Un aspect important de tous les mythes, qui racontent les origines, est la division en deux : cause active et cause passive, mâle et femelle, ciel et terre. C’est la cause active qui forme, informe la cause passive. Selon Platon, et toutes les notes de bas de page à ses dialogues, seule la cause active se meut d’elle-même et est antérieur à tout, c’est-à-dire à la nature, ou aux jeux d’éléments. Les effets, actifs, de cette première cause sont autant d’agents qui la propagent partout, en toute chose. Tout ce qu’il y a d’actif, d’efficient, de formant, d’informant dans une chose relève de la cause première, est en quelque sorte identique à celle-ci (T. de nyid S. tattva[1]) et la part essentielle de cette chose. Au fond, seule cette cause première (avec ses agents) existe, le reste n’est qu’effets, illusion, liberté ou jeu.
Cette cause première peut être présentée comme un dieu, comme un principe, comme une vibration primordiale ou comme un Esprit primordial dont les ondes se répandent à l'infini, cette représentation s’inscrira toujours dans un mythe de la double origine, avec des facteurs actifs et passifs.
The cosmological argument expliqué par un disciple de Richard Dawkins
[1] Au nombre de 24, 25, 36 etc. selon les systèmes. Aussi appelés « degrés de manifestation », manifestation du Même (T. de nyid), le Feu, l'essence, la conscience...
Dans le bouddhisme, il me semble toutefois qu'il n'y a pas de cause première. Rien ne se produit sans interaction avec un autre élément.
RépondreSupprimerC'est vrai que l'existence ou l'absence d'un cause première est un point essentiel. Le bouddhisme a beaucoup évolué au cours de son histoire. il faudrait parler de bouddhismes au pluriel. On trouve presque autant d'opinions différentes dans "le bouddhisme" que chez nous dans "la philosophie". Le bouddhisme est simplement un cadre de pensée, où différentes pensées coexistent.
RépondreSupprimerCe que le bouddhisme a de spécifique, selon moi et d'autres, c'est qu'il n'y a pas de cause première, sous quelque forme que ce soit. Car l'absence de soi, la vacuité, la Lumière-rayonnement, l'intuition qui procède d'elle-même etc. peuvent toutes êtres prises pour une cause première.
D'après moi, le bouddhisme veut garder intacte le mystère, le symbole n'étant qu'un symbole. En même temps, toute l'histoire du bouddhisme est un enchaînement de spéculations où le mystère et le symbole ont été réifiés et utilisés dans toutes sortes d'équations. Le mystère est quelquefois transformé en substance.