samedi 14 novembre 2020

Les ancêtres égyptiens des yakṣa et yakṣī ?


Ptah-Patèque, Louvre

Petite suite à mon blog Yakṣa et yakṣī, les éternels génies du bouddhisme du 19 octobre 2020 et De la corne d’abondance à une mangouste… du 21 octobre 2020, pour signaler une découverte intéressante sur une possible origine du yakṣa Kubera, voire sur une famille éloignée des yakṣa. Il faut pour cela tourner le regard vers l’Egypte ancien, où l’on trouve des dieux comme Ptah/Patèque et Bès (d’origine soudanaise depuis la XIIe dynastie, de -1991 à -1786/-1785/-1783), qui sont des dieux de la Nature, des génies nains considérés comme des ingénieurs de la Nature, et des experts métallurgiques, représentés de face, ce qui serait un caractéristique de dieu solaire dans la culture égyptienne. Il fut assimilé par les Grecs à Héphaïstos et par les Romains à Vulcain.
Ptah-Patèque est généralement représenté sous la forme d'un nain vert, difforme, entièrement nu, ayant un ventre bedonnant et une tête disproportionnée par rapport à son corps.”
Ptah-Patèque au corps vert, amulette

A partir de la XXIIe dynastie (de -945 à -715), Ptah-Patèque est associé au Bès, puis exporté dans toute la Méditerranée orientale à l'époque hellénistique. Les amulettes de ces dieux ont une fonction apotropaïque.

Bès

Bès a une barbe hirsute et des sourcils imposants. A partir du Nouvel Empire (-1500 à -1000), il est souvent représenté avec une peau de lion ou de léopard, sous lequel se cache un sexe imposant, apotropaïque. Il est souvent armé pour tuer ses ennemis, qui sont en même temps ceux des porteurs de ses amulettes. On pourrait dire que ce dieu est un Protecteur (“le Combattant”) ou un “protecteur territorial” (skt. kṣetrapala). Bès fait fuir les esprits malfaisants et les animaux dangereux par ses pas de danse grotesques et ses grimaces affreuses.


Différents du culte des yakṣa et des yakṣī, c’est lui qui protège les femmes en couche et pendant leur grossesse. A moins que son épouse (yakṣī) soit représentée par un serpent (Beset, ou un autre animal aquatique, élément eau). La forme de “nain”, pourrait être due à une “naissance prématurée”, ou à la morphologie de l'embryon. La scarabée sur la tête de Ptah-Patèque peut rappeler sa propre posture physique de scarabée, symbole de la renaissance du Soleil.

Ptah-Patèque est aussi associé à Sokaris (déification de la séparation de l'âme du corps après la mort), et au début du nouvel empire, “l'identité de Sokaris fut mélangée à celle de Ptah pour devenir Ptah-Sokar”, Ptah représentant l’aspect vivant, et Sokaris la forme morte, vivant sous la terre.

Tout ceci simplement pour signaler des ressemblances (iconographiques, fonctions, attributs et autres), que l’on peut remarquer en considérant les aspects de ces dieux, et qui semblent les rapprocher en dépit de la distance spatiale et temporelle. Je ne vais pas les explorer davantage. 

Jambala noir chinois sur un makara

Jambala jaune

Vajrapāṇi dansant

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