Un texte portant le même titre existe dans les collections canoniques tibétaines, mais il ne s’agit pas du même et il est attribué à Śrī Kaṃbala(pāda). Il avait été transmis par Atiśa qui l’avait traduit en tibétain avec le traducteur dge slong dge ba'i blo gros. D'ailleurs, il semblerait que Kaṃbala est un autre nom de Lawapa ou Lavapa (T: la ba pa, grub chen la ba pa, wa ba pa), considéré comme un des maîtres de Tillipa.
L’auteur présumé du texte présenté ici n’est pas Āryadeva, le disciple de Nāgārjuna, qui vivait lui au 3ème siècle. Āryadeva le brahmane, ou du moins la composition du texte qui lui est attribué, se situe sans doute au 10-11ème siècle. Le texte aurait été introduit au Tibet par Dampa Sangyé, qui l’aurait traduit lui-même, puis reçu et édité par le traducteur tibétain Zhama lotsāva (zhwa ma chos kyi rgyal po). Ron Davidson[1] classe les textes, souvent attribués à des mahāsiddhas, produits par Dampa Sangyé et Zhama lotsāva parmi ce qu’il appelle lui-même « des textes gris », autrement dit des apocryphes. De nombreux textes de ce tandem sont dits avoir été directement extraits de la Collection secrète des ḍākinī (S. ḍākinī-guhya-kośa T. mkha’ ‘gro gsang mdzod).[2] Zhama lotsāva explique dans le colophon qu’il a reçu et édité le texte reçu de Dampa, apparemment pendant un enseignement public. Il y a ajouté quelques instructions accessoires, nettement moins philosophiques et très chamaniques. Les instructions semblent conscientes du risque qu’elles pourront être prises au premier degré car elles contiennent des mises en garde à plusieurs endroits.
La première partie du texte est très proche de la mouvance d’Advayavajra et comporte des éléments emblématiques de son système. Dampa Sangyé était d’ailleurs considéré comme un disciple d’Advayavajra.
« A l'abri de tout engagement mental (S. amanasikāra) Les remémorations et les constructions mentales disparaissent d'elles-mêmes[3] C'est ainsi que l'on développe le souvenir du Buddha. »[4]D’habitude, le souvenir ou la recollection du Buddha (S. buddha-anusmṛti) est un exercice intellectuel, un exercice d’imagination créatrice, dans lequel on se souvient des qualités du bouddha pour s’en imprégner. En passant par les mains d’Advayavajra, « Āryadeva le brahmane » et de Dampa, cet exercice devient une véritable contemplation non duelle, une autocontemplation, où la réalité de la perfection de lucidité est rejointe directement. Le manuscrit comporte une petite note après « la réalité de la perfection de lucidité » (shes rab pha rol phyin pa'i don). On y lit « 'di dkyus su med », ce qu’on pourrait traduire par « celle-ci n’est pas ordinaire », et interpréter comme « n’étant pas pris dans son sens habituel », c’est-à-dire qu’elle renvoie à la réalité à laquelle conduit la perfection de la lucidité, qui est un dépassement de la dualité sujet-objet. En se basant sur la suite du verset, cette réalité ne s'avère être autre que le Buddha. Le Buddha dont on développe le souvenir est le Buddha intérieur, et on le rejoint directement plutôt que de passer par un exercice mental.
Plus loin :
« Ceux qui ont des expériences [contemplatives] inférieures, intermédiaires et supérieuresLes enseignements de Dampa Sangyé sont désignés sous le nom Zhidyé (T. zhi byed), abréviation de « sdug bsngal thams cad rab tu zhi ba » (S. sarva duhkha prasamanah) que l’on retrouve dans le Soutra du Cœur (S. Bhagavatī-prajñāparamitā-hṛdaya). Les versets d’Āryadeva expliquent qu’il y a trois façons pour procéder au « déracinement » (T. rtsad bcad, gcod) du principe consicent (S. cittava T. sems nyid). La méthode de dernier recours est celle où l’on donne son corps en pâture et c’est celle qui s’est développée en la transmission native tibétaine appelée « Cheud » (T. gcod).
Lorsqu'ils restent dans un état sans remémoration (S. asmṛti)
Et qu'il les contemplent tout en les suivant
En détermineront la nature en les examinant
Tout comme dans une jungle épaisse
Un homme très fort
[Avance] en se servant d'une machette aiguisée »
Petite précision sur certains choix terminologiques. Dans la première partie du texte qui est plutôt "démystificatrice" dans le sens qu'elle veut nous amener à l'essentiel, j'ai traduit "lha 'dre" tout simplement par "positifs" et "négatifs". C'est suite à un commentaire de la pratique de Cheud, lu il y a longtemps, où Machig expliquait que ce qu'on appelait "dieux" était au fond tout ce qui nous attirait et qui nous procurait du bonheur, et "démons", ce qui nous repoussait et nous rendait malheureux. J'ai appliqué le même raisonnement aux "manifestations surnaturelles" (T. cho 'phrul) causées par les dieux et les démons. Comme elles sont immatérielles (T. thogs med), elles sont d'ordre psychique.
Pour un exemple des différentes façons de réagir face aux "manifestations surnaturelles des dieux et démons", relire le premier chapitre des Cent milles chants de Milarepa. Notre texte en donne trois :
"Face à celles-ci, la meilleure expérience
Est de rester dans la réalité de la non-dualité
Sinon de les transformer par la méditation
Au pire, en leur laissant son corps en pâture"
***
Photo : Machete manNotes du blog :
[1] Tibetan renaissance: Tantric Buddhism in the rebirth of Tibetan culture Par Ronald M. Davidson, p. 150
[2] Idem P. 151
[3] Rang gis sangs pa = disparaissent, se purifient d’elles-mêmes. Mais simultanément il est évident en tibétain qu’il s’agit d’un jeu de mot sur Buddha (sangs-rgyas). On pourra comprendre : « on devient automatiquement Buddha »
[4] yid la byed pa kun dang bral// dran rtog rang bzhin gyis sangs pa'i//sangs rgyas rjes su dran pa bsgom//
Un fichier PDF de la traduction en deux colonnes (police tibétaine) peut être téléchargé ici.
Traduction française :
« Les instructions de la suprême perfection de la lucidité »
En langue indienne : Prajñāpāramitopadeśa-nama
En tibétain : 'phags pa shes rab kyi pha rol tu phyin pa'i man ngag ces bya ba
Hommage à tous les buddha et bodhisattva.
Celui qui détruit les concepts erronés dues à la non-reconnaissance par le soleil et la lune de la réalisation
Qui fait mûrir les êtres par l'humidité de la compassion
Au Lion du verbe (S. Vādisiṃha, épithète de Mañjuśrī), qui accomplit le double intérêt
Je m'incline respectueusement en acte, en parole et en pensée.
Le coeur du message, l’absence de fondement,
Est la non-dualité qui est le sens de la perfection de la lucidité
Elle est libre de tous les contraires ciblant le permanent et le néant et autres [couples de contraires]
Je l'expliquerai afin d'aider les êtres dans la mesure du possible.
Suivez les écritures canoniques par les trois séries de quatre thèses (S. pratijñā)
Identifiez l'Intelligence sans la manipuler ni altérer
La conscience est à la fois la racine de l'Errance et de la Quiétude
Mais aucune cause ni condition ne peut y être avérée
En déterminant qu'elle est la non-production, sa nature est la vacuité.
Celui qui l'accède ainsi est comme un arbre aux racines tranchées
Les branches des constructions mentales ne pourront plus naître
Tous les étants et non-étants qui se présentent à l'intellect
En les offrant tous, je les offre au précieux Guide
C'est avec un tel hommage et offrande
Que je prends refuge et que je développe la pensée éveillée
L'entraînement dans lequel je m'engage ainsi je le protègerai comme la prunelle de mes yeux
Car il est celui d'un être de l'éveil (S. bodhisattva)
Il ne faut pas l'abandonner même au péril de sa vie
Et s'efforcer de le préserver
Les dix actes non-vertueux comme l'acte de tuer
Je m'en abstiendrai et j'inciterai les autres à faire de même
De ceux qui se sont abstenus de tuer
Je dirai du bien en suivant leur exemple
Ce n'est pas la simple abstention des dix actes non vertueux
Qui conduit au chemin suprême (S. paramā gatiḥ)
Mais ce sont les six perfections (S. pāramitā)
Que l'on pratique soi-même et qu'on recommande aux autres
De ceux qui pratiquent les six perfections
Je dirai du bien en suivant leur exemple
Mais ceux qui profitent de la dynamique positive des six perfections et autres [pratiques spirituelles]
Doivent s'abstenir d’y attribuer une réalité
La non-dualité est le sens de la perfection de la lucidité
Si l'on ne l'accède pas à l’absence des contraires tels que vertu et non vertu, pratique et renoncement, espoir et crainte
Notre pratique spirituelle sera conditionnée
Et de ce fait la délivrance ne sera pas possible dans cette vie
C'est pourquoi, tous les phénomènes,
Qu'ils soient conditionnés, inconditionnés, blancs ou noirs
Ne doivent point être pris pour référence
Cependant, sans utiliser les expédients (S. upāya)[1]
La lucidité ne se manifestera pas
Sans travail dans les champs au préalable
Point de récolte, c'est la même chose
Si le sens de la perfection de la lucidité
N'est pas pratiqué de façon définitive
La pratique de la générosité, des entrainements, de la patience,
De l'effort énergique et de la concentration
Laissée (T. stor ba) à la gouverne (T. sna dbyug) d'un aveugle
Comment trouvera-t-elle la bonne direction ?
Le sens de la perfection de la lucidité [note dans le manuscrit : - celle-ci n'est pas l'ordinaire -]
Ne se trouve pas ailleurs, il est en soi
Il n'est pas avéré dans des étants et des caractéristiques
Sa nature à pour réalité la Lumière rayonnante universelle
A l'abri de tout engagement mental
Les remémorations et les constructions mentales disparaissent d'elles-mêmes
C'est ainsi que l'on développe le souvenir du Buddha.
Les dieux et démons, à l'extérieur et à l'intérieur, l'Errance et la Quiétude,
Les apparences et la vacuité etc.
L'absence de ces apparences dualistes est [déjà] la Pensée du Buddha
Qu'il ne faut pas méprendre ni manipuler
[La Pensée du Buddha] est comme l'élément de l'éther
[Aussi,] le meilleur des thérapies (S. upāya)
Est de mélanger l'élément [mental][2] et l'Intelligence
Aux moments où l'élément [mental] et l'Intelligence sont mélangés
Tout rejet ou accueil d'étants (S. bhāva) ou de caractéristiques (S. nimitta)
Et toute objectivation (S. ālambana) disparaissent d'eux-mêmes
C'est la demeure en la substance des phénomènes (S. dharmatā), libre d'un sujet et d'un objet
Sans manipulation ni du corps ni de l'esprit
Tout ce qui est pénétré par l'espace vide
Est pénétré par l'Intelligence vide
Et laissé dans la vaste étendue universelle
Dès lors, l'Intelligence n'a plus de fondement
Dans l'expérience de l’absence [de fondement de l'Intelligence]
Ni dans les cinq organes sensoriels, ni dans les objets sensibles
Nulle part l'Intelligence ne se fixe
Dans des abris d'ardoise (T. g.ya'), les charniers, les endroits effrayants
Dans les villages et les grandes villes
Dans les grottes ou les grottes isolées
Développe [partout] la non-dualité
Le sens de la non-production (S. anutpada) révélée par le guide
Doit être pratiqué dans les quatre types d'activité (P. iriyāpatha)
Celui qui, en pratiquant de la sorte,
S'entraîne en la perfection/les perfections
Et accède à la vacuité des phénomènes
Ne trouvera pas d'obstacles sur son chemin
Comment dans la vacuité, la vacuité
Pourrait-elle perdre ou trouver quoi que ce soit ?
En accédant à réalité de la substance des phénomènes (S. dharmatā)
Tous les signes et caractéristiques à l'extérieur
[Se manifestant] comme les objets sensoriels, les formes, les sons
les odeurs, les sensations tactiles, tous les phénomènes (sensoriels)
Seront le rayonnement de la vacuité
Intérieurement, toutes les affections, grossières,
Et la saisie d'un sujet et d'un objet, plus subtile, qui se produisent
Se dénouent d'elles-mêmes dans la non dualité au-delà de tout projet et de toute action
Celui qui l'accède ainsi et qui reste dans la substance des phénomènes (S. dharmatā)
Face à tout ce qui dure, surgit et disparaît
C'est comme s'il voyage d'un Eldorado à l'autre
Quand un individu meurt
Il est inutile de bloquer les portes sensorielles, les yeux etc.
De même, quand on coupe la racine du principe conscient (S. cittatva)
On accède à la vacuité des phénomènes
Au moment où le principe conscient (S. cittatva) est déraciné
Les cinq poisons des affections sont déracinés et
Toutes les intentions de pratique de vues extrêmes,
L'espoir et la crainte par rapport aux expériences de l'ascèse
Ainsi que toutes les présomptions sont déracinées également
Voilà la définition de « déracinement »
Le réalisme naïf (S. abhiniveśa) et le couple attirance-aversion constituent le « blocage matériel » (T. thogs pa'i bdud)
Comment peut-on le déraciner ?
Ceux qui ont des expériences [contemplatives] inférieures, intermédiaires et supérieures
Lorsqu'ils restent dans un état sans remémoration
Et qu'il le développent tout en les suivant
En détermineront la nature en les examinant
Tout comme dans une jungle épaisse
Un homme très fort
[Avance] en se servant d'une machette aiguisée
Le fait d'attribuer une réalité à des fantasmes positifs ou négatifs
Est appelé « le blocage immatériel » (T. thogs med bdud)
Laissez descendre la peur dans la peur même, comme
On laisse placer l'aguille de moxibustion dans sa chair
Prenez refuge en les Trois Joyaux
Quand le grand astre (T. skar chen) est entré (T. gzhug) dans la pureté (T. dag tu) après (T. 'og) son coucher[3]
Abstenez-vous de tout penchant envers tout [fantasme] positif ou négatif (T. lha 'dre)
Et fixez la limite de la grande peur (T. gnyan chen)[4]
Le déracinement a réussi (T. chod tshad) quand il n'y a plus d'expériences [contemplatives]
La réussite s'évalue en fonction de la disparition spontanée de tout fantasme (T. cho 'phrul)
Le signe de l'échec (T. ldog) c'est quand on s'enfuie par peur et par aversion
[La résolution de? ] ne pas s'en aller est comme une porte solide
Même si on est effrayé et que l'on a de l'aversion, on ne s'enfuit pas
La suppression (T. log non)[5] est comme un clou
Qu'il faut enfoncer (T. nan tan bya) dans ce blocage (S. māra)
Ce sont des instructions excellentes
Celui qui développe la perfection de la non-dualité
Et qui ne supporte pas les dieux et démons du monde
[S'expose] à leurs manifestations immatérielles diverses
Comme une présence (T. gzi byin) réelle, dans les rêves etc.
Face à celles-ci, la meilleure expérience
Est de rester dans la réalité de la non-dualité
Sinon de les transformer par la méditation
Au pire, en leur laissant son corps en pâture (T. gzan du)
Ensuite, en stabilisant l'Intelligence par la volonté
L'expérience de l'absence [de fondement de l'Intelligence] surgira
Si on va dans un lieu effrayant et qu'une présence (T. gzi byin) négative
Se produit, on sépare le corps physique de l'Intelligence
Alors, ce corps qui est inerte comme une pierre
Ne pourra pas être affecté
L'esprit, qui est dépourvu de tout étant (S. abhāva) comme l'espace
Qui pourra lui faire du mal ?
En réfléchissant de la sorte, on reste dans la substance des phénomènes
Sans panique et sans frayeur
Même quand on pense que les dieux et démons
Vont emporter notre corps inerte
On ne bougera pas de l'endroit où l'on s'est installé
On ne paniquera pas quel que soit la circonstance
Ce sont les constructions mentales produites qui constituent le [véritable] obstacle (S. māra)
Mais celles-ci ont leur origine en notre propre esprit
Cependant dans l'esprit il ne peut être avéré
Le moindre lieu de production ou de dissolution
[L’esprit] libre, aucun Buddha n'apparaît
Et tout en étant dans la méprise, [l'esprit] ne peut pas se perdre dans l'existence
Il est vierge de tout acte positif ou négatif
Vierge et libre depuis l'origine, il est le Buddha
[Toutefois] ce serait une erreur de ne pas éviter les actes négatifs
La croyance (T. zhen) en les religions (S. siddhānta) est un facteur obnubilateur (S. āvaraṇa)
Car la non-dualité est l'état fondamental déjà libre
C'est à partir de la substance des phénomènes (S. dharmatā) que l'on prend refuge,
Que l'on développe la pensée de l'éveil et que l'on lance des requêtes (S. adhyeṣaṇā)
Si l'on est confronté à des obstacles
On va dans un endroit effrayant et l'on développe la non-dualité
Si l'on veut aider les autres
On développe au préalable la compassion
Tout en comprenant que soi-même, le malade, le blocage (T. gdon = cause de la maladie) et la maladie
Sont tous vides [d'essence]
On reste en (T. bsgom) la vacuité tout en (T. zhing) manipulant (T. bya) les objets rituels (T. phyag cha)
En visant la tête on fait se coucher [le malade]
Si cela ne l'apaise[6] pas
Dans un lieu effrayant, on prend refuge et on développe la pensée de l'éveil
Tout en restant dans l'absence d'extrêmes, on enjambe [le corps] par trois fois
Puis avec un maṇḍala, un bout de bois et
Des cailloux on lui donne une bénédiction
Cela rappellera les dieux célestes à leur serment
Et conjuguera les nāgā souterrains
Les nāgā accompliront alors tout ce que l'on leur ordonne de faire
Les dieux nous aideront de leurs endroits respectifs
Les nāga seront à notre service
Les lamas, les yidams, les ḍākinī,
Et les protecteurs nous aimeront comme leur enfant
En faisant des offrandes aux māra matériels
On ne prendra plus les apparences pour des ennemis
En faisant des offrandes aux māra immatériels
On rappelle les yakṣa masculins et féminins à leur serment
Ce type d'instructions accessoires
Ont été données en grand nombre.
Le grand recueil de versets canoniques des « Instructions de la suprême perfection de la lucidité » a été composé par Āryadeva le brahmane. Il a été traduit en personne (T. rang) par le pandit indien Dampa Rinpoché, puis reçu et édité par Zhama lotsāva au milieu de la foule des habitants de Dingri.
Notes du texte :
[1] Ici, les cinq autres perfections.
[2] L’élément mental (S. dhātu), qui n’est autre que la nature de bouddha.
[3] voir commentaire de Maitrīpa. C’est le soleil de la remémoration qui se couche.
[4] Généralement, « grand » implique un dépassement du sujet et de l’objet dans la non-dualité.
[5] Ce terme se trouve aussi dans L'exercice spirituel pour niveler les concepts (T. blo sbyong rtog pa 'bur 'joms). Il s’agit d’antidotes ;: Les conditions adverses sont tes instructeurs/ Les discordances des émanations du Victorieux/ Les maladies balaient les traces de la négativité/ Les peines sont l'expression continue du réel
[6] Le terme guérir n’est pas utilisé pour les souffrances d’ordre psychique ou psychosomatique.
'phags pa shes rab kyi pha rol tu phyin pa'i man ngag ces bya ba/
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sdig la mi 'dzem gol sa yin
grub pa'i mtha' zhen sgrib pa yin
gnyis med rang grol gnas lugs yin
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snying rje sngon du 'gro ba yis
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gnyan sar skyabs 'gro sems bskyed bya
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de la sogs pa'i yan lag ni
dpag tu med pa 'byung bar gsungs
shes rab kyi pha rol tu phyin pa'i man ngag gi gzhung tshigs bcad chen mo zhes bya ba bram ze A de bas mdzad pa rdzogs sorgya gar gyi paN+Di ta dam pa rin po ches sgra rang 'gyur du bsgyur ba las/_zhwa ma lo tsA bas ding ri mkhan pa'i khrod du zhus te gtan la phab pa'o//
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