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Les trois Père-fils spirituels de la lignée Dashang Kagyu (dwags shangs bka' brgyud kyi rje yab sras rnam gsum), montage photo (FB Lama Sochoe) |
Au 14e siècle, Shangtön Gyawo (Zhang ston rgya bo, 1292-1370), recevait les transmissions Shangpa de Dolpopa Sherab Gyaltsen (Dol po pa Shes rab rGyal mtshan, 1292-1361) de Jonang, grand expert du Kālacakra et propagateur de la doctrine Shentong (gzhan stong pa). Le lien avec la lignée Shangpa perdure avec Jetsün Kunga Drölchog (1507-1566) et Jetsün Tāranātha (1575-1635)[1], et le Jonang prend un nouvel essor avec Jamgön Kongtrul I (1813-1899), résidant à Palpung, et le mouvement Rimé (ris-med), qui avait par ailleurs aussi une portée politico-religieuse anti-gelugpa. Jamgön Kongtrul I composa la méthode d’initiation de Kālacakra selon la tradition Jonang[2] (dus 'khor jo nang lugs), et que l’on trouve dans sa collection rGya chen bka' mdzod.
L'un des objectifs principaux du mouvement Rimé (ris med) était de sauvegarder les enseignements et les pratiques des lignées mineures qui risquaient de disparaître. Des maîtres comme Jamgön Kongtrul, Jamyang Khyentsé Wangpo et Chogyur Lingpa ont collecté, compilé et préservé systématiquement les enseignements de nombreuses lignées plus petites, notamment la Shangpa Kagyu, la Jonang, et diverses transmissions de terma (trésors spirituels).
Dans les années 1970, alors que de nombreux Occidentaux manifestaient un intérêt croissant pour le bouddhisme tibétain, c’est Karmapa XVI qui confia explicitement à Kalou Rinpoché la mission de diffuser le Dharma en Occident. C’est ainsi que Kalou Rinpoché effectua ses premiers voyages hors d’Asie à partir de 1971, visitant d’abord Israël puis l’Europe et l’Amérique du Nord, et fondant de nombreux centres bouddhistes, dont “Dashang Kagyu Ling” à La Boulaye en France, premier centre européen de retraite de trois ans. Sur le site de “Dachang Kagyu Vadjradhara-Ling” on peut encore lire l’explication suivante :
“Très proches à l’origine, ces lignées se sont rejointes dès le 19ème siècle, et au 20ème c’est le très vénérable Kalou Rinpoché qui fut le parfait détenteur de la transmission issue de ce rapprochement entre Dagpo Kagyu et Changpa Kagyu, ainsi nommée Dachang Kagyu. Appellation que l’on retrouve dans le nom de l’un des centres fondés par Kalou Rinpoché en France, Dachang Vajradhara Ling.”Au tout début, le premier nom donné au centre de Bourgogne était "Kagyu Yiga Tcheu Dzin", et la première maison d'édition associée avait repris le même nom. Ce nom avait été changé dans les statuts depuis. L'actuel nom de "Palden Shangpa La Boulaye", anciennement Kagyu-Ling, ou le Temple des mille Bouddhas, en Bourgogne, est toujours “Dashang Kagyu Ling” dans les statuts de ce centre. Dashang, Dachang, Dagshang, Dag Shang, etc. sont divers rendus phonétiques pour transcrire དྭགས་ཤངས་བཀའ་བརྒྱུད. A cette série se joint depuis quelque temps également le siège de Kalu I Rinpoché à Sonada (དྭགས་ཤངས་བཀའ་བརྒྱུད་བསམ་གྲུབ་དར་རྒྱས་ཆོས་གླིང) dans les publications sur les réseaux sociaux. Les centres occidentaux fondés par Kalu I étaient rattachés à la fois à la lignée Shangpa et à la lignée Karma Kagyu. Les noms de refuge et de moine donnés par Kalu I en occident étaient précédés par Karma, pour indiquer cette appartenance. La mort du Karmapa XVI en 1981 et la controverse qui s'ensuivit était un premier facteur de complication ; le décès de Kalu I en mai 1989 allait en devenir un deuxième. Après sa mort, Bokar II Rinpoché (1940-2004) lui succède à la tête de la lignée Shangpa Kagyu.
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Mirik novembre 2001, dans le Jardin de Shambala (scan photo Claire Lumière) Kalu II au centre |
Yangsi Kalu II, né en septembre 1990, fut reconnu comme le tulku de Kalu I, et intronisé à Samdrup Tarjayling Sonada en février 1993 par Taï Sitou Rinpoché, Gyaltsab Rinpoché et Bokar II Rinpoché. Il reçoit le nom Karma Ngedön Tenpay Gyaltsen. Après le décès de son père, Lama Gyaltsen en 1999, neveu et ancien secrétaire de Kalu I, et gérant du siège Samdrup Tarjayling à Sonada en Inde, Yangsi Kalu II est allé au monastère Bokar Ngedhon Choekhor Ling à Mirik, pour étudier auprès de Bokar II Rinpoché, qui décéda en août 2004. À l’âge de 15 ans, Yangsi Kalu II fit la retraite traditionnelle de 2004 à 2008.
En 2010, il fit un voyage en occident pour reprendre en charge les divers centres fondés par Kalu I. Durant son deuxième voyage, en avril 2011, il change la direction du centre “Dashang Kagyu Ling”, notamment suite à des abus (voir aussi Violence dans le bouddhisme), et change le nom du centre en “Palden Shangpa La Boulaye”, avec l’accord de Situ Rinpoche. Dans la “Lettre d’information de Paldenshangpa La Boulaye” :
“Historiquement, Kyoungpo Neljor (978-1127) n’est pas le contemporain de Gampopa ; c’est Motchokpa, son principal disciple, qui le fut. Kyoungpo Neljor fut plutôt le contemporain de Marpa (1012-1097) le traducteur, le maître de Milarepa. Ils étudièrent tous deux en Inde auprès de maîtres communs tels que Maitripa. Néanmoins, les maîtres principaux de Kyounpo Neljor furent deux femmes, Dakinis de Sagesse, Nigouma et Soukka Siddhi. Il y eut aussi, parmi les plus importants, Dordge Denpa qu’il rencontra à Bodh Gaya et le Yogi Rahula. De retour dans la région de Shang au Tibet Kyounpo Neljor fut à l’origine d’une lignée bien distincte qui, bien que partageant des enseignements et pratiques avec les autres, avait aussi ses pratiques spécifiques.Dans une confession publique, en novembre 2011, il déclare avoir été abusé sexuellement par des moines lorsqu'il était âgé de 12-13 ans (au monastère de Mirik), et il accuse son tuteur au monastère Samdrub Darjay Choling à Sonada, d'avoir essayé de le tuer.
Il est ainsi clair qu’il n’existe pas d’ « École Dashang » ! La juxtaposition de ces deux vocables fut choisie parce que le premier Kalou Rinpotché était un maître particulièrement éminent dans les deux traditions Karma et Shangpa Kagyu et qu’il transmettait principalement ces deux traditions.”
En janvier 2014 Karmapa XVII Ogyen Trinley Dorje annonce la nouvelle de la réincarnation de Bokar II Rinpoche. Et en 2015, yangsi Bokar III est officiellement reconnu et intronisé par Karmapa XVII. Khenpo Lodrö Donyö (1943), l’abbé de Mirik, est son tuteur, et se charge de son éducation.
Le 27 juillet 2018, le monastère Samdrub Darjay Choling à Sonada publie une lettre en anglais et en français, accusant Yangsi Kalu II, d’avoir rendu ses voeux en 2009 sans concertation avec ses maîtres et d’avoir disgracié la réputation de Kalu I. La lettre liste les méfaits de Yangsi Kalu II, qui ont conduit au siège de Kalu I de créer son propre fonds pour recevoir les donations des disciples de Kalu I. Parmi les méfaits :
"Au cours des dernières années, l'incarnation actuelle a expulsé plusieurs lamas résidents de divers centres bouddhistes affiliés à notre monastère, des personnes qui avaient une foi inébranlable en son prédécesseur.
À l'avenir, ce n'est que lorsque l'incarnation actuelle aura regagné le respect de tous, tant sur le plan temporel que spirituel, qu'il sera digne de nos rêves et de nos espoirs dans cette vie et au-delà. Un jour, lorsqu'il sera pleinement capable d'assumer cette responsabilité, nous lui confierons les affaires externes et internes du monastère sans obstination. Cependant, si sa conduite actuelle, contraire à l'éthique et scandaleuse, devait se poursuivre, nous avons fermement résolu de ne pas lui remettre ce monastère et sa gestion, bien que nous n'ayons aucun pouvoir pour intervenir dans ses actions personnelles ou les restreindre. Si nous devions lui confier le monastère maintenant, en pensant qu'il a l'obligation et la responsabilité automatiques de le gérer, notre monastère et sa communauté monastique seraient certainement voués à la destruction.[3]"
Situ Rinpoché publie une lettre un mois plus tard, dans laquelle il soutient Yangsi Kalu II et son projet de lignée Shangpa Kagyu[4]. Extrait :
“L'actuel 2ème Kyabjé Kalu Rinpoché a été reconnu traditionnellement par moi et confirmé par Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Depuis lors, Kalu Rinpoché détient la pleine autorité et responsabilité de maintenir l'ensemble de l'établissement de son prédécesseur, ainsi que de préserver et propager l'authentique lignée du Dharma du Bouddha, et de guider et nourrir le développement spirituel de chaque disciple selon les voies du Saint Dharma.Il est vrai que la lignée Shangpa est une des huit lignées avec des origines indiennes, appelées “sgrub brgyud shing rta brgyad” par Jamgön Kongtrul I. Il est vrai aussi que le précédent Kalu I avait utilisé la dénomination “Dwags shangs”. Le précédent Kalu I et son maître à lui, Norbu Tondrup, étaient rattachés à Palpung, le siège des Situpas au Tibet. L’actuel Situ Rinpoche soutient Kalu II dans son initiative d’école Shangpa indépendante. L’ancien siège de Kalu I, Samdrub Darjay Choling à Sonada, mentionne dans sa lettre “Un jour, lorsqu'il sera pleinement capable d'assumer cette responsabilité, nous lui confierons les affaires externes et internes du monastère sans obstination." Avec l’approbation de Situ Rinpoche, et la gestion actuelle de la lignée Shangpa par Kalu II, “les affaires externes et internes du monastère” pourraient sans doute lui être confiées, “sans obstination”...
Pour cela, chaque Lama et disciple de Kalu Rinpoché sert sous sa direction et le soutient avec une dévotion et un dévouement complets, pour le bien de la lignée du Dharma du Bouddha et pour le bénéfice de tous les êtres sensibles.
L'actuel Kalu Rinpoché m'a également exprimé à plusieurs reprises qu'il souhaite maintenir la lignée Shangpa Kagyu comme sa responsabilité principale. Cette intention étant celle du Rinpoché, c'est très profond car le Rinpoché a la responsabilité de maintenir et de servir la lignée du Dharma du Bouddha, la Shangpa Kagyu étant l'une des lignées importantes du bouddhisme tibétain, et son prédécesseur pratiquait également la Shangpa Kagyu et la Dhagpo (Marpa) Kagyu.”
Cela ne semble cependant pas être le cas. L’office du monastère Bokar Ngedhon Choekhor Ling est proche du Karmapa XVII Ogyen Tinlay et de Gyaltsab Rinpoché de la lignée Karma/Kamtsang Kagyu, et semble vouloir rester sous la tutelle de celle-ci. Kalu II est invisibilisé à Sonada, à Mirik, et dans les centres de Bokar II. Le monastère se présente comme appartenant à la lignée “Dagshang Kagyu” (དྭགས་ཤངས་བཀའ་བརྒྱུད) qui se rattache aux lignées Dagpo Kagyu et Shangpa Kagyu. Il y avait en effet un lien entre Gampopa (dwags po lha rje 1079-1153) et Mogchokpa Rinchèn Tseundru (1110-1170). C’est ce lien historique avec Gampopa et le Dagpo Kagyu, qui a sans doute conduit au choix du nom “Dagshang Kagyu”. C’est avec ce préfixe que Kalu I Rinpoché avait nommé ses centres fondés en Europe. Dans les centres de retraite affiliés à ces centres, on pratiquait à la fois les yidams et yogas Shangpa et Kagyupa, de Niguma/Sukhasiddhi et de Nāropa. Comme ce fut le cas à Palpung au Tibet.
Bokar II Rinpoche semble avoir eu une inclinaison particulière pour le Kālacakra Tantra. C’était son souhait de construire un stūpa de Kālacakra, un temple de Kālacakra, un jardin Shambala, et d’ajouter la pratique de Kālacakra et des six yogas associés dans ses centres de retraite à Mirik. Kalu I Rinpoche n'avait pas pu transmettre la tradition complète des six yogas du Kālacakra à Bokar II Rinpoche, en partie à cause de la difficulté à trouver les textes nécessaires en Inde. Pour y remédier, Bokar II Rinpoche avait invité le maître Jonang Khenpo Kunga Sherab Rinpoche du Tibet en 2004, pour recevoir la transmission complète des six yogas Jonang. Bokar II Rinpoche avait transmis la "cape" du Kālacakra ainsi que la responsabilité du monastère Bokar à Khenpo Lodrö Donyö Rinpoché, qui est l'actuel détenteur de cette lignée et le chef du monastère de Bokar Ngedhon Choekhor Ling (voir aussi mon blog Transmissions récentes du Kālacakra de 2013, et Kālacakra Tantra et Mahāmudra ésotérique de 2025).
L'enseignement et la pratique du Kālacakra Tantra occupent une place importante au monastère. Un grand rituel de Kālacakra, basé sur le mandala de sable, est conduit chaque année. Ce rituel suit une séquence précise et inclut la préparation, la création, et la dissolution ultérieure du mandala de sable. Elle inclut également une initiation de Kālacakra. Le centre de retraite du monastère propose un programme Jonang-Shangpa, incluant la pratique du Kālacakra Tantra, en plus d'autres pratiques comme les six yogas de Niguma. L'actuel chef du monastère, Khenpo Lodrö Donyö Rinpoche, est également actif dans la transmission, ayant donné des enseignements et a publié une histoire du Kālacakra Tantra en 2005[5].
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Félicitations à l'occasion du 19ème anniversaire de Bokar III signées Dashang Samdrup Tarjeyling (post FB) |
Depuis quelque temps, la dénomination “Dashang” semble faire son retour sur les réseaux sociaux. Sonada, le siège de Kalu I signe ses publications en tibétain avec དྭགས་ཤངས་བཀའ་བརྒྱུད་བསམ་གྲུབ་དར་རྒྱས་ཆོས་གླིང (dwags shangs bka’ brgyud bsam grub dar rgyas chos gling). Une photo avec les trois détenteurs de la lignée Dashang (Les trois Père-fils spirituels de la lignée Dag shang Kagyu (dwags shangs bka' brgyud kyi rje yab sras rnam gsum) est publiée (voir en haut).
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The enthronement of the Third Bokar Rinpoche, who illuminates the teachings of the Dagsang Kagyu. VOA 23.11.2024 Gyaltsen Chodrak |
Quand la radio Voice of Tibet (VOA) fait une émission dédiée à l’intronisation de Bokar III Rinpoché, on lit dans le titre : “Intronisation de la troisième réincarnation de Bokar, illuminateur de l'enseignement Dashang Kagyu”.
Étant désormais loin des milieux bouddhistes tibétains, ce blog est fait à partir d'informations et des documents que l’on peut glaner sur Internet. Les photos des uns avec les autres publiées sur les réseaux sociaux sont autant d'indications sur les rapprochements et éloignements des uns et des autres, et donc sur l’état de lieu des relations entre lignées et offices. Les tulkus indépendants qui cherchent à se libérer de l’emprise des lignées et de leurs offices ont le plus grand mal de perdurer, comme dans l’Eglise d’ailleurs. Ça passe ou ça casse. L’indépendance se paie cher. Mais la dépendance aussi…
Cette structure de lignées et d’offices (bla brang) régis autoritairement d’une main de fer, est-elle un modèle à suivre en Occident ? Avec un lien prêtre-bienfaiteur (mchod yon) ? Un bouddhisme relativement passif pour le grand public ? Des rituels complexes exécutés par des professionnels auxquels peuvent assister les fidèles ? La réponse peut évidemment être positive, cela dépend de chacun. Les centres et temples qui se vident en France fournissent peut-être un début de réponse. Disons que les bouddhistes tibétains de ma génération, inspirés par des yogis et des moines (souvent dans cet ordre), et des influenceurs moins avouables, voulaient souvent s’y engager davantage. Avec un ascenseur hiérarchique souvent en panne… Pour faire de beaux rituels complexes dans des temples -- si c’est cela qu’on veut proposer dans le cadre de la transmission en Occident -- il faudra des “professionnels” ou des volontaires enthousiastes, moines ou yogis. Je ne pense pas qu’il y a réellement de l’intérêt pour cela (hormis en tant que spectacle ou événement), mais je peux me tromper. Et pourtant c’est cela que le bouddhisme tibétain semble vouloir offrir, et à quoi il passe le plus gros de son temps et énergie. Puis, la légende et le message d'une société théocratique ou "éveillée", façon Shambala, est-elle réellement encore une option ? Quant à la véritable paix mondiale, qui n'est pas une Pax impériale, ne commence-t-elle pas autour de soi ?
[1] Oeuvres complètes 1 et 2 répertoriées par Edward Henning.
[2] dpal dus kyi 'khor lo sku gsung thugs yong rdzogs kyi dkyil 'khor du byis pa 'jug pa'i dbang bskur bklag chog tu bkod pa ye shes rgya mtsho'i bcud 'dren
bdr:MW23723_9161F6
[3] Traduction automatique d'extraits choisis de la lettre en anglais ci-dessous
“Over the past few years, the present incarnation has expelled some residential lamas of several Buddhist centers affiliated to our monastery , people who have had unwavering faith in his predecessor.”
“In the future, only when the present incarnation regains everyone’s respect in worldly and religious terms will he be worthy of our dreams and hope in this life and beyond. One day, when he is fully capable of shouldering the responsibility, we will hand over the external and internal affairs of the monastery to him without being obstinate. However, if his current unethical and scandalous conduct were to continue, we have therefore resolved firmly, not to hand over this monastery and its affairs to him, although we have no power to interfere and restrain his personal actions. If we were to hand over the monastery to him now. thinking that he has the automatic obligation and responsibility to manage it. then our monastery and it’s monastic community would certainly come to be destroyed.”
[4] Lettre de Situ Rinpoche 27/08/2018
“In Tibetan Buddhist the reincarnation system and tradition was established around 900 years ago and since then the responsibility of each reincarnated master is to uphold without question, according to their predecessors, all responsibility of authority, presentation and propagation of that individual lineage.The late 1st Kyabje Kalu Rinpoche Karma Rangjung Kunkyab who was retreat master in Palpung Monastic Seat Tibet of Both Naro Retreat Center and Shangpa Retreat Center and who contributed tremendous spiritual guidance in many people's lives all around the world and also established numerous Buddhist Monasteries and Centers in various countries.
The Current 2nd Kyabje Kalu Rinpoche was recognized traditionally by me and confirmed by His Holiness Dalai Lama. Since then Kalu Rnpoche has full authority and responsibility to uphold the entire establishment of his predecessor and to preserve and propagate the genuine lineage of Buddha Dharma and guide and nurture the spiritual development of every follower according to the ways of the Holy Dharma.
For this, every Lama and disciple of Kalu Rinpoche serves under his direction and supports with full devotion and dedication for the sake of the lineage of Buddha Dharma and tor the benefit of all sentient beings.
The current Kalu Rinpoche also expressed several times to me that he wishes to uphold the lineage of Shangpa Kagyu as his main responsibility. Since that is Rinpoche's intention, it is very profound being as Rinpoche has the responsibility of upholding and serving the lineage of Buddha Dharma with Shangpa Kagyu being one of the important lineages of Tibetan Buddhism and his predecessor also used to practice Shangpa Kagyu and Dhagpo(Marpa) Kagyu.”
[5] 'Bo-dkar Mkhan-po Blo-gros-don-yod, Bde-bar-gshegs-pa'i Ring-lugs Spyi dang Bye-brag Rgyud Thams-cad-kyi Rgyal-po Dpal Dus-kyi-'khor-lo'i Chos-skor-gyi Byung-ba Brjod-pa Thub-bstan Mdzes-par Byed-pa'i Rgyan Indra-nî-la'i Phra-tshom, Bokar Ngedon Chokhor Ling (Darjeeling 2005), 727 pages, réf. BDRC W00EGS1016994.