Ensuite le glorieux (sct. mahātuṣṭi[1]) Bienheureux s'adressa à son entourage en vers :
Eh, grands êtres (sct. mahāsattva),
Ce que nous concevons comme l'égalité foncière (sct. samatā)
Obnubile à la fois les défauts et les qualités
Celui qui s'attache au plaisir et veut éviter le déplaisir
Est comme un aveugle né qui tente de faire un nœud avec de l'espace.
En ne comprenant pas le sens propre du principe de l'égalité naturelle
- Sans confusion et en toute lucidité -
Même si on remplissait le triple univers de corps de Bouddha
Ils ne seraient d'aucune aide, et leur absence ne causerait aucun tort.
L'éveil n'est pas autre que la passion
Ils sont identiques dans l'état continu du vaste Fondement (sct. ālaya)
C'est pourquoi il n'y a pas à accepter l'un et à rejeter l'autre
L'essentiel (sct. tattva) ne s'avère pas et se manifeste de lui-même.
Aussi (tib. phyir), opacité et agitation mentales, espoir et crainte,
Lucidité ou manque de lucidité sont le Flot (tib. klong) d'émergences et d'engagements (tib. 'byung 'jug)[2]
Les expériences, les concepts, les dharmas de cessation (tib. ‘gag ‘chos),
Les caractères générales (sct. nimitta) et les sensations sont innombrables
Et, tous paisibles (sct. śānta) par leur état continu originel non-manifeste.
Sans représentation (sct. akalpita), ils sont la nature du corps réel (sct. dharmakāya) originel
Sans rejet, ils sont les ornements du déploiement (sct. lalita) essentiel (sct. ātmakatā)
La non-vision de la qualité essentielle (scr. ātmakatā) est la nature de la cécité native
Dans ce principe non-acquis il n'y ni acceptation ni rejet
Comprendre ce principe où les défauts et les qualités sont égaux (sct. sama)
Est appelé "le tout excellent" (sct. samantabhadra).
Tout comme dans le vide du ciel lumineux
Les nuages, les brumes, les arcs-en-ciel, les éclairs,
Les étoiles, le soleil et la lune apparaissent distinctement
Ils sont originellement identiques par leur essence de "ciel lumineux".
Dans le Flot (tib. klong) céleste de la pensée du yogi
Les défauts et les qualités apparaissent, mais ne sont ni acceptés ni rejetés.
Tous les divers véhicules
Sont distincts et complets, libres d'acceptation et de rejet
Ce qui - sans être manifeste et sans représentation - connaît tout
Est l'essence même, insaisissable (sct. nirālambana).
Extrait du Tantra de l'effusion de la lumière fulgurante de l'authentique pensée éveillée souveraine, le huitième chapitre "Éliminer ce qui résiste".
Attribué à Vairocana.
[1] Le terme mahātuṣṭi a une connotation très clairement tantrique, on le trouve dans le Sarvatathāgatatattvasaṅgrah et dans le Vajrapāṇināmāṣṭottaraśatastotram ainsi que dans le terme "mahātuṣṭijñānamudrā", en tibétain : dgyes pa chen po'i ye shes kyi phyag rgya. Il a le sens de délectation universelle. C’est le divin incarné en quelque sorte, et dans ce sens il est « glorieux ». Incarné dans le sens qu’il « connaît » (quasiment dans le sens biblique du terme…) spontanément le triple univers, tout en demeurant dans la mahāmudrā. Voilà en quoi consiste la délectation universelle.
[2] « chos nyid gting gsal rang byung ye shes ngang*/ 'byung 'jug re dogs bral bar gnas pa yin/ », extrait du Chos dbyings mdzod de Longchenpa.
Obnubile à la fois les défauts et les qualités
Celui qui s'attache au plaisir et veut éviter le déplaisir
Est comme un aveugle né qui tente de faire un nœud avec de l'espace.
En ne comprenant pas le sens propre du principe de l'égalité naturelle
- Sans confusion et en toute lucidité -
Même si on remplissait le triple univers de corps de Bouddha
Ils ne seraient d'aucune aide, et leur absence ne causerait aucun tort.
L'éveil n'est pas autre que la passion
Ils sont identiques dans l'état continu du vaste Fondement (sct. ālaya)
C'est pourquoi il n'y a pas à accepter l'un et à rejeter l'autre
L'essentiel (sct. tattva) ne s'avère pas et se manifeste de lui-même.
Aussi (tib. phyir), opacité et agitation mentales, espoir et crainte,
Lucidité ou manque de lucidité sont le Flot (tib. klong) d'émergences et d'engagements (tib. 'byung 'jug)[2]
Les expériences, les concepts, les dharmas de cessation (tib. ‘gag ‘chos),
Les caractères générales (sct. nimitta) et les sensations sont innombrables
Et, tous paisibles (sct. śānta) par leur état continu originel non-manifeste.
Sans représentation (sct. akalpita), ils sont la nature du corps réel (sct. dharmakāya) originel
Sans rejet, ils sont les ornements du déploiement (sct. lalita) essentiel (sct. ātmakatā)
La non-vision de la qualité essentielle (scr. ātmakatā) est la nature de la cécité native
Dans ce principe non-acquis il n'y ni acceptation ni rejet
Comprendre ce principe où les défauts et les qualités sont égaux (sct. sama)
Est appelé "le tout excellent" (sct. samantabhadra).
Tout comme dans le vide du ciel lumineux
Les nuages, les brumes, les arcs-en-ciel, les éclairs,
Les étoiles, le soleil et la lune apparaissent distinctement
Ils sont originellement identiques par leur essence de "ciel lumineux".
Dans le Flot (tib. klong) céleste de la pensée du yogi
Les défauts et les qualités apparaissent, mais ne sont ni acceptés ni rejetés.
Tous les divers véhicules
Sont distincts et complets, libres d'acceptation et de rejet
Ce qui - sans être manifeste et sans représentation - connaît tout
Est l'essence même, insaisissable (sct. nirālambana).
Extrait du Tantra de l'effusion de la lumière fulgurante de l'authentique pensée éveillée souveraine, le huitième chapitre "Éliminer ce qui résiste".
Attribué à Vairocana.
***
[1] Le terme mahātuṣṭi a une connotation très clairement tantrique, on le trouve dans le Sarvatathāgatatattvasaṅgrah et dans le Vajrapāṇināmāṣṭottaraśatastotram ainsi que dans le terme "mahātuṣṭijñānamudrā", en tibétain : dgyes pa chen po'i ye shes kyi phyag rgya. Il a le sens de délectation universelle. C’est le divin incarné en quelque sorte, et dans ce sens il est « glorieux ». Incarné dans le sens qu’il « connaît » (quasiment dans le sens biblique du terme…) spontanément le triple univers, tout en demeurant dans la mahāmudrā. Voilà en quoi consiste la délectation universelle.
[2] « chos nyid gting gsal rang byung ye shes ngang*/ 'byung 'jug re dogs bral bar gnas pa yin/ », extrait du Chos dbyings mdzod de Longchenpa.
Texte tibétain en Wylie
De nas bcom ldan ‘dgyes
pa chen pos/ ‘khor la tshig tu bka’ stsal pa/
kye sems dpa’ chen po/
gang zhig mnyam nyid rtog
pa la//
skyon dang yon tan gnyis
ka sgrib//
bde chags sdug bsngal
spong ‘dod pa//
dmus long mkha’ la mdud
‘dor ‘dra//
don nyid ma bcos mnyam
pa’i don//
ma ‘dres gsal bar ma
rtogs na//
stong gsum rgyal ba’i
skyu bkang yang*//
phan med ma bkang gnod mi
‘gyur//
byang chub nyon mongs
gnyis med de//
kun gzhi yangs pa’i ngang
du gcig//
de phyir blang dang dor
med de//
de nyid ma grub rang
snang phyir//
bying dang rgod dang re
dogs dang*//
gsal dang mi gsal ‘byung
‘jug klong*//
myong dang rtog dang ‘gag
‘chos dang*//
mtshan ma byang tshor
mtha’ yas pa//
ye nas gsal med ngang gis
zhi//
brtags med ye nas chos
sku nyid//
ma spangs rol pas bdag
nyid rgyan//
bdag nyid ma mthong dmus
long [582] nyid//
mi rnyed don la blang dor
med//
skyon nyid mnyam par don
rtogs na//
kun tu bzang zhes de la
bya//
ji ltar mkha’ gsal stong
nyid la//
sprin dang khu rlangs
‘ja’ dang glog//
skar dang nyi zla ma
‘dres gsal//
mka’ gsal ngo bor ye nas
gcig//
rnal ‘byor sems kyi mkha’
klong la//
skyon yon snang yang blang
dor med//
theg pa’i bye brag ma lus
pa//
ma ‘dres yongs rdzogs
spang blang bral//
gsal med mi rtog kun
mkhyen pa//
ngo bo nyid ni dmigs su
med//
byang chub sems rjes
btsan dam pa ‘od ‘phro ba’i rgyud las/ gegs sel ba zhes bya ba’i le’u ste
brgyad pa’o//
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire