (me tog) serait produite. Me tog semblerait être la lecture du Nam mkha' che où on lit le même passage selon Neumaier-Dargyay p. 9. La suite du texte mentionne en revanche, que rien ne sera produit de ce lieu. Je préconise donc la lecture mi rtog.
[36] (T. kleng bral = gleng bral
[37] Sens premier du mot, qui signifie par déduction « de bonne fortune »
[38] Comme une flèche ?
[39] Si l’espace est conçu comme une sphère, les extrêmes dans l'espace finissent pas se rejoindre.
[40] C’est-à-dire sans intermédiaire. Ce vers fait doublon avec la ligne 33
[41] Ce vers fait doublon avec la ligne 23 ci-dessus
[42] L’enfant étant le fruit réifié. Chez Advayavajra : DKG 84 « En négligeant la Mère, le Fils ne naîtra pas (T. a ma bzhag nas bu de skye mi 'gyur). Comme la réalité ultime (S. tattva) est libre de prolifération (S. aprapañca), elle est la Mère Prajñāpāramitā, le "lieu de naissance" de tous les bienheureux des trois temps. Pour ceux qui n'y accèdent pas, elle est le lieu de naissance de tous les êtres des trois univers ».
Chaque être (enfant) qui est né est un Bienheureux (non-né) manqué.
[43] Passage pas très clair. Rongzompa (theg tshul p. 248) explique : "Dper na sman ni rang bzhin gyis nad la sman bsod (vertu) du gyur pa nyid yin yang*/ sman de tshol ba yin pa bzhin du/" "Bien qu'un remède possède naturellement la vertu de guérison, c'est le médecin qui doit le chercher." Rang bzhin yin yang bslad pas bsgribs pas ngo ma shes te/ Bien qu'une chose soit naturelle, si elle est altérée/contaminée elle n'est pas reconnue. C'est pourquoi, écrit Rongzompa, il faut se le faire expliquer par un ami spirituel.
[44] Ou le monde authentique, tel qu'il est, sans prolifération (aprapañca).
[45] On retrouve ce terme chez Gnubs sangs rgyas ye shes, auteur du bsam gtan mig sgron (SM: 60.2-6), ce qui pourrait aider à dater ce texte.
[46] Je considère ici inertes comme un adjectif de cinq éléments
[47] Voir le sens d’ornement ci-dessus
[48] Dans les vers qui vont suivre, les actes rituels sont réintérprétés dans le sens de la non-voie du non-agir.
[49] de las = de la
Texte tibétain (wylie)
1. de nas byang chub kyi sems kun byed rgyal po des
2. nyid kyi snying po rdo rje sems dpa' la
3. sems dpa' rdo rje nyid kyi rang bzhin bya med rdzogs pa'i lung mi nub rgyal mtshan 'di gsungs so
4. kye sems dpa' chen po rdo rje khyod nyon cig
5. sems dpa' rdo rje khyod nyid la
6. nyid kyi rang bzhin bstan par bya
7. nyid ni kun byed nga yin te
8. nga ni ye nas byang chub sems
9. byang chub sems ni 'di lta ste
10. rdo rje sems dpa' nam mkha' che
11. kun bzang yangs pa chos kyi dbyings
12. rnam dag lam chen kun sgrol phyir
13. mi skye mi 'gag cir mi dgongs
14. byams pa don nyid rnam sbyangs phyir
15. snying rje chen po cir mi mdzad
16. [91] che bas che ba'i zab mo yi
17. yon tan cir yang bsngags pa med
18. don rnams ji bzhin mi bskyod te
19. bya ba med pas grol bas grol
20. rang byung ye shes brtsol med pas
21. grol nas grol ba'i lam yang ston
22. 'byung ba chen po bcom ldan 'das
23. 'gro ba kun la rang bzhin gnas
24. phyin ci log tu rnam btags kyang
25. grol ba rang byung gzhan las min
26. che ba'i ye shes rnyed dka' ba
27. shes rab thabs la brten pas 'grub
28. ming tsam gzhan la rten 'dra yang
29. mngon sum bde ba rang las 'byung
30. cho 'phrul chen po dka' ba min
31. yon tan kun dang stobs rnams kyi
32. ji bzhin rtogs pa phra ba yis
33. de ma thag tu rang las 'byung
34. snang ba med pa'i chos nyid 'di
35. ma btsal bzhag pas bsgom pa yin
36. de dang der ni rnam btsal na
37. de las de bzhin de mi 'byung
38. mchog tu gsang ba'i chos nyid ni
39. rna dbang gzhan las thos mi 'gyur
40. de bzhin lce yi dbang pos kyang
41. de la brjod du rdul tsam med
42. 'gro ba'i sdug bsngal byang chub sems
43. kun tu chub pas rnam par rol
44. de la skyo ba med bzhin du
45. nam mkha'i mtha' ltar mnyam par gnas
46. khyad par cir yang mtshungs pa la
47. las so zhes ni rnam par brtags
48. ci ste las kyi dbang 'gyur na
49. rang byung ye shes yod ma yin
50. rgyu nyid rdo rje rkyen dang 'dra
51. ma skyes pas na 'jig pa med
52. gdod nas snying po byang chub la
53. btsal ba'i bsam pas dbyings mi bskyod
54. yon tan chen po'i bsam gtan ni
55. [92] bsam gtan nyid pas bsam du med
56. ma bsams ma sbyangs chos bzhin du
57. rnam rtog nyid las ye shes skye
58. phra ba'i sgo mor ming btags te
59. sems kyis dben pa'i lam tshol zhing
60. dgon pa'i rgyud du dben 'dzin zhing
61. brtags na rnam par rtog 'gyur bsgom
62. rgyu dang 'bras bur ming brtags te
63. dge sdig gnyi ga rnam par sel
64. 'jig rten 'di las 'byung ngo zhes
65. blang dor brod pa mchog tu bskyed
66. chags dang ma chags tshig gi lam
67. dbu ma bzhin te brag cha 'dra
68. bde dang sdug bsngal rgyu 'thun zhes
69. 'gro ba'i mgon po sems dpas gsungs
70. 'dod chags zhe sdang gti mug kyang
71. byang chub chen po'i lam las byung
72. kun spyod yon tan rnam lnga yang
73. chos nyid dbyings kyi rgyan zhes gsungs
74. nam mkha'i rtog pa skye med cing
75. rtog pa de nyid nam mkha' 'dra
76. ma chags nam mkha'i bsngo ba las
77. rang don chen po nam mkha' 'byung
78. rtog med mnyam nyid chos kyi sku
79. bzung bas mi zin chu zla 'dra
80. kun tu bzang po'i rol pa yis
81. %a li ka li zab tu bstan
82. 'di ni %a dang mdzes pa'i ta
83. pa dang yan lag spros pa bzhin
84. 'jig rten yongs kyi spyod yul la
85. sangs rgyas gsung gi zab mo 'byung
86. %e ma'o sangs rgyas spyod yul 'di
87. btsal bas rnyed pa'i gnas med te
88. drug gi chos bzhin yul med pas
89. mdongs pas nam mkha' bsnyag pa bzhin
90. gong nas gong du tshongs pa'i lam
91. bya bral chos dang 'thun pa med
92. [93] ci ste lam la bgrod gyur na
93. nam mkha'i mtha' bzhin thob pa med
94. da ltar de bzhin de yi phyir
95. de la de bstan de yang thob
96. de ni snying po de bas na
97. de las byung ngo mtshar che
98. sngon gyi de dang da ltar de
99. de bzhin de'i gnas su che
100. de ltar de yi lam 'dra bar
101. de ni de yi rang bzhin no
102. de dang 'dra ba yongs kyi lam
103. zla ba las byung rten dang bcas
104. kun gyi mnyam nyid yin pa la
105. phyogs su bltas pas 'grub pa med
106. da ltar bde dang phyi mar bde
107. mngon sum pa dang rgyab nas byung
108. de yang rnam pa'i skyon yin pas
109. de la brten par mi bya'o
110. dus gsum gcig ste khyad par med
111. sngon med phyis med gdod nas 'byung
112. chos skus khyab pas gcig pa'i phyir
113. che ba'i chen por rang bzhin gnas
114. srid pa gsum na sbyong ba yang
115. ming tsam sgyu mar snang ba ste
116. 'khor lo bsgyur ba'i gnas chen yang
117. sgyu ma sbyong ba'i bsti gnas yin
118. rnam dpyod dus la ltos pa rnams
119. dus der 'byung bar mi 'gyur te
120. ma bral smon pas spyod pas na
121. stong pa'i mtshan nyid gsungs pa bzhin
122. gcig ste rnam pa yongs kyis med
123. rnal 'byor nam mkha'i bya lam gnas
124. ma byung ma skyes snying po la
125. sgros btags chos kun ga la yod
126. phyi nang gnyis ka phyi nyid nang
127. zab mo'i cha shas rtogs yul med
128. srid pa'i ming tsam log pa'i stobs
129. de bas ting 'dzin mnyam dang bral
130. [94] de la tha tshig phyi dang nang
131. rang bzhin phung po khams bzhin gnas
132. dus gsum 'di dang mi 'bral bas
133. tha tshig ming du brtags pa med
134. mi g.yo ba ni sku yi rgya
135. mi bskyod pa ni ye shes te
136. mi len pas na bdag med cing
137. mi 'dor tshig bral mnyam nyid do
138. gang dang gang gis gang du yang
139. kun 'khol kun spyod bdag las byung
140. 'di la skyes pa bud med ces
141. mnyam pa'i rgyal pos yod ma gsungs
142. 'di la brtul zhugs drag shul gyi{MQ}gnas su bya ba'i ming med te
143. %a dang par ni rnam ldan na
144. sgyu ma'i bde ba 'byung bar 'dod
145. rang bzhin gcig tu ma nges pas
146. ji ltar ltas pa de ltar snang
147. snang 'dod rtsol sems bde ba la
148. de ni de sgrib skyon chen yin
149. byang chub yan lag kun gyi sgo
150. cha lugs bsgoms pas chu zla bzhin
151. ma gos ma chags 'byung 'gyur yang
152. bsgoms pas byis pa'i spyod yul bzhin
153. dkyil 'khor khro gnyer cha lugs kyis
154. khro bdag chen po'i lus gzung nas
155. yi ge mngon du phyung na yang
156. zhi ba de nyid mthong ba min
157. nyon mongs pa yi dbang gis ni
158. ta la'i mgo bo bcad pa dang
159. sa bon me yis bsregs pa yang
160. de yi dbang du mi 'gyur ston
161. rnam grangs brgya stong phrag yas pa
162. gang ltar spyad kyang mi rtog skye
163. mtshan ma med pa'i dbang gis na
164. bsti gnas de las 'byung mi 'gyur
165. gleng bral 'di la gang gnas pa'i
166. rnal 'byor de ni skal pa bzang
167. [95] bdag dang gzhan don mi 'byed pas
168. sgyu ma lhun grub yul la rol
169. lhag ma med par yongs su rdzogs
170. 'gyur ba ma yin drang por gnas
171. nam mkha' bzhin du mtha' mnyam zhing
172. gzhan la ltos 'gyur chos ma yin
173. lhun gyis grub pa'i bde chen de
174. mtshungs pa med pa'i ye shes kyi
175. rang gi mthu yis rig pa las
176. chos ni gzhan nas 'byung mi 'gyur
177. sla zhing dka' la bla phyir dka'
178. mngon sum mi gnas kun tu khyab
179. ming tsam 'di zhes bstan par ni
180. rdo rje sems dpa' mtshon du med
181. ngo mtshar rmad byung rol pa 'di
182. bya bral nam mkha' bzhin du gnas
183. cir yang mi dmigs gti mug las
184. de ma thag tu rang las 'byung
185. 'di ni thams cad mtshungs pa'i lam
186. 'gro ba kun la rang bzhin gnas
187. bus pas bslad pas 'khrul pa'i phyir
188. sman nyid sman pa(s) tshol ba bzhin
189. go ba'i yul n(i) bde ba che
190. 'di ni rnam dag 'jig rten yin
191. de la phyogs kyi 'od 'dus pas
192. phyogs bzhi 'tshams dang bla 'og 'grub
193. ma nges 'ja' tshon kha dog las
194. rigs kyi khyad par mngon par snang
195. de bzhin g.yo rdul mi g.yo ba
196. 'byung ba lnga bas gtso chen yin
197. 'das dang ma 'ongs da ltar gyi
198. tha snyad ming la mi gnas te
199. skye 'gag med par rnam brtags shing
200. de nyid dus gsum chen por gnas
201. mnyam pas rim par bkod pa med
202. [96] gcig pas phyogs su bsngo dang bral
203. tshogs kyi rgyan rnams bkram pa yang
204. rang bzhin gnas pas 'grim pa med
205. lhun gyis grub pas mi bsngo zhing
206. gdod nas dag pas bdud rtsi yin
207. 'du mched bcu gnyis khyad par du
208. lhag pa'i bsam pas gzung ba med
209. yid kyis bsams pas yon bdag ste
210. bltas pas tshogs ni bkram pa'o
211. mthong bar gyur pas dngos grub la
212. de nyid mnyam gzhag rdzogs pa'o
213. yud tsam gzung bas sbyor ba yin
214. dga' bar gyur pas dam tshig ste
215. thabs kyi gar thabs bskyod pa yis
216. gnyis med sbyor ba phul ba yin
217. mi gzung gtong bas gtor ma yin
218. bya ba med pa'i las rnams te
219. mi rtog ye shes bgegs bsal nas
220. mi gsung mnyam gzhag sngags tshig go
221. bla ma mchod dang gtod pa dang
222. de bzhin bsod nams thams cad kyang
223. ma chags mi g.yo'i stobs med na
224. byas na 'ching ba chen por 'gyur
225. de bas de lung de snyed la
226. de la de sbyar sgrib par 'gyur
227. de ltar de la de rtog na
228. de la de nyid grub pa med
229. ces gsungs so
230. byang chub kyi sems kun byed rgyal po las
231. rdo rje sems dpa' rang bzhin mi nub pa'i rgyal mtshan gyi le'u ste sum cu pa'o
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire