Groupe d'ascètes à Bombay, 1921 (Colombia.edu) |
On y voit apparaître le roi Pasenadi de Kosala, qui vient voir le Bouddha qui demeure alors à Sāvatthī, dans le monastère oriental du domaine de Migāra. Les deux voient passer devant eux sept ascètes à chignon, sept sans chignon, sept ascètes nus, sept portant un seul manteau, sept ascètes itinérants (paribbājaka), qui laissaient pousser leurs ongles, poils d’aisselles et poils du corps, portant divers attributs. Le roi les salue respectueusement se mettant à genoux et se présentant comme le roi de Kosala. Après leur passage, le roi dit au Bouddha : “Seigneur, parmi ceux dignes de respect dans ce monde qui suivent un chemin digne, en voilà quelques-uns”.
Le Bouddha explique que c’est difficile pour quelqu’un comme le roi, qui vit dans un grand luxe, de juger de la dignité, de la vertu, de la pureté, de l’endurance et de la sagesse d’autrui. Ce n’est qu’en partageant la vie avec eux, qu’on peut connaître leur vertu ; ce n’est qu’en ayant à faire à eux, que l’on peut connaître leur pureté ; ce n’est qu’à travers leurs malheurs que l’on peut connaître leur endurance, et ce n’est qu’en discutant que l’on peut connaître la sagesse de quelqu’un. Pas après peu de temps, mais après longtemps, pour quelqu’un qui maîtrise son propre esprit et qui a de la sagesse.
Le roi admet alors qu’en fait ces ascètes sont des espions (ocaraka) en son service. Il les envoie dans son royaume pour rapporter comment vivent les gens. Ils viennent tout juste de rentrer d’une tournée. Le roi va aller les voir après. Les ascètes vont enlever leurs déguisements, se laver, se mettre des crèmes, se raser la barbe et les poils, se mettre des habits propres et s’adonner aux plaisirs sensoriels.
Le Bouddha conclue :
“On ne doit pas à avoir faire des efforts[1] en toutes circonstance ; on ne doit pas être l’homme d’un autre ; on ne doit pas vivre aux dépens d’un autre ; on ne doit pas vivre en faisant du Dhamma une marchandise.”[2]
NB L'illustration aurait aussi bien pu représenter des maîtres ou des yogis bouddhistes. Les critiques et les conseils du Bouddha s'appliquent évidemment aussi à des "espions" déguisés en bouddhiste.
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[1] Ici : s'en tenir aux apparences
[2] “One should not endeavour in all circumstances, one should not be another’s man,
One should not live depending on another, one should not live trading in Dhamma.”
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