Des bodhisattvas se balançant des tartes à la crème à la figure (La bataille du siècle, Clyde Bruckman 1927) |
Le mahāyāna (madhyamika) aime présenter les auditeurs śrāvaka comme un peu psychorigides. Bien sûr, ils suivent en cela la Doctrine du Bouddha, telle que celui-ci l’avait enseignée, selon la thèse mahāyāna d’un Bouddha enseignant selon les dispositions de chacun. Pour les auditeurs, il est important de purifier la pensée en éliminant les passions et les vues fausses, afin de se libérer des liens, et ainsi devenir des arhats qui entreront au nirvāṇa au moment de la mort, tout en suivant l’exemple du Bouddha.
Non, dit le mahāyāna, le Bouddha n’est pas réellement passé au nirvāṇa, et par ailleurs un Bouddha ne naît ni ne meurt. Il se manifeste en tant que Bouddha auditeur pour aider les auditeurs en leur montrant les douze actes d’un Bouddha. Son enseignement ne se limite pas aux 80 ans d’une vie humaine, et il est toujours mis à jour et disponible à ceux qui ont des idées plus larges et moins “matérialistes” que les auditeurs. Ces personnes aux idées larges (mahā) sont les bodhisattvas, les adeptes du mahāyāna. Les bodhisattvas, tout comme les Bouddhas, n’entrent pas au nirvāṇa à leur mort. Ils ne naissent ni ne meurent en réalité. Ils évoluent dans des sphères qui ne sont ni le saṃsāra ni le nirvāṇa, tout en se manifestant dans le saṃsāra, et en entrant et sortant du nirvāṇa à volonté. Pour les non-bodhisattvas, les bodhisattvas apparaissent comme des personnes en chair et en os comme le reste des humains. Ils font semblant de naître et de mourir, d’agir sous l’emprise des passions, d’avoir des vues fausses, etc.
Comme les bodhisattvas sont, au fond, déjà libres, ils n’ont pas besoin de se libérer. S’ils entretenaient la pensée de se libérer, cela voudrait dire qu’ils prendraient les dharma et eux-mêmes trop au sérieux, comme les auditeurs... Un individu qui n’existe pas réellement, peut-il se libérer de dharma qui n’existent pas non plus réellement ?[1] A-t-il un quelconque besoin de se débarrasser des vues fausses ? Non, ce serait avouer qu’il se considère comme un individu et qu’il attribue une réalité aux dharma que ceux-ci n’ont pas.
Donc quand le bodhisattva Māragocarānupalipta (“Non-souillé par le domaine de Māra”, tib. bdud kyi spyod pa’i yul gyis mi gos pa), se propose pour convertir les filles des deva, on voit qu’il leur dit des 62 vues fausses, de NE PAS les détruire, et que c’est ainsi qu’elles seront alors “libérées des liens de Māra”[2]. En réalité “Māra” est ce qui fait la différence entre le non-bodhisattva (lié) et le bodhisattva (libre). Il n’y a pas d’autre différence. Sauf peut-être le Projet du bodhisattva de libérer tous ceux liés par Māra (mārabaddha). Ce Projet est-il réel, ou ce qu’il y a de plus réel dans le mahāyāna ? Les bodhisattvas des grands sūtra du mahāyāna font de toute façon tout pour gagner des êtres à leur cause et font état des grandes conversions réussies.
Comment fait un bodhisattva pour “se manifester” ici-bas ? Il naît pardi ! Mais quand il est libéré du lien de Māra, il ne naît pas “réellement”. Pour naître dans un corps humain, il faut du karma, des passions (kleśa), des vues fausses… Si un bodhisattva se libérait des vues fausses et des passions, comment pourrait-il “se manifester” ici-bas ? Il restera coincé dans le nirvāṇa. Dans la traduction chinoise de l’Enseignement de Vimalakīrti (VKN, Lamotte, p. 144) on trouve le conseil “ne pas détruire les passions qui sont du domaine de la transmigration (saṃsāravacarakleśa), mais s’introduire dans le nirvāṇa (nirvāṇasamavasaraṇa)”. C’est donc sciemment, et en vue d’une “naissance” que le bodhisattva (du ŚGS et du VKN) ne détruit ni les vues fausses, ni les passions. Pour (re)naître dans le saṃsāra imparfait, il faut être “imparfait”, sinon on n’y entre pas ![3] Et pour libérer les êtres qui en ont le plus besoin, il faut fréquenter les lieux les plus imparfaits du saṃsāra, et y établir le plus de contacts possibles, afin d'entraîner le plus d'êtres possible avec soi[4]. Il faut parfois être un vrai salaud, mais “libéré des liens de Māra”[5], et tout en préservant son âme, en restant simultanément dans l’assemblée du Bouddha dans une terre pure …
Pour ceux qui aspirent à devenir plus sages, gentils et bons, les bodhisattvas peuvent évidemment aussi s’adapter à leurs besoins, et même leur montrer la voie des auditeurs, mais ce n’est pas ainsi que l’on se libère des liens de Māra. Il ne s’agit pas en soi de devenir sages, gentils et bons. Ces qualités peuvent néanmoins être des produits dérivés du Projet.
La voie des bodhisattvas est donc idéal pour des laïcs prospères (“maîtres de maison à l’habit blanc”), ou des princes, qui doivent être imparfaits pour imposer leur volonté et prospérer ici-bas[6]. Surtout des laïcs ou des éminences, qui pourraient penser qu’en étant imparfaits de cette façon, ils restent même supérieurs aux auditeurs, qui se donnent autant de mal pour purifier leur pensée. Les bodhisattvas ont montré jusqu’où ils pouvaient pousser cette liberté. Le Gaṇḍavyūha sūtra raconte comment le jeune fils d'un riche marchand, Sudhana, rencontre toutes sortes de bodhisattvas, certains de véritables salauds (p.e. le roi-tyran Anala) aux yeux des non-bodhisattvas, et ces rencontres constituent un itinéraire initiatique pour un bodhisattva (ou une descente dans le cynisme pour un non-bodhisattva). Les bodhisattvas avaient préparé la voie aux tantrikas, mahāsiddhas, vidyādhara et à des théocrates bouddhistes, qui avaient trouvé de nouvelles possibilités pour repousser encore davantage les limites de leur liberté.
Vivant en ce moment, dans un monde capitaliste en plein dérive, on, ne peut s’empêcher de voir une certaine parenté de liberté “des liens de Māra”. Le Projet est tout, l’homme n’est pas grand-chose. Tout semble devoir céder devant le Marché/la Croissance, qui avance, progresse et croît, en écrasant tout sur son passage, conduit par une Main invisible, pour qui les individus et les dharma n’ont qu’une valeur superficielle et sont remplaçables (ressources humaines, innovations, ...), et qui est expert en métamorphoses de tous genres. Ces métamorphoses du Marché prennent les formes nécessaires pour intégrer ceux qui restent à convertir.
L’objectif officiel de la voie des bodhisattvas est de vider le saṃsāra en sauvant tous les êtres, à moins que ce ne soit plutôt sortir le saṃsāra de tous les êtres. Que se passerait-il une fois le saṃsāra sorti de tous les êtres ? Le nirvāṇa... Une vie sans saṃsāra, pas de vie ? Et dans le cas d’un saṃsāra vide, l’implosion, pouf ? Une terre pure remplie d’êtres libres des liens de Māra, cette terre-ci ?
Et en attendant ce grand jour, on continue à “faire du bouddhisme” ? “Faire du bouddhisme” peut remplir toute une vie, on peut mettre du bouddhisme dans tous les coins et recoins. Au nom du bouddhisme, certains exploitent et d’autres se font exploiter. Dans la non-dualité de l’exploitant et de l’exploité, car “rien ne se passe” en réalité[7]. Ne sachant pas qui est un bodhisattva et qui ne l’est pas, il vaut mieux partir du principe que celui qui nous domine est un bodhisattva, car sinon, en réagissant mal ou en le jugeant mal, nous pourrons nous blesser nous-mêmes[8].
Le bouddhisme est aussi une méthode, qui met toute la responsabilité auprès de l’individu, et toute souffrance est créée (kṛ_, karma) par l’individu. La solution est alors d’abord individuelle. D’ailleurs, tout ce qui est créé (objet mental, dharma) est créé par l’individu. Le bouddhisme, du moins celui du ŚGS et du VKN, essaie de désapprendre à ses adeptes à vouloir et à créer (en dehors du Projet). Tant que l’on veut et crée pour soi, ou en dehors du Projet, on se trouvera englué dans les 84.000 dharmas, comme dans l'histoire de Frère Lapin et du Bébé de goudron (Tar-Baby)[9]. Le non-agir (naiṣkarmya) est alors proposé comme solution. C’est une méthode très puissante et redoutable, mais qui peut aussi donner lieu aux abus les plus divers. Le non-jugement, l’involonté, le laisser-aller, la passivité, etc. peuvent être mal compris ou mal enseignés, quand ils sont recommandés ou implémentés par des philanthropes puissants, qui pourraient être des bodhisattvas, même s’ils ne se comportent pas comme tels. Avec l’affirmation que “le bouddhisme” est apolitique, qu’ “il” ne fait pas de politique et que les adeptes feraient bien de ne pas en faire non plus, on les invite à être de bons sujets, au service du Projet.
À force d’avoir été conduit par des membres des élites indiennes et ailleurs, le Projet du bouddhisme “apolitique” est tout à fait compatible avec celui du Marché. Rien ne s’oppose à un mariage réussi.
Non, dit le mahāyāna, le Bouddha n’est pas réellement passé au nirvāṇa, et par ailleurs un Bouddha ne naît ni ne meurt. Il se manifeste en tant que Bouddha auditeur pour aider les auditeurs en leur montrant les douze actes d’un Bouddha. Son enseignement ne se limite pas aux 80 ans d’une vie humaine, et il est toujours mis à jour et disponible à ceux qui ont des idées plus larges et moins “matérialistes” que les auditeurs. Ces personnes aux idées larges (mahā) sont les bodhisattvas, les adeptes du mahāyāna. Les bodhisattvas, tout comme les Bouddhas, n’entrent pas au nirvāṇa à leur mort. Ils ne naissent ni ne meurent en réalité. Ils évoluent dans des sphères qui ne sont ni le saṃsāra ni le nirvāṇa, tout en se manifestant dans le saṃsāra, et en entrant et sortant du nirvāṇa à volonté. Pour les non-bodhisattvas, les bodhisattvas apparaissent comme des personnes en chair et en os comme le reste des humains. Ils font semblant de naître et de mourir, d’agir sous l’emprise des passions, d’avoir des vues fausses, etc.
Comme les bodhisattvas sont, au fond, déjà libres, ils n’ont pas besoin de se libérer. S’ils entretenaient la pensée de se libérer, cela voudrait dire qu’ils prendraient les dharma et eux-mêmes trop au sérieux, comme les auditeurs... Un individu qui n’existe pas réellement, peut-il se libérer de dharma qui n’existent pas non plus réellement ?[1] A-t-il un quelconque besoin de se débarrasser des vues fausses ? Non, ce serait avouer qu’il se considère comme un individu et qu’il attribue une réalité aux dharma que ceux-ci n’ont pas.
Donc quand le bodhisattva Māragocarānupalipta (“Non-souillé par le domaine de Māra”, tib. bdud kyi spyod pa’i yul gyis mi gos pa), se propose pour convertir les filles des deva, on voit qu’il leur dit des 62 vues fausses, de NE PAS les détruire, et que c’est ainsi qu’elles seront alors “libérées des liens de Māra”[2]. En réalité “Māra” est ce qui fait la différence entre le non-bodhisattva (lié) et le bodhisattva (libre). Il n’y a pas d’autre différence. Sauf peut-être le Projet du bodhisattva de libérer tous ceux liés par Māra (mārabaddha). Ce Projet est-il réel, ou ce qu’il y a de plus réel dans le mahāyāna ? Les bodhisattvas des grands sūtra du mahāyāna font de toute façon tout pour gagner des êtres à leur cause et font état des grandes conversions réussies.
Comment fait un bodhisattva pour “se manifester” ici-bas ? Il naît pardi ! Mais quand il est libéré du lien de Māra, il ne naît pas “réellement”. Pour naître dans un corps humain, il faut du karma, des passions (kleśa), des vues fausses… Si un bodhisattva se libérait des vues fausses et des passions, comment pourrait-il “se manifester” ici-bas ? Il restera coincé dans le nirvāṇa. Dans la traduction chinoise de l’Enseignement de Vimalakīrti (VKN, Lamotte, p. 144) on trouve le conseil “ne pas détruire les passions qui sont du domaine de la transmigration (saṃsāravacarakleśa), mais s’introduire dans le nirvāṇa (nirvāṇasamavasaraṇa)”. C’est donc sciemment, et en vue d’une “naissance” que le bodhisattva (du ŚGS et du VKN) ne détruit ni les vues fausses, ni les passions. Pour (re)naître dans le saṃsāra imparfait, il faut être “imparfait”, sinon on n’y entre pas ![3] Et pour libérer les êtres qui en ont le plus besoin, il faut fréquenter les lieux les plus imparfaits du saṃsāra, et y établir le plus de contacts possibles, afin d'entraîner le plus d'êtres possible avec soi[4]. Il faut parfois être un vrai salaud, mais “libéré des liens de Māra”[5], et tout en préservant son âme, en restant simultanément dans l’assemblée du Bouddha dans une terre pure …
Pour ceux qui aspirent à devenir plus sages, gentils et bons, les bodhisattvas peuvent évidemment aussi s’adapter à leurs besoins, et même leur montrer la voie des auditeurs, mais ce n’est pas ainsi que l’on se libère des liens de Māra. Il ne s’agit pas en soi de devenir sages, gentils et bons. Ces qualités peuvent néanmoins être des produits dérivés du Projet.
La voie des bodhisattvas est donc idéal pour des laïcs prospères (“maîtres de maison à l’habit blanc”), ou des princes, qui doivent être imparfaits pour imposer leur volonté et prospérer ici-bas[6]. Surtout des laïcs ou des éminences, qui pourraient penser qu’en étant imparfaits de cette façon, ils restent même supérieurs aux auditeurs, qui se donnent autant de mal pour purifier leur pensée. Les bodhisattvas ont montré jusqu’où ils pouvaient pousser cette liberté. Le Gaṇḍavyūha sūtra raconte comment le jeune fils d'un riche marchand, Sudhana, rencontre toutes sortes de bodhisattvas, certains de véritables salauds (p.e. le roi-tyran Anala) aux yeux des non-bodhisattvas, et ces rencontres constituent un itinéraire initiatique pour un bodhisattva (ou une descente dans le cynisme pour un non-bodhisattva). Les bodhisattvas avaient préparé la voie aux tantrikas, mahāsiddhas, vidyādhara et à des théocrates bouddhistes, qui avaient trouvé de nouvelles possibilités pour repousser encore davantage les limites de leur liberté.
Vivant en ce moment, dans un monde capitaliste en plein dérive, on, ne peut s’empêcher de voir une certaine parenté de liberté “des liens de Māra”. Le Projet est tout, l’homme n’est pas grand-chose. Tout semble devoir céder devant le Marché/la Croissance, qui avance, progresse et croît, en écrasant tout sur son passage, conduit par une Main invisible, pour qui les individus et les dharma n’ont qu’une valeur superficielle et sont remplaçables (ressources humaines, innovations, ...), et qui est expert en métamorphoses de tous genres. Ces métamorphoses du Marché prennent les formes nécessaires pour intégrer ceux qui restent à convertir.
L’objectif officiel de la voie des bodhisattvas est de vider le saṃsāra en sauvant tous les êtres, à moins que ce ne soit plutôt sortir le saṃsāra de tous les êtres. Que se passerait-il une fois le saṃsāra sorti de tous les êtres ? Le nirvāṇa... Une vie sans saṃsāra, pas de vie ? Et dans le cas d’un saṃsāra vide, l’implosion, pouf ? Une terre pure remplie d’êtres libres des liens de Māra, cette terre-ci ?
Et en attendant ce grand jour, on continue à “faire du bouddhisme” ? “Faire du bouddhisme” peut remplir toute une vie, on peut mettre du bouddhisme dans tous les coins et recoins. Au nom du bouddhisme, certains exploitent et d’autres se font exploiter. Dans la non-dualité de l’exploitant et de l’exploité, car “rien ne se passe” en réalité[7]. Ne sachant pas qui est un bodhisattva et qui ne l’est pas, il vaut mieux partir du principe que celui qui nous domine est un bodhisattva, car sinon, en réagissant mal ou en le jugeant mal, nous pourrons nous blesser nous-mêmes[8].
Le bouddhisme est aussi une méthode, qui met toute la responsabilité auprès de l’individu, et toute souffrance est créée (kṛ_, karma) par l’individu. La solution est alors d’abord individuelle. D’ailleurs, tout ce qui est créé (objet mental, dharma) est créé par l’individu. Le bouddhisme, du moins celui du ŚGS et du VKN, essaie de désapprendre à ses adeptes à vouloir et à créer (en dehors du Projet). Tant que l’on veut et crée pour soi, ou en dehors du Projet, on se trouvera englué dans les 84.000 dharmas, comme dans l'histoire de Frère Lapin et du Bébé de goudron (Tar-Baby)[9]. Le non-agir (naiṣkarmya) est alors proposé comme solution. C’est une méthode très puissante et redoutable, mais qui peut aussi donner lieu aux abus les plus divers. Le non-jugement, l’involonté, le laisser-aller, la passivité, etc. peuvent être mal compris ou mal enseignés, quand ils sont recommandés ou implémentés par des philanthropes puissants, qui pourraient être des bodhisattvas, même s’ils ne se comportent pas comme tels. Avec l’affirmation que “le bouddhisme” est apolitique, qu’ “il” ne fait pas de politique et que les adeptes feraient bien de ne pas en faire non plus, on les invite à être de bons sujets, au service du Projet.
À force d’avoir été conduit par des membres des élites indiennes et ailleurs, le Projet du bouddhisme “apolitique” est tout à fait compatible avec celui du Marché. Rien ne s’oppose à un mariage réussi.
“C’est pourquoi les sages ne s’attachent pas aux paroles et ne les craignent pas. Pourquoi? Parce que toutes les paroles sont sans nature propre ni caractère. Comment cela? Ces paroles étant sans nature propre ni caractère, tout ce qui n’est pas parole est délivrance, et tous les dharma ont cette délivrance pour caractère.“ VKN, p. 159MàJ 07042021 : "La méditation pourrait réduire les inégalités à l'école"
"Le député LREM Gaël Le Bohec propose une expérimentation de la pratique de la "méditation de pleine conscience" dans les écoles françaises."
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[1] Lamotte, VKN, pp. 145-149
“Prêcher la loi, enseigner un Véhicule, «c’est comme si un homme magique s’adressait à d’autres hommes magiques». Quelle prédication pourrait-il y avoir sur quoi que ce soit ? Le mot prédicateur est une affirmation gratuite, le mot auditeur, lui aussi, est une affirmation gratuite. Là où il n’existe aucune affirmation gratuite, il n’y a personne pour prêcher, pour entendre ou pour comprendre (III, § 7),
Au reste, « il n’y a personne qui ne soit déjà parinirvâné » (III, §31); à quoi bon prêcher un quelconque Véhicule de salut ?”
[2] Śgs, p. 198
[3] Assumer des existences, et “manifester à volonté la marche à travers les existences”. VKN, p. 237, note 37
[4] Voir Gyatrul Rinpoché
[5] Autrement dit, ayant accès au bodhi, exprimé de façon positive. VKN pp. 194-198
[6] Le Sudhana du Gaṇḍavyūha sūtra est le fils d’un très riche marchand, le Vimalakīrti du Vimalakīrtinirdeśa est un très riche marchand lui-même, le Candraprabha du Samādhirājasūtra est un prince, etc. Souvent les interlocuteurs des grands sūtra du mahāyāna sont de bonne famille.
[7] “Nothing happens” était une des devises dans la communauté Vajradhatu/Shambala de Chogyma Trungpa.
[8] “ô Kāśyapa, le bodhisatvva et le śrāvaka doivent considérer tous les êtres comme étant le Maître lui-même, et se demander prudemment si quelque individu appartenant au Véhicule des bodhisattva ne se trouve pas devant eux.” Lamotte, Śgs, p. 208.
[9] Contes de l'Oncle Rémus (Tales of Uncle Remus) de Joel Chandler Harris.