Le festival des chars de Purī (ratha jātrā) commence en mai/juin le jour de pleine lune du mois de Jyeṣṭha, qui est le dernier jour de ce mois. C’est le jour du Festival du bain (snāna purnimā), la pleine lune du bain). Le Festival ne dure qu’un jour et est suivi d’une période de maladie, et une fois tous les 19 ans de la « mort » des dieux. Les dieux obtiennent alors un nouveau corps (nabakalebara).
Le jour du Festival du bain, les représentations de Lakṣmī et de Bhūdevī (les femmes de Jagganāṭh) sont sorties du cœur du temple (garbha-griha), déplacées en procession et placées sur des plateformes de bain, visibles de la rue avec les autres dieux.
Festival du bain |
Les masques de Gaṇeśa sont fixés |
Les dieux sont dissimulés derrière les masques. Les pūjā paṇḍā font les diverses offrandes de nourritures. Après le bain, la plateforme est balayée par le roi ou un de ses serviteurs. Le roi est le représentant terrestre séculier de Jagganāth, et quelquefois un officiant, mais lui reste subordonné, laquelle subordination est marquée rituellement (balayeur). Les dieux retournent dans le temple, mais pas dans le cœur du temple. Elles sont placées en position inclinées à même le sol, soutenues par des supports en bois. Elles seront « malades » (aṇasara), pendant quinze jours. Il n’y a plus de cuisine de faite, et les divinités reçoivent des nourritures non cuites (fruits, lait, produits laitiers), façon tribale (śabara pūjā). Les divinités reçoivent aussi des plantes médicinales. Un nouveau tissu est placé sur les représentations, et les traits des divinités sont repeints à l’exception des yeux. Les anciens tissus (praśād) sont portés au roi le douzième jour. Le roi ordonne l’organisation du festival des chars navaux. Le treizième jour, le peintre se remet à peindre les divinités. Il finira le quatorzième jour. L’exception étant que tous les 19 ans, Jagganāth « meurt », se manifeste dans un nouveau corps (Daru), et une nouvelle statue sera construite.
À l’aube du quinzième jour (de nouvelle lune), qui est le premier jour du Festival des chars, les pèlerins accourent vers le temple pour voir « la nouvelle jeunesse des divinités » (naba jaubana darśana), et par conséquence la nouvelle jeunesse du roi et du pays. Après cette présentation (darśana), le temple et les divinités sont purifiés et les trois pūjā paṇḍa peignent les pupilles des yeux des dieux (netroścaba). Quand les dieux ouvrent les yeux, une cérémonie de bienvenue (bandāpanā) a lieu. Les offrandes et la cuisine reprennent.
Le roi avec son balai d'or |
Le roi balaie autour des plateformes avec un balai en or avant que les chars se mettent en marche. Les chevaux en bois sont alors fixés sur le devant de chaque chariot et le crieur du char (ratha dāhuka) équipé d’un bâton crie des obscénités aux gens, ce qui provoque des rires.
Sudarśana entre le temple, on lui enlève les lianes fleuries (à 35 sec.), suivi par Baladeva/Balabhadra
Le cinquième jour, il y a un retournement de situation et un petit vaudeville se joue. Jalouse, Lakṣmī, la deuxième femme de Jagganāth se pointe vers le temple de Guṇḍicā en compagnie des devadasi. Elle lui lance de la poudre magique aux yeux, qui a pour effet de réveiller Jagganāth et de le faire sortir du temps suspendu. La réalité (māyā) reprend le dessus, le temps se remet en marche. Jagganāth rejoindra Lakṣmī la septième jour.
MàJ 15102018 "Festival des chars" bouddhiste en Inde
MàJ 04022019 Jupiter, Venus and Mercury of Heliopolis (Baalbek)
MàJ 01072020 En Inde, l'incarnation du dieu Vishnou plus forte que le Covid-19
***
[2] Marglin, p. 259, ou encore la sœur de sa mère (māusi mā), p. 275…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire