dimanche 7 février 2021

La femme a-t-elle la nature de Bouddha ?



Srinmo du Tibet (illustration des archives d'Erwan Temple)

Une des sources principales pour connaître les thèses de l’école bouddhiste Yogācāra est le Yogācārabhūmi, la “Fondation pour les pratiquants de Yoga”, où Yoga prend le sens de méditation (samādhi). Ce texte aurait été composé à Ayodhyā, une ville dans l'État de l'Uttar Pradeshan, sur les rives de la rivière Ghāgharā, au III-IVème siècle. Ce texte a beaucoup évolué et s’est étoffé au cours des siècles[1]. Le Yogācāra se caractérise par une approche plus positive et graduelle du bouddhisme. La spéculation et les affirmations de tout genre ne lui font pas peur.

Un des maîtres principaux de l’école Yogācāra-Vijñānavāda fut Asaṅga (env. 300-350), qui serait né à Ayodhyā. Selon les sources hagiographiques, il aurait pu monter à Tuṣita, pour y recevoir des enseignements[2] directement de Maitreya, le dauphin du Bouddha, qui y attend son tour. Selon la tradition tibétaine, Asaṅga aurait reçu le Yogācārabhūmi, en plus des Cinq Traités de Maitreya. Un des cinq traités, l’Ornement des sūtras mahāyāna (Mahāyānasūtrālankārakārikā, tib. mdo sde rgyan) est d’ailleurs composés selon la même structure que le Bodhisattvabhūmi (attribué à Asaṅga dans la tradition tibétaine, où il est publié séparément[3]), qui fait partie d’un volume (n°12, niveau 15) du Yogācārabhūmi.

Le Bodhisattvabhūmi se divise en trois “sections de yoga” (skt. yogasthāna tib. rnal 'byor gyi gnas), divisées en chapitres (paṭala), et qui traitent respectivement du Yoga de la Base (skt. ādhārayogasthāna tib. gzhi'i rnal 'byor gyi gnas), du Yoga des facteurs en accord avec la Base (skt. ādhārānudharmayogasthāna tib. gzhi'i mthun pa'i chos kyi rnal 'byor gyi gnas), et du Yoga sur le point culminant de la Base (skt. ādhāraniṣṭhāyogasthāna tib. gzhi'i rnal 'byor gyi gnas tha ma).

Les premiers deux points du texte expliquent la Base (skt. ādhāra tib. gzhi) et les Signes (skt. liṅga tib. rtags) d’un bodhisattva. La “Base” est la triple “précondition” (traduction d'Ulrich T. Kragh) d’un bodhisattva. D’abord la Filiation (l’Appartenance, la Famille, le Lignage[4] skt. gotra tib. rigs), que Kragh traduit par “prédisposition”. Ensuite, la résolution (skt. cittotpādaḥ tib. sems bskyed), et finalement la pratique de tous les facteurs de l’éveil (skt. bodhipakṣyā dharmāḥ tib. byang chub kyi phyogs kyi chos). Ces trois préconditions sont “le buddhakṣetra des Bodhisattva” (ch. 1 Vimalakīrtinirdeśa). La précondition la plus importante est innée[5], c’est la “prédisposition”, la Filiation. Sans cette précondition, il est impossible de devenir un bodhisattva, car les deux autres (acquis) ne suffisent pas. Tous les êtres humains ne naissent donc pas avec cette Filiation. Ceux à qui la première “prédisposition”, la Filiation, fait défaut sont “Sans Famille” et appelés “ceux qui n’appartient pas à la Famille” (skt. agotrastha tib. rigs la gnas pa ma yin pa). De telles personnes, en quelque sorte “a-spirituelles”, n’appartiennent pas à une Famille (spirituelle), ne seront jamais des bodhisattvas, et ne pourront pas devenir un Bouddha, même en prenant la résolution de l’éveil, et en pratiquant ensuite les 37 facteurs de l’éveil. Si votre résolution et pratique ne font pas de vous un bodhisattva, cherchez du côté de votre Filiation… Le Yogācāra serait-il un bouddhisme brahmanique ?

En revanche, ceux qui ont une Filiation spirituelle, sont des champs, sur lesquels des “semences” (skt. bīja tib. sa bon) peuvent être semées. Leur maturation est inéluctable et elles porteront des fruits bien spécifiques. Les autres sèmeraient sur un champ spirituellement infertile. On pourrait aussi s’inspirer de la doctrine karmique du Jainisme et traduire gotra par “statut (social)”. Chez les Jaïns, le genre (masculin, féminin et neutre) est également un facteur karmique[6].

Cela devait nous préparer à ce qui va suivre. Un bodhisattva est supérieur aux Auditeurs (śrāvaka) et aux Bouddhas solitaires (pratyekabuddha), non pas à cause de sa résolution ou de sa pratique, mais à cause de sa “Filiation” innée, ou son statut spirituel, grâce auquel il serait doté d’autre qualités innées, qui le rendent supérieur aux autres chercheurs. Il est par nature plus intelligent (skt. tīkṣṇendriyaḥ tib. dbang po rno ba), qualité innée. En outre, il pratiquerait pour le bien de tous les êtres (résolution supérieure), et sa réalisation serait supérieure (qualités “acquises”).

Passons maintenant aux “Signes”, aux caractéristiques, du bodhisattva. Je laisse de côté ici les qualités spirituelles. Tournons-nous vers le Bodhisattvabhūmi d’Ārya Asaṅga/Maitreya, qui nous présente le bodhisattva en ses qualités innées, prérequises pour celui qui souhaite devenir un Bouddha charismatique, c’est-à-dire avec toutes les qualités requises pour convertir les êtres. D’abord une petite explication sur le terme “champ” (skt. kṣetra tib. zhing). On trouve dans le premier chapitre du Vimalakīrtinirdeśa une interprétation “spritualisée” du champ de Bouddha, qui n’est autre que le champ d’un être (ordinaire).
12. Le Bienheureux leur dit alors : Fils de famille (kulaputra), le champ des êtres (sattvakṣetra) est le buddhakṣetra des Bodhisattva.” Vimalakīrtinirdeśa (Lamotte, p. 112-113)

Dans le même texte, suit alors une énumération de diverses perfections (pāramitā) etc., tel “le champ des bonnes dispositions (āśayakṣetra) est le buddhakṣetra des Bodhisattva” (VKN p.114), d’où il ressort que le “champ”, et ”la purification des champs de Buddha (buddhakṣetra pariśodhana), n’est autre que la purification de la pensée.
S’abstenir de tout mal (pāpa), s’exercer à l’efficace (kusala),
Purifier son propre esprit, tel est l’enseignement des buddha
” (Dhammapada (n° 183).
Comme nous l’avons vu ci-dessus, selon le Yogācāra, “l’esprit”, “la Base” ou “le champ”, d’un être “incarné” vient avec une triple “précondition”, ce qui revient un peu à dire que les âmes sont distribuées avec du firmware différent… Vous allez comprendre.

Le Bodhisattvabhūmi explique que la pureté du champ est en fonction de la bonne exécution de l’application et de la stabilité de cette bonne exécution, en vue d’un résultat. Quels sont les résultats des maturations d’un bodhisattva ? Par exemple, l’apparence physique excellente. Un bodhisattva est beau (oui, au masculin), car il doit être aimé par le monde. Il doit naître dans une bonne famille, car ainsi il sera respecté, vénéré et loué par le monde. Les gens obéissent au doigt et à l’oeil un beau bodhisattva de bonne famille. Il doit être puissant, c’est-à-dire avoir du pouvoir, une belle voix, etc. Un tel bodhisattva est un Grand homme (mahāpurusa)

Résultats d'une recherche Google sur "bodhisattva" et "Gandhara"

Le bodhisattva est mâle, car un véhicule mâle possède toutes les qualités pour exercer toutes les activités qui requièrent un effort et du discernement. Un homme de bonne famille est intrépide, et a la liberté de voyager, débattre, séjourner avec qui il veut, où il veut, il peut manger avec qui il veut, ce qui n’est pas le cas des femmes... Il a ainsi huit résultats de maturations karmiques, l’aidant à bénéficier les êtres et à développer les qualités d’un Bouddha. Ne disposant pas de ces conditions, les efforts des autres êtres resteraient stériles et futiles. Leurs champs n’ont pas été suffisamment purifiés, et leur Filiation est déficiente.

Comprenons-nous bien, ce n’est pas parce qu’étant née esclave, femme, moche, manquant d’intelligence, avec une voix désagréable, etc., que l’on est limitée dans ses actions, mais on naît dans ces conditions, parce qu’on “n’appartient pas à la Famille” et que l’on a commis des actes dans une existence précédente qui font que l’on se trouve dépourvu des “qualités” requises, qui vont avec le statut social (gotra) …

Il y a la croyance en “le karma” et la naissance, qui est définie selon chaque école des religions indiennes, tibétaines, etc.; c’est une chose. Il y a aussi ce que le lien entre des actes sélectifs, leur maturation, et les résultats correspondants allégués nous apprend en creux sur leur doctrine de “karma”, ou plutôt sur ceux qui nous le font connaître et sur leur vision de la société, notamment dans le domaine du statut social, du genre, etc.

Ce serait un bon karma de naître comme le fils de la reine dAngleterre et un mauvais karma de naître petit africain souffrant de malnutrition. Ce serait un bon karma de naître comme un enfant mâle dans une bonne famille célèbre, très riche, très influente, en bonne santé, avec un beau corps, une belle voix, de l’assurance, du pouvoir, etc., car en tant que bodhisattva, les gens vous respecteront, vous aimeront, vous obéiront au doigt et à l’oeil, et si vous accédez au pouvoir, vous pourrez même les gouverner de façon éclairé, tout en les conduisant à l’éveil par la religion bouddhiste. En multipliant les contacts de tout genre[7], Le bodhisattva créera les connexions karmiques, qui vont mûrir davantage existence après existence, et au moment de devenir un Bouddha, c’est des millions d’êtres qu'il libérera.

La définition du bodhisattva est très claire, une femme ne peut pas être un bodhisattva dans le sens où l’entend le Bodhisattvabhūmi : elle n’a pas un “statut” suffisant. Le traducteur anglais Artemus B. Engle[8] a beau écrire “il ou elle” quand il réfère au “bodhisattva”, Asaṅga est très clair à ce sujet, il suffit de relire les conditions ci-dessus. Une femme ne peut pas atteindre l’état de Bouddha, et ne possède pas les trois “préconditions” et la “prédisposition” d’un bodhisattva. Elle a beau semer des résolutions et des pratiques dans son champ, celles-ci ne porteront pas les mêmes fruits que chez le bodhisattva. Au mieux, elles aideront à progresser la femme à créer les conditions pour une naissance mâle future, en espérant que ce mâle soit bien-né. Même en naissant dans un corps mâle, il faudra de nombreuses naissances mâles, pour se débarrasser totalement des imprégnations (skt. vāsanā) féminines.
Une femme ne peut pas atteindre le parfait et plein éveil. Pourquoi cela ? Lorsqu’un bodhisattva sort de la première période d’un nombre infini de kalpas [à partir de l’état d’ārya], il renonce à l’état féminin, et à partir de ce moment, jusqu’à qu’il s’assoit sur le siège de l’éveil, il ne redeviendra plus jamais une femme. Toutes les femmes ont par nature de nombreuses passions (kleśa) et une sagesse déficiente (skt. duḥ tib. ‘chal ba). La personne qui a un continuum avec de nombreuses passions et une sagesse déficiente ne peut pas atteindre le parfait et plein éveil.”[9]
Le bouddhisme Yogācāra n’est pas la seule religion à instiller ainsi une image négative de la femme, cosmogoniquement justifiée. C’est d'ailleurs loin d’être le seul élément (voir un échantillon ci-dessus) qui pose problème dans le Bodhisattvabhūmi aux niveaux des valeurs et de jugements de valeurs, d’un point de vue contemporain. Il pose un omniscient, qui est censé avoir vu la réalité telle qu’elle est, mais qui est incapable de voir à long terme et au-delà de l’idéologie dans lequel il baigne. Une idéologie n’est pas la réalité telle qu’elle est (skt. tattvatas). L’idéologie et les valeurs du temps du Bodhisattvabhūmi ne sont pas les nôtres, et ne nous doivent pas servir de modèle. Quand on a la prétention d’enseigner une méthode intemporelle (“des trois temps”, “bonne au début, au milieu et à la fin”), on ne devrait pas y mêler des éléments idéologiques sociétaux, comme ceux exposés ci-dessus. Un bodhisattva, qui selon le Bodhisattvabhūmi est quasiment une sorte de noble (ārya) bien né, n’est pas une femme, peut être fortuné, peut avoir des femmes, et un entourage (skt. parivāra tib.’khor) avec des servants et des esclaves[10]. Mais les bodhisattvas du Bodhisattvabhūmi n’avaient pas les scrupules de certains bodhisattvasde gauche d’aujourd’hui. Certes, les bodhisattvas bien-nés du Bodhisattvabhūmi pouvaient offrir leurs servants, leurs femmes, leurs enfants, leurs yeux, leurs corps, mais ils n’étaient jamais des femmes, ni des losers. Les tulkus tibétains ne sont pas des losers non plus, et les valeurs et critères qu’ils enseignent en Occident sont souvent tout à fait compatibles avec les valeurs et les critères du Bodhisattvabhūmi du IVème siècle, comme si l’on n’avait pas changé d’époque et de région.

Légalité foncière (samatā), si chère au bouddhisme, n’est pas une égalité idéologique. La nature de bouddha d’un homme ou d’une femme ne donne pas un accès égal à la bouddhéité. L’une en est, par nature, plus éloignée que l’autre, cela se mesure en kalpas… Il faudrait presque amender la doctrine du précieux corps humain, car une femme n’a pas accès à la bouddhéité, ni au statut de bodhisattva, pas de son vivant, et pas tant qu’elle revient “en femme”. En cela, une naissance féminine est comparable à une naissance dans un des mondes malheureux. C’est assez tôt (à l’état d’ārya) qu’un bodhisattva aspirant à la bouddhéité doit laisser derrière lui les naissances dans un corps féminin. Connaissons-nous un jātaka, où le Bouddha était né dans un corps féminin ? Il en existe un dans une version médiévale de jātaka théravadin[11]. L’exception qui confirme la règle. L’histoire se situe dans le dernier kalpa, avant le kalpa où le Bouddha devint le Bouddha, donc à une distance temporelle sûre et pure. Il s’agit d’une princesse qui était la soeur du Bouddha précédent Dīpaṃkara.

On aurait tort de faire grand cas de ce genre de “femmes éminentes” dans le bouddhisme et de les présenter comme des trophées féministes, quand il s’agit de figures légendaires, de pures fictions, ou de déesses et de ḍākinī, bref, toujours de femmes imaginaires et non de femmes historiques en chair et en os.

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Quelques billets et articles associés :

Être, être déterminable et ne pas être

Source d'inspiration pour le titre provocateur :
"A monk asked, "Does a dog have a Buddha-nature or not?"
The master said, "Not [Mu]!"
The monk said, "Above to all the Buddhas, below to the crawling bugs, all have Buddha-nature. Why is it that the dog has not?"
The master said, "Because he has the nature of karmic delusions
".
- The Recorded Sayings of Zen Master Zhao Zhou, koan 132

"A monk asked Master Zhao Zhou, "Does a dog have Buddha Nature?"
Zhao Zhou replied, "Yes."
And then the monk said, "Since it has, how did it get into that bag of skin?"
Zhao Zhou said, "Because knowingly, he purposefully offends
."
- Book of Equanimity or more formally the Hóngzhì Chánshī Guǎnglù

[1] Voir l’article The Yogācārabhūmi and Its Adaptation, Introductory Essay with a Summary of the Basic Section, par Ulrich Timme KRAGH, d’où je tire la plupart des infos de ce blog.

[2] Ses enseignements auraient fait l’objet de cinq textes, intitulés les “Cinq Traités de Maitreya” (tib. Byams pa chos lnga), à savoir :
Abhisamayālankārakārikā (« Ornement de la réalisation ») ;
Mahāyānasūtrālankārakārikā (« Ornement des sūtras mahāyāna ») ;
Madhyānta-vibhanga (« Discrimination entre le milieu et les extrêmes ») ;
Dharmadharmatāvibhanga (« Discrimination entre existence et essence ») ;
Mahāyānottaratantra-śastra ou Ratnagotravibhaga (« Traité sur la nature de Bouddha »).

[3] T1579.35-50.478b6-576b27; D4037.1a1-213a7

[4] Avec des majuscules pour indiquer un sens “spirituel” qui n’est pas leur sens habituel. La Filiation s’applique à la Base, pas à la naissance dans une famille humaine.

[5]First, the bodhisattva 's predisposition is established as an original nature (prakṛtisthaṃ gotram , běnxìng zhù zhǒngxìng 本性住種姓, rang bzhin gyis gnas pa'i rigs), meaning that it is a particular [inborn] trait nestled in the character of such predisposed persons that has always been present in them as an inherent quality throughout rebirth after rebirth.”

[6]The vedas or the gender passion hinders the jiva from obeying the laws and from practicing self-discipline. It is of threefold variety, according to the three species of sexes:[13]

Purusa veda (the male gender and corresponding gender passion) - Through this, in the man the desire for union with a female is produced. Also man has at first an exceedingly strong desire, which disappears as soon as his lust is satisfied.

stri veda (the female gender and corresponding gender passion) – Through this, in a woman the desire for union with a man is excited. Also the desire in the woman is weak so long as she is untouched, but grows into immensity through the enjoyment of intercourse.

napumsaka veda (the third gender are to the burning of a town, which lasts long and finds no satisfaction
.”

[7] Lors de sa visite à Vajradhatu en 1992, Gyatrul Rinpoché[3] expliquait aux disciples de Trungpa et de Rich, que ceux qui avaient eu la chance d’avoir eu des rapports sexuels avec ces maîtres, qui étaient des grands bodhisattvas, de ne pas s’en vanter.

Et n’oubliez pas que c’était à cause de sa bonté qu’il avait reconnu votre karma de cultiver cette connexion et de l’actualiser. Si votre attitude en est une d’humilité et de dévotion, et que vous suivez ses instructions, cela pourra être très bénéfique pour vous à cause de la nature particulière de votre connexion avec lui.” La réhabilitation d'un détenteur de lignée déchu

[8]I am personally sympathetic to the fact that many female readers will react unfavorably to this dogma. At the same time, I do not believe that it needs to be taken as simply a gratuitous denigration of the female. Since this issue has been addressed at length by a number of contemporary scholars, I will not comment upon it further here beyond expressing the sincere hope that all readers will be able to appreciate the singular importance that this work clearly merits in the history of Buddhist literature.”

Commentaire personnel : Il ne s’agit pas d’avoir de la sympathie ou non pour telle ou telle “cause“, quand il s’agit clairement d’un problème qui concerne l’humanité toute entière. L’esclavage n’est pas le problème des esclaves, le racisme n’est pas le problème des membres des races opprimées, le dénigrement de la femme par les religions, etc. n’est pas le problème des femmes. Ces problèmes sont le fait de ceux qui ont décidé d’utiliser ces discriminations pour imposer un rang inférieur à d’autres êtres humains, ou qui les reprennent à leur compte. A mon avis, le mot sympathie est déplacé ici.

[9]A woman cannot attain unsurpassed true and complete enlightenment. Why is that? [This should be understood] as follows: Once a bodhisattva has passed beyond the first [period of a] countless number of kalpas he abandons the state of being a woman, and [from then on] until he sits at the seat of enlightenment, he will never again become a woman. The entirety of womankind naturally possesses a great many mental afflictions and is subject to inferior wisdom, and it is not possible for [a person with] a mind stream that naturally possesses a great many mental afflictions and is subject to inferior wisdom to attain unsurpassed true and complete enlightenment..”

Tibétain : bud med kyis kyang bla na med pa yang dag par rdzogs pa'i byang chub mngon par rdzogs par 'tshang mi rgya ste/_de ci'i phyir zhe na/ 'di ltar byang chub sems dpa' ni bskal pa grangs med pa dang po 'das pa nyid nas bud med kyi dngos po spangs pas na/ nam byang chub kyi snying po la gnas kyi bar du nams kyang bud med du mi 'gyur ba dang / bud med thams cad ni rang bzhin gyis nyon mongs pa mang ba dang / shes rab 'chal ba yin la rang bzhin gyis nyon mongs pa mang ba'i rgyud dang / shes rab 'chal pa'i rgyud kyis kyang bla na med pa yang dag par rdzogs pa'i byang chub tu mngon par rdzogs par 'tshang rgya bar mi nus pa'i phyir ro/

[10] BBhV ṛ (f. 52b): “A retinue is made up of children, wife (or wives), male and female servants, workers, and the like.”)

[11]This jātaka is found in several medieval Pāli texts.The translation of the story in this chapter is the longest and most elaborate version of the story titled “The Princess Who Gave the White Mustard Oil” (“Princess Jātaka”) from the Sotaṭṭhakīmahānidāna (Sotaṭṭhakī), a biography of the Buddha written (or, more accurately, compiled) by a monk named Culabuddhaghosa, of unknown date and provenance, but known throughout the Theravādin medieval world.” Karma Lekshe Tsomo, Eminent Buddhist Women.

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