samedi 14 mai 2022

Supercompilations et ritualisation de la pratique

Saturne dévorant son fils (détail), Goya

Le patrimoine de la lignée de la Pacification (zhi byed), tel qu’il a survécu à notre époque, est surtout l’oeuvre de quelques personnages clés, réels, légendaires[1] et fictifs. Il est très probable que la majeure partie du patrimoine y a été incorporée après la mort de son “catalyseur” au début du XIIème siècle.

Hormis Dampa Sangyé, ces personnages clés seraient Āryadeva le brahmane (pour la source Indienne/Cachemirienne), Drapa Ngeunshé (XI-XIIème, superdétenteur tibétain), Rog Sherab Eu (XII-XIIIème, superdétenteur tibétain), Minling Lochen Dharmashri (1654 - 1717, supercompilateur, oeuvre complète en ligne), et Jamgön Kongtrul (1813-1899, supercompilateur).

Le préfixe “super” indique que ces personnages n’étaient pas simplement des détenteurs et/ou des compilateurs, mais qu’ils ont surtout adapté les matériaux de la Pacification aux besoins de leur époque, en les transformant, uniformisant, complétant, augmentant et même en créant ou découvrant parfois de nouveaux matériaux.

Il est possible qu’un ou plusieurs “Dampa Sangyé” aient réellement existé, mais le personnage mort au début du XIIème siècle à Dingri au Tibet est devenu un personnage légendaire. Son passé indien bien trop riche, tel que raconté par les hagiographes tibétains, n’est simplement pas crédible dans un sens historique, à commencer par sa longévité, son identité de Kamalaśīla (c. 740-795), ses très nombreuses rencontres, notamment avec “les 54 mahāsiddha”, qui, s’ils ont réellement existé, sont des personnages encore plus légendaires (et/ou fictifs) que Dampa.

Les hagiographes n’expliquent pas pourquoi un maître-siddha de la trempe de Dampa Sangyé, avec sa longévité, ses rencontres et les nombreux maîtres qu’il aurait eus, aurait encore eu besoin de se rendre en Chine (Wu t’ai Shan), pour parfaire sa formation, et y rencontrer Mañjuśrī Vādisiṃha (tib. 'jam dbyangs smra ba'i seng+ge), qui lui aurait transmis les matériaux des deux lignées intermédiaires “aurales” ésotériques (snyan brgyud). Ce n’était certainement pas pour la lignée intermédiaire sapientiel de sKam, que Dampa avait besoin de faire ce voyage. Le besoin de ce voyage répond principalement aux besoins de l’époque post-XIIème siècle, où la nature ésotérique des matériaux et leur origine indienne étaient devenues capitales.

Il fallait un premier “superdétenteur” en la personne de Drapa Ngeunshé (1012-1090) pour recevoir les matériaux de la “lignée cachemirienne” (1), et pas que... Il fallait un deuxième “superdétenteur” en la personne de Rog Serab Eu (1166-1244, BA939-948 et son frère Zhigpo), pour recevoir les “lignées cachemiriennes” d’Āryadeva le brahmane, Drapa Ngeunshé[2] et Jñānaguhya (1), les trois lignées intermédiaires tibétaines (2), et le patrimoine tibétain de Dingri (toutes lignées confondues) par le personnage de rGyal ba Ten ne (3). Il reçoit aussi les trois branches mineures (brgyud phran) classées dans la lignée intermédiaire, ainsi que les lignées hétéroclites (brgyud pa thorbu ba BA911) également classées dans la lignée intermédiaire.

Quand quelqu’un demande à Ten ne ‘qui possède toute la Doctrine de Zhi-byed ?’, il répond de façon très énigmatique ‘Qui d’autre que l’ācārya (Rog) Sherab ? Il cherchait la Doctrine comme une vache perdue. Il a joint ensemble les extrémités des dix poutres, et en passant en dessous, il m’a honoré” (BA947 DN1101[3]).

Gö Lotsawa (1392-1481) confirme le rôle essentiel de Rog Sherab Eu dans les Annales Bleus, et lui consacre une hagiographie élaborée (BA939). Minling Lochen Dharmashri (1654-1717) écrit une Somme de l’école de la Pacification[4], que Jamgon Kongtrul reprendra dans son Trésor des Instructions ésotériques[5] et qu’il utilisera pour faire son résumé de l’école Zhi byed dans son Trésor de la connaissance[6]. Lochen Dharmashri avait lui-même reçu la transmission de Dingri Künpangpa Lodrö Tenpa (Ding ri kun spangs pa blo gros brtan pa)[7].

Nous arrivons alors au supercompilateur Jamgön Kongtrul ('Jam mgon kong sprul Blo gros mtha' yas 1813-1899), qui dans le cadre du mouvement non-sectaire a voulu rassembler, et réparer le cas échéant, les matériaux des huit chariots (shing rta brgyad) du bouddhisme indo-tibétain, parmi lesquels figure la lignée de la Pacification. Le rassemblement de tout ce patrimoine tibétain permet la transmission en bloc de celui-ci, ce qui empêchera des petites lignées en danger de s’éteindre. Il ne s’est cependant pas limité à rassembler ces lignées, mais aussi de les compléter, réparer, etc.

On y voit également une tendance à transformer les doctrines en “pratiques”, et principalement dans un cadre vajrayāna. Kongtrul faisait ce que d'autres avaient déjà fait avant lui, dans le contexte de l'école de la Pacification, il s'était appuyé sur le travail de compilation de Minling Lochen Dharmashrī (1654 - 1718). Celui-ci avait transformé la pratique de la Pacification du système sapientiel de sKam (perdu[8]), quelle qu'eût été sa forme originelle, en une pratique de vajrayāna, avec une consécration et des instructions directrices (khrid), et donc dans le cadre d’une relation de maître (guru) à disciple[9]. Pour le système de sKam, Lochen Dharmashrī n’avait pas ajouté une consécration (tib. dbang), mais un rituel d’autorisation (tib. rjes gnang)[10]. Lochen Dharmashrī l’admet lui-même, comme il s’agit d’une instruction sapientielle, il ne faut pas passer par une consécration. Pour être tout à fait fairplay avec Lochen Dharmashrī, il est possible qu’il se soit dit “la lignée de sKam s’est épuisée, nous n’en connaissons plus le contenu, mais nous pouvons toujours l’incorporer de façon rituelle, dans l’ensemble de la transmission Zhi byed”.

Il y a cependant bien des raisons pour lesquelles une lignée sapientielle comme celle de sKam, et donc de Dampa, n’ait pas pu survivre dans le système de la Pacification, qui a préféré donner toute la priorité à la Gnose (ésotérisme) et à la ritualisation de la pratique, comme on le voit dans le traitement par Kongtrul des trois lignées intermédiaires tibétaines (So, rMa et sKam) de la Pacification.

Cela participe d’une tendance de ritualisation qui n’est pas uniquement tibétaine, et qui existait déjà en Chine (et ailleurs) avant la période impériale du Tibet. Cette tendance est peut-être apparue avec une "laïcisation" progressive du bouddhisme, une plus grande ouverture (et adaptation) de la pratique bouddhiste au laïcs au début de notre ère avec l’apparition du mahāyāna.

Jan Nattier (dans A Few Good Man, p.45) argumente qu’il y a une étape “bodhisattvayāna” entre le śrāvakayāna et le mahāyāna, qui était nettement plus élitiste que le mahāyāna. Le mahāyāna propose pas mal de “raccourcis” (“shortcuts”), ou de “moyens faciles” pour parler avec Mme Guyon, afin de permettre aux laïcs de tous castes de pratiquer un bouddhisme plus près de leurs moyens et possibilités. Au lieu de pratiquer un sūtra (comme p.e. l’Aṣṭasāhasrikā Prajñāpāramitā Sūtra traduit en chinois en l’an 50), on pouvait simplement le vénérer. Au lieu de parcourir le long chemin pour devenir un Bouddha, on pouvait visualiser Amitābha ou d’autres Bouddhas célestes (conformément au Pratyutpanna-buddha-saṃmukha-avasthita-sāmadhi sūtra traduit en chinois en 179), pour accélérer l’obtention de l’état de Bouddha. Le Sūtra du Lotus met l’éveil à la portée de tous et abonde en raccourcis (upāya). Les millénarismesbouddhistes boostent encore davantage cette tendance, et créent un sens durgence.
Avec ces textes précoces du mahayana, on semble entendre résonner une nouvelle voix au timbre marqué par l'urgence et la crise. C'est la voix du livre lui-même. Il devient insistant: ‘Tiens-moi, récite-moi, copie-moi, prêche-moi ou diffuse moi, car sinon...!’ Ces textes excellent dans la pratique. Ils disent au lecteur exactement ce qu'il doit faire. Les exégètes monastiques continuent et continueront toujours à spéculer autour de la fin de la Loi, selon les diverses traditions savantes. Ce sont cependant les textes de ce genre qui ont déterminé les contours du bouddhisme en Asie orientale, et c'est dans cette ambiance mouvementée que nous devons réinsérer les premières phases du tantrisme en Chine, en les comprenant à travers ce contexte eschatologique.” Mantras et mandarins, le bouddhisme tantrique en Chine, Michel Strickmann, NRF, p.
Les dhāraṇī, que l’on traduit souvent par “formules” ou “incantations”, sont des concentrés doctrinaux, dotés des mêmes pouvoirs que la pratique orthodoxe de la doctrine. Quand le bouddhisme s’ésotérise davantage, il n’y a guère plus de distinction entre dhāraṇī et mantra (et vidya).

Quand Lochen Dharmashrī et Kongtrul oeuvrent à leurs compilations amendées[11], cela ne choque personne que la pratique sapientielle du système de sKam devient une pratique ésotérique de “raccourci”, au même titre que les systèmes de So et de rMa, qui étaient dès le départ des pratiques ésotériques. Le bouddhisme ésotérique tibétain mange et digère ainsi ses propres enfants sapientiels.

La Prajñāpāramitā*, Mère de tous les Bouddha (HA40381)

La “lignée de pratique” (sgrub brgyud) finit par se réduire au fond à des ritualisations raccourcies de la pratique, du vrai travail. “Pratiquer” est devenu “faire” ces pratiques rituelles.
"Chögyam Trungpa Rinpoché, dans ses conférences inaugurales de 1974 à l'Institut Naropa (publiées en 1981 sous le titre Journey Without Goal : The Tantric Wisdom of the Buddha), s'en prenait à ce qu'il appelait le "matérialisme spirituel", et plus particulièrement à la tendance à "collectionner" les pouvoirs, qui, disait-il, était une "corruption récente dans la présentation du [le] Vajrayana" perpétrée par les Tibétains. Selon Trungpa, c'est à cette corruption que Jamgon Kongtrul a répondu en initiant "une réforme du bouddhisme au Tibet, qu'il a appelée l'école Rimé". Trungpa décrit les institutions qui avaient été fondées à l'origine pour promouvoir les enseignements bouddhistes comme étant devenues des maisons ornées de rituels et de récitations, un peu plus que des coquilles creuses. Selon Trungpa, Jamgon Kongtrul a initié une réforme qui mettait en avant la "pratique" par opposition à la tradition et aux institutions. Trungpa voit Kongtrul s'adresser aux chefs des traditions religieuses du Tibet en disant : "Unissons-nous, travaillons ensemble au sein de cette tradition contemplative. Faisons l'expérience de cette tradition par nous-mêmes, au lieu d'inviter des centaines d'artistes à construire de glorieux sanctuaires. Faisons l'expérience de ce que l'on ressent en s'asseyant sur nos coussins de méditation et en ne faisant rien." Pour Trungpa, l'élément clé de l'héritage de Jamgon Kongtrul était la renaissance d'une "lignée de pratique" qui serait accessible à tous, en dehors des monastères et des communautés religieuses établies. Elle pouvait ainsi être librement exportée du contexte tibétain. C'est à cette lignée de pratique, a dit Trungpa à ses étudiants du Colorado, "que nous appartenons[12].” (traduction française DeepL)
Mais cela c’était en 1974… Trungpa s’est par la suite lui-même enfoncé dans le "matérialisme spirituel" et bien pire… et “la pratique” s’est enfoncée dans des “étiquettes” et des pratiques de raccourcis et de simulacres.

Il ne s'agit pas de changer quoi que ce soit à cet état de choses, dans lequel on a parfois du mal à distinguer les arbres sapientiels dans une forêt de Gnose, mais plutôt de prendre conscience de la singularité de certains maîtres bouddhistes indiens et tibétains et de leurs lignées éteintes, éclipsées ou avalées tout cru et digérées, et de faire un peu plus d'efforts pour tenter de faire ressortir leur singularité.  

* "From within emptiness, both oneself and the one in front appear with a lotus arisen from paṃ and a moon from āḥ. On that is a yellow syllable dhīḥ from which light emanates. It makes offerings to the noble ones, accomplishes the welfare of sentient beings, and gathers back in. Then it completely transforms into the form of the Mother, Perfection of Wisdom, yellow in color, with one face and two arms." Extrait du rituel de la Mère Prajñāpāramitā associé au système de sKam. Zhije, Essential Teachings, Sarah Harding

***

[1] Des personnages avec une réalité historique, mais qui a été augmentée par des fictions. Les personnages fictifs sont entièrement fictifs.

[2] La lignée de Drapa (le Cycle des neuf lampes de Zhi byed) est classée dans les branches mineures de la lignée intermédiaire (brgyud phran). Cette lignée a trois branches : Drapa, lCe (Dal sgang pa) (BA906, Kālacakra, Somanātha) et lJang (BA910). Les trois lignées débouchent sur Rog Sherab Eu (BA910).

[3] de slob dpon shes rab las ‘os ci yod/ khong gis rta stor bzhin du phyi rtsad bcad/ ba stor bzhin du nang rtsad bcad/ gdung sna bcur bkug ste ‘og tu zhugs nas bsten pa yin gsung*/

rtsad bcad signifie à la fois : investigate, cutting the root, clarify butter (IW), et resolve; {brtags shing rtsad bcad} examine and explore. to investigate [cutting the root] / to clarify [when boiling butter]; search out, inquire into (RY)

Le tibétain du DN est différente de la traduction anglaise des Blue Annals, avec une difficulté particulière pour la traduction de rtsad bcad.

"Tel un cheval perdu, il a cherché de façon extérieure, telle une vache perdue, il a cherché de façon intérieure, il a rassemblé les dix diverses familles/lignées (gdung), et en se plaçant au-dessous, il m’a suivi."

[4] 27. DISTILLED ELIXIR A Unified Collection of the Guidebooks of the Early, Middle, and Later Pacification, Zhije, Essential Teachings, Sarah Harding. Pour une vidéo de Sarah Harding parlant de son travail de traduction, cest ici

Zhi byed snga phyi bar gsum gyi khrid yig rnams phyogs gcig tu bsdebs pa bdud rtsii nying khu, in DNZ, vol. 13 (pa), pp. 311–407. DV, vol. ca, pp. 665–797. LDS, vol. 18, pp. 204–80.

[5] Gdams ṅag mdzod: A Treasury of Instructions and Techniques for Spiritual Realization. 12 vols. Delhi: N. Lungtok and N. Gyaltsan, 1971.

[6]It is almost certainly the source for Jamgön Kongtrul’s summary of this practice lineage in The Treasury of Knowledge.” Sarah Haring, Zhijé.

[7] Mindrolling History Project. “From the master Dingri Künpangpa Lodrö Tenpa (ding ri kun spangs pa blo gros brtan pa) Dharmashri received the wang (dbang), lung (lung) and tri (khrid) of the Zhije Ngachi Barsum (zhi byed snga phyi bar gsum kha 'thor dang bcas pa), of the essential teachings and empowerment of Kalachakra, the Gyutrül Zhitro (sgyu 'phrul zhi khro) and Lama Sangdü (bla ma gsang 'dus)”.

[8]DNZ The third system was transmitted to Kamtön Yeshe Gyaltsen (d. 1119) and is called “the guide to the essential meaning of the perfection of wisdom.”
Unlike the previous two, this instruction is short and basic, and entirely exoteric. It consists of practices commonly considered preliminaries, with nothing really touching on the perfection of wisdom. Dharmashrī explains that the main guidance manuals of this tradition have been lost, with only the preliminaries remaining. He states very generally that he has composed it based on “the old writings
.” Zhije, Sarah Harding

[9] 'dir rma lugs/_de la'ang smin byed kyi dbang dang /_grol byed khrid kyi phyag len/

Mahāmudrā in the Ma System, Damngak Dzö Volume 13 (པ་) / Pages 59-67 / Folios 11a2 to 15a2.

[10] Subsequent Authorization Ritual for the Perfection of Wisdom in the Kam System (tib. skam lugs sher phyin ma'i rjes gnang)

[11] "These empowerments, along with Dharmashrī’s commentary, Distilled Elixir, and lineage supplication, Golden Garland, constitute nearly 80 percent of this Pacification volume in the Treasury, proving Kongtrul’s point." Translation's Introduction to the Zhije Empowerments, Sarah Harding

[12]Chögyam Trungpa Rinpoche, in his 1974 inaugural lectures at Naropa Institute (published in 1981 as Journey Without Goal: The Tantric Wisdom of the Buddha), assailed what he called “spiritual materialism,” specifically the tendency to “collect” empowerments, which, he said, was a “recent corruption in the presentation of [the] Vajrayana” perpetrated by Tibetans. According to Trungpa, that corruption was what Jamgon Kongtrul had responded to in initiating “a reformation of Buddhism in Tibet, which he called the Rime school.” Trungpa described the institutions that had been originally founded to promote the Buddhist teachings as having ossified into ornate houses of ritual and recitation, little more than hollow shells. According to Trungpa, Jamgon Kongtrul initiated a reform that foregrounded “practice” as opposed to tradition and institution. Trungpa has Kongtrul appealing to the leaders of Tibet’s religious traditions, saying, “Let us unite; let us work together within this contemplative tradition. Let us experience this tradition for ourselves, instead of inviting hundreds of artists to build glorious shrines. Let us experience how it feels to sit on our meditation cushions and do nothing.” For Trungpa, the key element of Jamgon Kongtrul’s legacy was the revival of a “practice lineage” that would be available to all, outside of the monasteries and established religious communities. It could thereby be freely exported from a Tibetan context. It was that practice lineage, Trungpa told his students in Colorado, “that we ourselves belong to.” Open View, Solid Ground, By Lion's Roar Staff|Dec. 20th, 2016

[12] 'dir rma lugs/_de la'ang smin byed kyi dbang dang /_grol byed khrid kyi phyag len/
Mahāmudrā in the Ma System, Damngak Dzö Volume 13 (པ་) / Pages 59-67 / Folios 11a2 to 15a2.

[13] Subsequent Authorization Ritual for the Perfection of Wisdom in the Kam System (tib. skam lugs sher phyin ma'i rjes gnang)

[14] pha rol tu phyin pa'i gdams pa yin pas dbang gi chos sgo 'byed pa la mi ltos mod/_'on kyang bla ma rnams kyi phyag bzhes su bka' babs dang po' lha lnga'i ya gyal yum sher phyin ma'i rjes gnang 'dir mdzad pa ltar spro na/ skam lugs sher phyin ma'i rjes gnang

Il semblerait que ce soit un rituel qui fait partie du Cycle des Trois lampes, que Dampa aurait transmis au paṇḍit cachemirien Jñānaguhya, qui les avait retransmis à Drapa Ngeunshé, et que Rog Sherab Eu avait reçu.

You may wish to do the subsequent authorization (rjes gnang) of the three deities in what is known as the blessings (byin rlabs) of the Three Lamps in the first transmission.”

8. SUBSEQUENT AUTHORIZATION RITUAL FOR THE THREE DEITIES, Zhije, Essential Teachings, Sarah Harding
bKa’ babs dang po sgron ma rnam gsum gyi byin rlabs su grags pa lha gsum gyi rjes gnang, in DNZ, vol. 13 (pa), pp. 53–59. Second source: LDS, vol. 18, pp. 20b–24b. 

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