Dr. Reginald A. (« Reggie ») Ray de Dharma Ocean a développé un cours intitulé « Mahāmudrā in the modern world » après 40 années d’apprentissage. D’abord 7 ans d’études universitaires (histoire des religions, sanskrit, tibétain), suivi de 17 années d’études auprès de Chogyam Trungpa, dont il dit était un des maitres les plus conservateurs. Quand RR avait commencé de transmettre lui-même les enseignements vajrayāna, à la demande de Trungpa, il y eut beaucoup de critiques de la part de maîtres tibétains. Trungpa leur expliqua qu’il y avait des étudiants qui voulaient étudier avec RR, et que si celui-ce n’y donnait pas suite, il briserait ses vœux de bodhisattva. Trungpa avait expliqué à RR que l’instruction d’autrui était nécessaire pour que RR continue son propre développement.
A la mort de Trungpa en 1987, RR commença à enseigner dans le centre Dharma Ocean dont il est le directeur spirituel. C’est seulement à partir de 2005 qu’il décida d’enseigner la Mahāmudrā de manière ouverte, tout comme Gampopa l’avait fait au commencement de la lignée Kagyupa. Cela venait partiellement d’un changement d’attitude dans la nouvelle génération d’étudiants, moins fascinés par les maîtres tibétains que la génération (beat, hippie) d’avant. RR avait trouvé qu’il était devenu difficile pour eux d’avoir accès aux instructions les plus efficaces (c’est-à-dire directement au niveau de la nature de l’esprit), parce que les maîtres tibétains, trop conservateurs aux goûts de la nouvelle génération, demandaient toute une série de pratiques, dont elle ne voyait pas l’utilité. Une autre difficulté est qu’il est très rare d’avoir une relation personnelle suivie avec un maître tibétain, ce qui est cependant nécessaire à ce type de transmission.
Il rappelle que Chogyam Trungpa disait toujours que le rôle d’un maître était de mettre la vie de son étudiant sens dessus dessous, afin de le pousser à suivre le chemin dans son intégralité. C'est, selon RR, une relation très spéciale et très forte, dont la relation amoureuse s'approche peut-être le plus. Sans un maître, le vajrayāna ne peut pas se faire. Cela tient, selon RR, au fait que la deuxième des deux obnubilations, c’est justement les patrons psychiques (patterns) qui nous ont formés et auxquelles nous sommes aveugles. C’est là que l’intervention d’un maître serait nécessaire.
RR propose donc un cours qui consiste en environ 48 heures de matériel, et qui suit l’approche traditionnelle de Gampopa. Mais qui est moderne par les moyens qu’il utilise, notamment Skype. Il explique que les communications par Skype permettent tout à fait d’avoir le type de relation nécessaire aux fins du vajrayāna. Toutes ces infos viennent de l’entretien (en anglais) entre Reginald Ray et Vincent Horn de Buddhist Geeks. Vous pouvez l’écouter ici.
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