Karyōbinga |
Ensuite, le tathāgata étant entré (sct. saṃapatti) en absorption dans la pureté universelle du non-énoncé, l'être fulgurant lui demanda : "Bienheureux, quel est le sens de ce recueillement dans le non-énoncé, je vous prie de me le dire."
Eh, grand être (sct. mahāsattva),
[Ce sens] est compris en pensant que tout (sct. sarva) se manifeste simultanément
Sans ajouter aucune complication (sct prapañca)
Ni s'égarer du sens du Coeur (sct. hṛdayārtha)
Ceux qui, sans comprendre ce sens non-énoncé,
Conçoivent[1] tout comme égal
Sont comme un groupe d'aveugles
Voilà ce que dit le Bienheureux tathāgata.
Tout ce qui se manifeste, sans confusion, sans obstruction,
Y étant inclus, le Coeur est l'éveil même.
Il ne se représente pas et il est libre de toute acceptation et rejet
Il s'étend à tout, toujours en repos, examinant tout
Mais ne peut être signifié par aucun nom, mot ou symbole
La connaissance (sct. jñāna) insignifiable est le meilleur Corps
La manifestation sans lettre est la Parole (sct. vacana) [bien] comprise
La lumière manifeste non représentée est la meilleure Pensée
Ce qui se déploie spontanément, sans être recherché, dure depuis toujours
Il est le véritable sens universel sans aucune difficulté
Ce sens n'est pas une chose
Et celui qui le comprend est sans projet et inconcevable
Ainsi son projet (sct. cintā) est le projet universel (sct. mahacintā)
Tout comme l'oiseau Kalaviṅka[2]
Il réalise tous les projets sans les rechercher
Le meilleur sens est celui qui est spontanément présent sans être recherché.
Extrait du Tantra de l'effusion de la lumière fulgurante de l'authentique pensée éveillée souveraine, le neuvième chapitre sur le recueillement continu (sct. samāpatti)
[1] L'égalité conçue au lieu de l'égalité vécue
[2] L’oiseau kalaviṅka semble se traduire par un moineau ou un coucou (indien). Il est utilisé pour décrire une des soixante qualités de la voix du Bouddha, notamment dans le Discours du secret inconcevable du tathāgata (tib. de bzhin gshegs pa'i gsang ba bsam gyis mi khyab pa bstan pa'i mdo DG 47 sct. tathāgata-acintyā-guhya-nirdeśa-sūtra) du Ratnakuta (tib. dkon brtsegs). La voix du kalaviṅka est envoûtante, car elle est continue et devenant progressivement de plus en plus mélodieuse (envoûtante) en l’écoutant. La qualité envoûtante semble proche de celle des sirènes. Et en effet, au Japon, cet oiseau, appelé Karyōbinga, y est représenté comme un oiseau à longue queue avec une tête humaine. On lit aussi que cet oiseau chanterait déjà encore dans l’œuf. Cette qualité l’apparente au garuḍa, déjà adulte quand il est encore dans l’œuf.
Texte tibétain en Wylie
Conçoivent[1] tout comme égal
Sont comme un groupe d'aveugles
Voilà ce que dit le Bienheureux tathāgata.
Tout ce qui se manifeste, sans confusion, sans obstruction,
Y étant inclus, le Coeur est l'éveil même.
Il ne se représente pas et il est libre de toute acceptation et rejet
Il s'étend à tout, toujours en repos, examinant tout
Mais ne peut être signifié par aucun nom, mot ou symbole
La connaissance (sct. jñāna) insignifiable est le meilleur Corps
La manifestation sans lettre est la Parole (sct. vacana) [bien] comprise
La lumière manifeste non représentée est la meilleure Pensée
Ce qui se déploie spontanément, sans être recherché, dure depuis toujours
Il est le véritable sens universel sans aucune difficulté
Ce sens n'est pas une chose
Et celui qui le comprend est sans projet et inconcevable
Ainsi son projet (sct. cintā) est le projet universel (sct. mahacintā)
Tout comme l'oiseau Kalaviṅka[2]
Il réalise tous les projets sans les rechercher
Le meilleur sens est celui qui est spontanément présent sans être recherché.
Extrait du Tantra de l'effusion de la lumière fulgurante de l'authentique pensée éveillée souveraine, le neuvième chapitre sur le recueillement continu (sct. samāpatti)
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[1] L'égalité conçue au lieu de l'égalité vécue
[2] L’oiseau kalaviṅka semble se traduire par un moineau ou un coucou (indien). Il est utilisé pour décrire une des soixante qualités de la voix du Bouddha, notamment dans le Discours du secret inconcevable du tathāgata (tib. de bzhin gshegs pa'i gsang ba bsam gyis mi khyab pa bstan pa'i mdo DG 47 sct. tathāgata-acintyā-guhya-nirdeśa-sūtra) du Ratnakuta (tib. dkon brtsegs). La voix du kalaviṅka est envoûtante, car elle est continue et devenant progressivement de plus en plus mélodieuse (envoûtante) en l’écoutant. La qualité envoûtante semble proche de celle des sirènes. Et en effet, au Japon, cet oiseau, appelé Karyōbinga, y est représenté comme un oiseau à longue queue avec une tête humaine. On lit aussi que cet oiseau chanterait déjà encore dans l’œuf. Cette qualité l’apparente au garuḍa, déjà adulte quand il est encore dans l’œuf.
Texte tibétain en Wylie
De nas de bzhin gshegs pa
nyid/ mi gsung rnam dag chen po la/ ting nge ‘dzin la snyoms par
zhugs/ rdo rje sems dpa’ bcom ldan ‘das/ mi gsung gzhag pa don gang
zhig/ bdag la ji ltar bka’ stsal mjod//
kye sems dpa’ chen po//
kun snang dus gcig dgongs
pas mkhyen//
gan la ci yang ma sbros
te//
snying po’i don las g.yo
ba med//
gsung med don ‘di mi shes
par//
gang zhig thams cad mnyam
rtog pa//
de ni long ba’i tshogs
yin zhes//
bcom ldan de bzhin gzhegs
pas gsungs//
gang yang ma ‘dres ma
bkag gsal//
bsdus [583] pas snying po
byang chub nyid//
de nyid rtog med blang
dor bral//
kun khyab ye dal ma lus
gzhig//
ming tshig brda yis
mtshon du med//
mtshon med ye shes sku yi
mchog//
yi ge med gsal go ba’i
gsung*//
rtog med ‘od gsal thugs
kyi mchog//
ma btsal lhun grub ye nas
gnas//
‘di ni tshegs med don po
che//
don nyid ci yang ma yin
pas//
shes pa gang la’ang bsam
med bsam gyis mi khyab par//
de ltar bsam pa bsam chen
yin//
ka la bing-ka ji lta bur//
btsal med bsam pa kun
grub phyir//
ma btsal lhun gnas don
gyi mchog//
byang chub sems rje btsan
dam pa ‘od ‘phro ba’i rgyud las/ mnyam par bzhag pa’i le’u dgu pa’o//
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