Mani (216-276), dont le nom signifie « Humain », naquit dans l'empire parthe et fut le prophète fondateur du manichéisme. Ses parents auraient fait partie des Elcesaïtes, un secte judeo-chrétien. Il eut des visions à l’âge de 12 ans et 24 ans, qui lui firent décider de quitter les Elcesaïtes. Avec les révélations qu’il avait reçues il aurait constitué une « religion de lumière »[1], une religion universelle, dans laquelle il aurait intégré les principaux éléments du Bouddhisme (la transmigration des âmes), du Zoroastrisme, (le dualisme de la lumière et de l'obscurité) et de la religion chrétienne (le rôle de Jésus et la théorie du Paraclet).
Le mythe syncrétiste de Mani, contrairement à Valentin, commence avec la dualité de la lumière et de l’obscurité. Le Monde de lumière est gouverné par le Père des Grandeurs (Zurvan ?) (A1) avec ces cinq attributs de grandeur (C. 五种大 wǔ zhǒng dà T. che ba lnga). S’ensuit une création en trois phases. Dans la première phase, la Mère de la Vie (A2) envoie l’Humain primordial (Primus Homo) (B1) pour combattre les forces du Mal. Il est armé de cinq boucliers qui sont des reflets des cinq Grandeurs, mais l’ennemi s'en empare. C’est le commencement de la deuxième phase. Le Père des grandeurs (A1) initie la deuxième création et envoie un Appel à l’Esprit vivant (Spiritus Vivens) (C1), qui fera fonction de démiurge et qui envoie un Appel à ses cinq Fils (D1), qui envoient à leur tour un Appel à l’Humain primordial (B1). L’Appel est personnifié et devient une divinité, tout comme la Réponse que renvoie l’Humain primordial (B1) au Monde de lumière. La Mère de Vie (A2), ensemble avec l’Esprit vivant (C1) et ses cinq Fils (D1), mettent alors en oeuvre la création à partir des corps des êtres du Monde de l’obscurité et la lumière que ceux-ci ont absorbée. Les cieux de cet univers créé sont surmontés (?) de grands démons (archons), ce qui donnera lieu à la troisième phase. Le Père des grandeurs (A1) retire la lumière des corps des êtres malicieux mâles et femelles, suscitant ainsi en eux de l’attirance (appétit sexuel) envers les belles images des êtres de lumière (p.e. le troisième Messager et les 12 vierges de lumière). Quand la lumière extraite des corps des êtres malicieux retombe par terre, ils essaient d’en avaler le plus possible, afin de la préserver en eux. En avalant la lumière retombée et en copulant, ils produisent Adam et Ève Le Père des grandeurs (A1) envoie alors le Jésus le Radieux (Syriaque : ܝܫܘܥ ܙܝܘܐ Yisho Ziwa) afin d’éveiller Adam et de l’initier à la véritable source de la lumière qu’il a en lui. Mais Adam et Ève, copulant à leur tour, engendrent la race humaine en enfermant la lumière dans de nouveaux corps. L’envoi du prophète Mani fut alors la dernière tentative du Monde de lumière pour sauver l’humanité. (Source de ce paragraphe Wikipedia).
La lumière du soleil, de la lune et des étoiles du monde créé pendant la deuxième phase est une lumière récupérée du Monde de lumière. Quand la lune croît et décroît [śukla-pakṣa et kṛṣṇa-pakṣa], elle se remplie d’abord de lumière et la transfère ensuite au soleil. A partir du soleil, la lumière retourne par la voie lactée au Monde de lumière. Ce sera également le parcours que suivront les âmes pour retourner au Monde de lumière. Ce chemin qui correspond à la voie lactée est appelé la « colonne de la gloire »[2].
La science des astres (astronomie, astrologie) se dit jyotiṣa en sanskrit, associé au mot jyotis, qui signifie « clarté, lueur, lumière », « radiance du ciel clair », « éclair », « étoile, corps céleste, clair de lune ». En philosophie, ce terme peut apparemment aussi traduire « le Saint Esprit, ou lumière spirituelle divine exprimant Dieu en tant que synthèse d'Harmonie, Sagesse et Lumière; jyotis abolit la distance entre la connaissance et l'action et apporte non seulement sukha ou le bonheur mental mais aussi ānanda ou la joie et la félicité divines. »
Cette « colonne de gloire » pourrait-elle avoir un lien avec la « colonne de Feu » (jyotirliṅga, ou tejoliṅga) ?
Il est généralement accepté que l’astrologie de l’Inde a subi diverses influences à différentes époques. Selon David Edwin Pingree (1933-2005), elles seraient ainsi :
I. Védique (c.1000-400 av. J.C.)
II. Babylonien (400-200 av. J.C.): Vedāṅgajyotiṣa
III. Gréco-Babylonien (app. 200-400): Yavanajātaka
IV. Grèque (app. 400-1600): Āryabhaṭīya.
V. Islamique (app. 1600-1800)
(L'info vient du site de Shakya Indrajala)
Les sciences du passé ne sont pas les sciences des temps modernes. Elles étaient encadrées par les religions et les mythes où elles avaient leur origine. Le ciel, les astres et leurs mouvements (danses) étaient d’origine divine. En étudiant, en adoptant et en intégrant les sciences des astres d’une autre culture, des éléments religieux et mythologiques (Babyloniens, etc.) pouvaient faire partie du transfert. P.e. de nouveaux dieux, des éléments relatifs à la généalogie des dieux, à la cosmogonie. Ainsi, les sciences pouvaient être de véritables chevaux de Troie. Idem pour la médecine et la science de la longévité/immortalité.
MàJ La cosmogonie des ophites
[1] John Kevin Coyle (15 September 2009). Manichaeism and Its Legacy. BRILL. pp. 13–. ISBN 978-90-04-17574-7. Retrieved 27 August 2012.
[2] Syriaque : ܐܣܛܘܢ ܫܘܒܚܐ esṭūn šubḥa; Middle Persian: srōš-ahrāy, from Sraosha; Chinese: 蘇露沙羅夷, su lou sha luo yi and 盧舍那, lu she na, both phonetic from Middle Persian srōš-ahrāy)
Les sciences du passé ne sont pas les sciences des temps modernes. Elles étaient encadrées par les religions et les mythes où elles avaient leur origine. Le ciel, les astres et leurs mouvements (danses) étaient d’origine divine. En étudiant, en adoptant et en intégrant les sciences des astres d’une autre culture, des éléments religieux et mythologiques (Babyloniens, etc.) pouvaient faire partie du transfert. P.e. de nouveaux dieux, des éléments relatifs à la généalogie des dieux, à la cosmogonie. Ainsi, les sciences pouvaient être de véritables chevaux de Troie. Idem pour la médecine et la science de la longévité/immortalité.
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Cette peinture d'Adam et Ève provient d'une copie d'un Fālnāmeh (livre des présages) de Ja´far al-Sādiq. Noter les montures dragon et phoenix (yin et yang)
MàJ La cosmogonie des ophites
[1] John Kevin Coyle (15 September 2009). Manichaeism and Its Legacy. BRILL. pp. 13–. ISBN 978-90-04-17574-7. Retrieved 27 August 2012.
[2] Syriaque : ܐܣܛܘܢ ܫܘܒܚܐ esṭūn šubḥa; Middle Persian: srōš-ahrāy, from Sraosha; Chinese: 蘇露沙羅夷, su lou sha luo yi and 盧舍那, lu she na, both phonetic from Middle Persian srōš-ahrāy)
Merci pour le rappel.
RépondreSupprimerLa gnose de Valentin me semble déjà comporter des éléments dualistes moins que celle de Marcion mais plus que la doctrine de Ptolémée (assez sympathique avec son premier Eon, Pro-principe, pro-Père ou Abime, ...), dont Irénée dit qu'elle est la fleur de l'école de Valentin et non la fleur de la gnose de Valentin, les Valentiniens ayant professé une grande diversité de doctrines.
"Voici donc de quelle manière il [Valentin] a précisé son système. Il existait une Dyade innommable, dont un terme s'appelle l'Inexprimable et l'autre le Silence. Par la suite, cette Dyade a émis une deuxième Dyade,..." (Irénée, Contre les hérésies, Livre 1).
Certes la Dyade est innommable, et ses termes ne sont pas plus bavard l'un que l'autre mais cela reste une dyade.
(Mais pour en juger il faudrait davantage de sources).