Faisant suite à mon billet précédent, il ne s’agit pas de dénigrer les sciences religieuses du passé, à partir d’un sens de supériorité contemporain. L’acte de re-connaissance qui conduit à l’éveil est foncièrement le même, quelque soit l’époque. La « méthode » conduisant au repos, à « la libération » restera sensiblement identique et efficace. En revanche, ce qu’on en fait ne peut être que personnel, un chemin qui se fait en cheminant.
Le chemin de la pensée éveillée est un chemin de création. La pensée éveillée est une pensée créatrice, pas re-créatrice… Il ne s’agit pas de mettre ses pas dans les pas d’un prédécesseur aussi brillant soit-il ou elle. L’époque change, le monde change, les valeurs changent, les croyances changent, les sciences ont évoluées et évolueront toujours.
La science des astres, qui furent des dieux dans un lointain passé, a perdu sa part « divinatoire » et est devenu l’astronomie. Elle n’en est pas devenue moins passionnante, au contraire ! La médecine, très marquée par l’idée de possession à ses débuts, a évoluée aussi et s’est débarrassée d’une bonne partie de la magie, il en restera toujours un peu… L’alchimie s'est transformée en la chimie, en la génétique... La recherche de la longévité, de l’immortalité et du « soma » existe toujours, mais ne passe plus par l’intermédiaire de dieux, de demi-dieux, de yakṣa. Pour avoir un garçon ou une fille, il existe malheureusement des méthodes plus efficaces que la prière à tel ou tel saint.
Bref, ce qu’un Bouddha, "un vrai", voulait faire « pour le bien de tous les êtres » à l’aide des « sciences religieuses appliquées », est très bien fait par les versions plus évoluées des mêmes sciences. On peut avoir de la nostalgie pour les sciences anciennes et avoir plaisir à les étudier, à admirer la justesse des symboles et du symbolisme, à en apprécier la beauté, mais toujours utiliser ces mêmes sciences, par respect de la tradition, quand il en existe de plus justes et de plus efficaces serait une erreur.
Pour faire le bien des autres, d'autres moyens directs ont été proposés par des bouddhistes du passé, et pas les moindres...
Ce qui peut plaire dans les sciences "anciennes", c'est souvent leur intrication mutuelle, et souvent la poésie qui est un peu leur marque de fabrique.
RépondreSupprimerHeureusement, nous avons encore quelques scientifiques capables de faire le pont entre cette poésie et les sciences modernes, comme Hubert Reeves.
Nous sommes tous connectés, mais il devient malheureusement chaque jour plus dur d'avoir à supporter, dans les grandes villes, l'hyper égoïsme, le manque d'éducation et la vulgarité des autres.
RépondreSupprimerEtonnante époque où une poignée de gens avance très loin dans les sciences de l'esprit, dans la connaissance du cerveau et de notre univers, pendant que la grande majorité régresse pour atteindre des états que même les animaux ne connaissent pas.