samedi 7 mai 2022

La lèpre comme fil rouge

Kurio Rakusenen, sanatorium pour lépreux au Japon

Le sacré c’est une espace délimitée, où l’on rentre à ses risques et périls. Quand il est établi quelque part, on le remarque, on s’y soumet, on le respecte, ou on le contourne en silence, sinon…

Le Sūtra du Lotus (traduit en chinois en 286) l’avait bien compris. Il explique lui-même les bénéfices de sa récitation, recopie, diffusion, etc. et menace ceux qui ne suivent pas ses injonctions des pires calamités. 
Mais ceux qui jetteront dans le trouble de tels interprètes de la loi, deviendront aveugles. Ceux qui feront entendre des injures à de tels Religieux possesseurs de la loi, verront, dans ce monde [vie] même, leur corps marqué de taches de lèpre. Ceux qui parleront avec un ton de hauteur et de mépris aux Religieux qui écriront ce Sûtra, auront les dents brisées ; ils les auront séparées par de grands intervalles les unes des autres ; ils auront des lèvres dégoûtantes, le nez plat, les pieds et les mains de travers, les yeux louches ; leur corps exhalera une mauvaise odeur ; il sera couvert de pustules, de boutons, d’enflures, de lèpre et de gale. Ceux qui feront entendre des paroles désagréables, fondées ou non, à ceux qui possèdent, qui écrivent ou qui enseignent ce Sûtra, doivent être regardés comme se rendant coupables du plus grand crime. C’est pourquoi, ô Samantabhadra, il faut en ce monde se lever du plus loin qu’on peut pour aller à la rencontre de tels Religieux possesseurs de cette exposition de la loi.” Sūtra du Lotus, chapitre XXVI, Traduction par Eugène Burnouf[1].
Celui qui était frappé par la lèpre n’avait qu’à s’en prendre à lui-même[2]. Dans le monde bouddhiste médiéval[3], la lèpre était considérée comme le fruit d’une mauvaise action, ayant pu être commise dans cette existence même. Il était donc normal qu’un bouddhiste pieux qui avait des taches de lèpre se tournait vers un clerc ou thaumaturge bouddhiste pour obtenir de l’aide. Un maître de dhyāna qui suivait le Traité des deux accès et des quatre pratiques (“Traité de Bodhidharma”), aurait pu dans ce cas recommander la première des quatre pratiques : “répondre à la haine”.
“[3] [LES QUATRE PRATIQUES]

L' “accès par la pratique” renvoie aux quatre pratiques qui résument toutes les autres. Quelles sont ces quatre pratiques? Ce sont : 1) [Savoir] répondre à la haine; 2) être en accord avec les conditions; 3) ne rien tenir pour désirable ; et 4) être en parfaite harmonie avec le Dharma.

1. Qu'est-ce que s'exercer à ‘répondre à la haine’ ? Celui qui pratique la Voie doit, dans l'adversité, se faire la réflexion suivante : « J'ai par le passé, durant d'innombrables kalpas, délaissé l'essentiel au profit de l'accessoire. Au fil des existences, j'ai suscité maint ressentiment et mainte haine, et causé des dommages infinis. Le malheur qui, en dépit de mon innocence présente, s'acharne sur moi, est la rétribution de méfaits anciens dont les fruits ont fini par mûrir. Il ne s'agit donc pas d'une punition infligée par le Ciel ou les puissances surnaturelles. Faisons contre mauvaise fortune bon cœur, et tous [les motifs de] ressentiment ou de récrimination disparaîtront. » Il est dit dans un sutra: ‘Ne t'afflige pas devant l'adversité. Pourquoi? Parce que tu en comprends l'origine.’ Lorsque de telles pensées naissent [en vous], vous parvenez à vous accorder au principe, et votre compréhension du ressentiment vous permet de progresser sur la Voie. Voilà pourquoi je vous engage à vous exercer à « répondre à la haine »
. Traité de Bodhidharma, Bernard Faure, p. 69-70
Selon la tradition Chan/zen, quand le troisième patriarche Sengcan est frappé par la lèpre, il va voir le deuxième patriarche Huike. Et l’échange suivante aurait eu lieu :
« Mon corps souffre d'une maladie mortelle. Maître, veuillez me purifier de mes fautes ». Ce dernier répondit : « Apporte-les moi, je t'en purifierai ». Sengcan garda le silence un moment, et répondit : « J'ai eu beau les chercher, je ne les ai pas trouvées ». Ce à quoi le patriarche répondit « C'est que je t'en ai déjà débarrassé » (La Transmission de la lampe (傳燈錄Chuandenglu, 1004)
Distribution de nourriture au temple Jimukuji dans la province d'Owari

Selon certaines versions, Sengcan se serait mis en retraite pour échapper aux persécutions des bouddhistes de cette époque, ou en attendant de guérir de la lèpre. Quelle que soit par ailleurs la réalité de ce patriarche[4], cette anecdote confirme que les lépreux cherchaient de l’aide auprès de maîtres bouddhistes, sans doute aussi pour de l’aide médicale, voire une guérison miraculeuse, la purification de leur karma, mais dans le cas du Chan, ce n’était pas l‘essentiel. La pression du sacré et des injonctions du sacré, qui s’exprime à travers “le karma” semble secondaire. Ce sont des causes et conditions du passé, déjà devenues réalité. La maturation, c’est maintenant. C’était aussi l’approche de Nichiren (1221-1281) qui voyait la lèpre comme un signe d’expiation, et enseigna qu’il fallait plutôt accueillir qu’éviter les lépreux[5].

Vajrapāṇi 12ème siècle (HA65128)

Vajrapāṇi/Héraclés assistant le Bouddha à subjuguer le serpent noir, Kusana (1-2ème siècle)

Dans la tradition tibétaine, hormis la cause karmique, des offenses aux nāga, ou la négligence des rituels destinés aux nāga peuvent être cause de maladie, et notamment de la lèpre (tib. mdze nad, ou klu’i nad[6]). Quand les nāga sont considérés être en cause, le traitement passe (aussi) par un rituel destiné aux nāga, ou à des divinités subjuguant les nāga (Vajrapāṇi, Garuḍa, Bhurkumkuta, etc.). Dans les Annales bleus (de lotsawa), les adeptes attrapant la lèpre doivent souvent s’isoler, en retraite, pour appliquer la remède (rituel, récitation, etc.) qui leur est donné par l'expert qui guérit la lèpre.

Ainsi Réchungpa (1083/5-1161) aurait attrapé la lèpre à l’âge de 15 pour avoir offensé les nāga en labourant le champ de son oncle. Il fut ultimement guéri par une pratique de Vajrapāṇi (BA 437). Drikhungpa (1143 – 1217), avait la lèpre, et voyait un nāga avec sa suite quitter son corps, avant sa guérison.

Avec Dampa Sangyé, cela se passe un peu différemment, du moins à ses débuts au Tibet. Son disciple Kamgom (skam sgom) de la branche sKam (skam lugs BA896, DN1047), était un moine, expert en le prajñāpāramitā, qui avait pour "ami de bien", kalyāṇamitra, un certain Drapa (tib. grwa pa, “moine”). Un jour Drapa traitait un malade (atteint du démon de la lèpre, sa gdon) en lui donnant l’initiation de Vajrapāṇi[7]. Après l’initiation, Kamgom avec un autre disciple faisaient 100 offrandes d’incinération (homa), mais le démon (sa gdon) se fâcha et causa la croissance d’une tumeur (neuf, par la suite) dans l’abdomen de Kamgom, qui finit en plus par attraper la lèpre. Kamgom rencontra par hasard Dampa qui s’apprêtait à partir en Chine.

Dampa voyant qu’il souffrait lui demande s’il est malade. Kamgom répond “Je ne suis pas malade, et toi tu n’es pas malade ?, comme on se dit "ça va ?". Le jour après, Dampa lui pose la même question, et Kamgom répond “oui, je suis malade, peux-tu me guérir ? donne moi des instructions (tib. gdams pa)”. Dampa lui donne les instructions de la prajñāpāramitā, et Kamgom se sent mieux aussitôt.

Dampa resta 14 jours avec Kamgom et son frère, et leur donna une “introduction symbolique” (tib. brda'i ngo sprod). Kamgom en saisit le sens. Ensuite, Dampa lui donna une introduction à la nature de l’esprit à l’aide de deux méthodes: une introduction par le biais de la maladie et une par le biais de la méditation (tib. nad thog tu skor ba dang sgom thog tu skor ba gnyis gnyis su ngo sprad). Puis, les quatre nobles vérités, le refuge etc.

Il s’agit d’une source hagiographique, mais on voit Dampa, sur le point de partir en Chine, guérissant un moine, qui pratique le prajñāpāramitā, par des instructions sur la prajñāpāramitā. Il n’est pas question d’un rituel tantrique, qui aurait d’ailleurs indirectement (le démon) causé la maladie de Kamgom. Dampa lui donne encore “une introduction symbolique” et une introduction en la nature de la maladie et en la nature de l’esprit. Kamgom est ainsi à l’origine de la branche sKam.
"Alors sKam lui demanda : "Vers qui dois-je me tourner, quand j’ai des doutes, après que tu sois parti ?". Dam-pa répondit : " Le meilleur kalyāṇamitra est ton propre Esprit (tib. rig pa) ! Un Maître, capable de lever les doutes, émergera de ton propre Esprit. Le second kalyāṇamitra est un Ārya (les écritures du Bouddha), par conséquent tu liras les Prajñāpāramitā (mDo-rgyes-'bring-bsdus : le Śatasāhasrikā, le Pañcaviṃśatisāhasrika et le Aṣṭasāhasrikā-prajñāpāramitā). En vérité, la plus basse espèce de kalyāṇamitras est l'individu. Mais tu ne me rencontreras plus[8]. Tu peux échanger avec des frères qui ont fait l'expérience de la méditation. Médites pendant huit ans ! Tu obtiendras alors la faculté de prescience. Après cela, tu pourras commencer à prêcher les Prajñāpāramitās." sKam répondit : "Je n'ai pas eu l'occasion de pratiquer la méditation. A l'intérieur de mon corps, il y a neuf tumeurs dans l'abdomen, et Gra-pa avait prophétisé que je devais mourir dans trois mois". Dam-pa a répondu : "Ceux qui pratiquent la méditation avec la Prajñāpāramitā ne souffriront même pas d'un mal de tête" ([Note de Roerich et Guendun Chopel :] dans un passage de la Prajñāpāramitā, il est dit que ceux, qui récitent son texte, souffriront beaucoup de maux de tête, etc. et par cela les influences karmiques seront supprimées, mais dans le présent passage, Dam-pa disait le contraire). En disant cela, Dam-pa s'en alla.” BA899[9]
Kamgom guérit de ses tumeurs et acquiert la prescience. La branche sKam se divise en deux lignées, la première (lignée supérieure, yas brgyud) passe par deux maîtres malades (tib. nad pa) : ‘Khun ‘dzi yang dben pa dbang phyug rdo rje et rGyams shes rab bla ma. Ces deux personnes se seraient introduites eux-mêmes en la nature de leur esprit par le biais de leur maladie (tib. nad thog tu ngo skad). Rappelons la double introduction de Dampa mentionnée ci-dessus. Leur texte de pratique de base était l’Abhisamayālaṃkāra, leurs préceptes étaient les quatre Noble vérités, et leurs pratiques diversifiées (tib. lag len thor bu ba).

C’est une lignée pour laquelle les adversités constituent l’essentiel de la pratique. On trouve cette approche aussi dans la transmission (kadampa) de l'entraînement spirituel (tib. blo sbyong), où il devient une catégorie à part (tib. lam ‘khyer). Quelles que soient les instructions transmises et/ou attribuées par la suite à Dampa Sangyé, celles-ci, plutôt anciennes, lui ont aussi été attribuées, du moins cette source hagiographique le mentionne, même si depuis elles ont été éclipsées par des instructions bien plus spectaculaires. On y voit un Dampa Sangyé, moins thaumaturge, et davantage un ami de bien (kalyāṇamitra) qu’un gourou. Il part, son élève ne le reverra plus, et il le recommande à son Maître intérieur, plutôt qu'à un autre kalyāṇamitra de la plus basse espèce. Dampa parle ici d’ailleurs de kalyāṇamitra et pas de gourou. Il ne guérit pas Kamgom, il l’introduit à la nature de la maladie et à la nature de son esprit. Kamgom se guérit en pratiquant selon le Prajñāpāramitā.
La lutte entre le pour et le contre,
voilà la maladie du cœur !
Ne discernant pas le sens profond des choses,
vous vous épuisez en vain à pacifier votre esprit.

Perfection du vaste espace,
il ne manque rien à la Voie, il n'y a rien de superflu.
En recherchant ou en repoussant les choses,
nous ne sommes pas en résonance avec la Voie.

Ne pourchassez pas le monde soumis à la causalité,
ne vous perdez pas non plus dans un vide de phénomènes !
Si l'esprit demeure dans la paix de l'Unique,
cette dualité disparaît d'elle-même
.” Extrait du Xin Xin Ming attribué à Sengcan[10]



[1] Version sanskrite primitive postérieure aux versions chinoises. Dans la traduction (Kumārajīva) de Jean-Noël Robert (Fayard), c’est le chapitre XXVIII, p.392.

[2] "Celui qui, par ailleurs, en voyant quelqu'un recevoir et garder ce Sutra, met l'accent sur ses fautes et ses défauts, qu'ils soient réels ou non, contractera la lèpre blanche dès la présente existence"
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

-"Si quelqu'un, voyant une personne qui croit en ce Sutra et le pratique, essaie d'exposer ses défauts ou ses mauvaises actions, qu'il dise vrai ou non, il souffrira dans sa vie présente de lèpre blanche... et de diverses maladies graves de nature maligne."
- "Vie après vie, il renaîtra sans yeux."
Les Quatre Étapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 ( ? ) à Toki Jonin) source

[3] P.e. au Japon.
[Kajiwara Shôzen]’s description of rai [leprosy in Japanese] in chapter 34 of the Ton’isho is the most extensive colloquial description of it that we have for the entire premodern era. Following are two selections from that description. Here is the first selection:

As to the origins of rai [leprosy] ailment, [various theories have been put forward. Namely the notion of] the five rai and the eight winds; the conditions that come in one hundred and thirty varieties; that as a result of sinful karma in previous lives there is just punishment from the gods and the Buddhas; that it is from foods; or that [it is caused by] disharmony of the four elements [earth, water, fire, wind]. In sum, [in order to treat it] one cultivates roots of goodness, performs repentance, and must cultivate the good.” Andrew Edmund Goble, Confluences of Medicine in Medieval Japan, Buddhist Healing, Chinese Knowledge, Islamic Formulas, and Wounds of War, University of Hawaii Press (2011) p. 68-69

[4] Et l’attribution du Xin Xin Ming à cet auteur…

[5]The label of rai evoked strong responses that body condition alone did not. Efforts to control rai [leprosy] sufferers ranged from official regulation of communities of rai sufferers to active persecution and harassment. They were generally physically marginalized. Contemporary visual sources paint a bleak picture of their lives under shacks and flimsy shelters, begging for food, and ailing. Those who contracted or thought they had contracted mi knew that it would permanently affect their social existence. Rai was also a powerful metaphor for deserved punishment, and rivals and enemies were excoriated for having it. However, others sought to alleviate the condition of rai sufferers. The priest Nichiren (1221-1281) saw rai as a positive sign that karmic sins were about to be expiated and preached that sufferers were to be embraced rather than shunned.” (Andrew Edmund Globe, 2011)

[6] lha srin sde brgyad kyi nang tshan klus btang bar grags pa'i nad mdze dang/ shu ba/ phol mig za rkong lta bu/

[7] Phyag na rdo rje bha ba ma. Dans un autre chapitre (Vinaya BA95 et suivantes) des Annales bleus, ce "Drapa" semble être Drapa Ngonshe (grwa pa mngon shes). Une bouée de sauvetage lignager ? Personnellement, je trouve ce passage très suspect, dans le sens d'un storytelling appuyé. 

[8] rab rig pa'i dge ba'i bshes gnyen yin pas sgro 'dogs gcod pa'i bla ma cig nang nas 'byon par 'dug gi 'bring 'phags pa'i dge ba'i bshes gnyen yin pas mdo rgyas 'bring bsdus gsum ltos/ tha ma gang zag gi dge ba'i bshes gnyen yin te/ nga dang mi 'phrad pas mched po nyams can dang gleng slangs gyis/

lo brgyad bsgoms/de nas mngon par shes pa 'char/ de nas mdo rgyas 'brid gi bshad pa rtsoms gsung ba la/ skam gyis nga la de tsam sgom long med/ khog pa na skran mang dgu yod/ grwa ba mngon shes kyis zla ba gsum na 'chi bar lung bstan byas pas/ shes rab kyi pha rol tu phyin pa sgom pa la mgo na ba tsam yad 'byung bar mi 'gyur ro bya ba sogs pa gsungs nas bzhud do// denas skam gyis bsgoms pas skrun rnams mod la phan/ lo brgyad na mngon par shes pa shar/ mngon rtogs brgyad ka bshad/ sdud pa'i steng du mdo rgyas 'bring drangs nas byad bshad/ de la yang slob ma yas brgyud dang mas brgyud gnyis su grags/ yas brgyud ni 'khun 'dziyang dben pa dbang phyug rdo rje dang rgyams shes rab bla ma gnyis nas brgyud de gnyis ka nad pa yin pas nad thog tu ngo skad/_gzhud skabs _ dang po/_gdams ngag bden pa bzhi /_lag len thor bu ba dang bcas pa gsungs/ DN 1049-1050

[9]Then sKam asked him: “Whom should I ask, when feeling uncertain, after you had gone?’’ Dam-pa replied ; “The best kalyāṇamitra is your own Mind! A Teacher, able to remove doubts, will emerge from within your own Mind. The second kalyana-mitra is an Arya (the scriptures of the Buddha), therefore you would read the Prajñāpāramitā (mDo-rgyes-’bring-bsdus: the Śatasāhasrikā, the Pañcaviṃśatisāhasrika and the Aṣṭasāhasrikā-prajñāpāramitā). Verily the lowest kind of kalyāṇamitras is the individual. But you will not meet me again. You can discuss with the brothers who had experienced meditation. Meditate for eight years! Then you will obtain the faculty of prescience. After that you can begin preaching the Prajñāpāramitās.” sKam replied: “I had no opportunity to practise meditation. Inside my body there were nine tumours in the abdomen, and Gra-pa had prophesied that I was to die in three months’. Dam-pa replied: “Those who practise meditation on the Prajñāpāramitā will not suffer even from a headache” (in a passage of the Prajñāpāramitā it is said that those, who recite its text will suffer much from headaches, etc., and by this the karmic influences will be removed, but in the present passage Dam-pa said the opposite). Saying so, Dam-pa departed" Blue Annals, p. 899

[10] "Cette version française du Sin Sin Ming est inspirée de la belle traduction de L. Wang et J. Masui (revue par le professeur P. Demiéville du Collège de France)."

Pour finir et par référence à la pratique de l'impératrice Komyō, illustrée ci-dessus :

"Tsewang had three sons: Gyelwa Tönzung (rgyal ba ston gzungs) lived in Rimodo (ri mo mdo), Thönyön Samdrub (thod smyon bsam grub) lived in Shampo Gang (sham po gangs), and Kyeme Ösel (skye med ‘od gsal) lived at a ‘Odo (‘o mdo) in upper Nyel (gnal). Thönyön Samdrub

He was called the ‘Snowman residing in Shampo Gang.’ He fought in his youth and was undefeated. He fell ill with leprosy and practiced meditation in the snow in ba yul and was cured. During this time, he slept naked in the snow and people threw yak tails at him. He wore them, made a mat of them, and wore one as a hat (hence the black hat of gangs pa).
The self-deprivation worked to purify him, and he (like others in the lineage) challenged himself. At Drenpa (dran pa), he sucked the scars on the nose of a leper and his fortunes increased.
Later, he prohibited the killing of wild animals and fishing in the hills. He provided food and shelter, protected the doctrine, and Gö Lotsawa calls him a ‘matchless saint.’ He does seem to have upheld all the aspects of this tradition, based primarily on self-deprivation.
He had 21 male and female disciples and 18 daughter siddhas." Blue Annals

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